Prohibition

Un Goûter au Pays de la merveilleuse Alice B. Toklas

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Alors que nous profitons tous d’un beau dimanche, caressés par la douceur du Soleil, de l’herbe et du gazon, un goûter pour grands enfants s’impose. Pour réussir ce dernier, rien de mieux que les recettes planantes d’Alice B. Tolkas. Egérie gay bien avant l’heure, friande de sucreries et de cannabis, Alice s’est mis à table avec les plus grands du XXème siècle au cours d’une vie haute en couleurs et en scandales. Portrait d’un femme de goût.

Alice B. Toklas, femme de lettres américaine est un personnage aussi moderne que fascinant. Au delà d’une vie aux milles existences, elle fut avant tout la compagne de Gertude Stein et l’auteure du Livre de cuisine d’Alice B. Toklas. Ouvrage passé à la postérité pour sa célèbre recette de fondants au haschich et ses Recettes d’Amis réunissant les recettes-anecdotes favorites de Cecil Beaton, Pierre Balmain, Marie Laurencin pour ne citer qu’eux.

Le salon qu’elle tient à Paris avec Gertrude Stein devient rapidement le centre névralgique de la scène artistique du début du siècle ; Hemingway, Fitzgerald, Picasso, Matisse, Braque… tous sont des amis proches qui arpentent ce salon et les immortaliseront dans leurs tableaux et romans comme le couple délicieusement sulfureux qui conquit Paris.

Alice B. Toklas, photographiée après après un bon space-goûter

Alice B. Toklas écrit son livre de cuisine dans son style fin et mordant où ses recettes, pleines de connivence et de tendresse pour ses amis et ses souvenirs, semblent n’être que le prétexte d’un voyage entre les lignes de sa vie.

Sa recette du fondant au haschich qui fît scandale (et publicité rêvée pour Alice) est la recette magique de Brion Gysin, un écrivain qui vivait au Maroc et qu’elle rencontra dans les années 30. Elle présente ses fondants comme la nourriture du paradis : «  une euphorie et de grands éclats de rire, des rêveries extatiques et une extension de la personnalité sur plusieurs niveaux simultanés sont à prévoir avec satisfaction. Presque tout ce que Sainte Thérèse a fait, vous pouvez le faire encore mieux si vous vous laissez aller à un rêve éveillé ». Tout un programme.

On retrouve des clins d’œil à ses gâteaux planants dans les films et la musique de la culture hippie, le plus connu d’entre eux est sans doute I Love You Alice B. Toklas avec Peter Sellers. Quarante ans plus tard l’écrivain et dramaturge Diana Souhami racontera l’histoire du couple célèbre dans Gertrude et Alice. 

“I love you Alice B.Tolkas” (1968), film délirant sur fond de space-brownies, avec le tout aussi space Peter Sellers

Artiste, femme de lettres, ouvertement en couple avec une femme, icône parisienne, et championne des exquis effets du cannabis… Alice B. Tolkas, en avance sur son temps et hors du temps, originale et assumée qui s’était arrogé par son courage le droit de n’être rien d’autre que ce qu’elle voudrait être. Une égérie dont la vie marqua sublimement le XXème siècle et continuera d’inspirer, je l’espère, les générations à venir.

Le précieux livre de space-cuisine d’Alice B.Toklas est disponible sur Amazon ici

90 ans de prohibition en 11 affiches.

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Les concepteurs-rédacteurs n’auront jamais manqué de créativité pour trouver des accroches mémorables, y compris lors de campagnes contre le cannabis. Zeweed a retrouvé pour vous quelques perles de la propagande anti-ganja.

Ganja in Pyongyoung

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La Corée du Nord est une des dictatures les plus sévères de la planète, un régime qui effraie autant qu’il intrigue. Paradoxe: dans ce pays où la liberté ne se rêve plus, le cannabis y est consommée en toute impunité. A l’heure où Kim Jong-Un s’apprête à rencontrer Vladimir Putin pour un échange qui s’annonce des plus fumeux,  Zeweed a mené l’enquête sur la conso de Ganja en Corée du Nord.

Légal? Oui et Non

Dire que le Cannabis est légal en Corée du Nord serait grossièrement exagéré. Il s’agit plus d’un compromis tacite que d’une légalisation à proprement parler. Fumer est largement toléré par la population et socialement accepté. Le globe-trotteur et photographe Darmon Richter partage sur son blog un témoignage fascinant.  Il s’est fumé plusieurs joints qu’il a lui-même définis comme étant “comiquement gros” au milieu d’un marché bondé sans avoir la moindre réaction négative.
Un Cannabis assez peu chargé en THC (et donc peu psychotrope) dont il a acheté un sac en plastique rempli sur place pour la modique somme de 50 centimes.

