Steven

Steve est journaliste et musicien. Il vit en ce moment en Amérique du Sud, entre Argentine et Uruguay. Cet amoureux des chats, nominé pour son travail d'investigation aux Emmy Awards, collabore aussi régulièrement avec High Times, Green Rush, Zamnesia  Royal Queen Seeds et bien d'autres.

L’Uruguay, nouvel eldorado des chasseurs graines de cannabis rares

Que vous fassiez pousser trois plants dans votre placard ou possédiez une ferme légale de plusieurs hectares, il y a fort à parier que la weed que vous cultivez soit le fruit d’une graine venue d’Espagne ou des Pays-Bas.
Ce monopole, une poignée de breeders uruguayens vient le taquiner à coup de variétés aussi détonantes qu’exotiques.
Notre correspondant Steve a mené l’enquête.

Il est 16h30 par une journée lourde et grise à Buenos Aires.
J’émiette consciencieusement une belle tête de Ganja vert foncé aux jolis reflets violets.
Alors que j’allume mon spliff et avale ma première taf, une douce et épaisse fumée remplit la pièce pendant qu’une délicieuse sensation monte en moi.
Je suis en train de savourer une Blueberry Automatique qu’un ami a fait pousser l’été dernier, sur sa terrasse et sous le Soleil argentin exactement.
Les graines, à ma grande surprise, provenaient de Del Plata Genetics, une seed bank uruguayenne.

Graine de star

En 2013, la petite nation latino-américaine devient le premier pays à légaliser entièrement le cannabis. Si vous êtes résident uruguayen, vous pouvez acheter de l’herbe dans une pharmacie, un cannabis-club ou alors la cultiver.
Il est aussi possible de s’en griller un partout où il est légal de fumer une cigarette, et on peut même pousser le plaisir lié à cette émancipation en demandant du feu à un policier.
Mais depuis la légalisation,  la croissance de l’industrie du cannabis en Uruguay a été lente. Très lente.
Une image : si le business américain du cannabis était un mall sur cinq étages, l’industrie de la weed en Uruguay (pour autant qu’on puisse appeler ça une industrie ) serait une épicerie de proximité.
Face à cette lacune en la matière verte, le pays a décidé (à son rythme) de prendre les choses en main en créant les premières banques de graines uruguayennes.

 

Les 25 récompenses et trophées  d’Alberto Huergo. Image Silver River Seeds

Silver River Seeds, basé à Montevideo, propose un catalogue assez impressionnant de plus de 20 variétés féminisées et automatiques différentes, avec des noms  aussi funky et tropicaux que Despink, Sourflash, River Haze, ou Apple Cookies.
Des variétés qui sont l’œuvre d’Alberto Huergo, un mystérieux cultivateur et auteur d’une bible du growing : Sativa: Cultivo Interior disponible ici en V.O.
Avec 30 ans d’expérience cannabique et deux décennies passées à faire pousser de la weed, Alberto n’est rien d’autre qu’une sommité dans le milieu des breeder sud-américains.
Il est l’homme derrière la Desfran de Dutch Passion, vainqueur de la Copa Del Mar 2011 en Argentine et de la Copa De Rio 2012 au Brésil… entre autre. (voir photo ci-dessus)
Son livre, publié en 2008, est une encyclopédie de 600 pages qui couvre tout ce qu’il y a à savoir sur la culture de la weed indoor, sur les cycles photopériodiques, sur la façon d’identifier et de traiter carences et parasites, sur l’art du triming, du curing… liste non-exhaustive.
Alberto est également à la tête de Haze, un magazine sur la culture de la marijuana, publié en Argentine, en Uruguay et au Brésil.

Graines bancables

Hélas, après avoir attendu avec impatience une réponse de Silver River Seeds en vue d’un entretient avec Alberto dans le cadre de cet article,  je reçois ce message:
«Merci Steve pour votre intérêt et votre proposition. Nous préférons continuer à voler bas pour éviter d’être détecté par les radars. Il est légal de cultiver en Uruguay, de posséder un Cannabis Club,  de produire vos propres graines mais  il n’est pas  clair s’il est légal de faire de la publicité et de les vendre. Si je savais que c’était légal, j’irais à la télévision et je vous donnerais plusieurs interviews. Mais malheureusement, nous sommes dans une zone grise, et même l’IRCA [Institut uruguayen de réglementation et de contrôle du cannabis) ne saurait quoi vous dire [sur la légalité de la commercialisation et de la vente des semences NDLR]. »
Cette absence de réglementation précise est un problème récurrent de l’Uruguay et de son approche de la culture du cannabis.

Les lois de l’Uruguay sont ainsi faites qu’elles continuent d’alimenter un marché noir; celui  de la weed destinée aux touristes,  qui ne peuvent acheter légalement de cannabis dans le pays. Un marché noir à l’approvisionnement favorisé par des frontières très mal contrôlées, ce qui facilite la contrebande venant des pays limitrophes.
La ville de Rivera, au nord, partage par exemple une rue avec la ville brésilienne de Santana do Livramento.
Passer de l’Uruguay au Brésil est ici littéralement une question de traverser la rue qui, au cours des 3 jours que j’ai passés à Rivera en 2019, n’a jamais été surveillée, aussi bien par les autorités uruguayennes que brésiliennes.

Zones grise-verte.

Malheureusement, ce manque de réglementation ne fait pas seulement la part belle à l’économie parallèle. Il affecte aussi les cannabis-entrepreneurs locaux.
Des gens comme Alberto qui s’efforcent de transformer leur expérience et leur passion pour la weed pour en faire un gagne-pain.
Pour autant, et malgré ses nombreuses lacunes, l’Uruguay garde, socialement, une bonne longueur d’avance.
Après tout, c’est le premier pays à avoir légalisé l’usage et la culture du cannabis.
Et pour toute personne vivant dans un pays qui criminalise toujours la consommation d’herbe, ça vaut tout l’or du monde…
Avec un peu de chance, et pendant que le marché et l’industrie de la weed se développent en Uruguay, la visibilité et les contours de ces zones grises-vertes  ( à l’instar du commerce de graines) se préciseront.
Donnant enfin à des innovateurs comme Alberto la possibilité d’étendre les racines et branches de leurs vertes entreprises.

 

Comment le CBD a sauvé mon chat

Un nombre croissant de propriétaires d’animaux donnent du CBD à leurs compagnons poilus, tant le cannabinoïde est un excellent allié pour combattre la douleur, l’anxiété ou encore l’épilepsie. Témoignage.

« Je n’avais pas beaucoup d’amis quand j’avais 8 ans. Ma famille et moi venions de quitter la Suisse pour l’Australie et, avant de nous installer à Melbourne, nous avons passé 6 mois à traverser le désert australien dans un 4×4 camping-car.
Nous ne parlions pas anglais, ne comprenions pas la culture ou n’avions pas une vie suffisamment stable pour que je puisse me faire de vrais amis.

Des souvenirs en noir et blanc qui sont passés en Technicolor le jour où ma sœur est venue nous rendre visite en octobre 2000 pour mon anniversaire, elle m’a offert un petit chat… noir et blanc. Mon père a jeté un coup d’œil à l’animal bichrome, l’a regardé dans ses grands yeux jaune-vert et a décidé qu’il s’appellerait «Moïse». Si lors du baptême félin, il s’était déclaré parrain, j’en étais le père et gardien légal . Avec cette grande responsabilité venaient de probables grands ennuis, puisque j’étais désormais responsable de tous les accidents et bris que Moïse pourrait causer.
Cette soudaine responsabilisation me rapprocha tout de suite de Moïse, qui allait devenir mon compagnon et le témoin de ma vie jusqu’à ce jour. 19 ans plus tard, me voilà à la rédaction de cet article, que j’écris non sans émotion depuis mon appartement de Buenos Aires.

