Ecologie - Page 2

Une imprimante 3 D géante pour construire des maisons en chanvre en moins de 30 heures!

/

Après le béton de chanvre, les structures de construction en chanvre, voici la maison entièrement en chanvre et construite en un temps records grâce à une imprimante 3D géante. Explications.

Une imprimante 3 D géante pour construire des maisons en chanvre ?
La géniale initiative nous vient d’Orlando en Floride, où l’entreprise Black Buffalo 3D Corp  (une filiale du conglomérat coréen Hyundai) a présenté en février dernier au Salon International des Constructeurs son imprimante géante en 3 D destinée à construire des maisons à base de chanvre.

Nul doute que le 1er des 3 petits cochons aurait utilisé cette technique s’il l’avait eu à disposition, au lieu de construire sa maison en paille car le chanvre est bien connu comme matériau résistant.

Mais revenons à Black Buffalo 3 D, déjà fabricante d’imprimantes 3D, l’entreprise a ainsi présenté son projet le plus ambitieux : une imprimante de 8,30 m de haut et qui peut construire une maison de 150 m2 en 30 heures. Le grand avantage de cette imprimante est qu’elle peut fonctionner en continu car l’encre spéciale utilisée ne nécessite pas de temps de séchage. Cette imprimante est en outre construite sur des rails afin de pouvoir imprimer des maisons en série.

Ecologique, économique, ergonomique

La composition exacte du matériau de construction est un secret mais l’on sait que c’est un mélange de ciment et de chanvre. Nous avions déjà évoqué précédemment le ciment au chanvre mis au point en France par la société Vicat, cela confirme que le chanvre a un bel avenir comme matériau de construction durable. Comme le précise Black Buffalo 3D Corp, il existe d’autres matériaux écologiques utilisables mais le chanvre présente l’avantage d’être très facile à cultiver.

La démarche de Black Buffalo se présente comme respectueuse de l’environnement, avec selon sa brochure une réduction des coûts matériels de 30 à 79%, des déchets de 50 à 99%, du temps de construction de 50 à 80%, et des coûts de main d’œuvre de 50 à 80%…les actionnaires du groupe doivent être ravis.

Mais c’est surtout le futur de l’habitat qui se profile en proposant à tous des constructions écologiques et durables, faites en un temps record et avec un minimum de main d’œuvre.

Comment les cannabiculteurs californiens s’adaptent au feu du réchauffement

///

L’allongement de la saison des feux dans l’Ouest américain oblige les planteurs à s’adapter pour protéger leurs plantations.

On dit souvent des forêts méditerranéennes qu’elles ont besoin du feu pour vivre. C’est, en partie vrai. Certaines variétés de résineux profitent des incendies. Les flammes éradiquent leurs concurrents et font éclater les pignes, répandant aux alentours les graines qui coloniseront l’espace brûlé.
Dans l’Ouest américain, les planteurs de cannabis ne profitent pas des incendies : ils les subissent. Et doivent désormais s’adapter à cette nouvelle donne climatique. En réchauffant le climat de la Californie, notamment, le changement climatique a réduit les précipitations et accru les températures.

Un risque qui s’accroît

Déjà minée par l’urbanisation, la forêt y est plus fragile et brûle plus facilement. Dans les années 1970, la saison annuelle des incendies californiens durait 140 jours. Depuis le début du siècle, on approche des 230 jours par an. Selon les statistiques des pompiers californiens, 17 des 20 plus gros incendies répertoriés depuis le début du XXe siècle se sont produits entre 2003 et 2020.

Souvent installés dans des massifs forestiers ou en lisière de bois, les cannabiculteurs de Californie, de l’Oregon et de l’Etat de Washington commencent à s’adapter. En empruntant une technique simple aux gestionnaires de réseaux électriques : on éloigne la forêt.

