François-Michel Lambert

Gérald Darmanin refuse de se rendre à son audition parlementaire sur le cannabis et se fait remplacer

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Convoqué en audition parlementaire, Gérald Darmanin était attendu le 6 janvier à l’Assemblée nationale afin de répondre de sa politique sur la cannabis devant un parterre de députés. Le Ministre de l’Intérieur ayant refusé au dernier moment de se présenter, c’est la secrétaire d’Etat chargée de la Jeunesse et de l’Engagement Sarah El Haïry qui s’y est collée. Un grand moment d’enfumage.

Malgré les masques de circonstances, la déception se lisait en grandes lettres sur le visage des participants venus demander au Ministre de l’Intérieur de préciser sa stratégie sur le dossier cannabis.
A l’initiative du député François-Michel Lambert, dans le cadre de la semaine de contrôle du gouvernement, Gérald Darmanin aurait dû, comme l’exige l’exercice, se présenter à 16h à l’Assemblée nationale pour répondre aux questions de parlementaires de tous bords politiques.
C’est à 15h00, alors que la séance s’ouvre sur une table ronde composée de spécialistes et d’élus, que les participants apprendront que le Ministre de l’Intérieur a déclaré forfait.

Les absents n’ont jamais tort

En lieu et place du premier flic de France, c’est la secrétaire d’Etat chargée de la Jeunesse et de l’Engagement Sarah El Haïry qui s’est présentée pour répondre aux questions des 8 députés qui s’étaient déplacés pour l’occasion. Ces derniers ont vite compris qu’ils auraient mieux fait de rester chez eux tant les réponses fournies par madame El Haïry en disaient long sur l’importance qu’accorde le gouvernement à la pratique parlementaire.
Clairement hors-jeu sur le sujet, la secrétaire d’Etat aura essayé de noyer le poisson à grand coup de langue de bois : l’audition dure une heure et les questions comme les réponses sont limitées à 2 minutes.
Deux minutes de trop semble-t-il pour Sarah El Haïry qui aura nourri le débat d’approximations, contre-vérités et chiffres erronés.

Ne demandez pas le programme

Pour la secrétaire d’Etat qui tentera en préambule de minimiser l’importance du sujet, il n’y aurait en France qu’1,5 million de citoyens qui auraient essayé le cannabis. Ce chiffre est en fait de 18 millions selon le dernier rapport de l’OFDT.
A l’heure de la répression tout azimuts, madame El Haïry n’aura eu de cesse d’affirmer que la politique du gouvernement est axée sur la prévention, arguant sans sourciller que « nous menons la même politique en matière de prévention que le Québec »… où le cannabis est légalisé depuis 2018.
Autre scoop, la doublure cascade de Gérald Darmanin affirme qu’en France “la consommation de cannabis est en baisse depuis les années 80“.
Or, depuis 1980, elle a doublé dans l’Hexagone.

Cette même consommation serait aussi responsable de 500 morts par an sur les routes, un chiffre déjà avancé plusieurs fois par le grand absent du jour, et que nos confrères de Newsweed avaient pris le soin de nuancer.
Sur le retard pris dans l’expérimentation du cannabis thérapeutique:  « c’est à cause de la crise sanitaire que nous n’avons pas pu avancer » justifiera la secrétaire d’Etat chargée de la Jeunesse et de l’Engagement auprès du Ministre de l’Éducation nationale, de la Jeunesse et des Sports.
En Allemagne, le nombre de patients et la quantité de cannabis prescrite a doublé entre 2020 et 2021. Durant la même période, l’Italie a vu sa consommation de cannabis à visée médicale grimper de 30% en 2020 , et à peu près autant en 2021.
Enfin, sur le sujet CBD et l’interdiction de vente et possession de fleurs imposée depuis le 31 décembre, nous apprendrons qu’elle est en partie due au fait que « fumer du CBD, c’est aussi mauvais que la cigarette ».
Les amateurs de tabac n’ont qu’à bien se tenir.