J’ai déménagé avec Moïse dans la capitale argentine il y a 5 ans, après que mon pauvre chat ait enduré un vol de 10 heures dans la soute d’un Boeing 747. Alors que je tape ses mots, il commence sa sieste à côté de moi sur le canapé, juste après avoir dévoré une demi-boîte de thon .. À l’huile de CBD.
J’ai commencé à donner à Moses du CBD il y a un peu plus d’un an. Il était devenu apathique, se cachait, ne bougeait plus en gardant les yeux ouverts, comme paniqué. Il mangeait très peu, avait le plus grand mal à sauter sur le canapé, et le lit et semblait avoir mal aux hanches et au dos.

Plus inquiétant : Moïse manifestait des signes de démence ( il poussait des hurlements déchirants la nuit, il retournait régulièrement dans son bol après avoir mangé, le regard vide, puis repartait . Un peu comme s’il avait Alzheimer… ). Pour couronner le tout, il était tombé du balcon de mon appartement : je vis au 4e d’un immeuble aux vastes espaces entre les étages. Mon vétérinaire n’en revenait pas que Moïse ait non seulement survécu à la chute, mais qu’il s’en soit sorti avec une mâchoire fracturée. Je n’irais pas jusqu’à affirmer que le CBD est la seule raison du salut de mon chat adoré. Mais que la molécule a considérablement amélioré la qualité de vie de Moïse depuis qu’il a commencé à prendre l’alcaloïde en question, oui.

Le système endocannabinoïdien, point commun aux mammifères

La raison ? Tout comme les hommes ; les chats, les chiens et autres mammifères ont un système endocannabinoïdien qui aide à réguler une pléthore de fonctions corporelles. Ce système comprend 3 composants principaux (endocannabinoïdes, cellules réceptrices et enzymes qui synthétisent, transportent et métabolisent les cannabinoïdes). Et il a en l’occurrence été démontré que le système endocanabinoïdien régule chez les mammifères : -La douleur, -Le stress, -Le système nerveux , (anticonvulsif, myorelaxant) -Le circuit lymphatique (antiinflammatoire) -Le sommeil.

Et bien qu’il y ait un manque donné sur la façon dont le CBD affecte les animaux de compagnie, la plupart des recherches sur le cannabis menées sur des rats de laboratoire suggèrent l’idée d’une interaction positive du CBD. De façon empirique, les essais menés par les maîtres et vétérinaires appuient cette idée.

En fait, toute l’industrie du cannabiniol pour animaux de compagnie (un marché estimé à près de 2 milliards de dollars d’ici 2023) est basée sur la théorie selon laquelle, en stimulant leur système endocannabinoïde, le CBD peut aider les animaux de compagnie en: soulageant la douleur et l’inflammation, réduisant l’anxiété, stimulant l’appétit, améliorant le sommeil et les problèmes digestifs.

Toutes les huiles de CBD ne se valent pas

Hélas, trouver de l’huile de CBD fiable et de bonne qualité en Argentine (ou dans tout autre pays où le cannabis reste illégal et non réglementé) est assez difficile. Personnellement, j’ai pu trouver un vendeur sur Mercado Libre (une version sud-américaine d’eBay) avec un stock limité de teinture de CBD pour animaux de compagnie à 125 mg. (Hemp Bomb)

Et même si je savais que la marque avait ses limites, je lui faisais beaucoup plus confiance que les teintures maison non marquées que je trouvais parfois des gens qui vendent sur Facebook.
Malheureusement, si, comme moi, vous vivez dans un pays où la weed est toujours illégal, vous rencontrerez sans doute des problèmes similaires en essayant de trouver un supplément de CBD pour votre animal de compagnie.

Mais, selon moi et mon expérience, ça vaut le coup de se démener un peu pour trouver une bonne huile au CBD, tant les résultats sont probant, et le bonheur de voir sa petite boule d’amour poilue heureuse est un plaisir qui vous procurera plus d’émotions que la meilleure Ganja. »

Avertissement: Steven n’est ni médecin ni vétérinaire. Aucune des informations contenues dans cet article ne doit être considérée comme un avis médical ou vétérinaire.

Traduction : Zeweed

Cinéma : Tommy Chong fume le grand écran une dernière fois.

Après un demi-siècle à propager la fumée d’une contre-culture hilarante, le pionnier de la stoner comédie Tommy Chong tire sa révérence ciné avec Cheech & Chong’s Last Movie (en salles le 21 mai), ultime trip nostalgique et toujours politiquement incorrect. Zeweed l’a rencontré pour discuter spiritualité, religion, santé et ganja.

Quand on décroche une interview avec Tommy Chong, on s’attend à parler de beaucoup de choses, mais pas forcément de Dieu et de l’existence éternelle.
Tout commencé avec une question simple portant sur sa bataille contre les deux cancers qui l’ont atteint et des effets bénéfiques du cannabis sur sa santé.
« J’ai ma propre théorie sur l’herbe. Soit l’observation d’un profane, oui, mais aussi celle d’un connaisseur» me glisse Tommy de façon complice.
« Notre système immunitaire est la clé de toute guérison. Et notre système immunitaire ne peut pas fonctionner correctement quand il est en alerte constante. C’est pourquoi le repos est si important et pourquoi , quand nous sommes malade, l’approche de la médecine conventionnelle consiste à nous isoler sur un lit d’hôpital, loin de tous stress ou distractions négatives.  »

 

« L’herbe m’a permis de vaincre mon cancer »

Ce que Tommy appelle « l’observation d’un profane » est en fait un postulat médical avéré .
« Lorsque nous sommes stressés, notre corps devient plus sensible aux infections et aux maladies. C’est parce que l’hormone du stress -le cortisol- déclenche en nous une réaction ancestrale de lutte ou de fuite, et diminue par incidence le nombre de lymphocytes (ou globules blancs NDLR) dans notre sang. En conséquence, notre corps devient moins efficace pour lutter contre les agressions extérieures.
Ce que fait le cannabis, c’est de vous placer dans un état de repos. Dès lors, votre système immunitaire, qui n’est pas solicité pour lutter contre des agressions exogènes, peut se concentrer sur le corps et assurer son fonctionnement harmonieux. » poursuit Tommy.
« Mais la vraie guérison n’est pas physique : le remède ultime est le remède spirituel. Je suis persuadé que l’herbe m’a permis de vaincre mon cancer« .

« Et mon contact avec Dieu a permis à mon corps d’y croire »

Pour Tommy Chong, le remède spirituel réside dans une connexion profonde et personnelle avec Dieu.
« Je sais que Dieu m’aime. Et quand les gens me demandent comment je le sais, je leur dis « avez-vous vu ma femme ? » s’amuse  l’humoriste (marié à la sublime Shelby Chong) en accompagnant sa blague d’un rire aussi profond que guttural.
« Quand vous avez ce lien étroit avec Dieu, vous pouvez tout conquérir», me dit-il alors qu’il a repris un ton sérieux. « Et mon contact avec Dieu a permis à mon corps d’y croire« .

Tommy s’arrête un instant, repensant à son enfance sans le sous et cette petite bicoque au fin de l’Alberta, au Canada, dans laquelle il a passé son enfance et adolescence.
« C’était la maison la moins chère, la seule que mon père pouvait nous offrir. Il l’a acheté sur un coup de chance pour quelque chose comme 500 dollars. »

Aujourd’hui, Tommy prend mon appel depuis son domicile niché sur les hauteurs de Pacific Palisades, un des plus beaux quartiers ne à Los Angeles, entre Malibu et Santa-Monica.
Il y a quelques jours, la maison d’un de ses voisins a été vendu pour 50 millions de dollars. « Je n’en revient pas d’habiter dans un endroit où une maison coûte littéralement 10 000 fois plus cher que celle où j’ai grandi. Même si fondamentalement, je m’en fout. Ma femme et ma famille s’occupent de tout cela. Moi, je suis juste assis ici et je reste en contact avec Dieu » s’amuse Chong en souriant paisiblement.

