Hasch

Interview : Mila Jansen, 60 ans dans l’arène du hash

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Du Royaume-Uni au Népal, d’Amsterdam à Katmandou, en passant par le Maroc et Goa, Mila Jansen alias « The Queen of hasch », a vécu tambour battant mille existences sans jamais se défaire de son légendaire sourire et du joint qui l’accompagne. Entretien avec la reine de tous les voyages.

ZEWEED : Comment avez-vous appris à faire du hasch ?
Mila Jansen : J’ai appris la théorie en Afghanistan, au Pakistan et en Inde, puis, en 1968, toujours en Inde, j’ai commencé en faisant du charas. J’avais appris l’art du hasch making en regardant pendant des années les cultivateurs frotter et tamiser les fleurs. Quand je suis revenue à Amsterdam, en 1988, j’ai recommencé à en produire alors que je gérais, avec des amis, 13 plantations. En 1988, je passais encore mes fleurs au tamis jusqu’à ce qu’un jour, en regardant tourner mon sèche-linge, j’invente le Pollinator*. 
À cette époque, le concept des cannabinoïdes et terpènes n’était pas connu – pas de nous en tout cas. Ce qui m’a valu pas mal d’expérimentations pratiques avant de trouver le bon équilibre [rires]. J’ai adoré cette période de mise au point. Et je voulais surtout proposer à Amsterdam un bon hasch, trouvant médiocre celui qui était vendu dans les coffee shops. Après vingt ans passés en Inde, où l’on trouvait de l’afghan, du népalais, du cachemirien, et produire le nôtre, je suis devenue exigeante !

ZW : Réussir dans un milieu aussi dangereux que masculin relève de l’exploit…
MJ. : C’est l’intelligence et une bonne idée qui m’ont donné l’occasion de percer, en créant en premier une machine qui fait tout le travail manuel, réservé aux hommes ! Cette innovation a permis aux cultivateurs de faire leur hasch en gagnant un temps fou. Quand j’ai créé mon entreprise, parce qu’il fallait bien que je nourrisse mes quatre enfants, je ne m’étais pas inquiétée d’une quelconque compétition avec les hommes parce que je n’étais pas en compétition avec eux. Oui, j’entrais dans un monde réservé aux hommes, mais mon business n’interférait pas avec les activités classiques de production, de semences, de lampes ou d’engrais qui sont aux mains de la gent masculine. Je suis certaine que si j’avais créé une banque de graines, par exemple, leur attitude aurait été très différente.

Mila à Goa

ZW : Vous êtes une icône féministe. Vous aviez le militantisme dans le sang ou c’est arrivé sans que vous n’y pensiez ?
MJ. : Il y a quelques jours, je suis tombée sur une citation de Shakespeare : « Les uns naissent grands, les autres se haussent jusqu’à la grandeur, d’autres encore s’en voient revêtir. » [Troïlus et Cressida, 1609 NDLR] J’appartiens définitivement à cette dernière catégorie car je n’ai jamais eu pour objectif de devenir une quelconque icône. J’étais mère célibataire jusqu’à ce que je crée mon entreprise. J’étais féministe et militante, oui, mais uniquement durant le peu de temps libre que j’avais, bien trop occupée à prendre soin de ma famille.

ZW : Vous avez habité à Goa, en 1968, soit les premières heures de ce qui allait devenir une Mecque de la contre-culture hippie. Ça ressemblait à quoi ?
MJ. : Goa en 1968 était le paradis que nous recherchions, niché entre les palmiers et un océan chaud. Il n’y avait que 11 voyageurs routards, cette année-là. L’année suivante, ils étaient 200 ! Il n’y avait pas d’électricité, la musique sortait d’une flûte en argent et de quelques tables, avec toujours le bruit de la mer en fond sonore. Nous faisions du stop à bord d’une charrette à buffles pour nous rendre au marché hebdomadaire, qui regorgeait de fruits, de poissons et de légumes frais, cueillis le matin même par les vendeuses du marché. Une explosion de couleurs, de soleil. Sur la plage, on achetait une douzaine de poissons frais pour deux cents américains ! Et, contre un coup de main pour relever les filets, le poisson était gratuit. Nous passions toute la nuit autour d’une énorme bougie, au son de la flûte, parfois des tablas, mais la plupart du temps juste avec le son des vagues qui s’échouaient sur le sable. Et les couchers de soleil sous LSD… Sortir de l’océan comme si nous étions les premiers à fouler cette Terre…

ZW : Vous avez connu le marché clandestin. De quel œil voyez-vous la légalisation ?
MJ. : J’espère que la légalisation arrivera le plus rapidement possible, même si je constate qu’elle semble s’accompagner d’un sacré paquet de permis, de documents, de coûts, etc. Il y a trop de règles, de contraintes ; ce qui est loin d’être idéal. Le fait que le gouvernement légalise ne veut pas dire qu’il peut mettre son nez partout. D’une manière ou d’une autre, cela semble faire le jeu des grandes entreprises, pendant que le petit agriculteur dévoué est mis à l’écart et condamné, à terme, à disparaître. Maintenant qu’on a un peu de recul, la légalisation ne semble pas vraiment rendre plus heureux quiconque que je connais.

La Mila famille au naturel

ZW : Quel est le meilleur hasch que vous ayez fumé ?
MJ. : C’est dans l’Himalaya, au-dessus de Kullu, au-dessus de la limite des arbres, que j’ai trouvé le meilleur hasch. Nous étions avec des sâdhus locaux (hommes saints indiens qui fument des chillums) à la recherche de plants de cannabis qui avaient survécu à l’hiver sous la neige ; nous les avons frottés et avons récupéré le hasch de nos mains. Nous l’avons mis dans un chillum et l’avons fumé de suite. C’était plutôt un trip acide : les sons du ruisseau babillant, les couleurs des fleurs sauvages, l’espace et la liberté dans le cerveau, la joie ! Les montagnes enneigées qui nous entourent, les forêts sans fin et les sâdhus eux-mêmes – une expérience magique !

ZW : Vos rapports avec la police ? Il y a dû en avoir quelques-uns, en soixante ans de carrière…
MJ. : Oui… En 1965, j’ai ouvert une boutique, Kink 22, où nous vendions les premières mini-jupes. Plus tard, début 1968, nous l’avons transformée en salon de thé. C’était l’époque de Timothy Leary et abandonner cette société était là où il en était. Le salon de thé attirait des gens revenant de l’Est, apportant du hasch et parfois des stocks américains réaffrétés de la guerre du Vietnam – ces gars-là rapportaient du LSD ! Régulièrement, il y avait une descente de police : le salon de thé était perquisitionné et je passais une nuit au commissariat de Leidseplein. Puis ce commissariat a fermé ses portes et a été remplacé par le Bull Dog, un coffee shop. En 2013, nous fêtions mon soixante-dixième anniversaire, très festivement au Bull Dog, justement, et, tout d’un coup, j’ai un flash : c’était là que j’avais fait de ma garde à vue !

ZW : Vous avez vraiment fait pousser de l’herbe à côté d’une caserne de pompiers ?
MJ. : Oui, c’est vrai. C’était en 1993-1994 et je cultivais beaucoup d’herbe, à cette époque. En l’occurrence, il y avait un joli spot juste à côté d’une grande caserne de pompiers. Et nous ne dépensions pas d’argent dans des systèmes de ventilation avec des filtres anti-odeurs… Ça sentait franchement l’herbe, mais ce n’était pas une odeur connue à l’époque. Nous n’avons jamais eu de problèmes avec nos voisins, les soldats du feu.

