Stoner Lifestyle

Hollyweed : la ganja au cinéma en 8 films

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ZEWEED célèbre en 8 films  la relation centenaire complice, déchirante et passionnelle entre le grand-écran et la fumette. Rétrospective pour élargir ses perspectives…

Reefer Madness (1936), ou comment Hollywood, bien qu’enfumé, édifia le cannabis en substance diabolique

À Hollywood, il était tacitement acceptable de fumer un joint ; la plupart des travailleurs du cinéma étaient de temps à autre complètement high. Pourtant, à l’écran, les quelques films de l’époque traitant de la substance sont des pamphlets redoutables et exagérés. C’est qu’en cette fin des années 1920, début des années 1930, une importante campagne anti-herbe a envahi la presse sensationnaliste et s’impatiente de s’en prendre au 7e art. Dès 1933, commencent à s’enchaîner des productions qui font de la marijuana une substance absolument démoniaque. C’est dans ce contexte qu’une communauté religieuse chrétienne commande au réalisateur Louis J. Gasnier, l’aujourd’hui culte Reefer Madness (Stupéfiants dans sa version française), qui, initialement, était destiné à être projeté dans les écoles. Dans Reefer Madness, une bande d’adolescents rencontre un dealer de cannabis qui, tour à tour, leur fait fumer leur premier joint. Les conséquences sont atroces et inimaginables : un premier renverse un piéton et, rongé par la culpabilité, perd totalement les pédales pour finir neurasthénique dans un asile de fous ; une autre manque de se faire violer avant d’être accidentellement abattue par son copain, qui est en pleine hallucination ; un autre encore, bat à mort le dealer avec une matraque, pendant qu’une dernière est traversée par une crise de rires spasmodiques et incontrôlables, avant de se jeter par la fenêtre à cause d’un adultère. Voilà de quoi vous faire une petite idée de l’ambiance du film et du pouvoir extraordinaire que donnèrent les scénaristes d’Hollywood, probablement défoncés et en pleine crise de paranoïa, au cannabis. D’ailleurs, dans les années 1970, le film a paru tellement excessif qu’il en est devenu culte. Il est entré dans les classiques des midnight movies, aux côtés de films comme El Topo d’Alejandro Jodorowsky (1970) ou Eraserhead de David Lynch (1977).

Militantisme : 0/5
Degré de yeux rouges : 5/5
Impact sociétal : 5/5
Qualité cinématographique : 1/5

 

Easy Rider (1969), ou comment les hippies firent souffler un vent nouveau et capiteux, mais aussi diablement rentable sur le cinéma

Dans une ville comme Los Angeles, à la fin des années 1960, être sous influence du mouvement hippie n’a rien d’exceptionnel, et il faut imaginer que des mecs comme des agents immobiliers pratiquent le Yoga Hatha, mènent une vie sexuelle délurée et sont fascinés par des notions telles que les vies antérieures ou le voyage astral. Pourtant, sur les écrans, rien de nouveau : défoncé, tard dans la nuit, toujours les mêmes westerns avec John Wayne ou les commissaires délavés de Felony Squad. Ainsi, la sortie du film Easy Rider intervient comme un véritable réalignement des planètes entre Hollywood et ses spectateurs ; un vrai petit miracle. Pourtant, l’idée est simple : Dennis Hopper, acteur encore partiellement célèbre et longtemps banni des studios, reçoit un coup de fil de Peter Fonda lui proposant de « faire un road trip avec deux mecs, des motos, du sexe, de la came et des bouseux en pick-up qui les flinguent ». Pour une somme dérisoire, le fils du patron de Colombia Pictures les produit. Le tournage sera chaotique ; le scénario n’est que partiellement écrit, car leur script doctor s’est fait la malle ; Dennis Hopper, qui vient de se faire larguer par sa femme, est tout le temps défoncé et n’arrête pas d’insulter les techniciens ; presque toutes les scènes sont improvisées ; et, qui plus est, Jack Nicholson est le seul interprète à connaître ses lignes. Pourtant, à la fin du tournage, ils sont convaincus du chef-d’œuvre. À Cannes, le film est un franc succès et, malgré un accueil mitigé de la critique américaine, Easy Rider explose au box-office et devient l’un des films les plus rentables de l’histoire du cinéma. Pour la première fois sur la toile, la marijuana est représentée comme un moyen de subvertir le regard, d’ouvrir de nouvelles perceptions ; elle n’est plus seulement dangereuse mais émancipatrice, créatrice d’un trip existentiel, permettant au montage toutes les audaces formelles et sensibles. Easy Rider deviendra le film culte d’une génération.

Militantisme : 4/5
Degré de yeux rouges : 5/5
Impact sociétal : 5/5
Qualité cinématographique : 4/5

Taking Off (1971), ou comment administrer une leçon de fumage de joint à des parents inquiets

Forts du succès d’Easy Rider, les producteurs d’Hollywood abandonnent studios et films à gros budget, pour récupérer de jeunes réalisateurs subversifs. Parmi eux, Milos Forman : enfant terrible de la nouvelle vague tchèque, fraîchement arrivé aux États-Unis, après avoir échappé à la sanglante répression du Printemps de Prague, en 1968. Il a déjà réalisé trois films aux narrations novatrices et aux tons irrévérencieux. Taking Off est son premier film américain. Le tournage commence l’été 1970 à New York : casting sauvage, budget minimum, aucune vedette, aucune barrière, ni coiffeur, ni maquilleur, ni loge, ni caravane. On y suit Jeannie, quinze ans, qui a fugué de chez ses parents pour vivre avec un chanteur hippie, puis ceux-ci, partant à sa recherche et arpentant les rues du New York baba cool en costard trois-pièces et tailleur Chanel. S’enchaînent les ballades folks et les scènes cocasses et satyriques jusqu’à l’instant paroxystique où un groupe de darons se fait administrer une leçon de fumage de joint en bonne et due forme. Avec Easy Rider, Taking Off posera les premières pierres du nouvel Hollywood. Cette génération de réalisateurs américains inspirés par la Nouvelle Vague et le néoréalisme italien, réalisera une succession de films révolutionnaires, de M.A.S.H. de Altman à Conversation secrète de Coppola, en passant par Taxi Driver de Scorsese, qui décrasseront la représentation de la société américaine, tout en faisant la joie des gros studios, car ils coûtent si peu à produire et rapportent tellement. Peu à peu, le discours de ces jeunes réalisateurs s’estompera, digéré par les géants comme la Warner ou la Fox, et la fumée du joint disparaîtra emporté par les vents glacés de l’échec de 68, Nixon, Giscard ou encore la Manson family, avant que le spectateur ne se réveille définitivement pour le bad trip que vont être les années 1980.

Militantisme : 3/5
Degré de yeux rouges : 4/5
Impact sociétal : 4/5
Qualité cinématographique : 4/5

 

Midnight Express (1978), ou comment traumatiser une génération d’adolescents à propos du cannabis

Dix ans ont passé depuis la folle équipée de Dennis Hopper : la fin d’un rêve, d’une parenthèse enchantée. Nixon est passé par là, les punks chantent « No Future », les soixante-huitards dépriment, et les derniers terroristes du flower power vivent planqués comme des cafards. Le pire sera encore à venir : Reagan, les golden boys et leurs décapotables, et le durcissement des peines requises dans les tribunaux… La « War on Drugs » carbure à plein régime et, au même titre que l’héroïne, le cannabis a été désigné comme ennemi public numéro un des États-Unis. C’est dans ce climat global que le réalisateur britannique Alan Parker décide d’adapter le témoignage de William Hayes ; jeune Américain qui a bien failli passer trente années dans une prison turque pour avoir tenté de sortir du pays avec deux kilos de cannabis, avant de parvenir à s’évader dans des circonstances qui sont restées jusqu’à aujourd’hui assez floues (à la nage, en barque, avec ou sans l’aide de la CIA…). Le scénario est confié au tout débutant Oliver Stone qui, on le sait maintenant, n’allait pas toujours faire dans la dentelle. De la surdramatisation du script allait naître une image mensongère mais saisissante de la Turquie, que Stone et Hayes désavoueront eux-mêmes plus tard. La prison a des allures dantesques, remplie de cavernes et de tunnels parallèles ; la plupart des Turcs portent des fez, ce qui revient à peu près à mettre des hauts-de-forme à des Français des années 1970 ; les gardiens sont d’une très grande cruauté, souvent huilés et toujours adeptes du viol. Autant de clichés racistes qui allaient pour longtemps collés à la peau des Turcs, si bien que le film, là-bas, sera interdit jusqu’en 1993. Pour autant, avec sa B.O. géniale et novatrice signée Giorgio Moroder et sa grande puissance tragique et existentielle, le film allait marquer tout l’inconscient collectif d’une génération ; étrange avertissement subliminal des châtiments terribles que peuvent attendre des adolescents boutonneux au moment de fumer leur premier joint.

