Super Mother

Hannah Deacon, maman militante.

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Hannah Deacon et son fils Alfie sont tous deux sujets de sa Majesté Elizabeth II. Alfie, 9 ans, est aussi sujet à de sévères crises d’épilepsie. Une condition peu souhaitable au Royaume-Uni, qui n’a toujours pas légiféré en faveur du cannabis thérapeutique.

Ce devait être le plus beau jour de sa vie. En 2011, Hannah Deacon donne naissance à un petit garçon, Alfie. Le bonheur tournera vite à l’inquiétude  quand son bébé passera les quatre premiers mois de son existence à l’hôpital,  sous respirateur artificiel.

Après cette première épreuve, les Deacon retrouvent une existence paisible, jusqu’au jour où Alfie se retrouve en proie à une sévère crise d’épilepsie. On lui diagnostique alors une très rare forme de la maladie qui ne touche que neuf enfants dans le monde. Son médecin traitant lui prescrira l’administration de  puissants stéroïdes par intraveineuse.

500 crises d’épilepsie par mois

C’est à ce moment-là que tout bascule. Les stéroïdes déclenchent de sévères effets secondaires qui affament Alfie, provoquent des gonflements musculaires et l’empêchent de dormir. Alfie devient violent envers sa famille. Cette situation durera  quatre ans avant que sa mère, désemparée, décide de prendre les choses en main. Dans une interview accordée à la BBC, elle explique avoir « vu un neurologue, qui nous a dit que si nous continuions comme ça, il mourrait ou que les drogues le rendraient psychotique et qu’il devrait être interné ».

Au bout de neuf mois de recherche, Hannah choisit de passer à l’huile de cannabis pour tenter de soigner son enfant qui pouvait faire jusqu’à 500 crises par mois. Hélas, le produit est formellement interdit au Royaume-Uni. Avec l’accord des autorités britanniques, la famille s’installe aux Pays-Bas en octobre 2017, Alfie a alors cinq ans.

Bien que ce traitement puisse mettre du temps avant de montrer des résultats probants, c’est là l’unique option pour les Deacon. Cinq mois plus tard, Hannah note les premiers changements. C’est le début d’une nouvelle vie pour Alfie qui est autorisé à rentrer au Royaume-Uni avec le traitement cannabique.

370 000 signataires pour qu’Alfie ait accès aux soins

En février 2018, les Deacon sont revenus en Grande-Bretagne. Hannah prend contact avec des associations comme End Our Pain, qui milite pour la légalisation du cannabis thérapeutique. Elle alerte également les médias afin que son histoire soit connue du grand public: bien que son fils puisse continuer de se soigner avec l’huile ramenée des Pays-Bas, il est encore impossible d’en acheter dans son pays.

Après une pétition ayant atteint les 370 000 signatures, elle rencontre Theresa May en mars 2018 afin de plaider sa cause. Trois mois plus tard, Hannah parviendra à obtenir une licence permanente lui autorisant à se procurer le traitement miracle. De plus, pleine de bonne volonté, le ministère de l’Intérieur décide en novembre de modifier la loi afin que le cannabis médical soit disponible sur ordonnance.

Les rigides rouages de l’administration rattraperont rapidement la famille Deacon« la licence d’Alfie a été revue et nous avons reçu un courriel nous disant qu’il n’avait plus besoin de licence » avait fait savoir Hannah à l’annonce de la nouvelle. En théorie, le NHS (National Health Service) peut délivrer des ordonnances, mais les restrictions imposées aux médecins sont telles qu’aucun ne souhaite en prescrire.

L’angoisse monte dans la famille d’Alfie qui va se retrouver à court de médicament vert, sans aucun possibilité de s’en procurer malgré le statut légal.
L’histoire d’Alfie ayant fait le tour du Royaume, le NHS trouvera une solution afin que le garçon puisse être traité avec de l’huile de cannabis. Un petit miracle puisque le NHS n’avait autorisé aucune ordonnances alors que 500 000 Britanniques pourraient et devraient en bénéficier.