Dans un pays extrêmement surveillé, cultivant la paranoïa et la dénonciation (à l’instar de leur grand frère soviétique) un tel acte aurait pu avoir des conséquences très graves.
On peut donc en conclure que les autorités ne s’intéressent pas à la plante, une supposition appuyée par une déclaration rapportée par la radio “Open Radio for north Korea” en 2010. La radio “Ouverte à destination de la Corée du Nord” est une structure à but non lucratif installée à Séoul et financée par des Américains. Son but est de diffuser les témoignages, des chansons et des informations venant d’en dehors de la dictature. L’association a cité un déflecteur souhaitant rester anonyme par peur de représailles: selon ses propos le régime du Grand Leader nord-coréen Kim Jong-Un ne considère même pas le Cannabis comme une drogue.

Substitut de tabac

Un reportage de nos confrères de Vice datant de 2013 dresse le portrait d’un pays ayant une attitude assez proche au sujet du Cannabis de celle-là Russie soviétique pendant la guerre froide.
En effet, comme chez nos voisins slaves jusqu’en 1974, la Corée du Nord tolère le Cannabis, mais uniquement tel un vice nécessaire.
Le Cannabis est consommé comme un substitut du tabac les cigarettes étant très coûteuses pour les classes prolétaires (qui représente une énorme majorité de la population).
Le pays ayant une énorme culture du secret et une communication presque inexistante en dehors de la propagande il est impossible de connaître la position officielle du “Grand Leader” Nord-Coréens.

En extrapolant à partir des données qui nous sont disponibles deux scénarios semblent vraisemblables:
-Soit à la manière de leurs grand-frères soviétiques ils vont progressivement durcir leurs lois pour rendre le Cannabis illégal.
Une démarche qui pourrait provoquer de nombreuses révoltes, le ‘ip dambae’ (ou substitut de tabac en français) étant un des seuls vices accessibles à tous.
-Soit, à la manière de leurs anciens compatriotes sud-coréens le pays va se diriger vers une légalisation partielle. La Corée du Sud étant le premier pays d’Asie du Sud-est à autoriser le Cannabis médical elle s’ouvre à un marché juteux qui pourrait attirer des convoitises.

S’il nous est impossible de rentrer plus en détail sur la direction qui sera prise par le pays, il est certain que le royaume ermite va en tirer parti pour sa propagande.
L’attention apportée à la dictature sur le sujet a bien été remarquée par les autorités du royaume ermite.

Capitalisme, famines et fonsdales

Si vous êtes déjà prêts à prendre le premier vol pour la frontière chinoise (aucun vol n’allant directement dans le pays), voici quelques faits pour relativiser “la chance” des stoners nord-coréens.
Le chanvre est cultivé dans le pays, mais uniquement pour usage de ses fibres, il n’existe pas de champs de Cannabis bichonnés par des paysans Nord-Coréens. Cela n’implique donc pas de variétés multiples ou de suivi de qualité.

Ce n’est rien de très étonnant quand on sait que les autorités doivent approuver des semences de chaque paysan, toute infraction pouvant résulter dans un internement en camp de travail ou de rééducation.
De nombreux plants de Ganja poussent de manière sauvage dans les montagnes et dans les champs comme vous pouvez le voir dans ses images prises par le Youtuber “Fun with Louis”.

 

On rappelle que même si ses images paraissent paradisiaques le pays a plus de camps de travails que de plages à surfer. Une image qui est à 1000 lieux du circuit proposé par les autorités aux journalistes de Vice lors de leur voyage y avec une délégation américaine menée par Dennis Rodman.

Ils ont découvert que de luxueux centres commerciaux existent remplis de produits étrangers et de provisions fraîches afin d’impressionner les étrangers.
Un étalage qui existe en dépit de famines récurrentes et souvent dramatiques dans le pays.
Pas de bol si vous avez une fringale après toute cette weed sauvage: les magasins ne prennent aucune carte de crédit. Si vous n’avez pas d’argent liquide, vous resterez donc sur votre fonsdale.

Enfin si vous souhaitez partir en vacances dans le pays, sachez qu’une bonne partie des guides font partie de la police secrète (et sont particulièrement sensible aux manques de respect des étrangers).
Le pays n’ayant pas à proprement parler de relation diplomatique avec l’extérieur vous pourriez terminer votre vie en prison pour avoir roulé avec la mauvaise page du Rodong Sinmun (l’organe de propagande du pays). Tous les Nord-Coréens utilisent ses pages pour rouler en faisant très attention qu’aucune mention ou photo du grand leader ne soit pliée ou endommagée. Au pays où le traducteur  imposé ne vous lâchera jamais, vous pourrez toujours vous rabattre sur le Guide du Routard: il ne vous servira à rien.

Le summer kitsch track : La Cucaracha

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C’est le moment de retrouver votre cours d’histoire cannabique préféré : Zeweed vous raconte aujourd’hui l’origine de la plus célèbre mélodie mexicaine, un hymne insolent et entêtant. Oubliez la Macarena, cet été, on se met tous à la Cucaracha!