Militantisme : 3/5
Degré de yeux rouges : 4/5 
Impact sociétal : 4/5
Qualité cinématographique : 4/5

Friday (1995), ou comment la black exploitation lança l’inépuisable filon des stoner movies et redora l’image de la marijuana

Après le vide qu’ont représenté les années 1980, le cannabis fait un retour en force au cinéma dans les années 1990. Clinton vient d’être élu ; la loi s’est assouplie et, d’ici un an, la Californie va être le premier État à légaliser l’herbe. À la même période, le hip-hop prend une telle ampleur que certains rappeurs deviennent d’énormes personnalités médiatiques et passent régulièrement au cinéma. C’est le cas d’Ice Cube, membre fondateur de N.W.A. qui a déjà tourné dans Boyz n the Hood – un des premiers drames où l’on dépeint frontalement la violence des ghettos (le film inspirera largement La Haine de Kassovitz, en 1995). Ice Cube veut remettre le couvert mais, cette fois, avec un film de sa propre initiative. Il veut faire une chronique de Compton, par-delà l’image parfois éculée et sensationnaliste de la violence des gangs ; ce sera une comédie, un stoner movie. Le pitch est simple et deviendra un classique inépuisable : deux hédonistes (ici, Ice Cube et le plus tard célèbre Chris Tucker) dont l’un (Ice Cube) vient de se faire virer, passent l’après-midi ensemble à fumer des joints dans leur canapé. Ajoutez à cela un élément perturbateur (ce pourrait être une bande de nazis super méchants qui vous prennent pour un autre, ou une grosse dalle avec un fast-food comme une quête du graal, ou bien d’être carrément pris en chasse par des psychopathes du KGB…), les deux buddies doivent 200 balles à un dealer avec une coupe de cheveux inquiétante qui les menacent de les abattre de deux balles dans la tête s’ils ne le remboursent pas d’ici demain. Suivra une succession de rencontres hallucinée dans le ghetto, drôles, souvent tendres, toujours édifiantes ; faisant du film un portrait loufoque mais sensible du South Los Angeles. Pour la première fois, le cannabis est représenté au cinéma sans inquiétude, avec une vraie légèreté. Friday ouvrira la voie à des dizaines et dizaines d’autres stoner movies.

Militantisme : 4/5
Degré de yeux rouges : 5/5 
Impact sociétal : 4/5
Qualité cinématographique : 4/5

 

 

The Big Lebowski (1998), ou comment les Coen firent un crochet par la comédie cannabique

En 1998, la réputation des deux frères n’est plus à faire : depuis Blood Simple (Sang pour sang, 1984), ils ont multiplié les prouesses cinématographiques, entre thrillers implacables et comédies macabres, créant une vision inédite des US, peuplés de loosers magnifiques évoluant dans des trames cauchemardesques et kafkaïennes, jusqu’à remporter la Palme d’or en 1991, avec l’hollywoodien et introspectif Barton Fink. Depuis quelques années et leur rencontre décisive avec Jeff Dowd (producteur nébuleux de L.A., ex-militant anti-Vietnam War qui, dans les années 1960, purgea une petite peine de taule pour ses exploits en manifs), les Coen mûrissent les aventures d’un alter ego de celui-ci, à la différence qu’il ne pratique pas le softball mais le bowling – sport encore largement plus épicurien. Pour l’incarner, ils choisiront Jeff Bridges qui semble avoir été le Dude toute sa vie. Ce personnage culte prendra forme à coups de détails savoureux ; à commencer par ce peignoir trop petit dans lequel il se trimballe partout, son énorme consommation de joints roulés à la marocaine, son obsession pour les White Russian et ses habitudes dans un fameux club de bowling où il retrouvera, tout le long du film, une galerie d’énergumènes hilarants, dont son meilleur ami, Walter Sobchak – synthèse entre un hippie et un fan d’armes à feu. Mais, rapidement, sa dolce vita va se retrouver bouleversée par un quiproquo aux allures de complot qui a tout d’un bon coup de paranoïa, à la suite d’une consommation excessive, rassemblant des néonazis accompagnés d’un furet mangeur de couilles, une artiste juchée sur une balançoire faisant une action painting à l’accent particulièrement vaginal, ou encore un magnat philanthrope et lugubre à la recherche de sa toute jeune deuxième femme dont les ravisseurs semblent avoir coupé un gros orteil qu’elle venait d’avoir soigneusement verni. Ce stoner movie des Coen, aux accents assumés de roman de Chandler, est devenu tellement mythique qu’une religion vénérant le Dude et son mode de vie a été créée : le Dudéisme.

Militantisme : 1/5
Degré de yeux rouges : 5/5 
Impact sociétal : 4/5
Qualité cinématographique : 5/5

 

Pineapple Express (2008), ou comment le stoner movie devint aussi pop qu’une paire de Converse

Près de la moitié des États d’Amérique ont légalisé le cannabis ; le capitalisme s’est finalement rendu compte que la verte était plus que rentable. En France, la loi s’est en partie assouplie, et fumer un joint n’est plus seulement réservé aux jeunes babas cool ou aux vieux marginaux. La plupart des ados consomment entre les cours, et des darons coincés fument leur petit « pétou » comme on dégusterait un verre de bourgogne. C’est dans ce contexte que débarque Pineapple Express (Délire Express dans sa version française), énième stoner movie depuis que le genre a complètement explosé à la fin des années 1990, début des années 2000. Pourtant, Pineapple Express marquera les esprits comme un grand cru. Seth Rogen y joue un jeune huissier branleur, fumant joint sur joint, maqué à une meuf encore au lycée, meilleur ami avec son dealer attitré, joué par l’éternel des stoner movies : James Franco. Tout roule, jusqu’au jour où Dale Denton (Seth Rogen), après être allé pécho la fameuse « Pineapple Express » (variété de cannabis aux effets particulièrement considérables), est témoin, alors qu’il s’apprête à faire une saisie, d’un meurtre commis par un gangster et un flic corrompu. Il est repéré et, prenant la fuite, laisse derrière lui un joint de la fameuse variété. Il se réfugie chez son dealer, mais les deux assassins, grâce au pétard, les prennent facilement en filature. Commence alors une course-poursuite hilarante et baroque où les deux meilleurs amis découvriront leurs multiples talents cachés et la force de la relation qui les unit. Aux États-Unis, le film a eu un tel succès qu’il a détrôné au box-office le dernier Batman.