 

ZeRecettes de Noël

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En l’honneur des fêtes qui approchent, nous avons décidé de vous faire découvrir deux recettes alliant cannabis et délicieuses saveurs hivernales, une combinaison gagnante pour planer au coin du feu.

Le père Fouettard: Le lait de poule au Kief

On commence par une recette aussi simple qu’efficace grâce à son ingrédient actif: le Kief, le précieux pollen des fleurs de Cannabis.
Le Kief c’est le dépôt qui reste au fond de tous les grinders 4 étages, plus sa couleur est claire, plus le kief est pur. Faites attention de commencer avec des petites quantités, le taux de THC du pollen étant bien plus élevé que celui de la fleur.
Il est plus prudent de jouer la sécurité pour votre première fois et de recommencer l’expérience avec un dosage plus corsé pour la prochaine.

Les ingrédients:  250 ml de lait
250 ml de crème liquide
60 ml de Bourbon Maker’s Mark (ou autres)
3 Jaunes d’oeuf
Entre 250 mg de Kief et 1 gramme grand maximum.
200 g de sucre brun
1 cuillère à café de poudre de noisette
1 cuillère à café d’extrait de vanille
1 cuillère à café de cannelle

La recette: 1 Préchauffez le four à 120 degrés pendant 15 minutes
2 Saupoudrez votre Kief uniformément sur du papier de cuisson et laissez cuire 20 minutes (la chaleur est indispensable pour “activer” les agents actifs du Kief)
3 Faites chauffer à feu vif une casserole ou une marmite remplie à moitié d’eau (soit aux alentours de 85 degrés si vous avez une plaque à induction).
4 Mélangez énergiquement tous les ingrédients à l’exception de la cannelle dans un grand saladier (ou utilisez un mixeur si vous en avez un). Continuez jusqu’à obtenir un liquide uniforme et sans grumeaux.
5 Versez la préparation dans un sac hermétique ou dans un tupperware avant de le faire cuire au bain-marie dans la casserole pendant une heure.
6 Laissez reposer au frigo
7 Servez en saupoudrant un peu de cannelle sur chaque verre

La miche de la mère Noël: le Pain d’épice au miel, au fenouil et au Cannabis

Noël c’est évidemment l’odeur de  sapin (pas de cercueil) et de pain d’épice.
Il est donc assez logique de vous proposer la recette d’un dessert gourmand alliant des épices, une touche de sucré et de salé.
A l’instar du meilleur Space Cake jamais préparé dont on vous parlait ici, cette recette est spécialement pensée pour s’accorder avec le goût si particulier (et quelque peu amer) du beurre de Marrakech. C’est la raison pour laquelle on retrouve du miel et du fenouil parmi les ingrédients, il s’agit d’arômes s’accordant très bien avec sa saveur herbacée.

Les ingrédients: Pour 5 personnes
50 grammes de beurre de Marrakech (Vous pouvez retrouver la recette du beurre ici)
50 grammes de beurre demi-sel
250 ml d’eau
60 ml d’huile d’olive
80 grammes de miel
60 ml de lait
Un yaourt
2 oeufs
150 g de farine blanche
2 cuillères à café de gingembre moulu
2 cuillères à café de levure de boulanger (ou de bicarbonate de soude en remplacement)
2 cuillères à café de poudre de graines de fenouils moulues (il est aussi possible de les moudre soi-même avec un grinder)

La recette: 1 Préchauffez le four pendant 15 minutes à 160 degrés
2 Mélangez délicatement le beurre de Cannabis, le beurre demi-sel et le miel dans une casserole à feu doux jusqu’à obtenir un mélange homogène
3 Enlevez la casserole du feu et ajoutez l’huile d’olive, le lait et le Yaourt. Mélangez le tout avant de laisser reposer au frigo
4 Dans un saladier battez les oeufs puis mélangez la farine, la poudre de graines de fenouil, le gingembre et la levure.
5 Une fois votre préparation refroidie, sortez-la du frigo et ajoutez progressivement le contenu de votre saladier en mélangeant généreusement. Continuez jusqu’à l’obtention d’une pâte.
6 Versez la pâte en intégralité dans un grand moule à cake enduit d’huile d’olive
7 Faites cuire 50 à 60 minutes. Pour vérifier si le gâteau est prêt enfoncez un couteau dans le moule, s’il est cuit la lame devrait rester propre.
8 Laissez reposer 15 minutes une fois sortie du four, puis démoulez la miche et attendez 30 minutes de plus avant de servir

 

Philippe Cohen Solal (Gotan Project): l’interview résurrection.

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À l’occasion de la sortie de son album 75010, Philippe Cohen Solal, le cofondateur du célèbre Gotan Project, revient pour ZEWEED sur la pluralité de ses vies, son expérience de mort imminente, la résurrection du Club des hachichins, la production de Paradis artificiel(s), les vertes plantes qui peuplent son paradis ici-bas, ainsi que la playlist qu’il emporterait dans l’au-delà.

ZEWEED : Avant le Paradis, il y a la vie, et il semblerait que vous êtes la preuve vivante qu’il soit possible d’en avoir plusieurs ?
Philippe Cohen Solal : Oui, c’est vrai ! J’ai parfois l’impression d’avoir eu plusieurs vies ; professionnelles d’abord, puisque j’ai fait différents métiers. J’ai commencé par la radio, ensuite j’ai été directeur artistique d’une maison de disques, avant de travailler en tant que Music Supervisor pour le cinéma. Parallèlement à tout ça, je faisais ma musique. Même si c’était pour gagner ma vie, ces métiers m’ont permis de chercher mon langage musical. À vingt-cinq ans, j’ai interviewé Serge Gainsbourg qui m’avait dit que, si on voulait être chanteur ou musicien, il fallait dix années avant que ça marche. C’est ce que ça m’a pris. J’ai commencé à faire de la musique électronique à la fin des années 1980 et j’ai trouvé mon langage musical une décennie plus tard

ZW : Ça, ce sont vos vies professionnelles…
C. S. : C’est vrai ! J’ai connu plusieurs événements dans ma vie, à différents âges d’ailleurs, lors desquels j’ai été très proche de la mort. Ces événements me donnent parfois l’impression d’avoir eu plusieurs vies ou d’avoir vécu plusieurs chapitres. Mais c’est le dernier en date qui a véritablement décuplé mon énergie. Le 26 décembre 2017, l’année où j’ai sorti l’album Paradis artificiel(s), je suis tombé d’un ponton dans la mer du Nord, en Suède. Je suis resté dans de l’eau à deux degrés pendant cinquante minutes. J’ai eu une hypothermie très sévère et j’ai été sauvé par chance, et par hasard d’ailleurs. Là-bas, j’étais dans l’image du tunnel avec, au bout, sa lumière blanche et ses halos bleus. J’ai vécu une expérience de mort imminente. Ces expériences sont de différentes natures. Certains peuvent se voir au-dessus de leur corps ou autre, mais pour moi, c’était la lumière blanche. Depuis cet événement, je n’ai plus aucune peur d’entreprendre ou d’essayer des choses. J’ai l’impression que rien, outre ma propre volonté ou mon propre jugement, ne peut m’arrêter.

« J’ai vécu une expérience de mort imminente. »

ZW : Avez-vous tiré une sorte de conviction spirituelle de cet événement ?
C. S. : Non, aucune ! Je ne crois pas en Dieu, de toute façon. Je suis plus proche philosophiquement de la vision bouddhiste des choses, voulant que tout se transforme et que rien ne meurt vraiment. Ma seule conviction est qu’il faut vivre pleinement la vie que nous avons ici et maintenant.