Cordon sanitaire

A coup de tronçonneuses, ils établissent un cordon sanitaire entre les arbres et les plantations. Ce défrichement préventif évite ou ralentit la propagation des flammes. Lorsque le risque d’incendie est élevé, certains n’hésitent pas à réaliser des pare-feux d’une quinzaine de mètres de large tout autour de leur propriété. La sécurité y gagne ce que perd l’aménagement paysager.

Comme le font les forestiers dans certains pays méditerranéens, on dispose aussi des réserves d’eau aux quatre coins des exploitations. En cas d’incendie, la lutte contre les flammes sera ainsi plus rapide et donc plus efficace. Certaines plantations sont aussi équipées de sprinklers. La diffusion d’eau par microgouttelettes entrave la diffusion du feu et abaisse la température ambiante. Attention, toutefois, à disposer dans ce cas d’un générateur d’électricité de secours pour alimenter les pompes en cas de coupure de courant.

Sprinklers et jets d’eau

Last but not least : les planteurs dotent aussi les cheminées de leur ferme d’un chapeau en zinc. L’esthétique n’a rien à voir là-dedans. En coiffant ainsi leur cheminée, ils empêchent d’éventuelles retombées de brandons à l’intérieur de la maison : un risque d’incendie en moins.

Après le passage du feu, un impératif : laver les plants avec un jet d’eau. L’accumulation des cendres sur les feuilles peut favoriser la contamination des plants par des métaux lourds que l’on retrouverait dans les produits finis.

Au Colorado, la culture légale du cannabis mine l’environnement.

//

Dans l’Etat pionnier du Colorado, les serres légales de cannabis émettent plus de gaz carbonique que les … mines de charbon.

Malgré sa capacité à absorber le CO2, le cannabis n’est pas toujours d’un grand secours pour les protecteurs du climat. Jusqu’à présent, l’opprobre carbonique était surtout jeté sur la production illégale de weed.

De récents calculs ont montré, qu’en Californie, les serres cannabiques outlaw pouvaient émettre jusqu’à 500 000 tonnes par an de gaz carbonique. La faute e revient essentiellement aux lampes utilisées pour doper la croissance de la plante ; Puissants, ces spots consomment beaucoup d’électricité, dont la production (souvent avec des centrales à gaz, voire au charbon) est source d’émission de dioxyde de carbone.

2,6 Mt de Ges par an

Hélas, trois fois hélas, les plantations mafieuses ne sont pas les seules à afficher une lourde empreinte carbone. L’équipe de Hailey Summers (université du Colorado) a voulu en savoir plus. Ces chercheurs en durabilité ont évalué la contribution au renforcement de l’effet de serre des cultures légales de cannabis dans le Colorado : premier Etat fédéré à avoir autorisé consommation et production d’herbe.

Le résultat n’est pas réjouissant. Dans leur article, publié par Nature Sustainability, les scientifiques, la production d’un kilogramme de fleurs sèches génère 2,3 tonnes à 5,2 tonnes de CO2. Au vu des dernières statistiques de production, cela représente un bilan carbone annuel  de 2,6 millions de tonnes de CO2 équivalent : +30% par rapport aux émissions imputables aux émissions des mines de charbon de l’Etat du centenaire.

Un business en forte croissance

Cela ne devrait pas s’arranger. Selon la banque d’affaires Cowen and Company, le chiffre d’affaires du cannabis US pourrait grimper d’un tiers d’ici à 2030. La décarbonation de la weed n’est pas en marche. A moins, bien sûr, que les exploitants de serre ne fassent preuve d’un peu de modernisme.

En remplaçant leur système d’éclairage à incandescence par des LED, ainsi que leur système de ventilation par des dispositifs à basse consommation. La généralisation de ces deux mesures simples pourrait abattre les émissions carbonées de 90% les émissions imputables aux serres de weed. De quoi aussi alléger d’un gros pourcent les statistiques d’émissions de l’Etat.

Il faudra faire beaucoup mieux. Votée en 2019, la loi du Colorado sur le climat impose à l’Etat de réduire de moitié ses émissions entre 1990 et 2030. Serres de cannabis comprises !

