Phytocann

Samuel Botton, le gourou de la green communication.

//

Samuel Botton, 30 ans, spécialiste en relations publiques et communication de crise affiche dix ans d’expérience dans le milieu des médias et du conseil. Après avoir fait ses armes dans de grandes agences et institutions, il aspire à devenir « le communicant préféré de la matière communicante préférée ».

Julio Rémila : Depuis combien de temps as-tu ouvert cette agence ? Quelle est ta clientèle ?
Samuel Botton : STEP Conseil existe depuis un peu plus d’un an. On accompagne différentes typologies de clients. Ça peut aller des fonds d’investissements à des artistes, des sportifs et bien entendu Phytocann, l’un des plus gros producteurs de CBD en Europe.

Tu travailles avec beaucoup d’acteurs de la filière chanvre bien-être, un hasard ou un choix ?
Un heureux hasard je dirais. Je voyais monter la tendance du CBD depuis quelques années déjà. J’avais été démarché par plusieurs marques avant Phytocann, mais j’ai systématiquement décliné dans la mesure où on me demandait de faire de la « communication produit ». J’avais besoin d’une mission avec du sens et des axes de pédagogie à mettre en place. Puis Alexandre Lacarré, le PDG de Phytocann, m’appelle par le biais d’une connaissance commune et me met au défi.

« Là, j’ai 10 000m2 de plantations et un boss aussi fou que moi pour m’amuser »

Depuis, on ne s’est plus lâché. Encore aujourd’hui, beaucoup d’acteurs me contactent mais je fonctionne à la loyauté et à l’affect. Et puis soyons honnêtes, aucune structure ne peut s’aligner sur Phytocann en termes de champs des possibles. Quand en quelques semaines seulement, tu sors du BFM Business, l’AFP, L’Express, Quotidien, Le Figaro, des couvertures de magazines… C’est qu’il y a un truc. Et faire du conseil pour des boutiques, ça ne me fait pas vibrer. Là, j’ai 10 000m2 de plantations et un boss aussi fou que moi pour m’amuser. La campagne RP de Phytocann, on m’en parle plusieurs fois par semaine depuis plus de six mois (rires).

Penses-tu être un militant ? 
Je ne sais pas… Disons que je m’acquitte de ma mission avec le plus grand sérieux et la détermination qui me caractérise. Je monte au créneau quand c’est nécessaire et que l’industrie du CBD vit des moments troubles. Est-ce que je suis pour les légalisations des fleurs de CBD et de THC ? Evidemment. Nous sommes sur une vraie problématique économique et de santé publique. J’essaye de contribuer à ma modeste mesure. Pas toujours avec finesse, il est vrai, mais au moins on rigole bien, on choque et on éveille les consciences.

Est-ce des personnalités compliquées à gérer ?  
C’est beaucoup plus facile aujourd’hui que quand j’avais 23 ans. Maintenant, j’ai beaucoup plus d’assurance, d’expérience et de maîtrise. Et puis surtout je peux me permettre de dire non à qui je veux et quand je veux. Sans état d’âme. Forcément il y a des personnalités plus complexes à gérer que d’autres, mais tous et toutes savent qu’il y a une limite à ne pas franchir. Je n’ai pas monté STEP Conseil pour ressembler aux autres agences de com’ qui disent oui à tout et n’importe quoi juste pour sécuriser un budget. Il en va également de ma réputation et de celle de STEP Conseil. J’accorde énormément d’importance au bouche à oreille et à la parole que je donne à mes partenaires et clients.

Ton meilleur et ton pire souvenir avec ces clients ? 
Le meilleur souvenir avec Phytocann et Alex Lacarré c’est la couverture de Technikart. Je pensais pas qu’il jouerait autant le jeu sur le shooting photo.

Alexandre Lacarré lors du shooting photo pour la couverture du magazine Technikart

Pour les mauvais souvenirs, il n’y en a pas. Certaines journées sont plus difficiles que d’autres. Il y a parfois des situations à gérer en urgence, sous pression, mais en définitive, c’est aussi pour cela que je fais ce job.

« au moins on rigole bien, on choque et on éveille les consciences »

Qui rêves-tu d’avoir dans ton escarcelle ?
En toute franchise, j’estime avoir fait le tour de la question sur le CBD et le cannabis, je suis très bien avec Alexandre Lacarré et Phytocann. Quand tu joues au Real Madrid, que tu es une référence dans ton secteur, tu n’as pas envie de te retrouver dans un club de seconde zone comme le PSG. Et bien c’est pareil pour l’industrie du CBD. Après, dans d’autres secteurs, j’aimerais bien retrouver le milieu du sport ou travailler de nouveau avec une belle licorne française. Pour le reste je suis ouvert aux belles rencontres. Tant qu’il y a du sens, il y aura un sujet.