ZW : Cette expérience a coïncidé avec la sortie de votre album Paradis artificiel(s), en 2018.
C. S. : Ce projet est parti d’une carte blanche offerte par le Paris Music Festival, qui propose à des artistes d’investir des lieux atypiques pour y jouer des représentations live. En l’occurrence, le directeur de l’époque m’avait proposé l’hôtel de Lauzun, situé sur l’île Saint-Louis. C’est dans ce sublime espace que le docteur Jacques Joseph Moreau de Tours, accompagné de Théophile Gautier et d’autres, créa le célèbre Club des hachichins où l’on se rassemblait autour d’un café et d’une confiture de haschisch, lors de soirées que les membres appelaient Fantasias. Ces soirées accueillaient l’intelligentsia de l’époque. On pouvait y croiser Balzac, Baudelaire, Delacroix, ou encore Flaubert. En réinvestissant ce lieu, on a voulu faire revivre l’esprit du Club. Durant quatre jours, avec des artistes tels que, Pierre Barouh Christophe Chassol, Olaf Hund, Marie Modiano ou encore Peter von Poehl, nous avons fait revivre l’esprit du Club en faisant des performances liant la musique à des textes littéraires. Évidemment, j’ai pris la carte blanche au pied de la lettre. J’ai repris la recette de la confiture livrée par Théophile Gaultier et j’ai fait une vingtaine de petits pots que j’ai servie aux artistes qui le voulaient bien.

ZW : Et que vaut cette confiture ?
C. S. : J’en ai pris une fois sur scène ; ce qui n’était pas une très bonne idée car cette confiture est en réalité une sorte de pâte d’amande au miel et à la cannelle, et dont les effets m’ont quasiment bloqué la gorge. Pas idéal pour chanter… Mais, de façon générale, je crois que cela a participé à la magie de l’événement. J’ai rarement vu, à Paris, le bouche-à-oreille fonctionner comme il a fonctionné pour cet événement. Au quatrième jour, près du double de la capacité du lieu était atteint. C’était une expérience vraiment super qui a donné lieu à la production de Paradis artificiel(s), un album studio accompagné de mes compères de festival.

« Je pense qu’il faudrait s’en tenir à l’esprit du club initial et proposer du haschisch. »

ZW : Si vous pouviez créer votre propre club, quels artifices y mettriez-vous pour qu’il ressemble le plus possible au Paradis ?
C. S. : Je pense que je ferais quelque chose d’assez proche du Club des hachichins. Je ferais des soirées, des fêtes qui seraient musicales, qui seraient des rencontres d’artistes où la littérature, la poésie ou la vidéo tiendraient une place importante. Et puis je pense qu’il faudrait s’en tenir à l’esprit du club initial et proposer du haschisch. Ce serait vraiment cool de pouvoir refaire ça, de rouvrir les portes de ce club, ne serait-ce qu’une fois par mois.

ZW : Vôtre paradis serait malheureusement illégal…
C. S. : Et pourtant, c’est très implanté dans la société. Je trouve que c’est important d’en parler. Il y a plein de gens qui vivent depuis longtemps avec ; ça ne les empêche pas pour autant d’avoir une famille, un boulot et de payer leurs impôts. Après, nous n’avons pas tous le même rapport à l’addiction. Me concernant, j’ai eu la chance de n’avoir jamais été addict à quoi que ce soit, à part la musique. J’ai essayé plein de drogues, mais aucune n’a pu me faire sacrifier ma vie pour elle. Ça, c’est impossible ! De façon plus générale, ce rapport à la prohibition me rappelle le début des années 1990, lorsque j’allais voir les maisons de disques pour présenter ma musique. Les mecs me disaient que la musique électro ne marcherait jamais en France. Moi, je répondais que si ça marchait en Italie, en Espagne, partout en Allemagne et aux États-Unis, y’avait aucune raison que ça ne fonctionne pas ici. Mais, pour eux, la musique électro, c’était comme le nuage de Tchernobyl : un truc qui passerait pas les frontières… Je pense qu’un jour, la France devra accepter de légaliser le cannabis pour sortir de ce truc mafieux, de cette corruption et de cette hypocrisie, comme d’autres l’ont fait avant elle.

ZW : Une playlist à emporter là-haut ? 
C. S. : oui, et sans ordre de préférence: 

– Moss Garden (2017 Remaster) – David Bowie
– Full Moon – Eden Ahbez
– Eden’s Island – Eden Ahbez
– Summer’s Cauldron (Remasterd 2001) – XTC 
– Paradis – Alain Chamfort 

 

Propos recueillis par Benjamin Cazeaux-Entremont

Howard Marks : portrait d’une rock-star du traffic de hasch

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Il y a sept ans, jour pour jour, Howard Marks nous quittait. Plus connu sous le pseudo « Mr Nice », il est l’anglais qui démocratisa l’usage du haschich dans les 70’s, en ouvrant les routes de son commerce vers l’Occident.
Au pic de sa carrière, il expédiait chaque mois 30 tonnes de résine planante en Europe et aux Etats-Unis, tout entretenant de cordiales relations avec la CIA, le MI6, la Mafia et les Yakusas. Portrait du plus cool (et déroutant) des trafiquants de taga.

C’est en 1967 qu’Howard Marks découvre le cannabis. Le jeune étudiant débarqué du Pays de Galles entame alors des études de physique au prestigieux Balliol College d’Oxford. Issu d’une famille modeste mais au caractère flamboyant et à la personnalité charismatique, Howard Marks devient rapidement la coqueluche du campus. Toujours affable, drôle, il jouit d’un incontestable succès auprès des filles… et des garçons. Mais pas pour les mêmes raisons : s’il séduit les premières, sa cote de popularité avec les petits gars d’Oxford est en grande partie due à ses connections cannabiques : Marks deal de l’herbe à droite à gauche, et toujours avec le sourire.

1968-1970: Sobre contre tous

Jusqu’à une arrestation en 1968, lorsque lors d’une soirée trop festive, un invité meurt après avoir avalé de l’opium. La police est dépêchée sur les lieux du drame, Howard est embarqué par les bobbies. Coup de chance: seul quelques résidus de marijuana seront trouvés sur les lieux. Le futur «  Mr Nice » ressortira après 48h00 de garde à vue, très refroidi par cette chaude nuit.
Entre 1968 et 1970, il poursuit à l’université du Sussex son cursus scientifique et deux ans durant, de 68 à 1970, Howard Marks fera montre d’une sobriété exemplaire. Alors que tout Londres swing et se pète joyeusement la tête, il est en liberté surveillée et doit régulièrement justifier d’une bonne conduite auprès des autorités.
Lorsque qu’il retouchera au chichon et son commerce, ce sera en 1970 et de façon quasi-confidentielle : profile bas et petites quantités uniquement. Il restreint ses activités à ses connaissances proches.

Fin  1970, il se laisse persuader par sa petite amie de l’époque de venir en aide à son pote Graham Plinston qui est emprisonné en Allemagne, soupçonné de trafic. Alors que Plinston est derrière les barreaux, une BMW remplie de hasch (que les policiers n’ont pas localisé) attend Marks à Berlin.
Le jeune Howard accepte de ramener la voiture fourrée en Angleterre; ce sera son premier passage de frontière avec 250 kilos d’Afghan noir cachés dans les portières et les banquettes arrière. Quelques semaines plus tard, après avoir fait grande sensation à Londres avec son hasch d’une qualité rare, Marks rencontre Mohammed Durrani, un trafiquant pakistanais qui lui propose de vendre un cannabis exceptionnel en grandes quantités dans le Royaume de sa Majesté.
En à peine trois ans, le trafic de Marks explose, à tel point qu’il en étend sa distribution à l’Europe du Nord.
La politique du profil bas n’est plus qu’un lointain souvenir pour un Howard Marks aux allures de rock-Star et à l’attitude flamboyante.
En février 1973, il se fait griller lors d’un contrôle par la police néerlandaise. Grâce à une improbable connexion (un ami et client travaillant au MI6) Marks ressort libre de son arrestation, en attente de son jugement.
Il choisira de ne pas se  rendre à sa convocation au tribunal, grillera son joker MI6 et passera les dix années suivantes en cavale.