La Californie inaugure le marché du cannabis d’ AOC

///

La Californie a crée des appellations d’origine de cannabis. Un moyen pour dynamiser le business. Et le protéger aussi des chaleurs du réchauffement.

Depuis longtemps, on la désigne sous le nom de son pays d’origine : l’Afghane, la Marocaine ou la Libanaise. Ces sobriquets ne garantissent aux usagers ni la provenance réelle de leur weed favorite, ni sa qualité. Les Californiens devraient faire évoluer les choses. Le gouverneur du Golden State vient d’approuver une proposition de loi originale. Entrée en vigueur en octobre, la loi 67 introduit, en effet, la notion d’appellation d’origine pour la production de cannabis.

Exit indoor
Appellation d’origine, comme pour le vin ? C’est bien l’idée des législateurs. Pour donner un avantage concurrentiel aux productions made in California, la loi impose au ministère local de l’agriculture et de l’alimentation de présenter rapidement un cahier des charges pour l’inscription de ces nouvelles AOC. Etant entendu qu’elles ne s’appliqueront qu’aux plantations de pleine terre. Les cultivateurs indoor peuvent repasser.

La victoire du terroir
Si le nom de ces futurs « climats », « châteaux » ou autres domaines n’est pas encore reconnu, l’intérêt de cette classification saute aux yeux des professionnels. D’abord, protéger la réputation des meilleures zones de production, à l’image des vignobles de la Santa Maria Valley ou des Hautes-Côtes-de-Nuits.
Les planteurs veulent aussi populariser une idée bien française : le terroir. Imaginée par les commerçants français du XIIIe siècle, cette subtile alliance de la terre, du climat et du savoir-faire de l’agriculteur est gage de qualité et de spécificité. Jadis méprisé par les viticulteurs américains, le concept fait son chemin dans la Napa Valley et chez les producteurs d’herbe.

Donner envie
Classifier les plantations, c’est aussi susciter l’envie chez les consommateurs de découvrir les propriétés, ceux qui les exploitent et leurs productions. Les planteurs californiens rêvent d’ouvrir les routes de l’herbe, calquées sur celles du vin. Pas idiot, si l’on garde en tête que 3 millions d’amateurs sillonnent celles qui mènent à la Napa Valley, la région viticole la plus connue de Californie.

Mendocino first ?
Nul doute que les premières appellations devraient émerger du côté de Mendocino, ravissant bourg maritime situé à 250 km au nord de San Francisco. A la tête de l’Origins Council, Genine Coleman bataille pour créer l’AOC Mendocino. Avec son équipe de cultivateurs, de juristes et de commerciaux, la planteuse et spécialiste des arts martiaux fourbit ses argumentaires, dont certains s’appuient d’ailleurs sur des arrêts du Conseil d’Etat … français.

Carbone et biodiversité
Dans son esprit, la notion de d’appellation d’origine cannabique doit, bien sûr, encadrer les pratiques, garantir la qualité des produits, contribuer à la notoriété des produits. Plus étonnamment, l’Origins Council estime aussi que la notion de terroir, fut-il cannabique, est une réponse au changement climatique. A condition, par exemple, que le cahier des charges de l’appellation impose des pratiques culturales qui favorisent le stockage du carbone dans le sol, préservent la biodiversité des microorganismes de la terre (ce qui améliore la résilience des cultures !) et réduisent les émissions de gaz à effet de serre. Un postulat que les patrons de syndicats d’appellation vinicoles devraient reprendre à leur compte.

 

COP 26 : ce que nous dit la composition des délégations

/

La composition d’une délégation envoyée à une conférence des Nations unies pour le changement climatique (COP) est un impitoyable indicateur. Quatre jours après le démarrage de la session écossaise, l’ONU a publié la composition des équipes des parties présente. De quoi en déduire quelques priorités gouvernementales.

De notre envoyé spécial à Glasgow.