Vous avez dû la supporter dans les transports en commun, dans des supermarchés ou face aux milliers de gadgets Made in China qui peuplent les bazars. Cette chanson, c’est… la Cucaracha:

Vous avez dû la supporter dans les transports en commun, dans des supermarchés ou face aux milliers de gadgets Made in China qui peuplent les bazars. Cette chanson, c’est… la Cucaracha.

Un fait peu connu, puisque le consensus concernant la première chanson sur notre plante préférée est en général en faveur de “Reefer Man”, un classique provoquant sorti en 1932. Cette composition Jazz très fun, jouée par le détonnant Cab Calloway, arrive en réalité trois ans après “Muggles” (du patriarche de la trompette Louis Armstrong) mais surtout près de 20 ans après la Cucaracha.
Fun fact: “Reefer Man” a tout de même le privilège d’avoir, en introduction, le tout premier sketch sur la Ganja  gravé sur vynile, bien avant les comédiens Cheech et Chong, dans les années 70.
La particularité de la Cucaracha, c’est qu’il existe autant de versions que de types de tequilas au Mexique.

Hymne au mégot de joint

 La mélodie reste toujours la même, mais les paroles varient selon les régions et le contexte politique du pays.
Si on ne connaît pas exactement la date de sa composition, trois interprétations sont particulièrement iconiques et elles reflètent les trois sens du mot Cucaracha. Le mot en espagnol, signifie « cafard » et s’applique différemment selon la période :
– Au sens propre, comme dans la première partition du morceau (qui remonte à 1818 et la guerre d’indépendance du Mexique avec l’Espagne, qui dura de 1810 à 1821). Dans cette version, c’est l’histoire d’un Cafard qui a perdu une patte et qui a des difficultés à se déplacer.
– Au sens figuré, comme en 1870, pour s’opposer à la nomination de l’empereur Maximilien d’Autriche
– Et dans le cas de la version la plus connue de la chanson, celle qui l’a établie comme un monument national digne de Frida Kahlo : en argot.
Car Cucaracha signifie avant tout “joint” en espagnol ! C’est d’ailleurs de ce mot que viendrait l’expression “roach” en anglais qui signifie “Cul de joint” et “Cockroach” qui est le nom du Cafard en anglais.
Dans cette version dédiée au révolutionnaire Victoriano Huerta (président du Mexique entre 1913 et 1914), pas d’ambiguïté dans les paroles:

Le cafard Le cafard/ 
Ne peut plus marcher/ 
Parce qu’il n’a pas/ 
Parce qu’il lui manque/ 
De la marijuana à fumer.

L’origine de cet étrange hommage ?
Le révolutionnaire était très fortement soupçonné d’être un fumeur en raison des énormes lunettes noires qu’il portait à cause de sa cataracte (une maladie des yeux), d’un amour de la fête certain qui lui donnait une démarche qu’on va qualifier “d’incertaine” et de rumeurs appuyées sur des parfums aromatiques qui l’entouraient à chacun de ses déplacements.

Chez les hippies Soviétiques

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Après une étonnante enquête sur le cannabis en Corée du Nord, Zeweed vous propose un second volet dédié à la consommation de la belle verte sous le drapeau rouge, une invitation à faire l’amour et pas la guerre dont Poutine ferait bien de s’inspirer.

C’est une époque dont on sait peu de choses tant les visites des étrangers en URSS étaient soigneusement encadrées par un système qui maintenait un contrôle absolu sur ses citoyens.
Bien avant la révolution d’octobre 1917, la culture du chanvre à des fins industrielles était largement répandue dans tout le pays, faisant de la Russie le 1er producteur de chanvre mondial. Cette culture était déjà très ancienne: la Russie fournissant le chanvre pour les cordages de la marine britannique depuis 1715,  à l’époque du Tsar Pierre Le Grand.

A la fin du 19e siècle, avec la concurrence du coton américain et de la toile de jute, la production de chanvre déclina rapidement. Ce n’est que dans les années 1930, à l’époque de Staline qu’elle reprit, fortement encouragée par des aides aux producteurs, des médailles et des privilèges (le stakhanovisme à l’oeuvre).

Aux grand cultivateurs, la Patrie reconnaissante.

Au début du 20ème siècle, l’usage récréatif du cannabis était encore essentiellement limité aux régions d’Asie Centrale. Les populations locales avaient l’habitude de fumer du haschich depuis au moins 6 siècles, et les colons russes l’apprirent à leur contact.

En 1934 le code pénal de l’URSS bannit la culture non autorisée du cannabis et de l’opium.
Le chanvre indien fut définitivement interdit en 1960 tandis que la production du chanvre restait prédominante.

Soviet Hippies

Dans cette période de forte répression se développa pourtant un mouvement hippie, largement documenté dans l’excellent « Soviet Hippies » (2017) de la réalisatrice estonienne Terje Toomistu.
Pendant les années 60-70 l’existence même des hippies en Union Soviétique était constamment niée par le discours officiel et les médias. De fait,  pour l’immense majorité des russes qui vivaient à cette époque il n’y avait pas de hippies en URSS.