Tes conseils pour un débutant ?  
Du travail tout simplement. Même après 10 ans dans le milieu, je continue d’apprendre chaque jour. Ne pas avoir peur de se prendre des portes. C’est l’essence même de nos métiers. Nous exerçons une discipline, dans la com’ j’entends, qui demande une gymnastique quotidienne de l’esprit et une capacité de synthèse. À saupoudrer de bon sens et d’esprit logique évidemment.

Ton actualité ? 
En dehors du CBD, STEP Conseil est engagé sur différentes causes en faveur de l’intégration des personnes autistes en milieu professionnel ainsi que l’accès aux soins pour des personnes handicapées. C’est un combat complexe, long et difficile avec lequel je vis depuis bientôt 4 ans. J’essaye d’y apporter une modeste contribution car c’est une cause qui me touche. Pour le reste, j’accompagne actuellement plus d’une dizaine de clients de manière récurrente chaque mois et j’ai toujours 4 ou 5 missions ponctuelles en roulement sur du one-shot. Artistes, fonds d’investissements, syndicats professionnels, société à impact, entreprises d’avenir … les sujets ne manquent pas !

« Ça me fait rire de voir que certains, à des postes de dir’com’, pensent que l’argent résout tous les problèmes et qu’il suffit de payer pour qu’on parle de toi. »

Et demain ? 
On prépare plein de surprises pour les mois à venir avec Phytocann. Nous avons déjà annoncé une collab avec l’artiste Vincent Faudemer sur la marque Ivory. L’alliance du CBD, de l’art et du WEB.3. Et nous travaillons sur une nouvelle collab avec l’un des plus gros noms de la scène française … Mais je laisserai le soin à Alexandre-Henri Lacarré de vous en parler le moment venu.

Une anecdote à partager avec Zeweed ? 
Une anecdote… La semaine dernière, je faisais la tournée des rédactions par téléphone sur le sujet CBD. Sur les 9 journalistes que j’ai eu au téléphone, 3 d’entre eux m’ont dit avoir été contactés par mes concurrents pour obtenir « le même sujet que Phytocann » en avançant le fait qu’ils étaient « prêts à payer ce qu’il fallait ». Ça me fait rire de voir que certains, à des postes de dir’com’, pensent que l’argent résout tous les problèmes et qu’il suffit de payer pour qu’on parle de toi. C’est bien une logique de responsable marketing ça (rires). Je le vois aussi comme une belle reconnaissance du travail accompli. Tout le monde nous voit, veut être à notre place, mais personne ne sait comment faire. Je trouve ça rigolo

Propos recueillis par Julio Rémila.

Alexandre Lacarré « on me surnomme le baron de la drogue légale »

/

Alexandre Lacarré est sans conteste le plus médiatisé des acteurs de la filière CBD Suisse. Cette couverture média hors norme, il ne la doit pas qu’à ses punchlines fatales et au talent du son chargé de RP Samuel Botton, mais à un succès commercial qui force le respect. En 2020, sa société Phytocann affichait un colossal chiffre d’affaire de dix millions d’euros. Pour y parvenir, l’entreprise helvétique récolte chaque année cinq tonnes de cannabis légal et s’appuie sur un réseau de plusieurs milliers de points de vente, en Suisse comme en France.

Pour ceux qui ne te connaissent pas encore, peux-tu te présenter ?
Alexandre Lacarré. Je suis Alexandre-Henri Lacarré, 33 ans, l’âge du Christ. Je suis le PDG de Phytocann, l’un des plus gros producteur de CBD d’Europe, fournisseur de 70% des français et surnommé « le baron de la drogue légale ».

Quelques mots sur ta société, Phytocann ?
Phytocann c’est 6 marques bien-être avec Ivory & Easy Weed (fleurs), Kanolia & Harvest Laboratoire (cosmétiques et huiles), Buddies & Herboristerie Alexandra (food & beverage) et Qanabox (distributeur de CBD).

« j’ai toujours été un amoureux de la plante et des fleurs de cannabis »

Pourquoi le cannabis-business ?
Et pourquoi pas ? Blague à part, j’ai toujours été un amoureux de la plante et des fleurs de cannabis, même si cela va faire 10 ans que je n’y ai pas touché. Un jour, en 2016, je me trouve en vacances avec femme et enfant puis mon avocat m’appelle :
“-Alex, tu connais le cannabis légal ?
-Qu’est ce que tu me racontes comme conneries ?
-C’est du CBD, une fleur de cannabis dépourvue de THC…”.
Il a même pas eu le temps de finir sa phrase que j’étais déjà dans l’avion pour me lancer en pionnier dans ce secteur avec Phytocann. Et de mon point de vue, c’était tout ou rien. Faire 2 pieds de cannabis dans un placard ça ne m’intéressait pas, je voulais être numéro 1 !