1973: Naissance du Nice

C’est en 1973 qu’il devient « Mr Nice ». Si l’homme est réputé adorable, joviale et drôle, ce n’est pas pour autant la raison de son nouveau nom : cette année-là,  il parvient à se procurer l’identité d’un prisonnier décédé mais non enregistré en tant que tel … Un certain Ruppert Nice.
Après être retourné clandestinement au Royaume-Uni, Marks, qui fait de nombreux aller-retour en Inde sous l’identité de Ruppert Nice, importe en Europe un haschisch d’une qualité irréprochable : du Népalais noir.
Entre 1975 et 1978, avec l’aide des Yakuza et da la Mafia, il expédie quelque  55 000 livres d’une résine premium  à partir de l’aéroport John F. Kennedy. Il est aussi à l’époque officieusement couvert par la CIA qui l’utilise comme informateur pour ses liens avec l’IRA, avec laquelle il fait aussi du trafic.
La liste des autres groupes impliqués dans ces opérations  surprend autant qu’elle force le respect : outre la Mafia, les Yakuza, et la CIA, le Brotherhood of Eternal Love, l’armée thaïlandaise et l’Organisation de libération de la Palestine… et les Pink Floyd qui acceptent de cacher une partie de son hasch dans ses enceintes d’une gigantesque tournée américaine.

 

A la fin des années 70, Marks évite de justesse une accusation de trafic de drogue en plaidant « non coupable » .
Il sera en revanche condamné à deux ans derrière les barreaux pour usage…de faux passeport.
A sa sortie de prison, Marks renoue avec le trafic de drogue douce (il n’acceptera jamais de faire d’autre négoce illégal que celui du cannabis).
Après une dizaine d’années d’une vie des plus confortables sous le soleil espagnol, la Drug Enforcement Agency de l’oncle Sam mettra finalement la main sur l’homme qui aura démocratisé le cannabis marron sur la planète bleue, du vieux continent au nouveau monde.
Il est condamné à 25 ans de prison et à une amende de 50 000 $.
Il n’en fera que 7 : en avril 1995, Marks obtient une libération conditionnelle pour son comportement de  « prisonnier modèle ».

1995- 2019 : libre et à l’ombre de la justice

D’aucun racontent qu’à sa sortie il aurait repris sans la moindre hésitation ses stupéfiantes activités. Une rumeur seulement puisque Mr Nice ne sera plus jamais inquiété par la police jusqu’à sa disparition à 70 ans, des suites d’un cancer. De 95 à 2019, Marks a par ailleurs été des plus prolixe dans d’autre domaines : il écrira son autobiographie, participera au scénario de  Mr Nice, un  biopic sur sa vie, parcours le globe, donne des conférences, et est régulièrement invité dans des show télés quand il ne fait pas du stand-up.
Howard Marks nous quittera le 10 avril 2019, s’éteignant paisiblement dans sa belle demeure de Leeds, entouré par l’amour de sa femme et ses enfants. A very nice ending.

 

Bonus: un doc. assez génial (et barré) tourné lors d’un voyage en Jamaïque du Nice guy:

 

Un petit tour dans la vallée du Rif

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Alors que le Maroc a légalisé la production de cannabis thérapeutique à l’exportation, notre journaliste sans frontière s’est rendu dans la vallée du Rif, où l’industrie du haschich assure 80% des revenus locaux et fournit plus de 80% du taga vendu en France. Reportage.

« Chefchaouen est la seule ville dans la région qui dispose d’une infrastructure pour accueillir des touristes, c’est donc là que je prends rendez-vous pour retrouver celui qui m’amènera visiter une ferme de kif.
Surnommée « la ville bleue », Chefchaouen est à 115 km au sud-est de Tanger, en passant par Tetouan. C’est la ville la plus touristique de la région, même si en cette saison et avec les restrictions liées au Covid, les touristes se font plutôt rares.
J’arrive dans une ville aussi sublime que calme, dont le bleu uniforme des rues vides n’est perturbé que par le contraste des orangers qui bordent les voies.

C’est dans un magasin d’antiquités/souvenirs de la medina que j’ai rendez-vous avec Ali*, le guide recommandé par mes amis de Tanger et qui m’accompagnera toute la journée
Aux alentours de 15h, nous partons à pied vers la montagne située au-dessus de Chefchaouen, en direction de la ferme. La randonnée, réputée facile,  est particulièrement agréable sous les douces températures de ce début novembre.

Direction une ferme de cannabis, kilomètre zéro de la route du haschich

Après trois quart d’heure de marche, nous arrivons à une petite maison où nous attend Redouane, un homme d’une trentaine d’années dont la famille cultive le kif depuis 3 générations.
Il nous accueille dans son salon où sa femme nous apporte du thé, avant que nous ne passions dans la pièce arrière qui ressemble à un local de stockage. Avant de pénétrer dans la pièce, Redouane me demande de laisser mon portable dans le salon: je ne pourrai pas prendre de photos.
Grosse déception.  j’aurais aimé être prévenu avant…que faire maintenant? Maintenant que je suis là, autant voir de quoi il retourne: la marche -aussi délicieuse fut-elle-  n’aura pas été vaine.

Nous entrons dans une pièce mal éclairée et bien encombrée de sacs en plastique remplis d’herbe séchée.
Redouane nous fait avancer jusqu’au fond de la petite salle, allume une lampe sur une étagère et nous montre un grand seau recouvert de gaze sur lequel il place deux grosses poignées d’herbe séchée qu’il recouvre d’un sac plastique transparent.  Il sort ensuite 2 grandes baguettes et commence à tambouriner vigoureusement sur l’herbe.
Redouane nous montre ensuite la poudre qui est tombée dans le seau à travers la gaze, nous la fait sentir avant de la chauffer avec son briquet. Au bout de quelques secondes, la poudre commence à devenir collante.  Il en fait une boulette qu’il nous fait passer.

Pollen directement extrait des fleurs (photo d’illustration)

Nous repassons ensuite au salon où Redouane place le hasch dans une pipe de 30 cm de long pour la dégustation.
Content d’avoir pu assister au processus traditionnel de fabrication du hasch, même si déçu de ne pouvoir avoir pu prendre de photos de la visite, je remercie Redouane et sa femme et repars avec mon guide vers Chefchaouen. La nuit a beau être tombée, dans ma tête, le Soleil brille comme jamais. »

*le prénom a été changé
En bonus, Kif-Kif, l’excellent reportage de Jacques Henri Bidermann, Philippe Lachambre et Olivier Pousset sur le haschich et sa culture autour de la petite ville de Ketama.

Arjan Roskam, le « King of Cannabis »

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En 2001, Arjan Roskam s’autoproclamait « King of Cannabis ». Un titre jamais remis en cause pour ce multi-millionnaire aux 40 victoires à la Cannabis Cup. Portrait.

Arjan Roskam a 16 ans quand il fume son premier joint. Nous sommes en 1981, dans un Amsterdam qui ne compte encore que 10 coffee shops. « On fumait tout ce qu’on trouvait parce qu’on était jeunes et qu’on ne savait pas grand-chose. De toute façon, il n’y avait que du marocain ou de l’Afghan sur le menu. De temps à autre de la jamaïcaine ou de la Thaï, mais c’était bien trop cher » .