Militantisme : 1/5
Degré de yeux rouges : 5/5 
Impact sociétal : 4/5
Qualité cinématographique : 5/5

Inherent Vice (2013), ou comment finir cette liste par un ultime trip karmique

Adapté du roman éponyme de Thomas Pynchon, grand manitou de la littérature postmoderne américaine à la prose particulièrement déliée et psychédélique, le film de Paul Thomas Anderson a des allures de labyrinthe dans lequel il serait bon de se perdre. L.A., années 1970 : Doc Sportello, détective à gros charisme, incarné par Joaquin Phoenix, fume joint sur joint et nage dans les eaux troubles d’un mauvais complot karmique avec une détente désarmante. Le cannabis donne à Sportello une sorte de sixième sens, et la trame avance, hallucinée, toujours à la lisière entre paranoïa et extrême lucidité. Pour les besoins de l’enquête (dont le raisonnement logique nous échappe toujours, même après trois visionnages) se succède une galerie de personnages étranges et exubérants, comme des apparitions dans le brouillard des fumées d’un rêve ou d’un cabinet d’opiomane : magnat juif de l’immobilier adhérant aux fraternités ariennes, masseuse thaïe au talent de détective, dentiste cocaïnomane, membre d’un consortium qui vend de l’héroïne, flics à la John Wayne (ultrasensible mais nixonien), et ex-petite amie entêtante aussi lointaine et impalpable que les nuages… Une fois terminé, le film nous laisse le sentiment étonnant d’un ensemble diablement logique, mais aussi mystérieux qu’une suite d’idées après avoir trop tiré sur un joint. Comme certains chemins qu’empruntent les films de David Lynch, ces scènes désaccordées semblent davantage s’accorder comme des corps que des idées : le sensible l’emporte sur la logique, l’intuition sur la déduction, la matière sur la structure, et ainsi cet ensemble paraît au spectateur incroyablement organique. Bref, rarement un film aura aussi bien restitué l’impression d’être défoncé et rarement le cannabis nous aura paru aussi poétique.

Militantisme : 4/5
Degré de yeux rouges : 5/5 
Impact sociétal : 1/5
Qualité cinématographique : 5/5

 

Par Bartholomé Martin

Quelques précisions au sujet du distinguo indica-sativa

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On a tous entendu le fameux  « la sativa est cérébrale, l’indica est physique », et on s’y est fié pendant des années. Problème: cette classification binaire ne serait pas si pertinente que ça, nous apprend notre expert en la matière verte Steven Voser.

Une brève histoire de Ganja

Pour mieux comprendre ce que les termes sativa et indica signifient quant aux effets à attendre de votre weed, il nous faut déjà brièvement se pencher sur l’histoire des études et recherches portant sur cannabis. C’est au botaniste suédois Carl Linnaeus que l’on doit, en 1753, la première classification du cannabis.

Linnaeus travaillait sur des plants importés qu’il faisait pousser en Europe. Sur la souche qu’il aura étudiée, il observera que les plantes sont larges et hautes, arborant des feuilles fines d’une couleur vert foncé. Il remarquera aussi que le cycle depuis la graine à la récolte est d’environ 3 mois. Le botaniste notera enfin que cette variété croît particulièrement bien dans les climats chauds et tropicaux proches de l’équateur. Linnaeus classera cette espèce sous le nom de « Cannabis Sativa L ».

Environ 30 ans plus tard, le biologiste français Jean Baptiste Lamarck se penchera sur d’autres échantillons de cannabis qui lui auront été ramenés d’Inde. Lors de ses observations, Lamarck notera que ses plants affichent des caractéristiques différentes de celles que son confrère Linnaeus avait notées. Le cannabis indien ne dépasse pas 1, 50 mètres, a un aspect beaucoup plus dense et touffu avec de larges feuilles et fleurissaient très rapidement (généralement en moins de 2 mois). Lamarck classera cette espèce sous le nom de « Cannabis Indica Lam »

Dans les années 1920, une troisième espèce de cannabis a été identifiée dans le sud-est de la Russie. Cette variété, maintenant connue sous le nom de Cannabis Ruderalis est beaucoup plus petite que les variétés sativa et indica et fleurit automatiquement en fonction de la maturité plutôt qu’en raison de changements dans son cycle lumineux.

Ce que la classification Indica-Sativa nous enseigne

Carl Linnaeus et Jean Baptiste Lamarck ont ​​utilisé les mots sativa et indica pour décrire deux variétés de cannabis aux caractéristiques particulières.

Aujourd’hui, cette classification reste pertinente, particulièrement lors de l’achat de graines lorsque l’on veut par exemple se lancer dans une petite culture à domicile (voir notre article).
Les durées de croissance et taux d’ensoleillement faisant partie des données à indispensablement prendre en compte.
Et à ce titre, les classifications Indica-Sativa sont des plus pertinentes, avec les caractéristiques suivantes : Les Sativas peuvent atteindre de grandes hauteurs, atteignant facilement plus de 2 mètres et ont tendance à s’étirer vigoureusement lorsqu’elles commencent à fleurir en produisant de gros bourgeons aérés.

Ces plantes sont originaires des régions tropicales chaudes comme le Vietnam, le Mexique, la Colombie et même certaines parties de l’Afrique. Ils ont probablement développé leur structure physique unique pour faire face aux étés longs, chauds et humides dans ces régions et se protéger contre les moisissures et les ravageurs qui prospèrent également dans ces conditions.

Les indicas, d’autre part, sont originaires des régions montagneuses du Népal, de l’Inde et de l’Afghanistan, où les étés sont naturellement courts et froids. Les plants sont plus petits, avec un espacement internodal (entre deux branches) plus court et arborent de larges feuilles et des fleurs très denses. Les variétés indica produisent également une résine épaisse et peuvent être prêts à être récoltés après seulement 6-8 semaines de floraison. Comme les sativas, ils ont probablement développé ces traits uniques pour faire face aux climats difficiles de leur origine.

Ce que la classification indica/sativa ne vous indique pas

Penchons-nous maintenant sur les effets. Ce qui affecte l’effet d’une variété est bien entendu sa composition chimique, mais aussi la chimie de votre propre corps ainsi que votre tolérance / sensibilité aux produits que vous consommez.

Les souches contenant une grande quantité de mycènes, par exemple, sont plus susceptibles de produire une sensation, un « high » corporel et relaxant, souvent associé aux indicas. Cependant, aucune étude n’a pu démontrer que les souches indica produisaient plus de mycènes que les sativas.
Voilà une donnée qui complique.. la donne. D’autant plus que les terpènes et notes citronnés ou d’ agrumes, typiquement associés aux Sativas et à un effet « cérébrale », sont aussi présents dans certaines variétés d’Indica, qui procurent donc un effet…cérébral.

Lors de l’achat de cannabis, les termes indica et sativa sont précieux et fiables pour vous faire une idée de la lignée génétique et des propriétés physiques d’une variété particulière. Mais pour anticiper ses effets, en revanche, recherchez des rapports de laboratoire qui analysent le profil chimique de cette souche spécifique… Ou sentez tout simplement la ganja en question si vous le pouvez, puisque ce sont les terpènes, ces arômes naturels de la weed, qui définiront la nature de votre voyage cannabique.

Et si vous ne pouvez ni vérifier odeur ou préciser la variété, il ne vous restera plus qu’à acheter à l’aveugle…ou changer de fournisseur.

Steven Mike Voser pour Zeweed

Le retour de la ganja nature

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En réaction aux weeds génétiquement modifiées qui affichent des taux de THC vertigineux et des effets hasardeux, un nombre croissant de cannabis aficionados se tournent vers des ganja dites « Landrace« , ces variétés qui poussent depuis des millénaires à l’état naturel. Et si l’avenir de la fumette était la ganja d’hier?

Ils ont entre 30 et 50 ans sont musiciens, photographes, designers ou journalistes.
Si tous sont de gros fumeurs d’herbe, aucun d’entre eux ne tient à se retrouver scotché devant la télé.
Pour ces consommateurs aguerris, il s’agit de retrouver le plaisir de consommer une ganja de qualité, qui a poussé au soleil, et dont les alcaloïdes ont été harmonieusement répartis au fil des siècles par dame nature.
« Je me rappelle bien des weeds que je fumais en 1995-2000 », se souvient Arnaud C. 43 ans et photographe de presse à Paris. «La Zaïroise (aujourd’hui congolaise) te donnait une bonne patate sans trop donner faim. Ça tombait bien, j’étais étudiant. Pour l’équivalent de 75 euros, j’avais 25 grammes. Pour d’évidentes raisons de gain de place pour ces marijuanas par définition importées, ces weeds arrivaient par blocs d’un kilo, compressés à la César.