« Je n’en revient pas d’habiter dans un endroit où une maison coûte littéralement 10 000 fois plus cher que celle où j’ai grandi. Même si fondamentalement, je m’en fout »

Pour lui, se connecter avec Dieu, ou son « higher power » (sic) comme il l’appelle parfois, est une pratique simple : «Nous sommes tous de Dieu. Toi, moi, le monde entier. Tout le monde. Les bons, les mauvais, chaque créature vivant sur terre. Nous sommes tous des êtres éternels, que vous vouliez le croire ou non».
L’autre moitié du célèbre duo Cheech et Chong se souvient avoir lu récemment un journal que chaque goutte d’eau qui était sur terre au commencement est toujours là aujourd’hui, sous une forme ou une autre.

« Nous sommes constituées à 90% d’eau ». Chez Tommy Chong, les 10% restant sont d’origine végétale.

« En tant qu’humains, nous sommes constitués à 90 % d’eau. Il est donc scientifiquement prouvé que 90% de nos particules ont toujours été ici, sous une forme ou une autre. Alors pourquoi pas les 10 % restants ?  Nous sommes des êtres éternels. Rien ne disparaît. Nous réapparaissons simplement sous une autre forme. C’est aussi un karma physique« .
En tant qu’êtres éternels, Tommy croit que nous existons dans deux mondes : un qui est physique et un qui est spirituel.
« Dans le monde physique, il y a un conflit constant. Il y a des contraires. Dans le monde physique, vous ne pouvez pas avoir de haut sans bas, vous ne pouvez pas avoir de justes sans injustes, vous ne pouvez pas avoir Joe Biden sans Donald Trump« .

Et tout comme il y a la possibilité de faire le bien, ou de « rester sur la bonne voie » comme le dit Tommy, il y a aussi la possibilité de faire le mal.
« Dans l’histoire de notre existence, nous avons vu à quel point la vie peut être brutale » se souvient-il en évoquant son incarcération.  « Mais seulement jusqu’à un certain point, puis vous partez, vous entrez dans le monde spirituel. Et dans le monde spirituel, il n’y a rien d’autre que l’amour« .

« Je veux croire que le bien a toujours un léger coup d’avance sur le mal. Sinon, on est mal barrés. »

Notre passage dans ce monde physique est selon Tommy une opportunité de grandir, de s’élever. Il compare cela à l’école ; profitez-en pour faire le bien et vous vous élèverez. Choisissez le contraire, et vous régresserez.

« En tant qu’êtres humains, nous avons un devoir : celui de s’entre-entraider. Parce que nous venons tous de quelque chose, d’une trame universelle. Non, nous n’apparaissons pas par magie, même si l’Église catholique voudrait nous faire croire qu’il existe une conception immaculée !« . Tommy laisse échapper un grand rire chaleureux.
« Lorsque vous entrez dans le monde physique, vous devez être physique, et c’est ce que nous faisons. Et il doit y avoir des contraires, donc il y aura toujours des opposants et des opposants. Et si vous regardez les pourcentages, ils sont quasiment égaux. Je veux croire que le bien a toujours un léger coup d’avance sur le mal. Tout du moins est-ce ma façon de voir les choses. Sinon…on est mal barrés« .

Quelques précisions au sujet du distinguo indica-sativa

On a tous entendu le fameux  « la sativa est cérébrale, l’indica est physique », et on s’y est fié pendant des années. Problème: cette classification binaire ne serait pas si pertinente que ça, nous apprend notre expert en la matière verte Steven Voser.

Une brève histoire de Ganja

Pour mieux comprendre ce que les termes sativa et indica signifient quant aux effets à attendre de votre weed, il nous faut déjà brièvement se pencher sur l’histoire des études et recherches portant sur cannabis. C’est au botaniste suédois Carl Linnaeus que l’on doit, en 1753, la première classification du cannabis.

Linnaeus travaillait sur des plants importés qu’il faisait pousser en Europe. Sur la souche qu’il aura étudiée, il observera que les plantes sont larges et hautes, arborant des feuilles fines d’une couleur vert foncé. Il remarquera aussi que le cycle depuis la graine à la récolte est d’environ 3 mois. Le botaniste notera enfin que cette variété croît particulièrement bien dans les climats chauds et tropicaux proches de l’équateur. Linnaeus classera cette espèce sous le nom de « Cannabis Sativa L ».

Environ 30 ans plus tard, le biologiste français Jean Baptiste Lamarck se penchera sur d’autres échantillons de cannabis qui lui auront été ramenés d’Inde. Lors de ses observations, Lamarck notera que ses plants affichent des caractéristiques différentes de celles que son confrère Linnaeus avait notées. Le cannabis indien ne dépasse pas 1, 50 mètres, a un aspect beaucoup plus dense et touffu avec de larges feuilles et fleurissaient très rapidement (généralement en moins de 2 mois). Lamarck classera cette espèce sous le nom de « Cannabis Indica Lam »

Dans les années 1920, une troisième espèce de cannabis a été identifiée dans le sud-est de la Russie. Cette variété, maintenant connue sous le nom de Cannabis Ruderalis est beaucoup plus petite que les variétés sativa et indica et fleurit automatiquement en fonction de la maturité plutôt qu’en raison de changements dans son cycle lumineux.

Ce que la classification Indica-Sativa nous enseigne

Carl Linnaeus et Jean Baptiste Lamarck ont ​​utilisé les mots sativa et indica pour décrire deux variétés de cannabis aux caractéristiques particulières.

Aujourd’hui, cette classification reste pertinente, particulièrement lors de l’achat de graines lorsque l’on veut par exemple se lancer dans une petite culture à domicile (voir notre article).
Les durées de croissance et taux d’ensoleillement faisant partie des données à indispensablement prendre en compte.
Et à ce titre, les classifications Indica-Sativa sont des plus pertinentes, avec les caractéristiques suivantes : Les Sativas peuvent atteindre de grandes hauteurs, atteignant facilement plus de 2 mètres et ont tendance à s’étirer vigoureusement lorsqu’elles commencent à fleurir en produisant de gros bourgeons aérés.

Ces plantes sont originaires des régions tropicales chaudes comme le Vietnam, le Mexique, la Colombie et même certaines parties de l’Afrique. Ils ont probablement développé leur structure physique unique pour faire face aux étés longs, chauds et humides dans ces régions et se protéger contre les moisissures et les ravageurs qui prospèrent également dans ces conditions.

Les indicas, d’autre part, sont originaires des régions montagneuses du Népal, de l’Inde et de l’Afghanistan, où les étés sont naturellement courts et froids. Les plants sont plus petits, avec un espacement internodal (entre deux branches) plus court et arborent de larges feuilles et des fleurs très denses. Les variétés indica produisent également une résine épaisse et peuvent être prêts à être récoltés après seulement 6-8 semaines de floraison. Comme les sativas, ils ont probablement développé ces traits uniques pour faire face aux climats difficiles de leur origine.

Ce que la classification indica/sativa ne vous indique pas

Penchons-nous maintenant sur les effets. Ce qui affecte l’effet d’une variété est bien entendu sa composition chimique, mais aussi la chimie de votre propre corps ainsi que votre tolérance / sensibilité aux produits que vous consommez.