Initiation Thaïlandaise

En 1983 Arjan est en voyage en Thaïlande avec des amis. Un peu par hasard, le jeune homme se retrouve dans un petit village près de la frontière birmane . « J’y ai rencontré un homme de 78 ans qui traitait des héroïnomanes avec de la ganja. Il y avait un grave problème d’héroïne en Thaïlande , j’y avais moi-même un peu gouté. Ce médecin man faisait des infusions à base d’indica  pour sevrer les junkies. 
Après 7 jours, alors que je faisais mes affaires pour partir, il m’a pris par la main et a placé cing graines dans ma paume. Puis il m’a regardé dans les yeux, gravement, en me disant: garde ces graines. Dans quelques années, ces graines feront tomber des gouvernements. »

« Ces graines feront tomber des gouvernements »

L’épisode thaï et la prophétie du shaman hanteront Arjan jusqu’à ce qu’il revienne aux Pays-Bas, deux ans plus tard.
De retour en Hollande, Arjan commence à faire pousser des variétés de marijuana offertes par certains de ses amis ainsi que celles récoltées lors de ses voyages (en Thaïlande, au Népal ou dans d’autres pays du Sud-Est asiatique.). Mauvaise pioche: Les coffee-shop -quand ils achètent de la weed- sont à ce moment-là uniquement intéressés par des variétés importées comme la Thaï, la Sensimilia Mexicaine ou la Jamaïcaine. Les variétés indoor, elles, en sont à leurs balbutiements et sont au mieux considérées comme une excentricité du samedi soir. Avec un taux de THC relativement bas par rapport aux hash et un prix assez conséquent, les weed ne représentent alors que 10% des ventes.

La dèche

Pas grave, dans  un  Amsterdam qui  fume marron, Arjan continue de voir la ville en vert, cultivant frénétiquement sa Haze dans une serre paumée dans la banlieue de la ville, la perfectionnant de récolte en récolte.
Entre 1987 et 1989, Roskam continue de créer son répertoire avec les propriétaires de Coffee Shop.  Il leur dépose des échantillons, revient le lendemain… pour rapidement comprendre qu’il n’est pas le bienvenu. «Je me suis pointé  avec quelque chose de nouveau, mais ils appelaient ça pisse de chat. Les gens n’étaient pas habitués » nuls n’étant prophète en son Pays-Bas, Arjan essuie pendant deux ans refus et humiliations.

Green House Coffee Shop

«Bref, je n’avais pas d’argent. Je n’avais rien.  Nous étions, ma femme et moi pauvres. Très. À un moment donné, nous étions si fauchés que nous vivions dans la rue ». Le futur entrepreneur et sa femme Celeste se retrouvent à naviguer un peu partout dans le centre d’Amsterdam, de petits jobs en galères. « J’avais une bonne amie dont la sœur, Martha, avait quatre bars. Des endroits branchés où venaient tous les gens du théâtre d’Amsterdam: les musiciens, la communauté gay, les artistes, les peintres… »
Grâce à l’appui financier de Martha, Roskam -toujours sans le sou- ouvrira The Green House en janvier 1992.
Le Coffee shop restera désert pendant plus d’un an.

« Les grands jours, je vendais peut-être 25 dollars de bière et de café  »

De neuf heures à une heure du matin, Roskam passe ses journées vautré sur le canapé du magasin, en fumant, en déprimant et en attendant des consommateurs qui ne viennent toujours pas. « Les grands jours, je vendais peut-être 25 dollars de bière et de café  » .
Nous sommes alors au printemps 1992. Affolée de ne voir personne fouler le pas de la porte  du Green House Coffee Shop, sa partenaire-investisseur Martha  jette l’éponge au bout de trois mois. « J’avais plus de 120 000 € de dettes que je ne pouvais pas payer, et un loyer que je ne pouvais pas non plus payer. Alors j’ai dû emprunter un paquet d’argent grâce à un ami pour continuer. »

Kennedy et limousine

Jusqu’à ce jour de janvier 1993 où une grosse limousine s’arrête devant la porte du Green House. Dedans, un membre aujourd’hui disparut de la famille Kennedy qui s’intéresse à la presse. «  Je ne savais pas du tout de qui il s’agissait, qui étaient ces personnes. En fait, je ne connaissais même pas l’existence de High Times, » (le titre avait été racheté par la famille Kennedy NDLR). « Ils m’ont dit: «Nous avons entendu dire que vous aviez une herbe qui sort de l’ordinaire. Voulez-vous participer à un concours qui aura lieu début novembre? « J’ai dit: » bien sûr, pourquoi pas? « Je n’avais rien à perdre. Et puis  la limousine est repartie ».

Cannabis Cup

Quelques mois plus tard, un après-midi de novembre, grosse surprise pour Arjan: sans raison apparente une foule d’à peu près  500 personnes se pointe progressivement dans le coffee shop d’Arjan. « Je ne comprenais pas, je n’avais pas fait de publicité ou de promo, j’ai même cru que c’était une arnaque ou une sale blague d’autres budtender ». Puis 700 clients sont arrivés le lendemain, 800 le surlendemain…

«En fait, j’avais  gagné la Cannabis Cup, mais j’étais tellement à côté de mes pompes, dans mes cultures de ganja et mes problèmes de fric, que j’avais complètement oublié la compétition. Et pour tout dire, au début quand les Kennedy m’en ont parlé,  je trouvais ça un peu bidon et louche cette affaire. Pour faire court: il y avait en fait 7 récompenses en lice et j’ai gagné 7 trophées! Avec une telle couverture média, c’était mon heure de gloire., et moi j’étais sur mon sofa en train de flipper dans mon café. »

King of Cannabis

Trois ans plus tard, face à ce fulgurant succès et après trois cannabis cup de plus remportées , le magazine High Times met Arjan en couverture de son numéro de juillet. Voyant son mari en une de la bible périodique des ganja-aficionados, son épouse lui dira en riant qu’il est devenu le « roi du cannabis». Un surnom en forme de blague qu’Arjan s’ appropriera quelques années plus tard.  À ce jour, personne ne lui a réclamé  sa couronne ou son titre. Et pour cause : au-delà des 38 cannabis cup remportées, il faudra ajouter 20 coupes Highlife et une myriade d’autres récompenses.

Parmi les variétés les plus acclamées et fruit des pérégrinations botaniques de Roskam : la Super Silver Haze, la Hawaiian Snow, la Ultra Haze d’Arjan, la Super Lemon Haze, l’Himalayan Gold, la White Rhino, la White Widow, la Great White Shark, The Doctor, la Hawaiian Snow, la Trainwreck, la Church ou plus récemment la Flowerbomb Kush.

High Times#237, mai 1995

De 1995 à 2005, Roskam verse dans la pédagogie en dispensant des cours de sensibilisation. «Je formais les policiers, des  hauts fonctionnaires, des juges, procureurs… des gens qui m’auraient mis en prison il y a vingt ans » s’amuse Roskam. Éliminer les nombreux et faux a priori qui entourent le cannabis est une autre idée fixe de ce  gonzo-ganja-entrepreneur.
Tout simplement parce qu’Arjan Roskam est, quoi qu’en disent ses nombreux détracteurs et concurrents, un passionné de weed qui se donne pour mission d’évangéliser le monde au sujet des bienfaits de l’herbe comme de la nécessité de légaliser son usage.

Arjan Roskam a aussi créé une fondation (pour des raisons fiscales diront les mauvaises langues et les mauvais perdants) qui vient en aide aux plus démunis en Afrique comme en Asie. De façon assez élégante et sur la demande d’Arjan, il est très peu fait mention de l’œuvre caritative du monarque de la weed. Il y a deux ans, l’équipe de Roskam a également créé une usine au Congo, qui nourrit actuellement 250 familles et près de 700 enfants. Et le King de déclarer: «Nous allons fabriquer des médicaments pour la population congolaise, puisque les gouvernements n’y parviennent visiblement pas.»

