Rupert Murdoch

Les médias de Rupert Murdoch ne seront plus climatosceptiques

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Contempteurs des rapports du Giec et des politiques climatiques, les médias de Rupert Murdoch ont suivi la ligne éditoriale définie par leur patron. Ils vont désormais prôner l’exact contraire. Voici pourquoi.

C’est l’un des plus influents groupes de presse de la planète. Né en Australie, News Corp., aujourd’hui américain, détient pléthore de journaux et de chaînes de télévision dans le monde entier. Certains sont très écoutés : Wall Street Journal, The Times, The Sun, Dow Jones, Fox News.

Complot socialiste

Ces réseaux de radios, de télévision, ces journaux globaux avaient une ligne directrice : douter de la réalité du changement climatique. Dans les colonnes de The Australian les lecteurs pouvaient souvent lire que le changement climatique était un vaste bluff, voire un « complot socialiste ». Les éditorialistes du Wall Street Journal, à l’instar d’Holman Jenkins, ont, des années durant, nié l’origine anthropique du réchauffement en cours. Le climatologue US Michael Mann (l’inventeur de la crosse de hockey) estime que la chaîne d’information en continu Fox News est « la plus grande entreprise de désinformation sur le climat vue depuis deux décennies. »

Ce temps est désormais révolu. A partir du 17 octobre, soit deux semaines avant l’ouverture du sommet annuel mondial sur le climat (la COP 26), de nombreux media de News Corp mèneront campagne en faveur de la … neutralité carbone. Une programmation coordonnée par Joe Hildebrand, une star de la télé australienne.

Annonceurs et tensions familiales

Les raisons de ce revirement ne sont pas connues. Officiellement. Toutefois, les critiques du climato-scepticisme de News Corp. pleuvent comme jamais sur le groupe. Ce qui commence à déplaire à ses annonceurs. Un bon argument.

Ce virage sur l’aile pourrait aussi avoir des origines familiales. Le groupe News Corp. est la propriété de Rupert Murdoch et de sa famille. Au début de 2020, James Murdoch a publiquement critiqué le traitement par les journaux du groupe des méga feux ayant dévasté l’Australie les mois précédents : 18 millions d’hectares détruits, plus de 5000 bâtiments brûlés et 34 victimes.

Niant la réalité scientifique, la presse Murdoch n’a jamais admis que les vagues de chaleur imputable au global warming puissent avoir la moindre incidence sur de tels incendies. A longueur de colonnes et de tweets, les media News Corp. faisaient la chasse à d’imaginaires cohortes d’incendiaires.