Alexandre Lacarré et Vincent Faudemer.

Tu as fait une collaboration avec Vincent Faudemer ?
Alors si tu me le permets, on va faire un peu de pédagogie. La collab’ avec Vincent (Faudemer) porte sur la marque Ivory. Pour ce partenariat, on a investi l’univers Alien X de Vincent pour le décliner sur une série de pochons collectors. Au travers d’une société commune, nous sommes en train de développer le projet « Ghosty Buds ». Pour faire simple c’est de la weed et des aliens déclinés dans un univers inédit et singulier. On travaille sur d’autres activations plus axées web.3 et metavers.

« Faire 2 pieds de cannabis dans un placard ça ne m’intéressait pas, je voulais être numéro 1 »

Et celle que tu as fait avec Booba ?
Pour Booba, il s’agit du développement d’une génétique unique, spécialement créée pour lui, qui sera disponible sur le marché sous forme de graines, la B-45. Et là, on parle de Silent Seeds, une banque de graines de collection.

Comment ça ?
Quand tu veux bosser avec le numéro 1, il te faut une équipe de cracks pour assurer. Silent Seeds, c’est le retour en force de Dinafem (la célèbre banque de graines espagnole qui a fermé ses portes en septembre 2020). Le Phénix qui renaît de ses cendres et qui revient pour tout niquer. C’est eux qui sont notamment les créateurs de la Moby Dick, la Critical + 2.0 et l’Original Amnesia.

Comment est née cette collab’ avec B2O?
Grâce à mon associé Pierre Vannineuse, un homme d’affaires de génie, et notre ami Abdoulaye Fadiga, l’un des plus beaux palmarès de la Boxe Thaï en France, reconverti en entrepreneur à succès. Avec Booba, les choses se sont faites assez simplement et nous nous sommes rapidement entendus. Les équipes ont fourni un travail incroyable pour arriver à la dernière version de la B-45. Ça représente des mois de tests et de recherches. Nous comptons la présenter aux différentes Cannabis Cup 2023, avec la Spannabis comme première étape.

Qui est le prochain ?
Si je te le dis c’est plus une surprise. Beaucoup de monde s’est pris d’affection pour Phytocann. On est en train de bâtir un écosystème assez sympathique. D’autres noms vont suivre. On va sans doute compléter cela avec des big events. Pour le reste, on continue de bosser, on a du shit sur la râpe.

« le marché US nous intéresse (…) sur certaines typologies de produits qui suscitent un vif intérêt là-bas »

C’est quoi le plan avec Halo Collective ?
Nous visons clairement une entrée en bourse sur le marché Nord-Américain à échéance Juin 2023. Voyons cela comme un rapprochement bénéfique pour l’ensemble des parties. Du point de vue de Phytocann, rien ne change. Nous gardons notre autonomie et notre pouvoir de décision. Je demeure le PDG du groupe, bien entendu.

Pourquoi ce rapprochement avec Halo ?
Halo Collective bénéficie d’un développement exponentiel Outre-Atlantique. Ils ont notamment accéléré sur leur stratégie retail et ils avaient l’ambition de s’implanter sur le marché européen. Mais les codes, les us et coutumes ne sont pas les mêmes chez nous. C’est là que Phytocann entre en jeu. De la même manière, le marché US nous intéresse comme bon nombre de nos concurrents, notamment sur certaines typologies de produits qui suscitent un vif intérêt là-bas. Chacun se nourrit de l’expertise de l’autre.

« A la différence de la France, nos autorités disposent d’un matériel simple et peu onéreux pour différencier CBD et THC »

Comment ça se passe pour le THC en Suisse ?
Mieux qu’en France… (rires). Qu’est-ce que tu veux que je te dise ? L’Office fédéral de la santé vient de lancer un essai sur la consommation de cannabis récréatif à Bâle. La dépénalisation est là, la légalisation est en cours. Il y a aussi de grandes avancées dans le domaine médical. A la différence de la France, nos autorités disposent d’un matériel simple et peu onéreux pour différencier CBD et THC. Bref, tous les feux sont au vert de notre côté et les choses avancent bien… Dommage qu’il n’en soit pas de même en France.