Pas moins de 198 chancelleries ont voulu envoyer des négociateurs. Toutes n’y sont pas parvenues. Faute de vaccins anti-Covid et de visa, les sièges de la Birmanie et de Kiribati restent vides. De même que ceux alloués à l’Afghanistan. Il sera dit que les membres du gouvernement taliban se soucient du climat comme de leur premier turban.

De l’autre côté du spectre, on ne peut qu’être étonné par l’importance des délégations brésilienne (479, record de cette COP !), de la République démocratique du Congo (373) et de la Russie (312). Par comparaison, les hôtes britanniques de la réunion n’alignent que 230 diplomates et experts, contre 197 pour la France et 165 pour les Etats-Unis.

Un sujet majeur de la COP lie particulièrement Brésil, Congo et Russie : les forêts. En protégeant leurs massifs des éleveurs et des tronçonneurs, ces trois pays entendent générer des crédits carbone qu’ils pourront revendre par la suite. Voici comment.

Le Congo, la  Russie et le Brésil au premier plan

Signé en 2015, l’accord de Paris (dont les règles d’application sont en cours de finalisation à Glasgow) ouvre la possibilité pour les pays riches en forêts de monétiser leurs capacités à stocker du carbone. En préservant ces puits de carbone, les gouvernements contribuent à réduire le stock de carbone présent dans l’atmosphère : une bonne chose pour le climat.
Ce bienfait se concrétise par l’émission de crédits internationaux (une tonne de CO2 stockée dans les arbres génère un crédit) qui peuvent être vendus à des Etats peinant à réduire leurs émissions. Une forme de compensation carbone en quelque sorte. A eux trois, Congo, Russie et Brésil abritent 35 % des surfaces forestières répertoriées. C’est dire si la discussion écossaise les intéresse au premier plan.

Autre enseignement : la parité homme-femme n’est toujours pas de mise dans les négociations internationales. Mais elle progresse ! Sur les 23 665 délégués nationaux accrédités 40 % sont des femmes. C’est beaucoup mieux que lors de la première COP (88 % d’homme) et légèrement mieux que le chiffre moyen sur 26 ans : 38 % de femmes à chaque conférence.
A noter qu’il reste encore quelques délégations uniquement masculines : le Yemen, la Corée du nord et le … Saint Siège. Trois pays dont la voix climatique porte peu.

 

La fin du trop plein: les applications anti-gaspi!

/

La révolution verte commencera dans nos assiettes! Avec prêt de 10 millions de tonnes de nourritures jetées par an en France (selon une récente étude de l’Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie) c’est un défi majeur de la transition écologique. Un problème qui est aussi économique puisque cela représente presque l’équivalent de  16 milliards d’euros de nourriture jetés! Pour remédier à cela, de nombreuses applications proposent des solutions malignes et pratiques. 

L’appli la plus gourmande: Too Good To Go

Too Good To Go c’est un service qui propose des paniers surprises constitués des invendus du jour, le tout 3 à 4 fois moins cher que vous n’auriez déboursé dans le commerce.
Si cette application se démarque de ses concurrents dans le secteur des invendus, c’est par l’excellence de son service client et par la qualité de ses partenaires. Des trattorias, aux salades gourmandes en passant par les petits déjeuners d’hôtel, vous aurez de quoi vous régaler sans vous ruiner et souvent sans aller très loin. Chaque panier-repas est noté sur la qualité et la quantité fournit ce qui garantit que les restaurateurs et magasins jouent toujours le jeu. Dans le cas contraire (et ça m’est arrivé une seule fois avec un supermarché radin) des solutions sont trouvées avec le service client. Dans mon cas, un remboursement intégral de la commande sur présentation d’une photo prise sur place de mon décevant panier. C’est mon application préférée du moment, je l’utilise facilement 4 fois par semaine. 

L’appli la plus écolo: Check Food

Et si la lutte contre le réchauffement climatique commençait dans votre frigo? Checkfood c’est l’application parfaite pour les grands distraits qui souhaitent s’améliorer. L’application vous envoie des notifications dès que vos denrées arrivent à leur date limite de consommation. Pour cela c’est très simple: il suffit de scanner les codes barres de vos produits avant d’y rajouter la date de péremption.
En moyenne c’est jusqu’à 1500 euros d’économie potentiels par personne et par an. De quoi vous offrir le vaporisateur de vos rêves sans aucun complexe.