Le seul domaine artistique où l’on pouvait voir une très forte influence psychédélique était les films d’animation (destinés aux enfants), sans doute le seul espace de création où la censure n’intervenait pas (ou très peu).
A l’époque on ne trouvait quasiment pas de LSD mais beaucoup de cannabis circulait, ce qui ne manquait pas d’attirer l’attention du KGB, plus pour l’aspect trafic que pour la substance elle-même. On raconte aussi que lors des fouilles régulières opérées chez les hippies, les agents du KGB étaient plus à la recherche de livres interdits que d’herbe à fumer.

Hippie-pipe Oural!

Manifestation contre la guerre du Vietnam sur la place Rouge

Le 1er juin 1971, pour la 1ère fois,  des milliers de hippies se réunirent à Moscou pour protester contre la guerre du Vietnam. Le KGB en profita pour arrêter 3000 d’entre eux qui furent aussitôt jetés en prison.
A partir de ce moment le mouvement hippie rentra dans l’underground et les participants créèrent un réseau appelé « Sistema » (système), leur donnant ainsi accès à de la weed et à des produits importés clandestinement (livres, disques, jeans) et surtout à la possibilité de voyager et se loger dans d’autres villes de l’URSS lorsque tout déplacement était contrôlé par le pouvoir.

Les survivants de cette époque commémorent encore aujourd’hui chaque année à Moscou la date du 1er juin.
L’histoire des hippies en URSS reste encore stigmatisée comme le montre la décision récente du théâtre de Vladivostok d’annuler la lecture de la pièce de Mikhail Durnenkov « Comment les hippies d’Estonie ont détruit l’Union Soviétique », ceci à la veille de la visite de Vladimir Poutine dans la ville le 2 septembre dernier.
Vladimir Poutine avait d’ailleurs exprimé à plusieurs reprises ses regrets sur l’effondrement de l’Union Soviétique, le qualifiant de « plus grande catastrophe géopolitique du 20ème siècle”.

L’herbe de la Vallée Magique

Dans la république soviétique du Kirghizistan,  la vallée du Chu était connue depuis toujours comme la source de la meilleure weed, que les russes appelaient « dichka » (sauvage).
Cette herbe était réputée d’un bout à l’autre du pays si bien que  la vallée du Chu devint un lieu de pèlerinage pour les hippies d’URSS.

La vallée du Chu, équivalent russe de la vallée du Riff.

Les autorités soviétiques firent tout ce qu’elles pouvaient pour éradiquer cette culture ; en brûlant les champs et en utilisant toutes sortes d’herbicides et de pesticides mais rien ne pût en finir avec cette herbe qui repoussait toujours plus vigoureuse.
Depuis la fin de l’Union Soviétique en 1991, la dichka de Chu continue d’être très demandée, c’est le « caviar de la weed ».

Le “Caviar de la Weed” de la vallée du Chu: récolté à même le corps, nu sur un cheval

La méthode de récolte la plus populaire (et toujours utilisée aujourd’hui ) consiste en une personne ayant juste pris une douche, qui monte un cheval fraîchement lavé et galope pendant plusieurs heures à travers une forêt de weed (dont les plants atteignent facilement 3m de hauteur), jusqu’à être recouverte d’une couche collante de résine de cannabis, qui est ensuite grattée et pressée pour en faire des blocs.

Le bon Karma: réincarné en cheval dans la vallée du Chu.

Il y a certes des moyens plus simples et plus discrets de récolter la résine mais avouons que celui-ci a du style.
Voilà en tout cas une destination de vacances originale pour l’été prochain, et comme la récolte a lieu au mois d’août,  cela nous laisse un peu de temps pour pratiquer l’équitation.

Le désastre écologique des plantations de cannabis illégales

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Contrairement aux plantations contrôlées, la culture mafieuse de cannabis s’avère désastreuse pour la biodiversité, l’eau et le climat. Exemples choisis en Californie et au Maroc.

La culture industrielle hors-la-loi de weed est une véritable saloperie. Rien de moral, là dedans: c’est juste le résultat de l’écobilan des plantations illégales de cannabis. Qu’on en juge plutôt.
Le sujet est bien documenté en Californie, état qui abrite plus d’un fumeur américain sur deux. Avant que la culture n’y soit autorisée, le Golden State a été la terre promise des illégaux. Avec des dégâts à la clé. Souvent nichées dans des espaces naturels, les plantations ont fortement dégradé les biotopes. Les outlaws n’hésitant pas à drainer les zones humides (à la riche biodiversité) pour annexer de nouvelles terres, à épandre des pesticides jamais bienvenus dans la nature.