Canopy Growth et Canada

Au début de l’année 2020, Roskam a fait équipe avec Canopy Growth et Organa Brands pour introduire sa marque Green House dans le paysage de la vente au détail au Canada. Alors que l’automne s’installe, Roskam et son équipe achèvent la construction d’une grande usine au Canada. «Nous venons d’acquérir la première licence de plein air de l’histoire de l’Ontario, au Canada», explique-t-il. «Nous agrandissons notre usine et produirons 12 tonnes de ganja premium l’année prochaine, qui poussera au soleil, comme il se doit ». Car c’est le savoir-faire horticole néerlandais qui est recherché par les Canadiens. Et quel meilleur maître en la matière que le King ?

Le but de l’entreprise d’Arjan au Canada est de pouvoir offrir au public qualité en quantité, et donc de la weed à des prix nettement plus abordables. « J’ai 54 ans, et ne compte prendre ma retraite que sur mon lit de mort. Si tout va bien, vous me verrez encore pendant 30 ans. Maintenant que la légalisation se profile en Europe, l’aventure peut vraiment commencer. »

Long live the King!

Sources: High Times, The Green House Company, Business Wire, Radio Canada, The Guardian, Arte doc.
Crédits photo: High times, The Green House Company.

Nancy Whiteman, reine du cannabis sucré

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Nancy Whiteman est la preuve que le cannabis-business est ouvert à tous et à tout âge. A 52 ans, l’américaine a quitté le confortable monde des assurances pour monter « Wana », sa marque de gummies, bonbons et sucettes au cannabis.
Petit portrait de celle qui a été couronnée  « Reine du Cannabis légal » par Inc Magazine.

Nancy Whiteman n’a franchement pas la tête de l’emploi.
Toujours tirée à quatre épingles, la femme d’affaire ne se déplace qu’en tailleur et escarpins de marque.
Dans un ganja-business qui comporte moins de 25 % d’entreprises dirigées par des femmes, Nancy s’est imposée comme directrice générale d’une entreprise au chiffre d’affaire de 25 millions de dollars en 2019. Cerise sur le space-cake, sa marque est devenue celle qui vend le plus de produits comestibles au cannabis aux États-Unis, d’après le cabinet BDS analytics.

Un parcours qui force le respect pour celle qui a commencé par des expérimentations dans sa petite cuisine.
Quand elle fonde Wana avec son ex-mari John en 2010, Nancy n’en est pas à son coup d’essai.
Diplômée de Cornell (le Harvard du sud) et d’un MBA, elle aura eu une première vie des plus nourrie dans le très compétitif monde des entreprises US.

La Martha Stewart du THC

C’est cette faculté d’adaptation, grande force de Nancy Whiteman, qui la poussera avec son ex-mari  à abandonner son aventure dans les sodas au cannabis pour se consacrer à leur produit best seller : les bonbons acidulés.
« Je vise les parents amateurs de Chardonnay (…) qui cherchent simplement un peu de relaxation » explique-t-elle à Inc Magazine lorsqu’on lui demande l’origine de son succès fulgurant.
L’innovation n’est cependant pas sans travers et autres obstacles: la liste des produits qu’elle propose à la vente via son entreprise ayant énormément changée au fil des évolutions de la loi et des retours consommateurs.
Son produit préféré : des amandes recouvertes d’épices et de poudre de cannabis est indisponible depuis 2013 car il était impossible de garantir un taux uniforme de THC pour toute la gamme.

« Je vise les parents amateurs de Chardonnay (…) qui cherchent simplement un peu de relaxation »

Coup de chance (ou d’instinct) elle a retiré le produit un an avant la normalisation des consommables en 2014.
C’est aussi cette aptitude au rebond qui est la clef du succès de « Wana », dans une économie national qui n’autorise pas le commerce de cannabis au niveau fédéral.
Nancy Whiteman a  ainsi dû jongler avec des réglementations variant de mois en mois et d’états en états pour changer composition, emballages et  taux de THC de ses produits,  sans pour sacrifier leur qualité.

Si ses produits se vendent si bien c’est parce qu’ils sont particulièrement gourmands et que leurs effets sont très facile à gérer… à condition d’y aller en douceur.
La « Martha Stewart du cannabis » selon le magazine Entrepreneur, n’a aucune honte à admettre son propre Bad Trip quand elle a malencontreusement ingérée une dose de cheval de Chocolat chaud au THC.
« J’ai cru que ça durait depuis des heures, cela faisait 10 minutes » s’en amuse-t-elle dans une interview accordée au magazine Medium.
Une expérience qui l’a poussée à améliorer les indications sur les emballages de ses produits afin d’ éviter à ses consommateurs de vivre une expérience similaire: « il vaut mieux y aller en douceur » conclue-t-elle sagement.

Les produits de Nancy sont disponibles ici

 

Les mille vies de Mila Jansen, « Reine du Hasch »

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Pour célébrer la journée internationale des droits de la femme, ZEWEED a choisi de rendre hommage à une détonnante représentante du beau sexe :  Mila Jansen, AKA  « la reine du hash ». Portrait d’une pionnière qui a révolutionné l’industrie du pilon.

Certaines personnes ont le voyage dans le sang. Elles se reconnaissent à une certaine lueur dans le regard, perdue à l’horizon, comme si elles y étaient encore appelées.
Dès son plus jeune âge, ça a été le cas de Mila.
Née à Liverpool en 1944,  Mila s’installe avec ses parents à Amsterdam à l’âge de 11 ans.
Quand elle fume son premier joint de Hash en 1964, le cannabis n’est pas encore autorisé dans le pays. Ce goût d’exotisme est son premier aperçu d’un monde qu’elle est pressée de découvrir, une inclinaison au voyage qui la poussera à parcourir l’Inde, le Tibet ou encore l’Afghanistan à la recherche de rencontres, de tissus… et de plantes.

Contre Culture

À 21 ans, Mila ouvre une boutique à Amsterdam avec un jeune designer branché qu’elle a rencontré en travaillant en tant que couturière. “Kink 22” devient un épicentre de la contre-culture hollandaise grâce à ses créations osées et à la foule alternative que la boutique attire.
En 1967, inspirée par les écrits de Timothy Leary, le penseur Hippie, elle transforme sa boutique en salon de thé branché.
Dans l’esprit des salons français du 19ème (mais surtout du club des haschichins dont on vous parlait ici) le lieu permet aux jeunes de se retrouver pour refaire le monde en partageant du Hash venu d’Orient et de la musique venue des États-Unis d’Amérique.
Une musique qu’on entendait nulle part ailleurs en Hollande, fournie par sa copine ; une journaliste musicale pour un magazine underground qui recevait les derniers disques avant leur sortie.

Ce lieu devenu culte, coffee shop avant la création des coffee shops, a évidemment eu des problèmes avec la justice. C’est ce qui a poussé Mila à partir en Inde avec ses quatres enfants.
Elle restera sur place pendant 14 ans, vendant les créations qu’elle chine dans les Himalayas et à Goa à de riches américains lors de déplacements à New-York.
Celle qui se décrit comme une “militante feignante” est en tous cas une humaniste convaincue, puisqu’elle monte même un atelier à New Delhi, qui emploie uniquement des mères célibataires.
Sur place, elle découvre les techniques utilisées par les Indiens pour fabriquer leur propre Hasch et elle affine son palais.
Puisque la plante pousse naturellement, elle est accessible à tous et chacun élabore sa propre version.
Quand les autorités Indiennes refusent de renouveler à nouveau son visa, elle décide de revenir à Amsterdam.