Image result for Check Food

L’appli la plus conviviale: Olio

Vous passez votre temps à tester de nouvelles recettes? Vous avez acheté beaucoup trop de pommes?
Grâce à Olio vous pourrez devenir le Gordon Ramsay de votre quartier et cuisiner à votre soul sans risque de gaspillage. L’application à l’interface très instinctive vous propose de partager les plats que vous avez cuisinés et les denrées que vous avez en trop. C’est gratuit et un très bon moyen de rencontrer ses voisins. Qui a dit que l’écologie n’était pas conviviale? Attention l’application est uniquement en anglais.Image result for olio app

L’appli la plus maligne: Frigo Magic

Si comme moi vous détestez cuisiner, votre frigo ressemble probablement aux décors du dernier Mad Max. Une botte de persil par là, une tomate par ici, un peu de crème fraîche et un oeuf solitaire.
Un paysage désolé qui est souvent le résultat d’un manque d’inspiration. Grâce à Frigo Magic ce problème est facilement réglé: en fonction des aliments que vous avez dans votre frigidaire, l’application propose plusieurs idées de recettes faciles et rapides à préparer (même quand vous avez deux mains gauches comme moi).

Image result for Frigo Magic

Manuel de suivi de la COP 26

/

Le sommet climatique annuel s’est ouvert le 31 octobre. Depuis Glasgow, je vous en dit un peu plus sur les enjeux de cette 26ème Cop.

Des hordes de policiers tout de jaune fluo vêtus. Des pèlerins qui chantent contre la fin du monde. Des cortèges de Jaguar électriques officielles. Des milliers de diplomates, experts, chefs d’Etats et de gouvernements, journalistes, associatifs, encadrés par la police de l’ONU. Bienvenue à la COP 26, le 26e sommet annuel sur le climat de l’ONU, qui tient ses quartiers sur les anciens docks de Glasgow. Deux semaines durant, tout ce petit monde va tenter de faire avancer la cause climatique. Laquelle en a bien besoin.

Objectif neutralité carbone: de quoi mettre de l’électricité dans l’air.

Décrets d’application

Au menu de cette édition écossaise : l’achèvement des règles d’application de l’accord de Paris. Comme une loi a besoin de décrets d’application, l’accord conclu à l’issue de la COP 21 doit être complété par un livret d’utilisation, en quelque sorte. La plupart de ses chapitres ont été rédigés.

Il manque les paragraphes qui encadreront la comptabilité des émissions nationales de gaz à effet de serre (Ges), le commerce desdits quotas et la possibilité laissée aux Etats les plus riches d’investir dans des projets « bas-carbone » dans les pays du sud. En contre-partie de … crédits carbone.

A la Cop 26, il y a ceux qui se dirigent vers les endroits désignés…

Loin de la neutralité carbone

Durant cette quinzaine, les 195 Etats ayant ratifié l’accord de Paris devront réviser à la hausse leur contribution climatique nationale (NDC, en jargon). Il s’agit de montrer que la communauté internationale entend agir fortement d’ici à 2030. Pour le moment, ce n’est pas le Pérou. Les dernières évaluations de ces « NDC 2e génération » ne sont pas folichonnes. L’ONU estime qu’elles permettront de limiter à 16 % la hausse des émissions mondiales de Ges d’ici à 2030.

Ce qui devrait nous conduire sur le chemin d’un réchauffement de 1,5°C à la même date et de 2,5 °C d’ici la fin du siècle. Pour nous placer sur la voie de la neutralité carbone, les émissions mondiales devraient baisser d’environ 5 % par an. Nous en sommes loin.
A Glasgow, les négociateurs devront aussi s’accorder sur un objectif global d’adaptation aux effets du réchauffement. Sujet difficile car il existe pratiquement autant de définition de l’adaptation que de chancelleries. Nul ne propose non plus de moyen consensuel d’en mesurer l’évolution, la gouvernance, etc.