Taux de THC plus bas

Si ces weeds affichent un taux de THC plus bas, elles offrent un effet plus nuancé et contrôlable, sans pour autant perdre de leur magie.
Pour ces gourmets de la fumette pour qui les années coach-lock n’ont que trop vécu, les effets du cannabis sont un moyen et non une fin.
« Imagine que tu es en train de déjeuner, et veux te boire un verre tranquille en terrasse. Simplement, sur le menu, t’as que de la vodka, de la Tequila ou du Gin » continue Arnaud.
« Soit tu passes, soit tu prends, et si tu prends, tu prends cher. Ça s’applique à la weed.
Avec Ganja commerciales, ton après-midi est foutue en terme de boulot, de créativité productive et même de relations sociales. L’après-midi, je fume de l’Acapulco gold. Un peu l’équivalent d’une bonne bière mexicaine bien fraîche : ça me détend sans me rendre con. » s’amuse le photographe.
 
Cyrille, commissaire d’expo et peintre à ses heures partage la même conception du plaisir cannabique « j’ai trouvé un excellent landrace, une Thaï sativa qui me met dans un bon esprit, me retourne pas et me permet de faire ce que j’ai à faire… peut-être en mieux » s’amuse ce père de famille de 38 ans.
« L’été, je suis plus ACEH, l’équivalent d’un rosé léger ou d’une bière. Elle n’assomme pas, rend jovial, actif et créatif en ce qui me concerne » explique de son côté Arnaud.
Et à l’instar de bons vins ou d’une bière, pas de syndrome « gueule de bois du pétard », cet état léthargique qui vous ramolli plusieurs heures après que les effets se soient estompés.

Plaisir raisonnable des vieux loup de l’herbe

« En Europe, la majeure partie de ces weeds ont été créés pour répondre à une attente de la part des consommateurs dans les coffee shops d’Amsterdam, or, quand le touriste lambda se pointe, il veut se pulvériser la tête » explique Ben, un franco-hollandais qui a été budtender au Pink King Coffee shop pendant 5 ans.
Et les breeders indoor *de répondre, business oblige, à une demande qui veut du lourd, du gros vert qui tâche.
À ce jour 12 700 variétés de weed ont été génétiquement créées depuis 2010. Une offre démesurée en nombre comme en chiffre (taux de THC/CBN/CBD), bien souvent au détriment des vraies qualités de la ganja.
 
Si les variétés affichant des taux de THC de 25 à 35% trouvent aujourd’hui preneurs, il y a fort à parier que dans quelques années, ce sont aussi ces mêmes consommateurs qui se laisseront séduire par quelques grammes de finesse des bongs de brutes.
« Les ventes de weeds Landrace importées explosent » remarque Ben le Budtender/dealer.
« Ce sont les petits Mickeys qui fumaient jusqu’à la cataracte il y a 7-8 ans qui, une fois posés dans la vie, se mettent aux naturelles » continu-t-il sourire aux lèvres.
« À l’approche de la trentaine, en matière de cannabis, ces ex stoners ont tout essayé dans tous les sens. Alors pour ne pas se retrouver avec une mémoire de bulot, ils y vont mollo » poétise-t-il.

Beuh Bio et Ganja AOC

Ce retour des « Beuh bio » ou des « Ganja AOC » s’inscrit aussi dans une approche responsable de notre corps, une tendance actée depuis quelques années déjà côté bouffe.
Mais pas seulement.
« Quand le cannabis est interdit, ça crée un phénomène comparable à celui de la prohibition de l’alcool aux États-Unis au début des années 30. Pour des raisons de rentabilité et de sécurité, seuls des alcools forts étaient produits, car ils prenaient moins de place. Comme les consommateurs n’avaient pas ou peu de choix, ils prenaient ce qu’il y avait : c’est-à-dire un alcool puissant, franchement mauvais pour le corps comme pour le cerveau. C’est exactement la même chose pour le cannabis. Interdire la distribution et consommation de  weed, c’est encourager la production de ganja de plus en plus forte et de plus en plus nocive » conclue Ben.
Le retour des weeds old school et leur succès comme signe d’évolution ?
À n’en pas douter.
 
 
 
*Breeder Indoor : cultivateur de cannabis poussant sous lampes, sans source de lumière naturelle, à partir de graines génétiquement modifiées.

5 idées cadeau pour un Noël en altitude.

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Noël approche et c’est toujours un casse-tête de trouver le cadeau parfait pour vos proches. Si vous nous lisez, c’est que vous avez un intérêt pour le Cannabis et cela tombe bien puisque nous avons sélectionné pour vous les meilleurs gadgets histoire de combler les fumeurs de votre coeur.

L’étui Bulldog

Cette “Saverette” conçue par la marque Bulldog (la plus importante chaîne de coffee-shop en Europe) est un étui qui sert à préserver vos joints lors de vos trajets.
Grâce à son design malin, il évite les odeurs, garde votre joint en place, le protège des chocs et des intempéries.
L’étui peut accueillir tous les joints jusqu’au “King Size” de 11 centimètres, c’est donc aussi l’occasion de faire un joli clin d’oeil au destinataire de ce cadeau en y glissant une petite surprise.

Verdict : Indispensable pour partir en week-end l’étui Bulldog l’étui Bulldog garantit à votre joint de secours d’être toujours frais et à portée de main. Un outil indispensable au stoner qui est toujours en déplacement.

(6,85 euros à commander ici)

Des filtres en verre de haute qualité 

Noël c’est aussi l’occasion de faire des cadeaux pratiques.
Attention on ne parle pas d’offrir des paires de chaussettes, mais des filtres de la marque Higher Standards.
Des filtres en Verre de Borosilicat, un matériau de qualité médicale qui résiste très bien à la chaleur et qui ne dégage aucune émanation toxique.
Dans chaque pack il y a 6 filtres qui permettent de fumer jusqu’au bout sans risquer de se brûler les lèvres, d’éviter d’avoir les doigts qui puent, mais surtout… d’adoucir votre joint.
En effet grâce à leur design torsadé ils fournissent une bouffée bien plus suave à la manière des pipes de grand-père.

Ze Verdict : Le filtre en verre c’est écolo, pratique et facile à utiliser. Un petit cadeau pas cher, mais qui peut faire plaisir à tous les fumeurs qu’il s’agisse d’amateurs de haschich, de Cannabis ou de chanvre au CBD.

(16 dollars à commander ici)

La Pipe Glaçon 

L’hiver c’est s’amuser dans la neige et sur la glace.
Ce moule réutilisable vous permet justement de faire des pipes en glace avec rien de plus qu’un peu d’eau et un congélateur.
Si vous avez un ami qui a les poumons sensibles, c’est une bonne idée de cadeau.
L’occasion de se faire des bouffées de fumée bien fraîches ou même parfumées si vous remplacez l’eau par d’autres liquides.
Ma préférée c’est celle au café que vous pouvez retrouver ici:

Ze Verdict : Le bon cadeau pour rester auprès d’une cheminée au chalet ou entre deux caquelons de raclette. La Pipe glacée c’est le must pour les fumeurs souhaitant célébrer l’hiver avec classe et fun.

(15 dollars à commander ici )

Le plateau malin 

Ce plateau de la célèbre marque Raw (connue pour ses papiers à rouler) est parfait pour les plus zen et plus bordéliques de vos amis.
Il est en bambou ce qui lui donne un certain cachet et se ferme grâce à un système magnétique.
Grâce à ce plateau, rouler toute la soirée devient plus facile: des emplacements destinés à votre matos, à vos feuilles et à votre grinder sont prévus.


Ze Verdict
: Un outil indispensable pour votre ami maladroit qui renverse systématiquement toute sa préparation dès qu’il a trop fumé ou pour votre ami Vegan qui fait très attention à son empreinte carbone. Le bambou étant une matière renouvelable c’est d’ailleurs le plus écolo des objets sur cette liste.