Le député François-Michel Lambert porte plainte contre Gérald Darmanin pour diffamation

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C’est la fake news de trop pour le député et membre de la mission d’information sur les usages du cannabis François-Michel Lambert. Quelques heures après les saillies prohibitionnistes de Gérald Darmanin dont le bien fondé a été mise à mal par France Inter, le député LFE de Gardanne a décidé de poursuivre en diffamation le ministre de l’Intérieur. Après son coup de gueule/lettre ouverte que nous avons publié la semaine dernière, l’élu des Bouches-du-Rhône revient à la charge, bien décidé à ne pas laisser aucun répit au locataire de la place Bauveau sur la question de la légalisation comme des fake news. Le parlementaire écologiste nous a envoyé un communiqué que nous relayons ici:

Le 25 août,

Depuis plusieurs semaines Gérald Darmanin intervient dans les médias pour argumenter dans le cadre de sa lutte contre les trafics de drogue, en faisant des annonces de saisies records, de contraventions dressées, de l’imputation des drogues dans les accidents routiers… Depuis quelques jours le Ministre de l’Intérieur rentre dans une nouvelle phase en allant sur le plan de la morale, plaçant d’un coté les courageux qui luttent sans relâche sur les trafics et de l’autre culpabilisant ceux qui consomment et ceux qui proposent une voie alternative par la légalisation controlée du cannabis. Les arguments avancés sont très souvent malhonnêtes, relèvent davantage de la Fake News que d’un débat sérieux.
France Inter vient d’ailleurs de le démontrer en relevant que contrairement à l’affirmation de G. Darmanin qu’« une grande partie des Etats (qui ont légalisé) et de l’opinion publique revient sur cette légalisation » : aucun Etat n’est revenu sur la légalisation !
D’autres médias rappellent que le « salaire » d’un trafiquant de cannabis oscille entre 2.400 et 9.000 euros par mois, très très loin des 100.000 euros par jour avancés par Gérald Darmanin.
Mais voilà qu’il attaque les personnes mobilisées pour la légalisation du cannabis en les traitant de lâches et que ceux-ci insulteraient les policiers et gendarmes engagés dans cette lutte.
Rappelons que les 29 député.e.s membres de la Mission d’Information sur le Cannabis (MIC) ont approuvé à l’unanimité comme seule solution, pour faire face à ce fléau, la légalisation du cannabis contrôlé par l’Etat .
« Face à ces propos irresponsable, j’ai décidé de porter plainte pour diffamation contre Gérald Darmanin : être pro-légalisation du cannabis ce n’est ni lâche ni insultant, c’est au contraire responsable car c’est la seule voie de réussite en matière de lutte contre l’insécurité due au cannabis, comme la représentation nationale l’a démontrée et validée. Gérald  Darmanin ne peut se permettre de remettre en cause le travaux parlementaires.
Par ailleurs je vais examiner avec mon avocat les modalités de poursuite sur la base de la loi « fake news » pour demander la fermeture du compte twitter de Gérald Darmanin » déclare le député (LEF) François-Michel Lambert, membre de la MIC et auteur de la proposition de loi pour une légalisation encadrée du cannabis.”

NB:Loi Fake news = loi contre  la manipulation de l’information
Lien vers PPL Légalisation Cannabis : https://www.assemblee-nationale.fr/dyn/15/textes/l15b2099_proposition-loi

 

François-Michel Lambert

Légalisation: la lettre ouverte de François-Michel Lambert

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Alors que l’exécutif continue de traquer les consommateurs d’herbe à coup d’amendes délictuelles, il souffle comme un vent de ras-le-bol chez les politiques français quant à la position rigide et sécuritaire adoptée par le gouvernement sur la question cannabis. Au lendemain de la rentrée parlementaire, c’est le député écologique François-Michel Lambert qui ouvre le bal avec une lettre ouverte que Zeweed relaie ici.