…Et ceux qui désignent les dirigeants qui marchent à l’envers.

“Progrès collectifs”

D’autres débats passionnés s’intéressent aux questions de genre, aux populations indigènes, aux pouvoir de réchauffement global des Ges à prendre en compte, à l’intégration (ou non) de l’aviation et du transport maritime, etc.
Puisque nous sommes dans les problèmes complexes, il est aussi temps d’aborder le grand bilan mondial. Devant être publié en 2023, ce Global Stocktake doit évaluer les « progrès collectifs » accomplis dans la mise en œuvre de l’accord de Paris. Mais comment procéder à cette évaluation, sur quelles bases ? Les experts se chamaillent, par exemple, sur la prise en compte de l’agriculture dans l’atténuation (la réduction des émissions) et l’adaptation.

Toutes ces négociations pourraient toutefois trébucher sur un sujet majeur : les financements nord-sud. En 2009, les gouvernements des pays les plus riches (ceux de l’OCDE, en résumé) avaient annoncé vouloir octroyer une aide collective de 100 milliards de dollars par an, aux pays les plus vulnérables aux conséquences du réchauffement, à partir de 2020. La promesse n’a pas été tenue. Et ne le sera probablement pas avant 2023. Les pays du G77 (qui compte plus de 130 nations) devraient en profiter pour obtenir des compensations sur d’autres dossiers.

Viens, je t’emmène à la … COP 26

//

La planète climat se réunit à Glasgow (Écosse) durant la première quinzaine de novembre. L’occasion de relancer la lutte contre le réchauffement ? Ce n’est pas gagné.

Dernière semaine de tranquillité. Dès le 31 octobre, de climat tu seras abreuvé. Et la cure deux semaines durera. Pas de rapport du Giec, à l’horizon. Cette fois, c’est l’ONU qui convie le monde à Glasgow. Objectif du sommet écossais : relancer la cogestion mondiale de ce bien commun qu’est notre climat. Habituellement, l’ONU convoque une COP* climatique chaque année à pareille époque. La Covid en a décidé autrement en 2020. Voilà deux ans que nos gouvernants ne s’étaient retrouvés pour parler CO2, coopération nord-sud, adaptation, etc.

La Scottish Session est particulière. Durant cette quinzaine dans la cité des Celtic, les 195 Etats ayant ratifié l’accord de Paris de 2015 devront présenter de nouveaux engagements à moyen terme. En jargon : les contributions nationales volontaires (NDC). Au dernier recensement, 140 pays ont déjà rendu leur copie. Manquent encore notamment les NDC chinoise et indienne. Embêtant, car les deux puissances asiatiques émettent, ensemble, le tiers des émissions anthropiques de gaz à effet de serre.

Décevantes promesses

Ces promesses sont décevantes. Si elles sont tenues dans la durée, elles nous permettront, au mieux, de limiter à 53 milliards de tonnes de Ges par an nos émissions à l’horizon de 2030. Pour stabiliser le réchauffement à +1,5 °C à la fin du siècle, il faudrait en rejeter deux fois moins à cette échéance. La COP sera l’occasion de trouver de nouveaux moyens de réduire notre contribution au changement climatique.

Il sera aussi question d’argent. En 2009, les pays les plus riches s’étaient engagés à verser 100 milliards de dollars par an aux nations les plus vulnérables, à partir de 2020. Le deal n’a pas été tenu. Il faudra en conclure un autre et dissiper le sentiment de défiance qu’éprouvent certaines chancelleries du Sud à l’égard des capitales du Nord.

Vous avez dit adaptation ?