Plus gloutonnes que les vignobles

L’été, les cultivateurs n’hésitent pas non plus à pomper massivement l’eau des rivières pour irriguer leurs rangs de weed. Selon les calculs de Scott Bauer (département de la faune sauvage de Californie), l’irrigation d’un km2 de cannabis consomme près de 3 milliards de litres d’eau par saison. Au total, la weed illégale engloutit deux fois plus d’eau que les vignobles californiens.

Un désastre pour une région désertique, soumise à des vagues de chaleur régulière depuis une dizaine d’années. Dans le triangle d’émeraude, la martre de Humboldt (Martes caurina humboldtensis) et nombre de chouettes ont fuit devant les milliers de plantations sauvages que cette zone du nord-ouest de la Californie abrite désormais.

Contre-exemple marocain

Moins d’espaces naturels, moins d’eau, des pesticides jusqu’à plus soif : c’est la porte ouverte à la déforestation, émettrice de gaz à effet de serre. Un sujet que connaissent bien les autorités marocaines. Depuis des décennies, le royaume chérifien produit et exporte cannabis et résine vers l’Europe. Plus de 130 000 hectares étaient affectés à cette culture, avant la légalisation, il y a quelques semaines, de la culture du cannabis « thérapeutique ». Cela ne devrait pas arranger l’état de la forêt marocaine, ni celui du climat.

Un dernier exemple pour la route ? Pour être rentable, la culture indoor de weed est grande consommatrice d’eau, de nutriments, de pesticides et … d’électricité. Cette dernière alimente les systèmes de filtration d’air, les pompes et les lampes qui ne s’éteignent pratiquement jamais.
Environ 3% de l’électricité californienne alimentent des serres à cannabiques, dont plus des deux tiers sont encore illégales. La production d’un kWh d’électricité californienne émettant, en moyenne, 430 grammes de CO2, on peut donc estimer que la mafia du cannabis californienne émet, directement, près d’un demi million de tonnes de gaz carbonique par an.
Et sans payer le moindre quota d’émissions !

Howard Marks : portrait d’une rock-star du traffic de hasch

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Il y a sept ans, jour pour jour, Howard Marks nous quittait. Plus connu sous le pseudo “Mr Nice”, il est l’anglais qui démocratisa l’usage du haschich dans les 70’s, en ouvrant les routes de son commerce vers l’Occident.
Au pic de sa carrière, il expédiait chaque mois 30 tonnes de résine planante en Europe et aux Etats-Unis, tout entretenant de cordiales relations avec la CIA, le MI6, la Mafia et les Yakusas. Portrait du plus cool (et déroutant) des trafiquants de taga.

C’est en 1967 qu’Howard Marks découvre le cannabis. Le jeune étudiant débarqué du Pays de Galles entame alors des études de physique au prestigieux Balliol College d’Oxford. Issu d’une famille modeste mais au caractère flamboyant et à la personnalité charismatique, Howard Marks devient rapidement la coqueluche du campus. Toujours affable, drôle, il jouit d’un incontestable succès auprès des filles… et des garçons. Mais pas pour les mêmes raisons : s’il séduit les premières, sa cote de popularité avec les petits gars d’Oxford est en grande partie due à ses connections cannabiques : Marks deal de l’herbe à droite à gauche, et toujours avec le sourire.

1968-1970: Sobre contre tous

Jusqu’à une arrestation en 1968, lorsque lors d’une soirée trop festive, un invité meurt après avoir avalé de l’opium. La police est dépêchée sur les lieux du drame, Howard est embarqué par les bobbies. Coup de chance: seul quelques résidus de marijuana seront trouvés sur les lieux. Le futur «  Mr Nice » ressortira après 48h00 de garde à vue, très refroidi par cette chaude nuit.
Entre 1968 et 1970, il poursuit à l’université du Sussex son cursus scientifique et deux ans durant, de 68 à 1970, Howard Marks fera montre d’une sobriété exemplaire. Alors que tout Londres swing et se pète joyeusement la tête, il est en liberté surveillée et doit régulièrement justifier d’une bonne conduite auprès des autorités.
Lorsque qu’il retouchera au chichon et son commerce, ce sera en 1970 et de façon quasi-confidentielle : profile bas et petites quantités uniquement. Il restreint ses activités à ses connaissances proches.

