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Le summer kitsch track : La Cucaracha

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C’est le moment de retrouver votre cours d’histoire cannabique préféré : Zeweed vous raconte aujourd’hui l’origine de la plus célèbre mélodie mexicaine, un hymne insolent et entêtant. Oubliez la Macarena, cet été, on se met tous à la Cucaracha!

Vous avez dû la supporter dans les transports en commun, dans des supermarchés ou face aux milliers de gadgets Made in China qui peuplent les bazars. Cette chanson, c’est… la Cucaracha:

Vous avez dû la supporter dans les transports en commun, dans des supermarchés ou face aux milliers de gadgets Made in China qui peuplent les bazars. Cette chanson, c’est… la Cucaracha.

Un fait peu connu, puisque le consensus concernant la première chanson sur notre plante préférée est en général en faveur de “Reefer Man”, un classique provoquant sorti en 1932. Cette composition Jazz très fun, jouée par le détonnant Cab Calloway, arrive en réalité trois ans après “Muggles” (du patriarche de la trompette Louis Armstrong) mais surtout près de 20 ans après la Cucaracha.
Fun fact: “Reefer Man” a tout de même le privilège d’avoir, en introduction, le tout premier sketch sur la Ganja  gravé sur vynile, bien avant les comédiens Cheech et Chong, dans les années 70.
La particularité de la Cucaracha, c’est qu’il existe autant de versions que de types de tequilas au Mexique.

Hymne au mégot de joint

 La mélodie reste toujours la même, mais les paroles varient selon les régions et le contexte politique du pays.
Si on ne connaît pas exactement la date de sa composition, trois interprétations sont particulièrement iconiques et elles reflètent les trois sens du mot Cucaracha. Le mot en espagnol, signifie « cafard » et s’applique différemment selon la période :
– Au sens propre, comme dans la première partition du morceau (qui remonte à 1818 et la guerre d’indépendance du Mexique avec l’Espagne, qui dura de 1810 à 1821). Dans cette version, c’est l’histoire d’un Cafard qui a perdu une patte et qui a des difficultés à se déplacer.
– Au sens figuré, comme en 1870, pour s’opposer à la nomination de l’empereur Maximilien d’Autriche
– Et dans le cas de la version la plus connue de la chanson, celle qui l’a établie comme un monument national digne de Frida Kahlo : en argot.
Car Cucaracha signifie avant tout “joint” en espagnol ! C’est d’ailleurs de ce mot que viendrait l’expression “roach” en anglais qui signifie “Cul de joint” et “Cockroach” qui est le nom du Cafard en anglais.
Dans cette version dédiée au révolutionnaire Victoriano Huerta (président du Mexique entre 1913 et 1914), pas d’ambiguïté dans les paroles:

Le cafard Le cafard/ 
Ne peut plus marcher/ 
Parce qu’il n’a pas/ 
Parce qu’il lui manque/ 
De la marijuana à fumer.

L’origine de cet étrange hommage ?
Le révolutionnaire était très fortement soupçonné d’être un fumeur en raison des énormes lunettes noires qu’il portait à cause de sa cataracte (une maladie des yeux), d’un amour de la fête certain qui lui donnait une démarche qu’on va qualifier “d’incertaine” et de rumeurs appuyées sur des parfums aromatiques qui l’entouraient à chacun de ses déplacements.

Le Mexique en passe de légaliser le cannabis!

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Le Sénat Mexicain a approuvé jeudi 19 novembre un projet de loi visant à légaliser le cannabis. Si l’année dernière, l’initiative avait échoué, il y a des grandes chances pour qu’elle reçoive cette année l’aval de la Chambre Basse, ce qui ferait du pays au 130 millions d’habitants le premier marché de weed légal.
La réponse est attendue avant le 15 décembre.

Le Mexique est sur le point de devenir le plus grand marché légal cannabis au monde !
Jeudi 19 novembre, quatre-vingt-deux sénateurs ont voté en faveur de la légalisation du cannabis, tandis que 18 seulement ont voté contre.
Le projet de loi doit désormais être approuvé par la chambre basse du Congrès afin que le rêve devienne réalité.

Un verdict qui devrait être rendu avant le 15 décembre, date butoir fixée par la Cour suprême.
La même
Cour suprême qui avait l’année dernière coupé court à toute vélehités de légalisation du cannabis en estimant que sa consommation était inconstitutionnelle.

Avec une population de près de 130 millions d’âmes, le Mexique deviendrait alors le pays le plus peuplé du monde à légaliser l’usage récréatif de la marijuana. Une légalisation qui serait aussi un signal fort en réaction aux violences engendrée par le trafic de drogues et son combat par les autorités. Soustraire le marché du cannabis aux griffes des Cartels réduirait cette violence, espèrent les législateurs pro-légalisation du pays.

