Recyclage

Sur la route de la voiture électrique verte

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Deux start-up nord-américaines proposent de  recycler les matériaux précieux contenus dans les anciennes batteries. Une très bonne initiative face à cet enjeu écologique majeur. 

Si vous ne connaissez pas encore Redwood Materials et Li-Cycle, cela ne devrait pas tarder. Grâce à ces deux start-up, la voiture électrique amorce un grand bond écologique. La compagnie made in Nevada et sa concurrente ontarienne se positionnent sur le marché embryonnaire du recyclage des batteries de véhicules électrique. Et il y a du travail!

Métaux précieux

Dans le monde, plus de 95 % des batteries sur 4 roues finissent à la décharge, dans des incinérateurs ou dans la nature. Or, même si elles sont à plat, elles restent bourrées de matériaux précieux. La moitié de la valeur de la très performante NMC 811 de LG Chemical est le fait du nickel, lithium, cobalt et du manganèse que contiennent ces batteries très performantes.

Recycler ces matières premières, c’est réduire l’exploitation des gisements miniers. Ce qui allège le bilan environnemental et climatique des batteries et donc des voitures électriques ! Important, car les mines sont souvent situées dans des pays où l’on se moque de l’environnement et des hommes (république démocratique du Congo, Chine).

De plus, les matériaux font du chemin avant d’être placé sous le capot. Extrait au Congo, le cobalt est le plus souvent raffiné en Finlande, avant d’être transformé, en Chine. Les modules prêts à l’emploi sont envoyés ensuite dans les Gigafactories européennes ou américaines pour y être intégrés aux batteries.

Gisements domestiques

Après avoir levé plus de 1,3 milliard de dollars, Redwood Materials et Li-Cycle vont construire leurs usines de recyclage et collecter des millions de batteries de tous types : auto, vélo, ordinateurs, téléphone. La matière première secondaire ne manque pas : rien qu’aux Etats-Unis, 1 milliard de batteries usagées dormiraient dans les tiroirs et les garages. Les deux sociétés ont, en outre, conclu des partenariats avec des grands distributeurs (Amazon), des fabricants de véhicules électriques (Proterra, Specialized, Tesla) et des producteurs de batteries (Panasonic) pour faciliter leur approvisionnement et s’ouvrir de nouveaux marchés.

Nouvelle, l’activité suscite de grands espoirs chez les industriels et les investisseurs. D’ici à 2030, la demande annuelle de batteries pour véhicules électriques devrait décupler, estime Bloomberg New Energy Finance. Et il n’est pas sûr que les mines en activité puissent satisfaire pareille augmentation de la demande. Flairant un marché prometteur, le Wall Street Journal et Dow Jones publient, depuis le 1er août, les mercuriales de prix des métaux entrant dans la composition des batteries. Faites vos jeux.

 

E-liquides au THC: vapotez vert en faisant le tri.

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Pratique et plus sain pour nos poumons, le vapotage de weed séduit un nombre croissant d’enthousiastes de la belle plante. Une bonne nouvelle pour la santé des cannabis-aficionados, une moins bonne pour le globe. Auxly et Greentech, deux entreprises canadiennes, se sont donné pour mission de rendre plus verte la consommation de weed liquide.

Depuis une dizaine d’années, fumer de l’herbe ne se limite plus au bon vieux joint, au bang ou quelque pipe taillée pour l’occasion. Au Canada, par exemple, le cannabis est de plus en plus consommé par vapotage. Un mode de consommation considéré comme plus sain que les alternatives combustibles.
Cette diversification des pratiques est aussi synonyme d’accroissement de la production de déchets plus ou moins nocifs : flacon d’e-liquide, piles, etc. Rien que de petites choses qui finissent, au mieux, dans les poubelles classiques. Et c’est là que la bât blesse.
Une cigarette électronique est généralement composée d’une cartouche (contenant l’e-liquide), d’une résistance électrique, d’un embout buccal en matière plastique et d’une batterie (ou d’un accumulateur, selon les modèles).
Lorsque la cigarette est partie rejoindre le terrain de chasse de ses ancêtres, tous ses éléments constitutifs doivent être jetés à bon escient : résistance, batteries ou « accu » (souvent toxiques en se dégradant) dans les conteneurs pour déchets électriques ou électroniques, la cartouche dans les colonnes à verre (à moins qu’elle ne soit en plastique), les éléments en plastique dans le bas dédié aux … plastiques.

Tri sélectif pour spliff liquide

En France, les dispositifs de collecte sélective de résidus ménagers sont les exutoires naturels du plastique et du verre. La plupart des magasins de produits électroniques et des enseignes de bricolage mettent à la disposition des visiteurs des boîtes de collecte de piles, batteries et autres joyeusetés électroniques. Tous ces déchets sont collectés par des entreprises agréées par les pouvoirs publics, afin d’être recyclé (quand c’est possible) ou détruit dans des conditions sûres.
Au Canada, l’organisation de la récupération des déchets varie selon les territoires. Pour apporter sa pierre à l’édifice, la compagnie canadienne Auxly vient de conclure un partenariat avec Greentech. Cette dernière installera des bornes de récupération des déchets des fumeurs dans toutes les échoppes Auxly, ainsi que dans de nombreuses boutiques Superette et Spiritleaf. Les résidus de cigarettes électroniques seront ensuite collectés, triés, recyclés ou détruits en toute sécurité par Greentech et ses partenaires. Mieux que la corbeille de rue, bien mieux que le caniveau et définitivement plus éco responsable, l’initiative Auxly pourrait bien être le futur vert et smart de la weed fluide.