(42,57 euros à commander ici:)

La machine magique pour faire du beurre au cannabis

C’est un sacré joujou qui pèse 4 kg et coûte presque 200 euros, un prix somme toute assez logique quand on découvre le potentiel de la bête.
Le “Magical Butter maker” (ou machine magique à beurre) est le seul autocuiseur à Cannabis, il peut moudre, cuire et concocter par lui-même une grande variété de produits.
Fourni avec un livre de recettes il peut selon le temps et la température que vous programmez faire de l’huile, du beurre ou de la pâte de Cannabis.

Ze Verdict
: Le cadeau parfait pour votre ami qui déteste autant cuisiner que dévorer vos space cakes. L’occasion de se prendre pour un savant fou du THC et de passer un Noël vraiment magique.

 

(195 euros et 95 centimes à commander ici )

Petit guide des néo-cannabinoïdes

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En Europe, la prohibition du cannabis aura eu comme premier effet délétère celui de permettre l’émergence d’une économie parallèle de la fumette, dont les revenus en France  étaient estimé à 3.5 milliards d’euros en 2021. Depuis quelques années, l’interdiction du THC est désormais contournée de la façon la plus légale qui soit, avec la mise sur le marché de cannabinoïdes de synthèse aux acronymes aussi improbables que leurs effets à long terme sur la santé.
H4CBD, THCV, Delta 10, HHC … ZEWEED vous dit tout sur ces doppelganger de la weed.

Le HHC

Le HHC, ou Hexahydrocannabinol, est un sans doutes le plus connu des cannabinoïdes de synthèse, particulièrement après son interdiction de vente et consommation par l’ex ministre de la santé François Braun en juin 2023. Le HHC a une structure chimique similaire à celle du delta-9-tétrahydrocannabinol (THC), le composé psychoactif du cannabis. Cependant, le HHC était commercialisé avec un pitch commercial promettant d’offrir les mêmes effets que le THC, mais sans les mêmes niveaux d’intensité ou d’effets secondaires. La rédaction l’avait testé, et si la montée est lente, il y a un effet dans cette molécule désormais prohibée… mais plutôt soporifique et sans commune mesure avec le THC et ses vertus psychotropes qui, selon les variétés, déclenchent des fous-rire, des foncedale, des folles envies de jouer (au basket, à la PS5, avec des pinceaux, avec la copine de ton pote ou au con dans la rue) ou de rejoindre son oreiller.

Effets soporifiques

Les effets spécifiques du HHC varient selon la structure spécifique du HHC utilisée, la dose, le mode de consommation et les caractéristiques individuelles. De nombreux utilisateurs rapportent que le HHC produit un effet relaxant et apaisant, similaire à celui du THC, mais sans l’intensité ou les effets secondaires typiques  à ce dernier, comme la paranoïa ou l’anxiété.
Consommé en gummies ou space-cake, il a emmené plus d’un enthousiaste de la plante dans un mauvais trip, puisque vendu sous la trompeuse étiquette de « chanvre bien-être ». Les principaux syndicats du chanvre bien-être (SPC, UPCBD, AFPC) ainsi que l’interprofessionnelle  Interchanvre n’ont d’ailleurs jamais vu d’un bon œil sa commercialisation en France courant 2022.

 Le H4CBD

Tout comme le HHC le H4CBD (Tetrahydrocannibidiol) est issu de l’hydrogénation du cannabis. Là où le HHC était une variation de laboratoire du THC, le H4CBD est un cannabinoïde élaboré à partir du CBD, auquel est ensuite ajouté de 4 atomes.
Bien que la plupart des études sur le H4CDB soient encore incomplètes, de nombreux chercheurs ont déjà mis en évidence que l’impact du H4CBD sur les récepteurs CB1 du système endocannabinoïde est près de 100 fois supérieure à celui du CBD.

CBD sous stéroïdes

Alors que le HHC, désormais non-gratta dans l’hexagone, prive boutiques et e-commerce d’une précieuse manne, le H4CBD est déjà présenté par de nombreux médias en ligne spécialisés comme « l’alternative légale du HHC » (HHC qui était, selon les mêmes sites  d’information, l’alternative légale du THC…). Néanmoins, les clients en quête de voyage cannabique risquent d’être déçus. Si un léger effet psychotrope est bien présent, les consommateurs parlent plutôt d’une forte sensation de détente que d’un trip psycho-actif. En revanche, associé à d’autres cannabinoïdes légaux comme le CBN, il procurerait une certaine euphorie,  que certains commerçants de chanvre bien-être se sont empressés de comparer à celle de feu-HHC.
Coté thérapeutique, le H4CBD aurait des propriétés anti-inflammatoires et analgésiques.

Le THCV

A l’instar du THC, Le tétrahydrocannabivarine, ou THCV, possède des propriétés psychotropes et facilite l’accès du THC aux récepteurs  du Système endocannabinoïde, pour en décupler l’effet euphorique.
On le retrouve en grande quantité dans certaines variétés naturelles de Sativa à des niveaux de teneur avoisinant les 4 à 5 %. Si son action psycho-active est similaire à celle du THC, certains de ses effets sont inverse sur l’organisme. Particulièrement  en ce qui concerne son impact sur l’appétit, que le THCV à tendance à réduire, alors que le THC est connu pour donner de magistrales fringales les « munchies ».

Le café vert

Des vertus anoréxigènes qui intéressent au plus haut point les scientifiques,  qui voient dans le THCV une molécule potentiellement très prometteuse dans le traitement de l’obésité. Cerise sur ce gâteau amaigrissant : le THCV régulerait le taux de sucre et d’insuline dans le sang. Des recherches sur des traitements au THCV pour des symptômes liés à la maladie d’ Alzheimer, de Parkinson ou encore à l’ostéoporose sont par ailleurs en cours.
Légalement, le tétrahydrocannabivarine se situ dans une zone grise, qui n’interdit donc pas sa commercialisation en France.

Le THC delta 10

Cousin du delta 9, le Delta 10 (Delta-10-Tetrahydrocannabinol) est depuis peu commercialisé outre-Atlantique comme la meilleure des alternatives légales au THC dans les États n’ayant pas légalisé. Du coté effets, il imite son cousin naturel à merveille et offre aux consommateurs une expérience euphorisante.

Le plus proche du THC

Aux États-Unis, la vente de Delta-10 THC à partir de chanvre contenant moins de 0.3% de THC est ainsi légale en vertu de la Farm Bill de 2018. Au regard de ces dispositions qui s’appliquent peu ou prou en Europe,le Delta 10 pourrait bien faire l’objet d’une bataille judiciaires entre entrepreneurs de la fake-weed et la Commission européenne, sur les mêmes bases juridiques que celle menée pour la légalisation du CBD sur le vieux continent.

 

 

3 articles pour fumer sainement

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Parmi les modes de consommation du cannabis, la combustion inhalée est le plus pratiqué. Hors, la fumée, c’est franchement pas recommandé si l’on tient à sa santé. Afin de ménager de vos délicats poumons, Zeweed a déniché trois articles pour une smoke session saine et douce.

Ecolo et futuriste : Le Bong Trident de la marque Hitoki

Oubliez les toxiques fumées de butane, cette pipe à eau rechargeable canalise le pouvoir des lasers!
Grâce à ses composants très haut de gamme (dont de l’aluminium utilisé en aviation) et à son design malin, cet appareil éclipse la concurrence grâce à un système similaire à celui d’une loupe en pleine canicule.Bien plus sain que le briquet et infiniment plus renouvelable que les mèches en chanvre, c’est un appareil très peu gourmand en énergie qui peut être utilisé jusqu’à 280 fois avant de nécessiter une recharge. La combustion est instantanée et grâce à un système de filtration très réussi vous obtiendrez une fumée d’une qualité gustative exceptionnelle sans les désagréments habituels du bong. Adieu les carcinomes et la toux grasse.
La démo est accessible en cliquant ici

550 CAD$/450€

Pas cher, facile à utiliser et adaptables: les filtres Mouthpeace de Moose lab.

