C’est sur la planète bleue que la colonisation de Mars se gagne. Alors que la NASA planche sur ses fusées, la Française Barbara Belvisi développe dans le désert des prototypes de modules habitables dans lesquels astronautes et scientifiques se prépareront à être les premiers colons de la planète rouge.
Avant que l’homme ne pose son premier pied sur Mars pour y installer une résidence secondaire, le défi à relever en amont de la grande aventure est de commencer à concevoir de tels habitats.
Un challenge que Interstellar Lab se propose de relever en « développant sur Terre des villages construits avec les technologies spatiales ». Appelés EBIOS (Experimental Bioregenerative Station) ces modules d’essais seront construits sur la notre planète pour y accueillir scientifiques, chercheurs, astronautes et futurs colons martiens afin qu’ils y vivent dans les mêmes conditions que celles qu’ils rencontreront sur la planète des petits hommes verts. Pour se faire, une équipe d’ingénieurs et scientifiques planche sur la mise au point de systèmes autosuffisants et pérennes, répondants à des demandes anthropologiques, biologiques, psychologiques, biochimiques géophysique et architecturales auxquelles l’homme n’avait jamais dû faire face.
C’est depuis leurs bureaux situés à Los Angeles que l’équipe d’Interstellar Lab finalise la mise au point de ces « maison-témoin » d’entraînement à la vie dans nos futurs pavillons de grande banlieue spatiale. Pour cette jeune entreprise qui a la tête dans les étoiles, l’activité n’aura rien de cosmique et sera des plus terrestre puisque ces villages se veulent avant tout un centre d’entrainement et de perfectionnement aux futurs postulants à une vie sur Mars, plutôt qu’une proposition de solutions habitables qui serait livrée clefs en main le jour où le premier terrien posera ses valises sur la quatrième planète en partant du Soleil.
À la tête de cette spacey start-up, la talentueuse Barbara Belvisi, qui avait déjà lancé avec succès à Paris entre 2014 et 2015 un autre genre de couveuse (The Family, un incubateur basé à Paris ou Hello Tomorrow, une structure de soutien à l’innovation scientifique).
Un nouveau défi des plus challenging pour la jeune entrepreneur qui, à 33 ans se lance dans une aventure aux milles inconnue puisqu’en matière d’habitats autosuffisants dans le cosmos, la seule référence que nous ayons est l’Internationale Space Station, un modèle qui n’en est pas vraiment un puisque nécessitant un réapprovisionnement régulier par SpaceX ou Soyouz.
Éloignés de la planète bleue, les nouveaux habitats devront être capables de soutenir un écosystème sans assistance pendant au moins deux ans, laps de temps nécessaire pour retrouver une fenêtre de lancement propice, lorsque les deux planètes sont au plus proches l’une de l’autre.
Les spécialistes estiment que l’homme pourrait s’installer sur Mars à l’horizon 2035-2040. Soit deux petites décennies pour bien appréhender, via les EBIOS que proposera bientôt Instestellar Lab, les modalités et enjeux d’une vie en autarcie sur une autre planète. Une aventure qui ne souffrira pas le moindre aléa : la supérette du coin sera un peu loin en cas d’oubli.
Quant à la ganja locale, on ne sait pas si elle sera rouge planète ou vert Martien
https://www.interstellarlab.earth/