Fin  1970, il se laisse persuader par sa petite amie de l’époque de venir en aide à son pote Graham Plinston qui est emprisonné en Allemagne, soupçonné de trafic. Alors que Plinston est derrière les barreaux, une BMW remplie de hasch (que les policiers n’ont pas localisé) attend Marks à Berlin.
Le jeune Howard accepte de ramener la voiture fourrée en Angleterre; ce sera son premier passage de frontière avec 250 kilos d’Afghan noir cachés dans les portières et les banquettes arrière. Quelques semaines plus tard, après avoir fait grande sensation à Londres avec son hasch d’une qualité rare, Marks rencontre Mohammed Durrani, un trafiquant pakistanais qui lui propose de vendre un cannabis exceptionnel en grandes quantités dans le Royaume de sa Majesté.
En à peine trois ans, le trafic de Marks explose, à tel point qu’il en étend sa distribution à l’Europe du Nord.
La politique du profil bas n’est plus qu’un lointain souvenir pour un Howard Marks aux allures de rock-Star et à l’attitude flamboyante.
En février 1973, il se fait griller lors d’un contrôle par la police néerlandaise. Grâce à une improbable connexion (un ami et client travaillant au MI6) Marks ressort libre de son arrestation, en attente de son jugement.
Il choisira de ne pas se  rendre à sa convocation au tribunal, grillera son joker MI6 et passera les dix années suivantes en cavale.

1973: Naissance du Nice

C’est en 1973 qu’il devient « Mr Nice ». Si l’homme est réputé adorable, joviale et drôle, ce n’est pas pour autant la raison de son nouveau nom : cette année-là,  il parvient à se procurer l’identité d’un prisonnier décédé mais non enregistré en tant que tel … Un certain Ruppert Nice.
Après être retourné clandestinement au Royaume-Uni, Marks, qui fait de nombreux aller-retour en Inde sous l’identité de Ruppert Nice, importe en Europe un haschisch d’une qualité irréprochable : du Népalais noir.
Entre 1975 et 1978, avec l’aide des Yakuza et da la Mafia, il expédie quelque  55 000 livres d’une résine premium  à partir de l’aéroport John F. Kennedy. Il est aussi à l’époque officieusement couvert par la CIA qui l’utilise comme informateur pour ses liens avec l’IRA, avec laquelle il fait aussi du trafic.
La liste des autres groupes impliqués dans ces opérations  surprend autant qu’elle force le respect : outre la Mafia, les Yakuza, et la CIA, le Brotherhood of Eternal Love, l’armée thaïlandaise et l’Organisation de libération de la Palestine… et les Pink Floyd qui acceptent de cacher une partie de son hasch dans ses enceintes d’une gigantesque tournée américaine.

 

A la fin des années 70, Marks évite de justesse une accusation de trafic de drogue en plaidant « non coupable » .
Il sera en revanche condamné à deux ans derrière les barreaux pour usage…de faux passeport.
A sa sortie de prison, Marks renoue avec le trafic de drogue douce (il n’acceptera jamais de faire d’autre négoce illégal que celui du cannabis).
Après une dizaine d’années d’une vie des plus confortables sous le soleil espagnol, la Drug Enforcement Agency de l’oncle Sam mettra finalement la main sur l’homme qui aura démocratisé le cannabis marron sur la planète bleue, du vieux continent au nouveau monde.
Il est condamné à 25 ans de prison et à une amende de 50 000 $.
Il n’en fera que 7 : en avril 1995, Marks obtient une libération conditionnelle pour son comportement de  « prisonnier modèle ».

1995- 2019 : libre et à l’ombre de la justice

D’aucun racontent qu’à sa sortie il aurait repris sans la moindre hésitation ses stupéfiantes activités. Une rumeur seulement puisque Mr Nice ne sera plus jamais inquiété par la police jusqu’à sa disparition à 70 ans, des suites d’un cancer. De 95 à 2019, Marks a par ailleurs été des plus prolixe dans d’autre domaines : il écrira son autobiographie, participera au scénario de  Mr Nice, un  biopic sur sa vie, parcours le globe, donne des conférences, et est régulièrement invité dans des show télés quand il ne fait pas du stand-up.
Howard Marks nous quittera le 10 avril 2019, s’éteignant paisiblement dans sa belle demeure de Leeds, entouré par l’amour de sa femme et ses enfants. A very nice ending.

 

Bonus: un doc. assez génial (et barré) tourné lors d’un voyage en Jamaïque du Nice guy:

 

Hong Kong interdit le CBD et le classe comme “drogue dure”

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Depuis le 1er février la consommation de CBD à Hong Kong est passible des mêmes poursuites judiciaires que celles prévues pour l’héroïne ou la cocaïne. Le gouvernement de la région administrative spéciale chinoise estime que la molécule, pourtant dépourvue d’effets psychoactifs, est une “drogue dure”.

Conséquence d’une loi votée en juin dernier par le parlement de l’ancienne colonie britannique et entrée en vigueur mercredi 1er février, la possession comme la consommation de CBD sont désormais passibles d’une peine  7 ans de prison et d’une amende d’1 million de dollars HKG, soit près de 117.000 euros. Quant aux contrevenants qui produiraient ou feraient commerce de la molécule chanvre bien-être, ils  risquent la réclusion criminelle à perpétuité.