Le problème avec les bonnes résolutions c’est qu’elles ont tendance à disparaître en fumée dès que vous êtes en soirée.
C’est sympa d’utiliser son propre vaporisateur mais pas forcément très fun ou très pratique en société.
Qu’importe avec les Mouthpeace vous pouvez “assainir” votre consommation avec presque tous les accessoires qu’il s’agisse d’une pipe, d’un bong voire même d’un rig à dab.
Le principe est simple: l’embout en silicone médical (disponible dans un nombre hallucinant de coloris) s’adapte à toutes les sorties et il vous suffit d’y mettre un des filtres au charbon actif pour absorber toutes les substances néfastes qui passent par là.
Bien entendu le THC n’est pas du tout affecté et une fois que le filtre tourne au noir il vous suffit de le remplacer pour recommencer.
Bonne nouvelle pour les amateurs de fumette à l’ancienne: une version spéciale a été développée pour s’adapter aux joints et autres blunts

(Starter kit avec un embout en silicone et 3 filtres pour pipes ou blunt 13$/11€)

Discrète, brillante et bien pensée: La Top Secret de Genius Pipes

Parfois un chef-d’œuvre ne se découvre pas du premier coup d’œil.
Cette pipe très discrète doit être manipulée pour révéler sa vraie nature.
Pas de risque d’être cramé si on la retrouve dans vos affaires, pas de risque de perdre des pièces et pas de prise de tête pour l’utiliser. Il suffit de faire glisser sa partie centrale pour l’aligner avec la grille et passer à l’utilisation.

Elle a d’ailleurs été conçue pour être dénuée d’odeurs suspectes grâce à des parois en carbone inspirées de la Nasa.
Coup de maître, cette pipe comporte même un système de filtration surnommé “Vortex”. Inventé pour les noyaux des centrales nucléaires, ce système de filtration permet d’avoir des bouffées toujours fraîches sans particules nocives.
Un système qui évacue les déchets au niveau microscopique pour ne laisser que la fumée de Cannabis.

Toujours plus forte, cette merveille comporte juste assez d’arrivée d’air pour ne brûler que la weed dont vous avez besoin et donc éviter les gaspillages à chaque bouffée.
Elle peut même être utilisée pour le dab et pour les concentrés avec des accessoires supplémentaires.
Ne croyez pas Magritte: ceci est bel et bien une pipe.

(Genius Pipe  128 CAD$/100)

BHO : l’extrait de THC de tous les excès

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Alors que la majeure partie des pays hésite encore à légaliser l’herbe dans son plus simple appareil, aux Etats-Unis, l’industrie du cannabis fait dans la surenchère de produits de plus en plus forts et dangereux pour la santé des consommateurs. Parmi eux, le BHO, un concentré dont la teneur en THC peut atteindre 80%. Zeweed fait le point sur cet extrême (et peu recommandé) extrait. 

Le BHO (Butane Hash Oil) est une extraction de fleurs de cannabis qui apparaît pour la première fois dans les années 70 avec The Brotherhood Of Eternal Love, la mafia hippie du Orange County aux Etats-Unis. Cette confrérie de drugs lovers produisait son huile en Afghanistan et la revendait en Californie. Cette opération très lucrative fut brève car leur installation explosa. C’est finalement dans les années 90 que cette technique commença vraiment à émerger notamment au Canada, en Afrique du Sud et aux Pays Bas. À partir de là, le BHO deviendra incontournable donnant naissance à d’autres dérivés comme le Shatter, Crumble et plus récemment le Diamond Sauce.

Elaboré par les joyeux lurons du Brotherhood of Eternal Love dans les 70’s, le BHO continu de faire sauter les laboratoires clandestins et les synapses de ses consommateurs réguliers.

Le Butane Hash Oil est l’extrait de Cannabis obtenu grâce au butane (gaz liquéfié ou solvant liquide), sa teneur en THC peut parfois atteindre 80% ! Pour obtenir un tel concentré, il est indispensabe d’avoir des fleurs et feuilles de bonne qualité. Cette matière végétale est ensuite tassée dans un tube fermé hermétiquement avec une valve aux deux extrémités.
Lorsque le butane est introduit dans le tube, la pression monte jusqu’à l’ouverture de la valve inférieure, qui laissera s’échapper un gaz liquide contenant tous les trichomes de la plante : flavonnoïdes, terpènes et cannabinoïdes. Au contact de la chaleur, le gaz s’évapore et laisse une pâte qui est ensuite passée au vacuum (ou pompe à vide) afin de retirer tous les résidus gazeux. Cette dernière étape est décisive pour la qualité du produit qui en résulte : le  BHO.

À travers le temps, cette technique a évolué et s’est perfectionnée donnant d’autres variantes appelées : Shatter, Crumble ou encore Diamond sauce. Le principe est le même, c’est la matière utilisée qui diffère ou la façon de curer le produit fini.

Les variants: Shatter, Crumble et  Diamond Sauce

Le Shatter est l’extraction la plus populaire mais la qualité reste assez variable. Ce produit s’est très vite démocratisé aux Etats-Unis pour son usage thérapeutique car il ne contient pas de matière végétale et il peut se consommer en vaporisation. On utilise des feuilles de manucure sèches, on obtient alors une pâte maniable, peu collante, de couleur ambrée qui contient entre 70 et 80 % de THC.

À l’inverse du Shatter, le Crumble est réalisé avec de la matière végétale fraîche congelée, ce qui veut dire que le THC est encore sous la forme de THCA. L’extraction  est beaucoup moins sticky, plus friable, et beaucoup plus concentrée en terpènes.  Lorsque la plante est fraîche, il n’y a pas d’oxydation, la couleur est donc beaucoup plus claire et tire sur le jaune ou blanc. La concentration en THC est la même que pour le Shatter mais son profil terpénique est plus complet.

100€ le gramme

Le Diamond Sauce (Jar Tech) est l’extraction haut de gamme par excellence obtenue avec du gaz. Cette technique est apparue il y a moins de 10 ans. Le principe est le même, sauf qu’une fois le produit extrait, on ne le purge pas avec une pompe à vide, mais on le met dans un pot en verre fermé au frais pendant quelque jours. Cela garantit une pression constante dans le pot car l’évaporation est contrôlée. Le THCA se cristallise et se sépare du reste de la solution, d’où le nom de diamant. Les terpènes, flavonoïdes et autres cannabinoïdes restent liquides, c’est ce qu’on appelle la sauce. Le THCA une fois chauffé, se transforme en THCB qui est actif et donc très fort, mais n’a aucun goût. La Terp Sauce elle, a beaucoup de goût mais peu d’effets psychoactifs. C’est l’extraction la plus technique et la plus chère du marché : au delà de 100 € le gramme.

Hôpital garanti pour les cuistots en herbe.

La culture du cannabis étant encore illégale dans une grande partie du globe, les sites d’extractions sont clandestins, souvent établis dans des lieux clos et peu aérés (chambres d’hôtels, garages, caravanes). Or, il faut une grande quantité de gaz pour extraire l’huile, ce qui entraîne beaucoup d’accidents, parfois mortels, dûs aux explosions.

Une simple étincelle d’électricité statique peut provoquer des blessures graves. L’accident survenu dans un hôtel à Toulouse en janvier 2020 illustre bien la dangerosité de ce genre d’opération. Les professionnels, eux, utilisent des machines performantes qui fonctionnent en circuits fermés, (très peu d’évaporation de gaz) dans des infrastructures adéquates (grands espaces, systèmes d’aération) ce qui minimise les risques

L’engouement pour le BHO n’est pas sans danger, il vaut donc mieux éviter de se lancer dans un projet qui peut être hautement explosif comme en témoignent ces vidéos.

 

La weed extraterrestre, si on en parlait ?

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En attendant la mise en culture de mars, de nombreux indices laissent supposer l’existence d’herbe dans l’espace. Embarquement immédiat pour un voyage inédit.