Quelle est l’actualité de Phytocann ?
On continue de mener notre petit bonhomme de chemin. Certains projets sont plus complexes que d’autres et prennent un peu plus de temps mais le cap est fixé et maintenu. Nous visons toujours une entrée en bourse dans les prochains mois sur le marché européen, à horizon fin 2023. Une IPO (offre publique d’achat NDLR) c’est généralement un dossier complexe qui prend du temps, où tous les cas de figures doivent être envisagés. Nous ne laissons rien au hasard. Nous discutons également avec l’un des tops réseaux de pharmacies en Europe pour une distribution de certaines de nos gammes en magasins.

« On embauche à tour de bras (…) On lève une armée »

J’ai vu que tu étais en plein recrutement…
On embauche à tour de bras. C’est la guerre et on recrute des guerriers (rires). On cherche des vendeurs et des commerciaux, de préférence avec une expérience dans le CBD. On lève une armée ! Diplôme ou pas, noir ou blanc, casier judiciaire ou pas, on cherche des gens qui en veulent ! Ce qui importe, c’est qui tu es aujourd’hui. Les seuls critères à cocher pour venir chez Phytocann, c’est volonté, respect de nos valeurs et efficacité.

 

Propos recueillis par Julio Rémila

Le géant Suisse du CBD Phytocann part à la conquête de la France

//

Implanté sur le berges du Léman à coté de Montreux depuis 2017, Phytocann est devenu en quatre ans le plus gros producteur de CBD d’Europe. En misant sur le bio et en jouant la carte de la transparence avec un process traçabilité de la graine à l’empaquetage, le groupe dirigé par Alexandre Lacarré pourrait bien devenir le principal fournisseur de l’hexagone.

Avec plus de 1 500 boutiques recensés en France, le marché du cannabidiol connaît un essor sans précédent pour un produit santé-bien-être. Un coche que le serial entrepreneur Alexandre Lacarré n’a pas raté.
Propriétaire d’un site de production de plus de 10 000 m2 et d’une unité de transformation à quelques kilomètres des serres où pousse cet or vert,  Phytocann a déjà des bureaux au Luxembourg  (où son hub logistique est implanté), ainsi que deux  boutiques en France et plusieurs en Allemagne.

10 000 m2 de serres et 5 tonnes de produits finis par an

Le groupe, qui assure aujourd’hui la production de cinq tonnes de produits finis par an, voit déjà plus grand: indépendamment d’un réseau d’une centaine de boutiques qui devrait voir le jour début 2022 en France , Phytocann va aussi engager « 1000 dealers légaux » sur le territoire.
Par « dealers légaux », il faut entendre  « des VRP du CBD qui viendront renforcer la force de vente du groupe suisse dans l’hexagone« . Les vendeurs seront responsables de leur stocks, un peu à l’image du système Herbalife, même si Alexandre Lacarré se défend de toute organisation pyramidale, préférant l’analogie avec les  « Club Tupperware » des années 60 et 70′ aux Etats-Unis.

100 boutiques franchisées et 1000 dealers légaux en France pour 2022

Lorsqu’on lui demande si cette activité B2B ne viendrait pas à miner les résultats des futurs boutiques franchisés, Alexandre Lacarré pondère: “Nous avons mis quatre ans à élaborer nos génétiques pour assurer une parfaite traçabilité et stabilité de nos produits. Il n’y aura pas de conflit puisque nous sommes aujourd’hui en mesure de créer des produits exclusifs pour nos franchisés”.
Avec huit marques spécialisés: Ivory et Easy Weed pour les fleurs,  Phytocann Laboratoire pour les huiles, Buddies pour les comestibles ou encore Kanolia pour les cosmétiques, Phytocann couvre toutes les applications possibles du CBD.

« Votre gouvernement de gaulois réfractaires fait mes affaires « 

Ce fulgurant succès, Alexandre Lacarré le doit en grande partie à l’exécutif français.  « Votre gouvernement de gaulois réfractaires fait mes affaires  » s’amuse non sans lucidité le dirigeant suisse au 33 printemps.
Car si la plupart des pays de l’Union Européenne ont légalisé la vente de fleurs de CBD, ce n’est pas le cas de la France qui au delà d’en interdire la culture sur son territoire, souhaite aussi en interdire la vente.
“Le marché français est dans une véritable zone grise du fait de la position de votre gouvernement. Mais la demande est tellement importante que ce sera forcément au détriment de la filière de votre pays. Et ça, c’est une vraie bonne nouvelle pour moi » poursuit l’homme d’affaire . « D’autant que les clients pourront se fournir à toutes les frontières ou commander sur internet”.
Le groupe suisse, qui emploie une soixantaine de personnes, prévoit d’entrer en bourse sur le marché français durant le 1er trimestre 2022.