Les parents d’Alfie auraient pu s’adresser à un médecin privé, mais l’ordonnance peut coûter jusqu’à 3500 livres par mois. Bien que le combat d’Hannah ait permis des avancées considérables, il est loin d’être gagné. Une manifestation a été organisée le 5 février dernier afin d’interpeller le NHS et le gouvernement sur la situation.

 

Etain: le cannabis thérapeutique dans le sang

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Pendant trois générations, de grand-mère en mère puis filles, les Pekhmam ont crus aux vertus du cannabis thérapeutique. Elles sont désormais propriétaires d’Etain, une des dix plus grandes chaînes de dispensaires de l’Etat de New York.

L’histoire commence en 1998 lorsque la mère d’Amy Peckham et désormais CEO d’Etain voit l’état de sa maman “Granny Franny”  se détériorer de jour en jour. Granny Fanny est atteinte de la maladie de Charcot, une maladie neurodégénérative qui se traduit par une paralysie progressive des muscles et rend tout mouvement incroyablement douloureux.

Cette mère de 4 enfants et ancienne assistante juridique cherchera sans relâche des médecines alternatives pour soulager les souffrances de Granny Fanny et finira par découvrir le cannabis et ses bienfaits. Hélas, en dépit de la légalisation du cannabis thérapeutique dès 1996 en Californie et dans d’autres États, New-York est longtemps resté un des bastions de la prohibition (notamment à cause du Maire de New York de l’époque et futur conseiller de  Donald Trump, Rudy Giuliani).
N’ayant aucun moyen légal d’aider Granny Fanny, elle enchaîne les road trips dans des États voisins afin d’offrir un peu de réconfort à sa mère en fin de vie.

Après le décès de sa mère en 2012, Amy continuera de se passionner pour le sujet. Après la légalisation du cannabis thérapeutique dans l’Etat de New York en 2014, elle crée Etain, une  entreprise de cannabis médical qu’elle a monté avec l’aide de ses filles Hillary (qui sera en charge de la partie commerciale) et Kelley (qui a étudié l’horticulture à l’université, dans le New-Jersey).

L’écologie des coccinelles

Soucieuse de l’environnement -une préoccupation transmise par Granny Fanny et leur mère-  Kelley a mis en place le label IPM. Ce dernier garantit une culture bio et sans pesticides, avec l’utilisation de prédateurs naturels pour lutter contre les nuisibles. De nombreux insectes sont sollicités, même si la grande majorité des plantes finirons protégées par la mascotte de l’entreprise: les coccinelles. L’herbe est ainsi bien plus saine pour les malades, qui peuvent la fumer sans risquer les effets secondaires typiques des pesticides.
Une méthode ultra-efficace puisque chaque coccinelle peut dévorer jusqu’à 50 pucerons par jour
Kelley et Hilary sont tellement amoureuses de nos amies à pois qu’elles confessent sur leur site “parfois les relâcher juste pour le plaisir de les voir voler”.
Quand on vous dit que l’amour est le meilleur engrais.

FFF succès-story: femmes, famille, finances

Aujourd’hui, 10 entreprises se partagent le juteux gâteau du Cannabis médical dans l’État de New-York. En dépit d’une énorme expansion (la marque est dorénavant propriétaire de 5 dispensaires dans la ville), c’est resté une entreprise familiale qui prend ses décisions sans influences ou investisseurs étrangers. C’est aussi, par choix, une entreprise majoritairement féminine. Hillary témoigne : “Nous avons fait de l’inclusion et de l’évolution des femmes dans l’entreprise une priorité”. Avec 70 % du management et 65 % du staff féminin, c’est une belle réussite pour cette marque qui monte et refuse de les réduire à une tendance.

Vous pouvez retrouver la localisation de tous les dispensaires de la marque (dont un juste en face de l’Empire State Building) ici, si vous passez dans le coin.
Attention, un certificat médical est nécessaire pour acheter tous les produits au THC de la marque, mais pas d’inquiétude, la marque propose aussi une grande variété de CBD afin de répondre à tous les besoins.