Voilà un mois que Perseverance est en rodage. Le rover robotisé américain fait ses premières tours de roues. Il devrait bientôt partir à la chasse de traces de vie : but de sa mission. La Nasa ne le confirmera jamais, mais son objectif ultime est de rendre Mars habitable. Dans les années 1970, l’un de ses plus brillants chercheurs, Carl Sagan, avait proposé de « terraformer » la planète rouge.

Coup de chance, plusieurs méthodes sont à notre disposition. Les scientifiques proposent de précipiter sur mars des gaz riches en ammoniac. En contaminant la fine atmosphère martienne, l’ammoniac apporterait de l’oxygène à l’atmosphère et réchaufferait le climat. Important, si l’on se souvient que la température moyenne qui règne à la surface de la quatrième planète du système solaire est de -63°C, contre +14°C sur terre. Cette solution « collisionnaire » pose tout de même quelques questions éthiques.

Merveilles chimiques

Faute de corps célestes à sacrifier, on peut injecter à la surface de Mars des gaz de synthèse. La liste est longue : PFC, HFC ou SF6 : leur pouvoir de réchauffement est plusieurs milliers de fois supérieur à celui du CO2. Efficace. Saturer l’atmosphère martienne avec ces merveilles de la chimie terrestre recréerait une atmosphère respirable et monterait les températures à des niveaux acceptables pour l’espèce humaine. A condition d’avoir beaucoup, mais vraiment beaucoup, de fusées sous la main.

La solution la plus « sioux » reste la dissémination de cyanobactéries à la surface. Des chercheurs de l’université de Brême (Allemagne) ont montré que ces micro-organismes terrestres se contenteraient du sol et de l’atmosphère martiens tels qu’ils existent. Au bout de quelques siècles, ces cyanophycées produiraient une atmosphère riche en oxygène et un substrat cultivable. De quoi favoriser la colonisation.

Les preuves

Le problème de l’habitabilité étant résolu, posons-nous la seule question qui vaille : Mars offre-t-elle un terrain favorable à la culture de la weed ? Cela semble évident. Le sol est riche, gorgé d’eau (dans les roches), bientôt fertile. La température y sera progressivement compatible avec les besoins du cannabis. Que demander de plus ? Une preuve.

La littérature en fournit pléthore. Dans les Chroniques martiennes, Ylla K a, à l’évidence, consommé de l’herbe avant de s’endormir. Pour preuve : elle rêve de beaux cosmonautes. Comme si l’on pouvait tomber amoureuse de militaires aux tempes rasées, vêtus de pyjamas moulants.

Quelques chapitres plus loin Ray Bradbury nous conte l’histoire de Monsieur Xxx. Télépathe et sympathique, le psychiatre en chef des Martiens confond fusée et sucette : une indication, s’il en était besoin, de ses très avouables penchants cannabiques.

Musique extraterrestre

La weed n’a pas seulement colonisé la Terre et Mars. A en croire Arthur C. Clarke, on en trouve d’indiscutables traces sur la lune. Dans 2001, l’odyssée de l’espace, une escouade de cosmonautes se met à creuser frénétiquement la surface de la lune jusqu’à mettre à jour un monolithe noir de 11 pieds de haut, et 11/4 sur 5 pieds de section transversale diffusant une assourdissante musique interstellaire. Personne ne l’a jamais revu. Jusqu’à ce jour de mai 1969. En survolant la face cachée de l’astre de la nuit, les astronautes d’Appolo 10 ont clairement entendu la même musique extraterrestre que les occupants de la base lunaire Clavius. La Nasa gardera l’information secrète jusqu’en … 2016.

Dans l’espace, les effets de l’herbe sont aussi puissants que ceux de l’ergot de seigle. Ce n’est pas David Bowman qui me contredira. En route pour Jupiter, le commandant de Discovery One n’a pas cessé, nous raconte toujours Arthur C. Clarke, d’avoir des visions psychédéliques. Ce qui laisse supposer l’existence d’un nuage psychotrope et invisible entre la lune et la plus grosse planète du système solaire.

Vous n’êtes pas obligés de me croire. Notre galaxie, la Voie lactée, abrite plus d’un milliard d’étoiles comparables à notre soleil. Avec leur cortège de planètes, plus ou moins capables d’abriter la vie. Libre à vous d’en tester le potentiel cannabique. Mais souvenez-vous d’une chose : dans l’espace personne ne vous verra fumer.

Philippe Cohen Solal (Gotan Project): l’interview résurrection.

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À l’occasion de la sortie de son album 75010, Philippe Cohen Solal, le cofondateur du célèbre Gotan Project, revient pour ZEWEED sur la pluralité de ses vies, son expérience de mort imminente, la résurrection du Club des hachichins, la production de Paradis artificiel(s), les vertes plantes qui peuplent son paradis ici-bas, ainsi que la playlist qu’il emporterait dans l’au-delà.

ZEWEED : Avant le Paradis, il y a la vie, et il semblerait que vous êtes la preuve vivante qu’il soit possible d’en avoir plusieurs ?
Philippe Cohen Solal : Oui, c’est vrai ! J’ai parfois l’impression d’avoir eu plusieurs vies ; professionnelles d’abord, puisque j’ai fait différents métiers. J’ai commencé par la radio, ensuite j’ai été directeur artistique d’une maison de disques, avant de travailler en tant que Music Supervisor pour le cinéma. Parallèlement à tout ça, je faisais ma musique. Même si c’était pour gagner ma vie, ces métiers m’ont permis de chercher mon langage musical. À vingt-cinq ans, j’ai interviewé Serge Gainsbourg qui m’avait dit que, si on voulait être chanteur ou musicien, il fallait dix années avant que ça marche. C’est ce que ça m’a pris. J’ai commencé à faire de la musique électronique à la fin des années 1980 et j’ai trouvé mon langage musical une décennie plus tard

ZW : Ça, ce sont vos vies professionnelles…
C. S. : C’est vrai ! J’ai connu plusieurs événements dans ma vie, à différents âges d’ailleurs, lors desquels j’ai été très proche de la mort. Ces événements me donnent parfois l’impression d’avoir eu plusieurs vies ou d’avoir vécu plusieurs chapitres. Mais c’est le dernier en date qui a véritablement décuplé mon énergie. Le 26 décembre 2017, l’année où j’ai sorti l’album Paradis artificiel(s), je suis tombé d’un ponton dans la mer du Nord, en Suède. Je suis resté dans de l’eau à deux degrés pendant cinquante minutes. J’ai eu une hypothermie très sévère et j’ai été sauvé par chance, et par hasard d’ailleurs. Là-bas, j’étais dans l’image du tunnel avec, au bout, sa lumière blanche et ses halos bleus. J’ai vécu une expérience de mort imminente. Ces expériences sont de différentes natures. Certains peuvent se voir au-dessus de leur corps ou autre, mais pour moi, c’était la lumière blanche. Depuis cet événement, je n’ai plus aucune peur d’entreprendre ou d’essayer des choses. J’ai l’impression que rien, outre ma propre volonté ou mon propre jugement, ne peut m’arrêter.

« J’ai vécu une expérience de mort imminente. »

ZW : Avez-vous tiré une sorte de conviction spirituelle de cet événement ?
C. S. : Non, aucune ! Je ne crois pas en Dieu, de toute façon. Je suis plus proche philosophiquement de la vision bouddhiste des choses, voulant que tout se transforme et que rien ne meurt vraiment. Ma seule conviction est qu’il faut vivre pleinement la vie que nous avons ici et maintenant.