Les souches contenant une grande quantité de mycènes, par exemple, sont plus susceptibles de produire une sensation, un « high » corporel et relaxant, souvent associé aux indicas. Cependant, aucune étude n’a pu démontrer que les souches indica produisaient plus de mycènes que les sativas.
Voilà une donnée qui complique.. la donne. D’autant plus que les terpènes et notes citronnés ou d’ agrumes, typiquement associés aux Sativas et à un effet « cérébrale », sont aussi présents dans certaines variétés d’Indica, qui procurent donc un effet…cérébral.

Lors de l’achat de cannabis, les termes indica et sativa sont précieux et fiables pour vous faire une idée de la lignée génétique et des propriétés physiques d’une variété particulière. Mais pour anticiper ses effets, en revanche, recherchez des rapports de laboratoire qui analysent le profil chimique de cette souche spécifique… Ou sentez tout simplement la ganja en question si vous le pouvez, puisque ce sont les terpènes, ces arômes naturels de la weed, qui définiront la nature de votre voyage cannabique.

Et si vous ne pouvez ni vérifier odeur ou préciser la variété, il ne vous restera plus qu’à acheter à l’aveugle…ou changer de fournisseur.

Steven Mike Voser pour Zeweed

BHO : l’extrait de THC de tous les excès

Alors que la majeure partie des pays hésite encore à légaliser l’herbe dans son plus simple appareil, aux Etats-Unis, l’industrie du cannabis fait dans la surenchère de produits de plus en plus forts et dangereux pour la santé des consommateurs. Parmi eux, le BHO, un concentré dont la teneur en THC peut atteindre 80%. Zeweed fait le point sur cet extrême (et peu recommandé) extrait. 

Le BHO (Butane Hash Oil) est une extraction de fleurs de cannabis qui apparaît pour la première fois dans les années 70 avec The Brotherhood Of Eternal Love, la mafia hippie du Orange County aux Etats-Unis. Cette confrérie de drugs lovers produisait son huile en Afghanistan et la revendait en Californie. Cette opération très lucrative fut brève car leur installation explosa. C’est finalement dans les années 90 que cette technique commença vraiment à émerger notamment au Canada, en Afrique du Sud et aux Pays Bas. À partir de là, le BHO deviendra incontournable donnant naissance à d’autres dérivés comme le Shatter, Crumble et plus récemment le Diamond Sauce.

Elaboré par les joyeux lurons du Brotherhood of Eternal Love dans les 70’s, le BHO continu de faire sauter les laboratoires clandestins et les synapses de ses consommateurs réguliers.

Le Butane Hash Oil est l’extrait de Cannabis obtenu grâce au butane (gaz liquéfié ou solvant liquide), sa teneur en THC peut parfois atteindre 80% ! Pour obtenir un tel concentré, il est indispensabe d’avoir des fleurs et feuilles de bonne qualité. Cette matière végétale est ensuite tassée dans un tube fermé hermétiquement avec une valve aux deux extrémités.
Lorsque le butane est introduit dans le tube, la pression monte jusqu’à l’ouverture de la valve inférieure, qui laissera s’échapper un gaz liquide contenant tous les trichomes de la plante : flavonnoïdes, terpènes et cannabinoïdes. Au contact de la chaleur, le gaz s’évapore et laisse une pâte qui est ensuite passée au vacuum (ou pompe à vide) afin de retirer tous les résidus gazeux. Cette dernière étape est décisive pour la qualité du produit qui en résulte : le  BHO.

À travers le temps, cette technique a évolué et s’est perfectionnée donnant d’autres variantes appelées : Shatter, Crumble ou encore Diamond sauce. Le principe est le même, c’est la matière utilisée qui diffère ou la façon de curer le produit fini.

Les variants: Shatter, Crumble et  Diamond Sauce

Le Shatter est l’extraction la plus populaire mais la qualité reste assez variable. Ce produit s’est très vite démocratisé aux Etats-Unis pour son usage thérapeutique car il ne contient pas de matière végétale et il peut se consommer en vaporisation. On utilise des feuilles de manucure sèches, on obtient alors une pâte maniable, peu collante, de couleur ambrée qui contient entre 70 et 80 % de THC.

À l’inverse du Shatter, le Crumble est réalisé avec de la matière végétale fraîche congelée, ce qui veut dire que le THC est encore sous la forme de THCA. L’extraction  est beaucoup moins sticky, plus friable, et beaucoup plus concentrée en terpènes.  Lorsque la plante est fraîche, il n’y a pas d’oxydation, la couleur est donc beaucoup plus claire et tire sur le jaune ou blanc. La concentration en THC est la même que pour le Shatter mais son profil terpénique est plus complet.

100€ le gramme

Le Diamond Sauce (Jar Tech) est l’extraction haut de gamme par excellence obtenue avec du gaz. Cette technique est apparue il y a moins de 10 ans. Le principe est le même, sauf qu’une fois le produit extrait, on ne le purge pas avec une pompe à vide, mais on le met dans un pot en verre fermé au frais pendant quelque jours. Cela garantit une pression constante dans le pot car l’évaporation est contrôlée. Le THCA se cristallise et se sépare du reste de la solution, d’où le nom de diamant. Les terpènes, flavonoïdes et autres cannabinoïdes restent liquides, c’est ce qu’on appelle la sauce. Le THCA une fois chauffé, se transforme en THCB qui est actif et donc très fort, mais n’a aucun goût. La Terp Sauce elle, a beaucoup de goût mais peu d’effets psychoactifs. C’est l’extraction la plus technique et la plus chère du marché : au delà de 100 € le gramme.

Hôpital garanti pour les cuistots en herbe.

La culture du cannabis étant encore illégale dans une grande partie du globe, les sites d’extractions sont clandestins, souvent établis dans des lieux clos et peu aérés (chambres d’hôtels, garages, caravanes). Or, il faut une grande quantité de gaz pour extraire l’huile, ce qui entraîne beaucoup d’accidents, parfois mortels, dûs aux explosions.

Une simple étincelle d’électricité statique peut provoquer des blessures graves. L’accident survenu dans un hôtel à Toulouse en janvier 2020 illustre bien la dangerosité de ce genre d’opération. Les professionnels, eux, utilisent des machines performantes qui fonctionnent en circuits fermés, (très peu d’évaporation de gaz) dans des infrastructures adéquates (grands espaces, systèmes d’aération) ce qui minimise les risques

L’engouement pour le BHO n’est pas sans danger, il vaut donc mieux éviter de se lancer dans un projet qui peut être hautement explosif comme en témoignent ces vidéos.

 

Comment le CBD et le THC agissent sur le sommeil.

Des 120 principes actifs (cannabinoïdes) que l’on trouve dans la cannabis, le cannabidiol (CBD) et le tétrahydrocannabinol (THC) sont sans conteste les plus connus et maitrisés. Point commun aux deux molécules : leurs pouvoirs sédatifs. Mais si CBD et THC sont issus de la même plante, ils agissent de façon très différente sur notre cortex et donc notre sommeil. Zeweed vous explique comment.

Avant de se décider à choisir entre CBD et THC pour se réconcilier avec l’oreiller, il est crucial de comprendre comment les deux cannabinoïdes affectent le sommeil. Car si CBD et THC sont de très efficaces aides pour se plonger dans les bras de Morphée, la façon dont ils opèrent sur notre cerveau est radicalement différente.

COMMENT LE THC AFFECTE-T-IL LE SOMMEIL ?

Toutes les personnes qui ont une certaine expérience du cannabis sont unanimes sur un point : le THC est un très bon sédatif. Une propriété que l’on doit à son action sur le système endocannabinoïdien via le récepteurs CB1 et CB2 et dont la pharmacodynamie commence à se préciser.