Gardanne, le 19 août,

A Marseille, cette nuit, un adolescent de 14 ans a été tué dans ce qui semble être un règlement de compte dans la guerre que se livre les gangs tenant les réseaux mafieux de distribution de cannabis.
Depuis le début de l’année on ne compte plus les victimes des violences dues à la prohibition très dure de la consommation de cannabis.
Gérald Darmanin et le gouvernement sont entrés dans une logique d’affrontement et de durcissement, une politique de harcèlement et de chiffres. Avec aucun résultat probant, chaque point de deal démantelé est reconstitué dans les heures qui suivent. Les réseaux qui tombent sont repris par d’autres. Le nombre de consommateur est toujours aussi élevé, près de 1 Français sur 3 a consommé ou consommera du cannabis.

La prohibition du cannabis, c’est le laxisme et des morts. C’est un fait. Tous les pays qui ont légalisé ont obtenu des résultats probants en matière de sécurité publique. Aucun n’envisage de revenir sur ce choix. L’ensemble des pays européens qui entourent la France sont sur la voie de la légalisation, la Suisse et le Luxembourg compris. C’est en ce sens que j’ai mis au débat une proposition de loi pour la légalisation encadrée du cannabis, par un monopole d’Etat. La Mission d’Information sur le Cannabis, à laquelle j’appartiens, a validé un rapport recommandant cette légalisation encadrée. Chaque jour de retard ce sont des morts supplémentaires. Nous avons obligation à tarir les trafics par la légalisation, pour redonner la paix à ces quartiers, pour ne pas connaître d’autres drames comme celui de cette nuit.

François-Michel Lambert

 

La proposition de projet de loi sur la  légalisation du cannabis de François-Michel Lambert sur ce lien

Cannabis: la danse du ventre d’Emmanuel Macron

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En janvier 2020, Emmanuel Macron envisageait du bout des lèvres la légalisation de l’herbe. Six mois plus tard, Gérald Darmanin faisait du cannabis l’ennemi publique numéro 1. Depuis, alors que le ministère de l’Intérieur multiplie les interventions à l’encontre des points de deal et des usagers, deux députés LREM assurent que le candidat Emmanuel Macron portera finalement la légalisation du cannabis aux présidentielles de 2022.
Le coup du good cop/bad cop?

Carotte

Nous sommes le 4 septembre 2016. Emmanuel Macron vient de quitter son poste de ministre du Budget, de l’Industrie et du Numérique pour se lancer dans la course à la magistrature suprême. Lorsqu’arrive la question du cannabis dans une interview sur France Inter largement relayée, il estimera que  “la légalisation a une forme d’efficacité“, faisant les yeux doux aux 3,9 millions de consommateurs que compte l’hexagone. Entre 2017 et 2019, le 8ème président de la Vème jouera la montre. En juin 2019, alors que de nombreuses personnalités réclament la légalisation de l’herbe, une Mission d’Information parlementaire sur les usages du Cannabis (MIC) est crée.
De quoi temporiser: pour le volet portant sur le cannabis récréatif, les travaux dureront deux ans .
En janvier 2020, face à la gronde des gilets jaunes dont 61 % des sympathisants sont favorables à la légalisation, Emmanuel Macron charge Gabriel Attal de larguer du leste. Interrogé le 15 janvier 2020 par Jean-Jacques Bourdin sur BFMTV, le secrétaire d’État à la Jeunesse et à l’Éducation de l’époque avait affirmé être “favorable à un débat” précisant que “la France est un des pays les plus répressifs et en même temps un des pays où les jeunes fument le plus, notamment en Europe. C’est un sujet qui mérite un vrai débat”. 