Culture Indoor

Le retour est difficile et elle survit de petits boulots dans le jardinage ou dans la vente. Le Cannabis étant dépénalisé à partir de 1976 aux Pays-Bas, elle en profite pour utiliser les connaissances apprises lors de ses voyages. Pour joindre les deux bouts, elle demande aux cultivateurs de cannabis leurs chutes, pour fabriquer son propre hasch qu’elle revend, avant de monter sa propre serre, pour améliorer les conditions de vie de sa famille.
De 18 lampes, elle passe progressivement à 24 jardins, grâce à des amis qui la laissent utiliser leur terrains. Tout semble s’arranger. Jusqu’en 1992, quand toutes ses plantes (y compris celles de la serre) meurent, 10 jours avant leur récolte.

Dévastée, Mila refuse d’abandonner. C’est là qu’elle va trouver sa grande idée. Nécessité est mère d’invention et de son propre aveu, sa priorité était de nourrir ses enfants. Une persistance incroyable qu’elle a apprise au fil des années passées avec les femmes dans les Himalayas.
En observant un sèche linge, elle réalise qu’il existe de grandes similarités entre le processus manuel pour l’extraction du Hasch appris en Inde et le mouvement de la machine.

La méthode traditionnelle, qui existe depuis des milliers d’années, est longue et fastidieuse. Elle demande plusieurs heures pour obtenir un résultat satisfaisant.
C’est la première à penser à automatiser le processus pour extraire les cristaux de THC. Elle retire la partie chauffante du sèche-linge, installe son matériel et teste le tout. En 5 minutes, elle obtient son premier Hash. C’est le prototype de sa plus grande invention : le “Pollinator” dont elle vendra des milliers d’exemplaires et qui donnera son nom à son entreprise : la Pollinator Company.

Figure Culte

Une invention qui lui vaudra une mention dans le top 100 des personnes les plus influentes du monde du Cannabis dans High Times et son surnom de “Queen of Hasch”.
À l’heure actuelle, les machines utilisées pour fabriquer du Hash en grande quantité sont toujours basées sur son invention et sur celles qui ont suivies (elle a aussi inventé le Ice-o-lator, qui utilise la glace pour extraire du Hasch et le Bubbleator, qui est une version simplifiée pour les particuliers).
Son succès et sa reconnaissance lui ont même permis de lancer le premier prix dédié aux extraits de Cannabis : le Dab-a-doo, qui a lieu dans le monde entier (sous l’œil attentif mais toujours bienveillant de la patronne).
Le récit passionnant de la vie de Mila est raconté dans une autobiographie publiée en 2018 aux éditions MAMA. Vous pouvez acheter une version signée pour 24 euros ici et le documentaire basé sur sa vie .

CBD, THC et sommeil : le guide

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Avec ses vertus relaxantes, anxiolytiques et apaisantes, le chanvre est un formidable moyen de trouver le sommeil.  Mais qu’il s’agisse de CBD ou de cannabis, quelques règles sont essentielles à observer. Notre guide vert anti-nuit blanche.

Dès lors que l’on envisage le cannabis pour retrouver le sommeil, une première question se pose: CBD ou THC?
Les deux cannabinoïdes les plus connus de la belle plante ayant chacun des effets et mécanismes d’action très différents.
A ce premier distingo s’ajoutera un autre paramètre non négligeable: contrairement au CBD, le THC est encore une substance prohibée aux yeux d’une majorité de gouvernements.
Si l’Amérique du nord a en grande partie légalisé l’usage du cannabis récréatif (et donc du THC), la consommation de ce dernier reste proscrite dans la quasi-totalité de l’Europe.
Un paramètre a prendre en considération si vous ne souhaitez pas (mal) dormir au commissariat. Il est donc impératif de bien se renseigner sur les lois en vigueur dans le pays où réside votre lit.

CBD: le régulateur de sommeil soft et naturel

Le cannabidiol (CBD), c’est l’alcaloïde « sobre » du cannabis.
Si, contrairement à célèbre son cousin THC, le CBD n’a aucun effet psycho-actif (entendez par là qu’il ne fait pas planer), son action sur le système endocannabinoïde (SEC) n’est plus à prouver. Via ses vertus myorelaxantes, le CBD se pose comme un très bon agent relaxant et surtout un extraordinaire régulateur du SEC, et donc de votre horloge interne. Une action régulatrice qui a de nombreux points communs avec celle de la mélatonine. C’est d’ailleurs cette similitude et complémentarité qui explique qu’un nombre croissant de marques ajoutent aujourd’hui de la mélatonine à leurs huiles ou teintures au CBD, pour une efficacité maximum… et sans danger.

Le CBD étant certes un relaxant mais surtout un gentil gendarme du SEC, il est inutile de boire un demi litre d’huile au cannabidiol pour s’endormir: quelques gouttes toute les 24 heures suffiront à harmoniser SEC et sommeil.
Votre corps saura naturellement accueillir la molécule et la répartir afin de rééquilibrer un corps mis à mal par un stress passager comme une anxiété chronique.
Question posologie, les dosages thérapeutiques vont de 20 à 200mg pour une personne de 70 kilos et en bonne santé. Pour ce même poids, 50mg/jour est un dosage qui devrait rapidement vous réconcilier avec votre oreiller.
En ce qui concerne l’horaire de la prise, il est conseillé de le prendre en une seule fois à la meme heure; un peu avant le diner étant la fenêtre généralement recommandée.
En cas d’association CBD-mélatonine, il sera en revanche plus judicieux d’attendre 22h si vous comptez vous endormir vers 23h-23h30.

THC : Efficace mais non sans effets secondaires

Une idée aussi répandue que solidement ancrée en chaque cannabis enthousiaste consiste à penser que l’Indica est la variété la plus appropriée pour tomber rapidement dans les bras de Morphée. Inversement, les Sativa sont supposées avoir un effet tonique Un distingo qui peut aiguiller vos choix, mais qui n’est loin d’être systématique
Pour vous éviter des heures de recherche sur le Web, une fortune en essais plus ou moins fructueux et des nuits blanches ou vertes, nous avons sélectionné 5 variétés des plus efficaces en la matière, de la plus légère à la plus forte.
1- God’s Gift
2- Tahoe OG Kush
3- Granddaddy Purple
4- Ogre
5- 9 Pound Hammer

Cas sévères : Préférez avaler votre nightcap-weed plutôt que de le fumer

Si vous souffrez de réveils nocturnes post sommeil profond, c’est à dire à peu près trois heures après vous être assoupis, avaler votre somnifère naturel vous maintiendra dans la plus radicale horizontalité jusqu’au petit matin.
Au Canada les produits comestibles au THC (edibles) sont légaux depuis le 1er janvier et le sont dans 11 états américains.
Profitez-en si une simple aide à l’endormissement sous forme de fumée n’est pas suffisante.
Les comestibles au THC mettront plus de temps faire effet, mais ces derniers dureront beaucoup plus longtemps (entre 7 et 9 heures, c’est-à-dire une belle nuit).