Ce sera nécessaire pour boucler la suite du programme. La COP 26 doit achever la rédaction des règles d’application de l’accord de Paris. Et notamment celles encadrant la comptabilité des émissions des pays et les échanges de crédits nationaux d’émission. Sujets éminemment politiques et terriblement complexes.
Dans la même veine, la communauté internationale doit aussi s’accorder sur un objectif global d’adaptation aux conséquences du réchauffement. Problème : à chaque pays sa conception des efforts à accomplir en ce sens. Menacés par la montée du niveau de la mer, les États iles du Pacifique seront plus sensibles à cette thématique qu’à la fonte des glaciers, sujet qui inquiète bon nombre de pays andins et alpins.

Les moyens de se disputer sont innombrables dans une COP. Au cours de cette 26e édition, les Etats devront aussi composer le menu du Global Stocktake, le grand bilan de l’action climatique mondiale, qui devra être présenté lors de la COP 28, en 2023.
Est-ce à dire que la stabilisation du réchauffement est un projet d’avenir et qu’il le restera ?

 

* La lutte contre le réchauffement est encadrée par une convention de l’ONU (CCNUCC), signée en 1992. Chaque année, les pays ayant ratifié ladite convention — les parties — se retrouvent pour une conférence des … parties ou COP. Ce parlement mondial élabore et vote les décisions entrant dans le cadre de la CCNUCC. En 2015, les parties ont adopté l’accord de Paris (Cop 21)qui vise à stabiliser le réchauffement entre 1,5 et 2 °C d’ici la fin du siècle.

C’est vraiment propre, une éolienne?

/

Les éoliennes sont-elles la solution verte à la crise environnementale liée à la production d’énergie? Eléments de réponse.

Pour faire un bilan de l’empreinte carbone de la construction d’une éolienne, il faut prendre en compte  le balsa, la fibre de verre et les colles nécessaires à la fabrication des pales ; l’acier du mât, de la nacelle et du moyen ; les résines plastiques du nez ; le cuivre du transformateur, le béton des fondations. Les évaluateurs intègrent aussi dans leur calcul l’utilisation de la grue nécessaire à l’érection de l’éolienne, la construction des pistes d’accès, le raccordement au réseau de transport ou de distribution d’électricité.

Si l’on s’intéresse aux éoliennes marines, on n’oubliera pas d’intégrer l’énergie consommée par les bateaux d’installation et de maintenance à la feuille de calcul.Une  turbine installée en mer, actionnée par des vents réguliers, produira de l’électricité environ 40% du temps (soit 3200 heure par an) contre 22% (1760 heures par an) pour un aérogénérateur terrestre.

Ratio favorable

A volume de matière égale, le rendement est donc deux fois supérieur pour la machine offshore, ce qui allège son empreinte environnementale. Autre donnée intégrée dans les feuilles de calcul : le démontage de la machine et la fin de vie des produits.
Et, concrètement, qu’est-ce que cela donne ? Selon les générations d’éoliennes, leur lieu de production, l’endroit où on les installe, le bilan carbone varie de 5 à 25 grammes de CO2 par kWh produit. Pourquoi autant d’écart ? D’abord, il faut tenir compte du contenu en carbone de l’énergie nécessaire à la production des matières premières.

Énergie et recyclage

Or, l’énergie est bien plus carbonée en Chine (où 70% de l’électricité est produite par du charbon) qu’en France (où 90% de l’électricité est produite par des énergies non carbonées). Ensuite, les quantités de béton (très importantes) varient fortement selon la nature du terrain et la taille de la machine.

Enfin, on ne recycle pas partout les éoliennes qui ont arrivées au bout du rouleau. Aux États-Unis, les pales (difficiles à valoriser) sont mises en décharge. Ce qui dégrade plutôt le bilan environnemental de l’ensemble. En France, la loi impose aux propriétaires des machines de recycler la quasi totalité de leurs composants. Les centaines de tonnes de béton des fondations doivent aussi être récupérées. Very much better.

Faut-il arrêter de faire des enfants pour sauver la planète ?

//

Alors que la PMA a été adoptée et que le taux de natalité repart à la hausse, nombre de mouvements  militent pour une réduction de la fécondité afin d’alléger notre bilan environnemental. L’argument est implacable à la vue de  l’emprunte écologie de bébé puis de sa descendance. Sauf si les parents sont bien élevés.