Le projet de loi adopté par le Sénat permettrait la possession, pour les adultes, de 28 grammes de Ganja alors que les citoyens adeptes de la belle herbe seraient autorisés à cultiver jusqu’à quatre plants.
Si le Mexique légalisait, cela placerait les Etats-Unis dans une inconfortable position, prise entre deux voisins ayant entièrement légalisé.
Puis l’effet domino?

Mexique : Bientôt la légalisation ?

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Des législateurs mexicains vont être appelés avant la fin 2020 afin de dépénaliser le cannabis. 

Un groupe de militants opiniâtres qui prône la légalisation de l’herbe s’est installé depuis février sous les fenêtres du Sénat à Mexico, donnant quelques couleurs à ce lieu austère.

Pour mieux convaincre les occupants du bâtiment, ils en ont planté près de l’une des entrées. La pluie et la chaleur aidant, les pousses atteignent 2 m de haut.

«Nous revendiquons d’abord nos droits en tant que consommateurs responsables, avant de penser aux intérêts du marché», explique à l’AFP Enrique Espinoza, 30 ans, membre du Mouvement Cannabique Mexicain.

Une vingtaine de jeunes veillent sur les plants tout en s’adonnant à la cuisine et à la fabrique de produits à base de chanvre, en musique.

La règle en vigueur ici est de ne pas toucher aux plantes pour les fumer. Elles se veulent un symbole de la lutte pour la dépénalisation. Chacun apporte donc ses joints.

Non à l’extorsion

Au Mexique, la consommation de marijuana à des fins récréatives est autorisée depuis 2015, mais pas sa vente.

En outre, chaque personne n’a le droit d’en posséder sur elle que cinq grammes, ce qui n’est pas toujours commode à vérifier lors d’une inspection de police.

«Nous en avons assez de l’extorsion des policiers qui nous imposent des amendes pour nous laisser passer», tempête Enrique Espinoza.

Les tentatives afin d’augmenter la dose minimale de cinq grammes ont jusque-là échoué au Congrès, mais la justice a fixé au 15 décembre la limite pour légiférer.

Entre-temps, la plante a d’ores et déjà été retirée de la liste des «médicaments absolument interdits», en permettant ainsi la consommation à des fins thérapeutiques.

Nicolas Guerra, 23 ans, coursier, défend avec ardeur les propriétés médicinales du cannabis. Il en fume depuis quatre ans pour surmonter une névrose.

«La marijuana et les arts martiaux m’ont aidé à diminuer ma névrose. C’est mon médicament et c’est la raison pour laquelle je suis favorable à sa légalisation», raconte-t-il.

Depuis l’installation de la plantation, une douzaine de sénateurs se sont déjà présentés pour s’adresser aux militants.

«On leur a dit de ne pas se comporter comme des moutons», lance Enrique Espinoza.

Un remède contre la violence?

Pour la cinquantaine d’organisations qui militent pour la libre consommation de cannabis au Mexique, la loi à adopter devra autoriser la «possession simple et suffisante» d’herbe, que les usagers ne soient pas répertoriés, que la consommation soit libre dans des espaces adéquats et que l’exploitation de la plante toute entière soit accessible.

Si elle est adoptée, le Mexique ira dans le sillage de l’Uruguay, qui a adopté en 2013 une loi autorisant la vente en pharmacie de marijuana provenant de plantations privées sous contrôle de l’État, en plus des cultures domestiques et coopératives.

Les autorités uruguayennes souhaitaient rogner sur le marché des trafiquants, un objectif qui a été atteint puisque la consommation de marijuana fabriquée illégalement a été divisée par cinq entre 2014 et 2018, selon les chiffres officiels.

Le Mexique, où la marijuana est la drogue la plus couramment saisie avec 185 tonnes cette année, souffre de la violence liée au trafic, qui est stimulé par sa proximité avec les États-Unis, principal consommateur de stupéfiants.

Depuis 2006, lorsque le gouvernement mexicain a militarisé la lutte contre les cartels, 296 000 meurtres ont été enregistrés.

Le président de gauche Andres Manuel Lopez Obrador, qui attribue la plupart des meurtres au crime organisé, a déclaré à plusieurs reprises son intention de légaliser certaines drogues dans le cadre de sa politique sécuritaire.

En attendant que les législateurs mexicains se prononcent, Céleste, 27 ans, livreuse de profession, estime que le «jardin» de cannabis au pied du Sénat est un «bastion» de liberté.

«Pourquoi devrions-nous nous cacher?», dit-elle, le visage noyé dans ses volutes de fumée.

 

Zeweed avec AFP