Car si de façon empirique, tout un chacun reconnait le pouvoir soporifique du CBD comme THC,  les études comparants les deux alcaloïdes de la plante sont en revanche peu nombreuses.
Une lacune que chercheurs canadiens de l’Université Laval (situé au Québec) ont voulu combler en se penchant sur les effets sur le sommeil des deux cannabinoïdes. Les fruits de leurs travaux ont été publié récemment dans le Journal of Clinical Psychopharmacology. On y découvre entre autre que 15 mg de THC sont suffisants pour raccourcir la latence à l’endormissement et provoquer la somnolence, quel que soit l’heure de la journée. Contrepartie à l’efficacité radicale du THC: une altération de la mémoire courte, une tendance à la somnolence après le réveil  et des changements d’humeur plus fréquents.

Le THC serait donc réservé aux cas sévères. Même avec ces effets secondaires constatés cliniquement, le tétrahydrocannabinol reste une alternative beaucoup plus saine aux somnifères hynotiques (Stillnox, Imovane, Noctamide…) et aux benzodiazépines (Valium, Xanax, Tranxène…).

Si dans la plupart des pays, de nombreux insomniaques ont recours au « pétard du soir » pour s’assoupir, la rédaction vous conseille vivement de respecter la législation du  pays ou vous avez posé votre lit, ne serait-ce que pour dormir,  sur vos deux oreilles, d’un sommeil de juste.

COMMENT LE CBD AFFECTE-T-IL LE SOMMEIL ?

Une seconde étude nous apprend que le CBD diminue la latence du sommeil de stade 3 (qui est la période entre le sommeil léger et profond) mais sans les effets indésirables inhérents à une forte dose de  THC. Grâce à ses propriétés apaisantes et analgésiques, le CBD est aussi un auxiliaire efficace pour traiter les symptômes associés à des pathologies qui pourraient entraver la capacité à s’endormir. (Douleurs inflammatoires, anxiété, douleurs d’origine spasmodiques)

Parmi les conclusions de l’étude les chercheurs ont pu démonter que  » le CBD module le réveil via l’activation des neurones dans l’hypothalamus et le DRD« . (Les deux zones du cerveau qui sont entre autre responsables de la vigilance, grande entrave au sommeil).
En d’autres termes, le CBD vous rend en fait plus alerte. Cela peut sembler être un attribut contre-productif pour un somnifère, mais sa capacité à prévenir une somnolence excessive fait du cannabidiol un excellent outil pour tous ceux qui ont besoin de dormir moins ou ceux qui tentent de passer à un horaire de sommeil plus sain.

COMPRENDRE LES EFFETS PSYCHO ACTIFS

Si les effets du THC sur le sommeil sont beaucoup plus marqués que ceux du CBD, le THC est un composé psycho actif qui rend « stone » et fait planer. Et cela signifie qu’il y aura toujours un risque lié à l’utilisation de médicaments riches en THC, notamment de surdosage. Un surdosage de THC ne mettra pas en danger la vie du sujet mais lui procurera un lendemain difficile avec à la clef des sentiments d’anxiété plus fréquents, voire une tendance à la paranoïa. Des effets secondaires qui ne faciliterons pas l’endormissement le lendemain… à moins de reprendre du THC.

En revanche, le CBD n’a pas d’effet psycho actif notable, ce qui signifie qu’il a pas d’impact perceptibles sur notre perception et jugement. Raison pour laquelle il est autorisé en Europe et pas considéré comme un stupéfiant.

CBD OU THC : COMMENT CHOISIR?

Il n’y a pas de réponse simple et standard à cette question. Que vous optiez pour un médicament à base de CBD ou de THC dépend vraiment de votre condition. L’absence d’effets psychoactifs fait du CBD une option fiable et sans effets secondaires. Mais si vous avez besoin de médicaments pour vous endormir et/ou que vous êtes sûr de pouvoir gérer l’effet psychotrope du THC, ce dernier reste la meilleure option.
Enfin, si la consommation de THC est légalisée au Canada depuis 2018, la molécule reste prohibée dans de nombreux pays. Renseignez-vous sur la législation en vigueur dans le pays où vous résidez et souhaitez trouver un bon sommeil, et consultez votre médecin avant de commencer tout nouveau traitement au THC.

 

 

La weed fera-t-elle rouler la planète?

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En plus de produire une belle fibre, avaler des tonnes de CO2, alimenter animaux et humains, le chanvre peut être transformé en 2 types de carburant :  biodiesel et éthanol. La weed fera-t-elle rouler les voitures de demain ?  La ganja serait-elle la source d’énergie docile qui remplacera le fossile?  Éléments de réponse.

Le chanvre peut fournir 2 types de combustible; le biodiesel, fabriqué à partir de l’huile de graines de chanvre pressées, et l’éthanol, fabriqué à partir de tiges de chanvre fermentées. Et il s’avère que la belle plante pourrait bien  être la source de carburant le plus écologique de la planète. Le pétrole brut et le gaz naturel sont les deux matières qui fournissent près de 70% de la consommation énergétique mondiale.
Deux produits qui proviennent de réservoirs situés à des milliers de mètres sous terre. Les deux sont des combustibles fossiles formés au cours de millions d’années par la décomposition d’organismes morts. Leur production est chère et a un impact énorme sur l’environnement.

Le chanvre, lui, est une plante qui peut être cultivée presque partout et qui produit des rendements de biomasse élevés pour une production de carburant en quelques mois seulement.
Et si les carburants au chanvre sont environ 50% moins efficaces que l’essence, les avantages environnementaux de la culture du chanvre pour le carburant dépassent de loin ceux de la recherche de pétrole brut ou de gaz naturel (qui sont eux des plus négatifs). Là encore, trouver une alternative écologique au pétrole brut ou au gaz naturel n’est pas vraiment difficile.

Le chanvre, solide base pour carburants alternatifs type biodiesel et éthanol?

Le biodiesel est fabriqué en mélangeant des graisses végétales ou animales et de l’éthanol. Aujourd’hui, selon l’EIA  (Energy Information Administration, L’Agence d’information sur l’énergie américaine),  plus de 50% du biodiesel est fabriqué à partir d’huile de soja. L’éthanol, d’autre part, est généralement produit à partir de maïs ou de canne à sucre.

En tant que culture, le cannabis offre de nombreux avantages par rapport au soja, maïs et à la canne à sucre. La densité de plants par hectare pour le maïs, la canne à sucre et le soja, par exemple, est respectivement de  44 000, 50 000 et 200 000 kilos. Le chanvre, quant à lui, peut être cultivé à une densité pouvant atteindre 2 400 000 Kg/hectare, selon Agriculture Manitoba.

Le chanvre triomphe également du soja, du maïs et de la canne à sucre sur plusieurs problématiques cruciales : il peut être cultivé sous presque tous les climats, peut être prêt à la récolte en seulement 4 mois et est particulièrement résistant aux nuisibles et aux maladies. Il peut même aider à extraire les métaux lourds et autres contaminants des sols pollués, ce qui est beaucoup plus que ce que nous pouvons dire pour le soja (qui tue la biodiversité et contribue à l’érosion des sols).

Au moment de la récolte, le chanvre produit BEAUCOUP de biomasses. Selon Agriculture Manitoba, le chanvre industriel cultivé pour la fibre peut produire jusqu’à 6 tonnes par hectare, tandis que les plants de céréales (cultivés pour les graines) produisent environ 1000 kg par hectare.
Alors, pourquoi ne trouve-t-on pas d’essence de cannabis chez Shell ou BP?
Avec tant d’avantages à cultiver du chanvre pour le carburant (en plus de ses innombrables autres utilisations), il semble difficile de comprendre que nous ne récoltons toujours pas les fruits de cette plante miracle.