La rentrée littéraire du printemps a résonné d’un cri oublié : « un enfant quand je veux, si je veux ». Lancé dans les premières heures du féminisme français, ce slogan est aujourd’hui repris par Chloé Chaudet. Avec J’ai décidé de ne pas être mère, la professeure de littérature dénonce la pression sociale qui s’exerce sur les femmes françaises ayant volontairement renoncé à la maternité. Le sujet n’a rien d’anecdotique.
En France, une étude de l’Inserm et de l’Ined (certes de 2010) estime à 5% le nombre de femmes qui, en âge de procréer, n’ont pas de désir d’enfant. Avec des  raisons pour cela : ne pas sacrifier sa carrière professionnelle, se soustraire aux canons de la bourgeoisie (dans les pas de Simone de Beauvoir), vivre sa vie sans entraves, manquer d’argent.

Humanité trop nombreuse ?

Pour d’autres, c’est un choix politique. L’Humanité serait déjà trop nombreuse pour la Planète, disent-elles. L’empreinte carbone du bébé serait désastreuse. Aux Etats-Unis ou au Royaume-Uni, des associations, comme Conceivable Future, Population Matters ou BirthStrike professent la grève de l’utérus pour alléger notre futur bilan environnemental. Un tiers des jeunes Américains (filles et garçons confondus) se sentiraient proches de ces mouvements de pensée, indiquent plusieurs études. On les appelle les Ginks : Green Incitation, No Kids — engagement écologiste, pas d’enfant.
Au fond, les Ginks ne manquent pas d’arguments. Une étude américaine a établi, en 2017, à 58 tonnes de CO2 par an les émissions d’un bébé de pays riche : soit 5 années d’émission d’un Français adulte !

Très chères « alloc » ?

Et puis, un bébé ça coûte cher. En France, les « soutiens à la famille » consomment l’équivalent de 3,7% du PIB, rappelle un rapport de la Cour des comptes française. Ce qui fait flirter l’addition avec les 100 milliards d’euros par an : le double du budget 2022 du ministère de la transition écologique.
Sans compter qu’on peut aussi s’interroger sur la capacité procréatrice des jeunes. Un sondage réalisé, dans 10 pays, auprès de 10.000 adolescents et jeunes adultes témoigne d’une effrayante éco-anxiété : 59% se disent très inquiets des effets du changement climatique, plus d’un sur deux avoue être en colère, triste, anxieux. Plus de 45% estiment que le réchauffement affectera leur vie. De là à en déduire que devenir maman et papa c’est trop de responsabilité écologique, il n’y a qu’un pas …
J’écris, j’écris et je me rends compte que je ne réponds pas à la question initiale : Bébé est-il une plaie environnementale ? Nous avons déjà injecté dans l’atmosphère suffisamment de gaz à effet de serre pour réchauffer le climat de plus de 1,5°C par rapport à l’ère pré-industrielle. Collectivement, nous avons échoué à stabiliser le réchauffement à un niveau peu dangereux pour nos sociétés.

Les vertus du « nurse-in » ?

L’urgence n’est donc pas tant de s’interroger sur le nombre d’enfants que compteront les familles des pays du Nord mais de pousser nos gouvernements à décarboner nos sociétés.
Il y a deux ans, les activistes britanniques d’Extinction Rebellion ont mis en première ligne de leurs manifestations pro-climat des centaines de mères allaitantes avec leur bébé. Ce premier « nurse-in » a eu un grand retentissement médiatique, outre-Manche. Mais pas seulement.
Depuis, le gouvernement de Boris Johnson s’est engagé à réduire de 78% les émissions britanniques entre 1990 et 2035. Un record pour un pays industrialisé. Les bébés sont peut-être de gros émetteurs de CO2, ils ont aussi, sans le savoir, le pouvoir de modeler leur avenir.

1 2 3 4 8