Bâtonnage

En juin 2020, tandis que les français retrouvent un semblant de liberté, un nouveau gouvernement est formé. Gérald Darmanin est nommé ministre de l’intérieur. C’est le début du tout répressif et du tout bénéf’: en septembre est mise en place l’amende délictuelle à 200€ pour les consommateurs de cannabis. Le locataire de la place Beauvau fait alors du traffic d’herbe sa priorité, à grands frais pour le contribuable comme pour les enthousiastes de la weed avec un slogan assumé  hors de question de légaliser cette merde”. Une directive du ministère de l’Intérieur, envoyée en novembre 2020 à tous les commissariats de France, impose une obligation de résultat quant au  nombre d’amende délictuelle dressées. C’est le début du “bâtonnage” (terme qui dans le jargon policier désigne un quota de verbalisation minimum).
Le 18 avril, alors qu’une majorité de français est pour la légalisation, Emmanuel Macron joue l’ambiguïté en appelant à “lancer un grand débat national sur la consommation de drogue et ses effets délétères“.
En mai, la mission d’information parlementaire sur les usages du cannabis rend sa copie et recommande la légalisation du cannabis.

En marche arrière

C’est par la voix de deux députés LREM que l’exécutif entamera son second virage à 180°. A une semaine d’interval, dans deux interviews accordées à Zeweed, Caroline Janvier et Jean-Baptiste Moreau annoncent que le candidat Macron portera la légalisation du cannabis dans le cadre de son programme pour les présidentielle de 2022. “Ce serait sous forme d’un référendum, dès les premiers mois suivant son élection” a détaillé le député de la Creuse et rapporteur de la MIC Jean Baptiste Moreau.
De son coté, Caroline Janvier, député LREM de la 2nde circonscription du Loiret, a sorti début juin un livre pro-légalisation publié chez Point d’Orgue, maison d’édition rattaché au mouvement LREM. Fin juillet, “Les Jeunes avec Macron” exprimaient leur volonté d’en finir avec la prohibition cannabique.
En même temps, le ministère de l’Intérieur continu de multiplier les interventions et verbalisations pour consommation de cannabis, affichant quotidiennement des résultats qui ne trompent personne . “Quand un point de deal est fermé, trois autres ouvrent le lendemainnous confiait récemment le député François-Michel Lambert. Pour l’élu des Bouches du Rhône, les motivations de Gérald Darmanin sur le dossier cannabis  “tiennent plus de la posture politique et morale que de l’intérêt publique.
Démagogie électorale? Rien de surprenant en cela. Reste à savoir combien de temps Emmanuel Macron tiendra la délicate position du grand écart.

François Michel Lambert: Vert de vert

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Le député François-Michel Lambert n’a jamais fumé un joint de sa vie. Ca ne l’aura pas empêché d’en brandir un l’Assemblée Nationale pour soutenir la légalisation du cannabis. Nous l’avons croisé à la Cannaparade où il nous a donné son 06 et rendez-vous pour une interview.

Paris, samedi 29 Mai, place de la République. J’arrive en retard à l’édition 2021 de la Cannaparade qui a déjà bien entamé son chemin vers la place de la Bastille. J’avise la situation et prend mes jambes à mon cou pour me retrouver 500 mètres plus loin au milieu d’une foule dense et nombreuse. Sous le soleil d’une belle après-midi, des jolies filles, des jeunes aux visages souriants, des quadras bobos et une fanfare de 18 musiciens sont venus demander la libération de l’herbe.

François-Michel Lambert et Eric Coquerel: en tête, on se gondole.

Nous sommes bien loin des maigres 40 punks à chiens perdus évoqués dans l’article du Parisien. En tête de cortège, je repère une silhouette familière. Grand, regard droit, chemise blanche et veste bleu-marine déboutonnée, il s’agit du député écologiste des bouches du Rhône François Michel Lambert (Libertés et Territoires). A coté de lui, un autre fervent partisan de la légalisation du cannabis: le député LFI Eric Coquerel. Deux jours plus tôt, nous avions réalisé l’interview de l’insoumis vert. Je me dis que les deux feraient bien la paire. Arrivé devant l’Opéra Bastille, j’accoste l’élu Bucco-Rhodanien pour lui demander un selfie et son numéro de téléphone. Le courant passe directement, nous nous donnons rendez-vous une semaine plus tard pour une interview.

