Les Documentaires Vert

Pourquoi il faut boycotter le saumon à Noël.

La plupart des saumons que nous consommons sont élevés dans des installations industrielles. Polluantes, ces fermes marines nourrissent aussi la surpêche dans de nombreuses régions du monde. Zeweed vous explique pourquoi il vaut mieux investir dans les crustacés et fruits de mer pour le(s) réveillon(s). 

Ils sont de retour! Pas une armoire réfrigérée de supermarché, pas un étal de poissonniers n’y a échappé. A l’approche des agapes de fin d’année, les saumons ont entamé leur dernière migration… vers nos assiettes. Involontaires compagnons de nos fêtes, symboles de nourriture saine (adeptes des sashimi et de l’oméga-3 en filets bonjour), le plus grand des salmonidés se déguste fumé, semi fumé, en gravlax, à l’unilatérale ou poché. Car pour son malheur, on le met à toutes les sauces.

Fermes industrielles

Il y a belle lurette que le saumon que nous péchons en tête de gondole n’est plus sauvage. 70% des filets, paupiettes et steaks consommés en France proviennent des fermes d’élevage norvégiennes. Les écossais, Irlandais et Canadiens leur grignotent depuis quelques années leur parts de marché. Une bonne nouvelle? Pas exactement.
Dans les exploitations piscicoles, les saumons adultes sont parqués par milliers dans de volumineux bassins grillagés mouillés en mer. En surnombre par rapport à l’espace dont ils bénéficient, ils sont en état de stress permanent. Un épuisement qui les rend perméables à de nombreuses pathologies. Les poissons roses sont ainsi traités à coup d’antibiotiques, molécules toujours présentes dans les chairs après transformation.

Pollutions marines

Tout encagés qu’ils sont, nos héros potamotoques n’en demeurent pas moins des poissons. A l’instar de leurs congénères sauvages, ils pissent et chient sans entrave. Pareille concentration d’urée pollue joyeusement l’environnement des fjords où sont souvent nichées les fermes. Officiellement, le taux de la mortalité est inférieur à 2%. Ce qui fait tout de même des milliers de cadavres qui sont jetés à la mer chaque année, avec leur cortège de maladies et de médicaments.

Génie génétique

Certains des survivants parviennent à s’évader. En s’accouplant avec des congénères sauvages, ils risquent de les contaminer et de modifier le patrimoine génétique de ces derniers.  Cette préoccupation est particulièrement vive concernant certaines fermes canadiennes et panaméennes qui n’élèvent que des saumons génétiquement modifiés.
Créés par la société AquaBounty Technologies, les saumons AquAdvantage sont réputés pour leur vitesse de croissance très rapide et leur taille deux à trois fois plus importante que celle de leurs cousins naturels. Leur hybridation avec des poissons de pleine eau pourrait perturber l’équilibre des populations sauvages : les Frankenfish seraient stériles…. en principe. Et ce n’est pas tout.

Surpêche et réchauffement

Seigneur des mers et des rivières, le saumon ne grossit vite (gage de rentabilité) que bien nourri. De poissons, de préférence. En moyenne, il faut 2 kg. de nourriture diverse (farine et huile de poisson, insectes) pour produire un seul kilo de saumon. Qu’en déduire ?
Qu’une bonne part de la pêche industrielle sert à alimenter les fermes de saumons. Pour commercialiser les 436.000 tonnes de saumons qu’ils mettent sur le marché, chaque année, les éleveurs norvégiens achètent à vil prix près de 900 000 tonnes de poissons sauvages, généralement des sardines de Mauritanie et des anchois du Pérou. Autrement dit, les pêcheurs artisanaux mauritaniens et péruviens voient leur stock de poissons phagocytés par les chalutiers européens affrétés par les producteurs européens de saumons.
Cette surpêche menace la stabilité de populations piscicoles qui sont déjà affectées par les effets du réchauffement climatique.
Il ne vous reste plus qu’à vous mettre au caviar… d’aubergine, aussi très riche en Oméga 3.

 

Bonus: Plongez dans la pisciculture intensive des salmonidés avec l’excellent “Artifishal”. 

 

 

Spécial Halloweed “Reefer Madness” (1936)

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Pas besoin de se repasser l’Exorciste ou Evil Dead pour se garantir de bons frissons en fumant un joint. En 1936, alors que la prohibition de l’alcool est enterrée depuis trois ans, l’Oncle Sam trouve en la ganja un nouveau bouc-émissaire pour rassurer son électorat puritain et condamner les accès de joie légitimes d’une jeunesse qui, depuis 1929, n’a connu que la crise. “Reefer Madness” ou le grand enfumage made in USA, c’est notre cadeau d’Halloweed!