ZW : Cette expérience a coïncidé avec la sortie de votre album Paradis artificiel(s), en 2018.
C. S. : Ce projet est parti d’une carte blanche offerte par le Paris Music Festival, qui propose à des artistes d’investir des lieux atypiques pour y jouer des représentations live. En l’occurrence, le directeur de l’époque m’avait proposé l’hôtel de Lauzun, situé sur l’île Saint-Louis. C’est dans ce sublime espace que le docteur Jacques Joseph Moreau de Tours, accompagné de Théophile Gautier et d’autres, créa le célèbre Club des hachichins où l’on se rassemblait autour d’un café et d’une confiture de haschisch, lors de soirées que les membres appelaient Fantasias. Ces soirées accueillaient l’intelligentsia de l’époque. On pouvait y croiser Balzac, Baudelaire, Delacroix, ou encore Flaubert. En réinvestissant ce lieu, on a voulu faire revivre l’esprit du Club. Durant quatre jours, avec des artistes tels que, Pierre Barouh Christophe Chassol, Olaf Hund, Marie Modiano ou encore Peter von Poehl, nous avons fait revivre l’esprit du Club en faisant des performances liant la musique à des textes littéraires. Évidemment, j’ai pris la carte blanche au pied de la lettre. J’ai repris la recette de la confiture livrée par Théophile Gaultier et j’ai fait une vingtaine de petits pots que j’ai servie aux artistes qui le voulaient bien.

ZW : Et que vaut cette confiture ?
C. S. : J’en ai pris une fois sur scène ; ce qui n’était pas une très bonne idée car cette confiture est en réalité une sorte de pâte d’amande au miel et à la cannelle, et dont les effets m’ont quasiment bloqué la gorge. Pas idéal pour chanter… Mais, de façon générale, je crois que cela a participé à la magie de l’événement. J’ai rarement vu, à Paris, le bouche-à-oreille fonctionner comme il a fonctionné pour cet événement. Au quatrième jour, près du double de la capacité du lieu était atteint. C’était une expérience vraiment super qui a donné lieu à la production de Paradis artificiel(s), un album studio accompagné de mes compères de festival.

« Je pense qu’il faudrait s’en tenir à l’esprit du club initial et proposer du haschisch. »

ZW : Si vous pouviez créer votre propre club, quels artifices y mettriez-vous pour qu’il ressemble le plus possible au Paradis ?
C. S. : Je pense que je ferais quelque chose d’assez proche du Club des hachichins. Je ferais des soirées, des fêtes qui seraient musicales, qui seraient des rencontres d’artistes où la littérature, la poésie ou la vidéo tiendraient une place importante. Et puis je pense qu’il faudrait s’en tenir à l’esprit du club initial et proposer du haschisch. Ce serait vraiment cool de pouvoir refaire ça, de rouvrir les portes de ce club, ne serait-ce qu’une fois par mois.

ZW : Vôtre paradis serait malheureusement illégal…
C. S. : Et pourtant, c’est très implanté dans la société. Je trouve que c’est important d’en parler. Il y a plein de gens qui vivent depuis longtemps avec ; ça ne les empêche pas pour autant d’avoir une famille, un boulot et de payer leurs impôts. Après, nous n’avons pas tous le même rapport à l’addiction. Me concernant, j’ai eu la chance de n’avoir jamais été addict à quoi que ce soit, à part la musique. J’ai essayé plein de drogues, mais aucune n’a pu me faire sacrifier ma vie pour elle. Ça, c’est impossible ! De façon plus générale, ce rapport à la prohibition me rappelle le début des années 1990, lorsque j’allais voir les maisons de disques pour présenter ma musique. Les mecs me disaient que la musique électro ne marcherait jamais en France. Moi, je répondais que si ça marchait en Italie, en Espagne, partout en Allemagne et aux États-Unis, y’avait aucune raison que ça ne fonctionne pas ici. Mais, pour eux, la musique électro, c’était comme le nuage de Tchernobyl : un truc qui passerait pas les frontières… Je pense qu’un jour, la France devra accepter de légaliser le cannabis pour sortir de ce truc mafieux, de cette corruption et de cette hypocrisie, comme d’autres l’ont fait avant elle.

ZW : Une playlist à emporter là-haut ? 
C. S. : oui, et sans ordre de préférence: 

– Moss Garden (2017 Remaster) – David Bowie
– Full Moon – Eden Ahbez
– Eden’s Island – Eden Ahbez
– Summer’s Cauldron (Remasterd 2001) – XTC 
– Paradis – Alain Chamfort 

 

Propos recueillis par Benjamin Cazeaux-Entremont

THC-O, le cannabinoïde qui réveille.

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Dans les années 80, le choix en matière de cannabis était simple: weed ou hash? Au début du millénaire sont arrivés les distingos « sativa/ indica/ hybride » et un plus large choix pour le consommateur. Aujourd’hui, on ne choisit plus une variété mais un cannabinoïde pour ses effets thérapeutiques ou récréatifs ciblés. Parmi les molécules désormais disponibles (CBD, CBG, CBN, HHC, Delta-8…), aucune n’a encore réussi à faire de l’ombre au THC issu des Sativas les plus toniques… Jusqu’à maintenant?

Partons à la découverte d’une molécule aux effets détonants et à l’histoire insolite : le THC-O.
Au programme : des expérimentations pendant la guerre froide, des effets psychotropes au moins 3 fois plus puissants que le THC et un risque d’explosion permanent.
La simplicité même, on vous disait.

Arme de distraction massive

Un peu à la manière de la mythique Pineapple Express de Seth Rogen, cette super weed de synthèse est le résultat d’expérimentations par l’armée autour des armes chimiques (une tendance lancée par le terrible gaz moutarde de l’armée allemande, utilisé lors de la première guerre mondiale).
Des origines quelque peu sombres, qui s’inscrivent dans la logique américaine classique pendant la guerre froide : si les soviétiques le font… nous aussi.
C’est ainsi qu’en 1948 est lancé l’arsenal Edgewood dont le but est de développer un armement non létal et incapacitant.

Structure moléculaire du THC-O

Quelques années plus tard (le laboratoire ayant fermé en 1975), l’acétate est testé sur des chiens et on découvre qu’il perturbe nettement leur coordination : 2 fois plus que le Delta 9.
C’est d’ailleurs uniquement en 1978 que la substance est trouvée pour la première fois « dans la nature », lors d’une descente de la FDA dans un laboratoire souterrain, avant de retomber dans l’oubli jusqu’à très récemment.

Des tests sur les humains et plus récemment des essais par des youtubeurs évoquent un trip plus “spirituel” évoquant presque une version douce du LSD, mettant aux alentours de 30 minutes à monter. Les effets étant bien plus durables que le THC classique, il est conseillé de le consommer très progressivement.

L’huile de moteur… pour humain

Le THC-O se présente sous la forme d’un liquide marron épais, comparable à de l’huile de moteur. Il n’est donc consommable qu’en cartouche, teinture ou en produit alimentaire, jamais sous forme de fleur.
Attention il est TRÈS fortement déconseillé d’essayer de produire votre propre version du produit. Comme l’explique le site Honest Marijuana : “C’est beaucoup trop risqué et un laboratoire fera toujours un bien meilleur boulot”.

Le THC-O étant un acétate, il est très volatile sous sa forme originelle et son processus de fabrication est notoirement explosif.
En résumé, pour les plus scientifiques d’entre vous, cela implique d’ajouter de l’Anhydride acétique (un produit notoirement urticant), à du Delta-8 pur extrait du chanvre, pour en changer la structure au niveau moléculaire.
Pas d’inquiétude, si vous souhaitez tester le produit sans passer par un doctorat en chimie (ou risquer de terminer comme Walter White), certaines marques proposent déjà des produits comportant l’isolat.

Selon les forums spécialisés, les cartouches de la marque Binoid sont actuellement les plus fiables du marché pour tester le THC-O (avec un ratio de 92 pourcents de distillat et 8 pourcents de terpènes et 4 saveurs proposées).
La marque offre aussi des extractions sous forme de Wax, pour les amateurs de dab.

Comme toujours, Zeweed vous invite à ne vous fournir qu’auprès de marques fiables, à la traçabilité prouvée. Cette substance n’est pas actuellement encadrée par la législation américaine ou canadienne, puisqu’elle n’est que très récemment devenue disponible auprès du grand public.

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