Qu’est-ce qui empêche le monde rouler au chanvre?

Avant tout, remettre le monde au biodiesel de chanvre nécessiterait d’énormes quantités de terres agricoles. Selon Medium, la moitié des États-Unis devraient être recouverts de chanvre juste pour répondre à la demande du pays. Sans oublier que le biodiesel de chanvre coûterait environ 13 fois plus cher que le diesel ordinaire. En revanche,  l’éthanol de chanvre pourrait être produit pour moins de 2 $ le gallon. Et là, c’est intéressant.

Malheureusement, le chanvre est toujours freiné par le fait qu’il s’agisse d’une culture encore en devenir, et qui atteint ses prix les plus élevés lorsqu’elle est cultivée pour les industries alimentaire, cosmétique et CBD. Et aussi le fait que Standard Oil, Gulf Oil et DuPont aient été liés à la prohibition du cannabis dans les années 1930 pourrait aussi avoir quelque chose à voir avec la raison pour laquelle nous ne remplissons pas nos voitures avec du chanvre.

Mais ça, c’est une autre histoire.

 

Le cannabis au secours des US Marines

Alors que nous fêtons le 80ème anniversaire du débarquement des forces alliés, ZEWEED s’est penché sur une condition qui affecte 20% des  vétérans du combat :  le syndrome de stress post-traumatique (SSPT). Si les soldats atteints par cette pathologie se sont longtemps vu prescrire des médicaments conventionnels lourds d’effets secondaires, nombre d’entre se tournent désormais vers le cannabis, dont ils louent les vertus thérapeutiques.  Parmi les associations américaines qui militent pour la prise en charge de la plante comme traitement du SSPT, la Battle’s Brother Foundation. Rencontre avec son co-fondateur, Bryan Buckley.

Pendant 9 ans, Bryan Buckley a été un bon petit soldat. Un US Marine Corp plus précisément. Son premier déploiement a été à Fallujah, en Irak. Puis ce sera en Afrique et en Asie du sud-est.
« Je me suis engagé dans l’armée juste après les événements du 11 septembre » se souvient le militaire décoré de la Medal of Honor.
Après avoir été nommé commandant d’unité chez les Marine Raiders (la force d’opérations spéciales des Marines américains), Bryan aura aussi servi en Afghanistan, dans la vallée de l’Helmand.
«Des hauts-gradés m’ont dit que l’été 2012, lorsque nous étions en Afghanistan, a été un des plus sanglants pour l’armée américaine depuis le Vietnam» me confesse le sergeant Bryan alors qu’il évoque l’opération Enduring Freedom (Enduring Freedom, le nom donné par l’armée US pour sa guerre globale contre le terrorisme).
«Et je suis sorti de l’armée à 100% handicapé et avec 100% de stress post-traumatique».

« C’est une fois la guerre finie que les vrais problèmes arrivent »

Je dégluti avant de dégainer ma prochaine question qui porte sur ses blessures.
« En 2012, nous nous battions dans la province de Helmand. Durant une reconnaissance, j’entends un siffle au dessus de ma tête. C’était une roquette. La grenade a explosé juste à côté de moi. J’ai pris des éclats d’obus sur ma jambe, mon dos et mon visage. Deux de mes coéquipiers ont également été blessés. L’un d’eux a perdu une partie de son triceps et l’autre a pris des éclats d’obus dans son estomac« .
Bryan a failli perdre sa jambe gauche à la suite des blessures qu’il a subies ce jour-là.
Quelques mois plus tard, Bryan fera une chute de 5 mètres depuis d’un hélicoptère, se disloquant la cheville et se fracturant la colonne vertébrale.
«La guerre est une folie» me lâche l’ancien US Marine.

 

Crédits: Helmand Valley Growers Company.

Les blessures de Bryan ont guéri très rapidement. A peine une semaine après avoir été opéré pour sauver sa jambe des éclats de grenade, il était debout et prêt à en découdre avec l’ennemi.
Ce n’est que sorti de la Grande Muette que Bryan s’est rendu compte que ses traumas n’étaient pas que physiques.
«Dans l’armée, vous devez toujours rester concentré sur la mission, même lorsque vous déplorez des victimes. Le seul mot d’ordre est de concentrer sur l’ennemi jusqu’à son éradication. Le moindre questionnement, le moindre doute est inenvisageable».

Chaque jour, 22 Vets américains mettent fin à leur vie

« C’est une fois la guerre finie et le chaos derrière qu’arrivent des problèmes auxquels personne ne s’attend« .
Après son retour de guerre, le SSPT de Bryan a commencé à se manifester. Il souffrait  d’insomnie, de dépression et d’anxiété.
Souvent, il se surprenait à revivre des scènes de bataille alors qu’il est éveillé.
Contre toute attente, cette détresse s’est accrue avec l’arrivée de ses enfant.
«L’ennemi utilisait souvent des femmes et les gamins comme boucliers humains. On voit des choses abominables ».

Durant ses crises liée au SSPT,  Bryan a le sentiment de n’être d’aucune utilité, de n’avoir aucun but, aucune raison d’être.
«Je n’ai pas pu regarder les informations pendant des années parce qu’ils parlaient des actions en Afghanistan et en Irak et je me sentirais coupable de ne pas être là», se souvient-il.
C’est ce manque d’intention qui laisse de nombreux anciens combattants désoeuvrés, en prise avec la dépression et les addictions.
C’est ce même mal à l’âme qui conduit chaque jour près de 22 « Vets » (vétérans de la guerre) américains à se suicider

 » J’ai troqué ma bouteille de Jack Daniel’s pour un joint « 

L’équilibre, Bryan va le retrouver grâce à deux amis ancients combattants:  Andy Miears et Matt Curran.
Ensemble,  ils vont monter la Helmand Valley Growers Company (HVGC), une association militant pour que les Vets aient accès au cannabis.
Aux côtés de HVGC, Bryan, Andy et Matt vont aussi fonder la Battle Brothers Foundation : une ONG à but non lucratif qui vise à aider les anciens combattants américains, autant sur le plan psychologique, familiale que professionnel.

C’est en 2016 que l’aventure HVGC va débuter, lorsque Bryan remarque que son copain de garnison Andy a l’air en meilleur forme que d’habitude.
«Il n’avait pas ce regard léthargique habituel, ce regard du type qui a trop bu».
Buckley me confesse que la consommation d’alcool est l’une des façons les plus courantes pour les anciens combattants de faire face aux symptômes qui frappent une fois le service à la patrie rendu.
« Quand j’ai demandé à Andy comment il avait trouvé la force de sourire il m’a dit: » J’ai troqué ma bouteille de Jack Daniel’s pour un joint « .
Au delà d’avoir recours à l’herbe pour soulager ses symptômes de SSPT, Andy était en train de monter une exploitation de culture de cannabis thérapeutique (et légale).

Andy (à gauche) Brian (au milieu) et Matt.

«Le cannabis n’est pas le remède de tous les soldats»

«Un jour, Andy m’a dit que le cannabis lui avait permis de passer du statut de guerrier à celui de jardinier».
Après avoir vu l’effet positif du cannabis sur son ami de tranchés, Brian essaie cette médecine douce.
« C’était incroyable. Je dormais mieux, je me réveillais revigoré, sans anxiété ni symptômes dépressifs. Aujourd’hui, le cannabis fait parti de mon quotidien ».