La décision s’applique également aux voyageurs étrangers qui transporteraient dans leurs bagages des produits à base de CBD.  Alors que le nombre de passagers aériens est en nette augmentation depuis la fin des mesures anti-Covid décidé par Pékin au mois de janvier, le service des douanes de Hong Kong a annoncé qu’il intensifierait les contrôles aux rayons X et aux scanners ioniques afin de détecter toute trace de CBD dans les bagages des passagers débarquant sur le territoire indépendant au 7,5 millions d’habitants.

Un coup dure pour l’industrie florissante du CBD, en plein essor à Hong Kong depuis deux ans. Les boutiques qui faisaient commerce de cannabidiol n’ont eu d’autre choix que de mettre la clef sous la porte. Depuis l’annonce de la mesure au début de l’été 2022, plus de  77 000 produits contenant du CBD ont été cédés aux autorités.

Edito : Free Brittney !

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Alors que la basketteuse américaine Brittney Griner encourt neuf ans de prison après avoir été arrêtée à l’aéroport de Moscou en possession de cartouches de THC, le débat sur la légalisation du cannabis et son utilisation chez les sportifs est relancé. Si la Russie assume sa politique rétrograde, du coté américain, de nombreux efforts restent à faire. A commencer par Joe Biden qui, malgré ses promesses de campagne, continu à voir rouge dès qu’il s’agit de dépénaliser la verte.

Jeudi 4 août, la star américaine du basket Brittney Griner a été condamnée à neuf ans de prison pour possession et trafic de drogue.
En février la  célèbre “pivot”  des Phoenix Mercury avait été arrêtée à l’aéroport Cheremetievo de Moscou, en possession de quelques cartouches de e-liquide au THC.
Démentant toute intention de traffic, Brittney Griner avait alors reconnu que cette faible quantité était pour sa consommation thérapeutique personnelle et à des fins analgésiques.
Comme beaucoup d’athlètes de haut niveau, Griner a choisi de se soigner au cannabis pour soulager certaines douleurs chroniques.

Depuis son arrestation, plusieurs grandes figures du monde sportif américain ont pris la parole pour défendre l’athlète. Parmi les sportifs de renom à voler au secours de Brittney, Shawn Kemp, l’un des meilleurs dunkeurs de la NBA (National Basketball Association) des années 90. Dans une interview accordée au New-York Times, l’allier des Supersonics de Seattles confesse que le cannabis l’a toujours accompagné dans sa carrière :  « J’avais l’opportunité de pouvoir consommer du cannabis en rentrant le soir, ce qui permettait à mon corps de se reposer ».
Shawn Kemp explique que les vertus analgésiques du cannabis lui convenaient parfaitement pour traiter les douleurs articulaires dont il souffrait, sans les effets secondaires de traitements conventionnels.
Aujourd’hui, Shawn Kemp est co-propriétaire à Seattle d’un dispensaire de cannabis.

Autre légende du sport américain à apporter son soutient à Griner, la star du football américain Eugene Monroe, premier joueur de la NFL (National Football League ) à militer pour la reconnaissance du cannabis comme médicament.
Durant des années, l’attaquant des Jaguars de Jacksonville se faisait prescrire des opiacés et anti-inflammatoires pour juguler ces douleurs, avant qu’il ne découvre le cannabis sur les conseils d’un co-équipier.

“85% des joueurs de la NBA consomment de la marijuana sous une forme ou une autre” Al Harrington

Grâce au travail de Shawn Kemp et quelques autres stars du sport US, la NBA a suspendu en 2020 les tests de dépistage de cannabis. La fin de  l’hypocrisie dans le milieu du basket : selon Al Harrington « 85% des joueurs de la NBA consomment de la marijuana sous une forme ou une autre ». Le célèbre défenseur des New-York Knicks avait lui aussi fait du cannabis son unique médicament antalgique, anti-inflammatoire et de récupération.
Mais si la NBA a assoupli ses règles, long reste le chemin a parcourir avant une réhabilitation de l’herbe comme médicament et sa légalisation  (ou en tous cas l’assurance qu’en consommer ne vous envoie pas en prison).

« Personne ne devrait aller en prison pour avoir consommé du cannabis » Joe Biden

« C’est inacceptable et je demande à la Russie de la libérer immédiatement afin qu’elle puisse retrouver sa femme, ses proches et ses coéquipières»  a réagit le président américain à l’issu du verdict.
Ce même Joe Biden qui clamait il y a encore deux mois que « personne ne devrait aller en prison pour avoir consommé du cannabis » en faisant libérer en fanfare 72 détenus américains incarcérés pour des infractions sur le cannabis.
72 détenus sur des dizaines de milliers d’américains emprisonnés pour avoir consommé ou acheté de l’herbe dans le mauvais Etat.
Rien qu’au Texas, plus de 16.000 personnes sont incarcérées pour simple consommation et détention de cannabis.