« À bédot dodo, matin ramolo »

La consommation de cannabis avant de dormir, particulièrement de cannabis fort en THC à l’instar de la Granddaddy ou de la God’s Gift (et à plus forte raison pour les comestibles) peut provoquer une «gueule de bois de la weed», AKA « gueule de bois verte ».
Alors non, vous ne serez pas penché sur les toilettes avec une céphalée de 1er janvier russe,  mais vous pourriez vous sentir léthargique, mou, embrumé, déshydraté, avec une mémoire pas au top. Ce sont des signes de votre corps qui vous indiquent que vous avez dépassé la dose dont vous aviez besoin. Avantage de la déplaisante expérience : vous permettre d’ajuster quantité ou variété de weed selon vous besoins. Si vous vous réveillez dans un tel état, un peu comme un abus d’alcool, les gestes qui vous sauveront seront les mêmes : boire de l’eau (beaucoup) faire de l’exercice et ne pas rechigner à prendre 1000 mg de vitamine C… mais à distance de votre café, pour ne pas contrarier votre estomac qui aura pu être fragilisé par cet excès cannabique.

Cannabis et rêves : le paradoxe du sommeil paradoxal

En retrouvant le sommeil grâce au cannabis, vous pourriez y perdre vos rêves (ou une partie).  C’est tout du moins la conclusion de plusieurs études. Un comble pour une plante qui invite aux songes éveillés autant qu’elle fait voyager sans bouger.
Explication : les rêves se produisent au cours de la dernière étape de votre cycle de sommeil, appelé sommeil REM (Rapid Eye Mouvement). Il est démontré que la consommation de cannabis avant le coucher réduit le temps passé en sommeil REM, ce qui signifie que vous n’auriez pas autant de rêves ou de rêves vifs. Cependant, l’étude a aussi démontré que ce principe ne s’appliquait pas à tous. Une observation confirmée par le rédacteur qui n’a jamais cessé de rêver, même en dormant.

 

Petit guide des différents hash et leurs concentrés.

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En Amérique du Nord, le haschich a longtemps été considéré comme un produit pour fins gourmets du THC. En Europe, la donne est un peu différente puisque le haschich, principalement marocain ou afghan, était la principale matière cannabique vendue sur le vieux continent jusqu’en 1990. Depuis une dizaine d’années des méthodes d’extraction comme le Bubble Hash, Shatter, Wax ou Crumble ont fait leur apparition sur le marché, aux grands bonheurs des kiffeurs de taga comme des curieux qui aimeraient une alternative à la weed. Notre guide Steven nous en dit un peu plus sur ces nouveaux concentrés.

Tout d’abord et afin de mieux appréhender le hasch et ses nouveaux dérivés, il nous faut comprendre le fonctionnement d’un plant de cannabis, ou plutôt d’un plan de cannabis femelle.

Weed, Trichomes, Ganja, Cannabis, Pot
Le hasch est fabriqué en utilisant uniquement les trichomes des bourgeons et des garnitures de cannabis.

Car ce sont les plants de cannabis femelle qui produisent les fleurs qui, si elles ne sont pas pollinisées par des plants mâles, secrèteront la précieuse résine aux stupéfiants effets. Cette résine est composée de trichomes; de minuscules structures qui ressemblent à des cristaux à l’œil nu et à de minuscules champignons de verre au microscope.

Ces sont les trichomes en question qui nous offrent , les alcaloïdes (cannabinoïdes), les terpènes et les flavonoïdes qui donnent au cannabis ses effets, arômes et saveurs uniques. Le haschich est fabriqué en séparant ses trichomes des bourgeons de cannabis et de la garniture en les concentrant en un puissant extrait.

Le hasch « fait main »

En Inde et au Népal, les habitants font du hasch en frottant des bourgeons de cannabis vivants entre leurs mains.

Archivo:Balls and sticks of Charas.jpg
Hasch en résine live roulé à la main – Charas indiens et boules de temple népalaises

Le sous-continent indien, produit majoritairement du cannabis Indica et le prépare avec l’une des plus anciennes formes de fabrication de haschisch. En Inde et au Népal, le hasch (ou Charas, comme l’appellent les locaux ) est fabriqué en frottant des bourgeons de cannabis frais entre les mains pendant des heures. Avec la friction, les trichomes de la plante forment une résine épaisse et sombre qui est raclée en boules ou en bâtonnets et qui présente une texture crémeuse qui n’est pas sans rappelée celles des truffes au chocolat.

Le Dry Hift Hash – Noir afghan, rouge libanais, pakistanais, brique turque et pollen marocain

Le Haschich par « tamisage sec » est obtenu en tamisant doucement les têtes de cannabis séchées et en les coupant à travers des tamis à mailles fines. Cette friction douce aide à séparer les trichomes en une fine poudre appelée kief. Ce kief est ensuite pressé en blocs selon différentes techniques et la zone de production.

Le hachage par tamisage sec est fait en appuyant et en chauffant le kief.

En Afghanistan, par exemple, le hasch (connu localement sous le nom de Chars) est fabriqué en mélangeant du kief avec de petites quantités de thé pour former une sorte de pâte qui est pétrie à feu doux jusqu’à ce qu’elle prenne une couleur noire profonde et une consistance épaisse et lisse semblable au caramel mou.

Le hasch marocain, d’autre part, est fabriqué en appuyant plusieurs fois sur le kief en utilisant uniquement la pression et la chaleur. Le hasch pakistanais, lui, est fabriqué à l’aide d’une technique similaire. Pour le folklore, certains habitants du Pakistan affinent dans une peau de mouton ou de chèvre séchée pour rehausser sa saveur; une méthode aussi cash que peut végane.

La Colophane

Faire de la colophane est simple, il s’agit de presser les têtes de cannabis séchées avec beaucoup de pression et de chaleur. Le résultat est un extrait clair, doré, exempt de contaminant; riche en saveur et en puissance.

La colophane a une consistance très similaire à la sève des arbres.

Le Bubble Hasch

Le Bubble Hash (parfois appelé hasch Ice-O-Lator) est très différent des types haschich « classiques »

 

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Le Bubble Hasch est apprécié pour sa saveur, sa puissance et sa pureté.

Il est fabriqué en mélangeant des bourgeons de cannabis congelés avec de l’eau et de la glace. On  agite ensuite ce mélange pour aider à séparer les trichomes du matériel végétal tout en faisant couler l’eau à travers des tamis à mailles de différentes tailles. Le résultat est un hachage friable avec une consistance similaire au miel cristallisé.

Le Bubble Hash est généralement aussi aromatique que savoureux, des qualités que l’on doit à sa méthode d’extraction à basse température. Une méthode qui aide à préserver certains terpènes et flavonoïdes fragiles qui disparaissent si traités à chaud.

BHO : Shatter, Wax, Crumble et Budder, ou la révolution de l’extraction au butane, propane et CO2.

Le hasch ne sera jamais plus le même depuis la découverte de l’extraction via des solvants comme le butane, le propane et le CO2.

420, 710, bho
Shatter, Wax, Crumbs et Budder sont tous des noms d’extraits de solvants à base de butane, de propane ou de CO2 , aussi connu sous le nom de BHO

Aujourd’hui, ces types d’extraits, souvent vendus sous des noms tels que Shatter, Wax et Budder, font un carton au Canada et aux US, au point d’égaler les ventes de weed dans certains dispensaires : une tendance particulièrement nette en Californie.

Le haschich extrait au butane, du propane ou du CO2 n’est pas un truc à faire à la maison. Mais vraiment pas. Les accidents sont légion (les cas de brulures sévères se comptent par centaines à Los Angeles), car les produits chimiques utilisés dans le processus d’extraction sont aussi inflammables, toxiques que volatils. En bref, pas une bonne façon de s’envoyer en l’air.

Cependant, ces nouvelles méthodes d’extraction (nous vous recommandons d’aller acheter votre Shatter chez des professionnels) sont capables de produire certains des haschs les plus puissants du globe. Plusieurs parties des BHO vendues dans les dispensaires américains, par exemple, contiennent plus de 70% de THC.

 (Traduction Zeweed)

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