Et il n’aura pas fallut pas longtemps avant que Brian se rende compte que le cannabis pourrait bien être ce but dans la vie qui lui faisait tant défaut au sortir de la guerre.
Dès le départ, l’un des principaux objectifs de Battle Brothers était de changer le paysage médical américain en faisant du cannabis une option de traitement légale et accessible pour les Vets.
Que ce soit pour le soulagement de la douleur, un meilleur sommeil ou toute autre condition médicale.
«Le cannabis n’est pas le remède de tous les soldats», pondère Bryan d’une voix ferme.
«Mais ça devrait être dans notre kit de survie».

«Mais ça devrait être dans notre kit de survie»

A ce titre, la fondation Battle Brothers est en bonne voie d’accomplir sa mission: l’association vient d’obtenir l’approbation d’un comité d’examen pour mener une étude d’observation qui évaluera l’efficacité du cannabis dans le traitement des SSPT.
«En 2016, nous nous sommes adressés au Congrès afin de savoir ce qu’il faudrait faire pour rendre le cannabis disponible aux vétérans. Ils nous ont dit de collecter des données fiables aux côtés de médecins américains et de construire un dossier à présenter aux Anciens combattants. C’est ce que nous faisons.  »

L’étude devrait être lancée en juillet et impliquera 60 Vets californiens atteints de SSPT.
Les participants achèteront et doseront des produits à base de cannabis à leur propre discrétion pendant 90 jours et feront rapport à une équipe de NiaMedic (une société d’études cliniques Israëlienne).
Confiant que l’étude apportera des résultats concluants, Bryan voit en cette recherche les bases nécessaires à l’élaboration d’une politique de traitement au cannabis des Vets sujets au SSPT.
Et ils sont nombreux.
« Ces hommes et femmes prêtent serment pour leur pays  et signent un chèque en blanc payable de leur vie. Et quand ils sont de retour ici en Amérique, ils sont peut-être en bonne santé physiquement, mais pas spirituellement ni mentalement. Chez Helmand Valley Growers Company, nous voulons pouvoir assurer aux à ceux qui se sont battus pour la paix d’enfin la trouver« . C’est tout le bien qu’on leur souhaite.

 

Reportage : du cannabis thérapeutique pour les chevaux?

Des granulés au cannabis pour chevaux de course et de compétition? C’est l’aventure dans laquelle s’est lancée la start up Medicinal Organic Cannabis Australia en partenariat avec Sarda Sementi, un des plus grands producteurs d’aliment pour bétail d’Europe.

«Nous venons de terminer la récolte» me dit en souriant Alessandro devant la caméra «On y met tous du sien, c’est important. »
Alessandro Sorbello est le PDG de Medicinal Organic Cannabis Australia (MOCA), la première société de cannabis médical biologique du pays des kangourous.
Il a pris mon appel vidéo depuis sa nouvelle exploitation de cannabis bio de quelques 18 000 m2 de serres nichées dans une région agricole de Sardaigne.
«Notre terre et la terre qui l’entoure sont biologiques et le sont depuis des années»  m’explique Alessandro.

«Je savais juste que c’était une plante, quelque chose qu’on achetait dans un petit sac en plastique à un gars dans un pub»,

C’est quelques mois après que le Parlement australien ait légalisé le cannabis thérapeutique qu’il fondera, avec Emanuela Ispani, MOCA.
Nous sommes en 2017 vet tous deux sont des  novices en la matière.
«Je savais juste que c’était une plante, quelque chose qu’on achetait dans un petit sac en plastique à un gars dans un pub», s’amuse-t-il aujourd’hui.
Pendant 11 ans, Alessandro a été attaché culturel au ministère italien des Affaires étrangères, aidant à établir les liens commerciaux entre l’Australie et l’Italie.
Emanuela, diplômée en génie robotique, travaillait quant à elle avec le Département de la science, de l’informatique et de la technologie du gouvernement de l’État du Queensland.
«Il était temps de changer», poursuit Alessandro. «Lorsque le cannabis est arrivé, c’est devenu très intéressant très rapidement
Dès que la législation a changé en Australie, Alessandro et Emanuela ont commencé à entreprendre les démarches nécessaires afin d’obtenir une licence leur permettant de faire pousser du cannabis en Australie.
Entre-temps, le couple aura voyagé dans les pays où le cannabis est déjà légal et  rencontré des experts comme Raphael Mechoulam et Arno Hazekamp afin d’en savoir plus sur la belle plante et son business.

«Nous ne voulions pas produire un médicament haut de gamme accessible uniquement à ceux qui en avaient les moyens » 

«Quand on a appris et compris comment fonctionnait réellement le système endocannabinoïde, ça a été le déclic. On a réalisé que c’était un produit dont tout le monde pouvait bénéficier, et qui se développerait de façon exponentielle ».
Malheureusement, les deux entrepreneurs vont rapidement apprendre que la culture du cannabis en Australie n’est aussi simple que l’idée semblait facile, en grande partie à cause d’une législation stricte et de coûts de production élevés.
«Depuis le début, nous nous efforçons de réduire les coûts du cannabis thérapeutique pour le rendre plus accessible. Nous ne voulions pas produire un médicament haut de gamme accessible uniquement à ceux qui en avaient les moyens » .
C’est à ce moment là qu’Alessandro et Emanuela ont eu l’idée de se tourner vers leur pays d’origine.
«En Italie, le cannabis est traité à peu près comme n’importe quelle autre produit agricole. L’Italie était également le deuxième producteur de chanvre en Europe jusque dans les années 1940… Et même si plusieurs générations se sont écoulées depuis, il y a toujours un lien fort avec le chanvre ici ».

Les serres MOCA, qui ne manquent ni d’air ni d’espace

Lorsqu’ils sont installés en Sardaigne, Alessandro et Emanuela ont engagé des agriculteurs locaux afin de cultiver un produit haut de gamme correspondant à leurs exigences .
«Le bio est au cœur de notre activité. Tous les produits chimiques, poussières ou autres composés toxiques qui entrent en contact avec la fleur de cannabis se retrouvent dans le produit final, le médicament ».
«Nous pensons qu’il n’y a pas de place pour les produits chimiques (provenant de la pollution ou des pesticides) en phytothérapie. Étant donné l’importance du système endocannabinoïde (SEC) pour la santé, si vous injectez des composés toxiques dans le corps via le SEC il y aura beaucoup de risques de faire plus de mal que de bien ».

 

Vue intérieure de la serre d’Alessandro.

Aujourd’hui, MOCA propose une gamme de plus de 20 produits approuvés par l’administration australienne des produits thérapeutiques.
La société vient également de terminer sa première campagne de financement participatif pour aider à démarrer sa fabrication et, pour couronner le tout, célèbre un nouveau partenariat avec Sarda Sementi, l’un des plus grands producteurs d’aliments pour le bétail en Europe.
Ensemble, Sarda Sementi et MOCA ont développé une toute nouvelle gamme d’aliments riches en cannabinoïdes pour les chevaux de grande valeur.
«Nous travaillons avec des animaux depuis 12 mois et avons vu des résultats remarquables» s’enthousiaste l’Italo-Australien.
Et pour cause: dans l’un des essais MOCA, une participante a administré de l’huile de CBD à son chien de 18 ans qui souffrait de tremblements cardiaques et d’épilepsie.
Après quelques jours, elle et son vétérinaire assistaient à une rémission complète des irrégularités cardiaques et crises d’épilepsie du canin.

Alessandro, heureux et en plein air.

«Nous sommes extrêmement optimistes des résultats donnés par d’autres recherches sur le CBD et les animaux. Des études ont par exemple montré que le cannabis est un stimulant de l’appétit très efficace. Nous pensons que cela pourrait bien révolutionner l’industrie de l’élevage, en offrant aux agriculteurs une alternative naturelle aux stéroïdes et aux hormones pour aider leurs animaux à grandir plus vite » .