Pourtant, Joe Biden avait fait de la grâce des détenus inculpés pour consommation et détention de cannabis un des arguments de campagne. Le future 46ème président américain avait aussi promis de dépénaliser la consommation d’herbe au niveau fédéral en début de mandat.
Las! Le naturel semble être revenu au galop pour celui à qui l’ont doit en grande partie la crime law de 1994, responsable de centaines de milliers d’incarcération pour des infractions à la législation sur le cannabis.
Le match de la dépénalisation de la weed aux Etats-Unis est donc loin d’être gagné, malgré les efforts des démocrates et de certains républicains pour faire bouger les lignes.
Si Brittney Griner devrait bientôt retrouver la liberté à la faveur d’un échange de prisonnier, des milliers d’américains resteront à l’ombre en espérant que Joe Biden tienne un jour ses promesses.

Do Weed Yourself: Le boom de l’auto-culture en France

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Travail à domicile, école à domicile, loisirs à domicile, 2020 et 2021 auront vu l’avènement du “fait-maison”. Le cannabis n’a pas échappé à la règle. La pratique du homegrowing (soit la culture à usage personnel de quelques plants)  dans l’Hexagone concernerait aujourd’hui quelque 220.000 enthousiastes du jardinage récréatif. Zeweed a mené l’enquête.

Galères d’approvisionnement, flambée des prix et beaucoup de temps passé chez soi: en près de deux ans, la pandémie a incité nombre de consommateurs à se lancer dans la culture à domicile.
A Ivry, en banlieue parisienne, Louis s’apprête à voir 16 semaines de patience récompensées: dans quelques jours, il récoltera sa 4ème production. Des trois pieds de cannabis plantés chez lui dans une tente de culture d’un mètre carré de surface pour 180 cm de hauteur, le quadragénaire espère tirer « environ 250 g une fois séchée » .
Pouvoir fumer une herbe de qualité et ne « plus avoir à se rendre au four” (lieux de deal dans les quartiers), Louis y pensait depuis quelque temps.
Alors quand en mars 2020 il a été astreint à résidence, comme 68 millions de ses concitoyens, il passe à l’acte et commande sur le net une lampe LED, une tente, un filtre à charbon et un extracteur, le primo-kit nécessaires à la croissance de la belle plante.
Sur un autre site, il trouvera le terreau, les engrais et les graines. Le terreau, l’engrais et les graines viennent d’Espagne, le matériel horticole de France et d’Allemagne.

Pour son installation, Louis aura dépensé “environ 500 euros, soit le minimum pour avoir un bon matériel”.
A chaque nouvelle plantation, Louis n’a plus qu’à acheter du terreau, de l’engrais et bien entendu des graines. “Quand je fait pousser, ça ne me coute que 60-70 euros pour des mois de conso’ perso. C’est un très bon deal” s’amuse ce grand gaillard au rire sonore.

Trop chaud au four

En septembre 2020,  une amende forfaitaire de 200 euros pour les consommateurs était mise en place par le gouvernement Castex, avec obligation de résultat de la part des forces de l’ordre.
Déjà, j’essayais d’éviter d’aller pécho au four parce que franchement, c’est stress et pas toujours top. Mais là, si en plus tu te fais allumer à la sortie et que tu dois payer les flics pour repartir les poches vides, c’est même pas la peine. Et les mecs qui livrent à domicile sont bien trop cher : de 12 à 15 euros le gramme“, explique ce jovial graphiste au cheveux longs et au look raffiné.

 
Le boom des grow-shops

L’auto-culture n’a pas non plus attendu une pandémie pour s’imposer dans l’Hexagone.
Parce qu’elle contribue à répondre aux besoins des Français (5 millions d’usagers dans l’année et 900.000 fumeurs quotidiens), les commerces et plateformes en ligne destinées à l’auto-culture étaient déjà en place. En 2017, 7 % des consommateurs réguliers de cannabis de 18 à 64 ans confiaient déjà fumer leur propre production, selon le baromètre de Santé Publique France. Soit “entre 150 à 200.000 personnes”, précise le sondage. En 2019, il était passé à 11%.
Pour répondre à la demande, le nombre de “growshops”, ces magasins spécialisés dans la vente de matériel destiné à cultiver de la weed, a quintuplé depuis 2009 pour atteindre 350 enseignes en 2019

Cultivateurs et grow-shops sous surveillance

Un fleurissement de growshop qui n’a pas été sans attirer l’attention des autorités. En juin 2021, c’est quelque 960 pieds de cannabis qui ont été saisis chez une centaine de cultivateurs dans la Marne et l’Aube. Les forces de l’ordre avaient repérés les cultivateurs en herbe en surveillant trois “growshops” où ils se fournissaient. Puis les gendarmes les ont tout simplement pisté jusqu’à leur lieu de production.
Si Louis assure ne faire pousser que sa consommation personnelle, il sait que le risque existe. Prudent, l’apprenti grower de weed a pris ses précautions en adoptant la technique du SCROG, qui lui permet de maximiser le rendement avec seulement 3 plants en terre. “Si un jour la police vient frapper à ma porte, j’imagine que ça limitera les dégâts“.

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