Quel regard portez-vous sur la politique menée depuis 1970 sur la question cannabis?
Lorsqu’en 2000, je manifestais pour la légalisation du Cannabis, avec Jean-Luc Bennahmias (qui était alors secrétaire général des
Verts NDLR), le débat était placé sur un terrain sociétal et l’avait été depuis 1970. Au même titre que la lutte pour le droit à l’avortement ou contre l’homophobie, il s’agissait alors de défendre des libertés individuelles. D’ailleurs, à l’instar des homosexuels, les consommateurs de cannabis ont longtemps été considérés comme des déviants, des marginaux. Après 2000, le marché a explosé, le trafic est passé aux mains de réseaux criminels beaucoup plus organisés et la jeunesse a commencé à être fortement impactée. En quelques années, nous sommes passé d’un débat libertaire et baba-cool à un problème sanitaire et mafieux.

Ce sont pour des motifs de santé publique que l’exécutif ne veut pas entendre parler de légalisation?
Pas seulement. Il y a à mon sens, et même si ce n’est pas explicitement dit, une notion de valeurs sur lesquelles les ministres de l’Intérieur et de la Justice ne veulent pas céder. Ils ont érigé ces valeurs en postures politiques et morales, jusqu’à en faire des points de blocage.  J’ai échangé avec eux et je peux vous dire que le cannabis, ils ne veulent pas en entendre parler parce que ce n’est pas leur monde. Au fond, ils sont restés figés dans une certaine France très années 70, très manichéenne, la drogue c’est de la merde, c’est un truc de jeunes, de marginaux, il faut protéger les bonnes gens…   Mon intime conviction est qu’ils sont contre la légalisation pour des raisons personnelles plus encore que politiques. Pour eux, c’est la dernière digue à ne pas franchir, le dernier symbole d’une certaine morale, d’un monde un peu nostalgique où les dealers étaient encore invisibles…

L’argument sécuritaire est aussi mis en avant…
Si l’on va sur le terrain sécuritaire, il faut commencer par comprendre que la politique menée est une catastrophe. Nous parlons d’un million d’heures de police allouées à la lutte contre le cannabis, de drames humains et d’argent brulé pour aucun résultat. Quand on ferme un point de deal, il y en a dix autres qui s’ouvrent
dans les jours qui suivent. D’un point de vue sanitaire, c’est aussi une catastrophe puisque le consommateur se retrouve avec un produit de contrebande, donc souvent coupé ou frelaté. A cela il convient d’ajouter que la prohibition coûte 1 milliard d’euros à  l’Etat par an avec un tiers des prisonniers qui sont incarcérés pour des peines liées au cannabis.

Croyez-vous que le lobby Big Pharma, alcool et tabac pèse dans la balance?
Pour paraphraser Michel Rocard: “je suis plus certain de la connerie du monde que de sa capacité à comploter”. Donc non, je ne crois pas que le lobby en question ait une vraie influence sur la position du gouvernement. D’autre part, l’agro-alimentaire et l’industrie pharmaceutique anticipent depuis 2019 une éventuelle légalisation en Europe et s’apprêtent à toucher gros aussi en cas de fin de prohibition. Je ne pense vraiment pas que ce soit eux qui compromettent la légalisation et ne crois pas une seconde au complot.

Cette légalisation, comment la concevez-vous?
Ma proposition de loi est basée sur un principe de monopole d’Etat, à l’image par exemple de la SEITA ou de ce qui se fait au Québec avec la SQDC. Donner la gestion de la vente de cannabis à un  EPIC (établissement public à caractère industriel et commercial NDLR ) dont le but n’est pas de faire croître le
marché me paraît essentiel. Certains partisans de la légalisation  voudraient un marché du cannabis complètement libre, ouvert à tous à l’image du maraîcher
qui va vendre ses pois-chiches. Je ne crois pas que ce soit une approche responsable en matière de santé publique. Au même titre que le tabac, l’alcool ou le sucre, le cannabis reste une drogue qui peut générer des addictions et des comportements à risque.  Il ne faut pas encourager sa consommation en tous cas si elle n’est pas responsable et maitrisée. Cela ne veut pas dire qu’une offre d’Etat serait non-compétitive et monotone : la SEITA nous a démontré le contraire.