Au delà du potentiel unique du cannabis en tant que médicament, supplément et nourriture, Alessandro est motivé par quelque chose de beaucoup plus personnel.
Son père a subi un grave traumatisme crânien à un jeune âge en raison d’un accident de moto qui l’a laissé dans le coma pendant une semaine.
«Si vous aviez rencontré mon père, vous n’auriez jamais imaginé qu’il avait eu un accident» précise-t-il.
En vieillissant, cependant, les dommages causés par l’accident sont devenus beaucoup plus visibles.
«Après avoir constaté les lésions causées au cerveau de mon père avec une scintigraphie cérébrale, j’ai demandé à son spécialiste ce que nous pouvions faire. Il a répondu « juste profiter de lui » .
Des années après la mort de son père, Alessandro a appris que le gouvernement américain avait breveté l’utilisation de cannabinoïdes comme neuro protecteurs.
«C’est très triste de voir quelqu’un perdre son acuité mentale, et j’aurais aimé voir si le cannabis aurait pu aider mon père. Car je pense que cela aurait pu».
Sans trop se concentrer sur le futur, Alessandro se considère comme chanceux d’être en mesure de changer la façon dont nous voyons et consommons le cannabis.
«Nous sommes fiers de faire partie du changement qui permet de rendre le cannabis plus abordable et accessible. Parce que nous pensons que le cannabis pourrait être pour tout le monde et qu’il a le potentiel de guérir les gens, les animaux par la plante

Petit guide des différents types de hash et leurs concentrés.

En Amérique du nord, le haschich a longtemps été considéré comme un produit pour fins gourmets du THC.  En Europe, la donne est un peu différente puisque le haschich -principalement marocain ou afghan-  était la seule matière cannabique disponible sur le vieux continent jusqu’aux 90’s et la déferlante de weed cultivée indoor qui enterra le gros shit qui tâche. Depuis une dizaines d’années, des méthode d’extraction comme le Bubble Hasch, Shatter, Wax ou Crumble ont fait leur apparition sur le marché, au grand bonheur des kiffeurs de taga comme des curieux qui aimeraient une alternative à la Ganja. Petit précis de ces hasch 2.0. aux effets aussi variés que puissants.

Tout d’abord et afin de mieux appréhender le hasch et ses nouveaux dérivés, il nous faut comprendre le fonctionnement d’un plant de Ganja.

Weed, Trichomes, Ganja, Cannabis, Pot
Le hasch est fabriqué en utilisant uniquement les trichomes des bourgeons et des garnitures de cannabis.

Ce sont les plants de cannabis femelles qui produisent des fleurs qui, si elles ne sont pas polonisées par des plants mâles, produisent une résine épaisse et collante. Cette résine est composée de trichomes; de minuscules structures qui ressemblent à des cristaux à l’œil nu et à de minuscules champignons de verre au microscope.

Le hasch est fabriqué en utilisant uniquement les trichomes des bourgeons et des garnitures de cannabis. (illustration). Ces sont les trichomes en question qui noue offre , les alcaloïdes (cannabinoïdes), les terpènes et les flavonoïdes qui donnent au cannabis ses effets, arômes et saveurs uniques. Le haschich est fabriqué en séparant ces trichomes des bourgeons de cannabis et de la garniture et en les concentrant en un puissant extrait.

Le hasch « fait main »

En Inde et au Népal, les habitants font du hasch en frottant des bourgeons de cannabis vivants entre leurs mains.

Archivo:Balls and sticks of Charas.jpg
Hash en résine live roulé à la main - Charas indiens et boules de temple népalaises

Le sous-continent indien, produit majoritairement du cannabis Indica et le prépare avec l’une des plus anciennes formes de fabrication de haschisch : En Inde et au Népal, le hasch (ou Charas, comme l’appellent les locaux ) est fabriqué en frottant des bourgeons de cannabis frais entre les mains pendant des heures. Avec la friction, les trichomes de la plante forment une résine épaisse et sombre qui est raclée en boules ou en bâtonnets, qui présente une texture crémeuse qui n0’est pas sans rappelé celles des truffes au chocolat.

Le Dry Hift Hash - Noir afghan, rouge libanais, pakistanais, brique turque et pollen marocain

Le Haschich par « tamisage sec » est obtenu en tamisant doucement les têtes de cannabis séchées et en les coupant à travers des tamis à mailles fines. Cette friction douce aide à séparer les trichomes en une fine poudre appelée kief. Ce kief est ensuite pressé en blocs selon différentes techniques selon la zone de production.

Le hachage par tamisage sec est fait en appuyant et en chauffant le kief.

En Afghanistan, par exemple, le hasch (connu localement sous le nom de Chars) est fabriqué en mélangeant du kief avec de petites quantités de thé pour former une sorte de pâte qui est pétrie à feu doux jusqu’à ce qu’elle prenne une couleur noire profonde et une consistance épaisse et lisse semblable à caramel mou.

Le hasch marocain, d’autre part, est fabriqué en appuyant plusieurs fois sur le kief en utilisant uniquement la pression et la chaleur. Le hasch pakistanais, lui, est fabriqué à l’aide d’une technique similaire. Pour le folklore, certains habitants du Pakistan affinent leur dans une peau de mouton ou de chèvre séchée pour rehausser sa saveur, une méthode aussi cash que peu vegan.

La Colophane

Faire de la colophane est simple, il s’agit de presser les têtes de cannabis séchées avec beaucoup de pression et de chaleur. Le résultat est un extrait clair, doré, exempt de contaminants et riche en saveur et en puissance.

La colophane a une consistance très similaire à la sève des arbres.

 

Le Bubble Hasch

Le Bubble Hash (parfois appelé hasch Ice-O-Lator) est très différent des types haschich « classiques »

 

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Le Bubble Hasch est apprécié pour sa saveur, sa puissance et sa pureté.

.Il est fabriqué en mélangeant des bourgeons de cannabis congelés avec de l’eau et de la glace, en agitant ce mélange pour aider à séparer les trichomes du matériel végétal, et enfin en faisant couler l’eau à travers des tamis à mailles de différentes tailles. Le résultat est un hachage friable avec une consistance similaire au miel cristallisé.

Le Bubble Hash est généralement aussi aromatique que savoureux, des qualités que l’on doit à sa méthode d’extraction a basse température, une méthode qui aide à préserver certains terpènes et flavonoïdes fragiles qui disparaissent si traités à chaud.

BHO : Shatter, Wax, Crumble et Budder, ou la révolution de l’extraction au butane, propane et CO2

Le hasch ne sera jamais plus le même depuis la découverte de l’extraction via des solvants comme le butane, le propane et le CO2.

420, 710, bho
Shatter, Wax, Crumbs et Budder sont tous des noms d’extraits de solvants à base de butane, de propane ou de CO2 , aussi connu sous le nom de BHO

Aujourd’hui, ces types d’extraits, souvent vendus sous des noms tels que Shatter, Wax et Budder, font un carton au Canada et aux US, au point d´égaler les ventes de weed dans certains dispensaires, une tendance particulièrement nette en Californie. Le haschich extrait au butane, du propane ou du CO2 n’est pas un truc à faire à la maison. Mais vraiment pas. Les accidents sont légion (les cas de brulures sévères se comptent par centaine à Los Angeles) car les produits chimiques utilisés dans le processus d’extraction sont aussi inflammables, toxiques que volatils. En bref, pas une bonne façon de s’envoyer en l’air.

Cependant, ces nouvelles méthodes d’extraction (nous vous recommandons d’aller acheter votre Shatter chez des professionnels) sont capables de produire certains des hasch les plus puissants du globe. Une partie des BHO vendu dans les dispensaires américains, par exemple, contient plus de 70% de THC.

Steve Voser pour Zeweed (Traduction Zeweed)

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