Reefer Madness (1936).
Terreur sur la weed.
Commandé en 1936 par une communauté religieuse chrétienne, le film était initialement destiné à être projeté dans les écoles.  Mettant en scène des jeunes s’adonnant au vice vert, le moyen métrage est une violente charge contre la consommation de cannabis, objet de tous les maux d’une Amérique bien pensante des années 30 et 40 (chasse aux sorcières planantes entre autre  illustrée dans LA confidential). L’absurdité des situations comme du message, le tout interprété par des acteurs qui n’avaient visiblement jamais consommé la chose, fit de Reefer Madness un midnight movie culte.
Bonne séance!

 

 

 

Ze Green Doc: Artifishal (1019)

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Le documentaire vert de cette semaine, c’est “Artifishal”, qui se penche sur la disparition des saumons sauvages et fume une industrie piscicole qui marche sur la tête.
Financé par la marque Pantagonia, les images filmées par l’équipe de la formidable association L-214 sont sans appel et imposent un regard différent sur le marché du poisson le plus consommé au monde.

Bonne séance!

 

Ze Green Docs: Home (2009) et Strain Hunters (2009)

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Alors que la COP 26 vient de s’ouvrir, Zeweed vous propose un double feature bien vert avec “Home” et “Strain Hunters”, deux docus planants pour prendre un peu de hauteur. Bonne projection!

Home (2009) : écrit et réalisé par Yann Arthus-Bertrand, produit par Luc Besson, ce superbe 90 minutes se penche sur les liens qui unissent l’homme à la Terre. Conçu comme un carnet de voyages, le film est constitué uniquement d’images aériennes (la terre vue du ciel, thème totem d’Arthus Bertrand) et d’une voix off qui chante la beauté de notre planète.

Les sujets abordés sont tous en relation avec l’environnement : l’accès une eau potable, la déforestation, la fonte des glaces ou encore l’épuisement des ressources naturelles, des axes abordés avec ce bel optimisme qui caractérise le réalisateur.
Des images époustouflantes à voir et à revoir sans modération.

Strain Hunters (2009) : Arjan Roskam et son équipe de chasseurs de variétés de weed nous emmènent en Jamaïque, à la recherche de « landrace », ces phénotypes de cannabis naturels, jamais altérés par la main de l’homme. Dans cet épisode « le King of cannabis » flanqué de son regretté acolyte Franco Loja parcourra en très bonne compagnie monts et vallées de l’île de Marley, afin de trouver et mieux comprendre la culture d’une des Ganja les plus célébrée et chantée par Bob, Peter, Jimmy et les autres : la Jamaïcan Purple, AKA Ganja Supreme.

Bonne séance !

La rédaction.

Ze docu: “Solutions locales pour un désordre global” de Coline Serreau

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La séance du dimanche, à regarder en vacances ou fin de week-end, c’est  “Solutions locales pour un désordre global”, de Coline Serreau. Sorti en 2010, la réalisatrice en parlait ainsi: « Avec ce film, je montre qu’il existe partout dans le monde des gens qui, sans se connaître, font la même chose, ont la même philosophie de vie et les mêmes pratiques envers la terre nourricière. Mettre en lumière cette universalité des solutions, tout autant que leur simplicité, c’était vraiment le but.»

Bonne séance!

 

 

Ze Green Doc: Planet of the Humans (2020)

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Centrales biomasse inutiles, voitures électriques à l’empreinte carbone désastreuse, panneaux solaires éphémères… Dans «Planet of the Humans», dont il est le producteur, le cinéaste engagé Michael Moore démystifie le mythe des énergies vertes. Disponible gratuitement en ligne, le documentaire démontre si besoin est que “la seule énergie propre, c’est celle qui utilise moins d’énergie”.

Avec son “Planet of the Humans”, Moore s’en prend cette fois au capitalisme vert et pointe du doigt les prophètes de ce faux green qui nous mèneraient droit dans le mur.
Parmi les heureux élus de cette discutable écologie, Van Jones, le conseiller environnemental de Barack Obama, Elon Musk, le constructeur de voitures électriques, Robert F. Kennedy Jr, avocat environnemental ou encore l’ancien vice-président Al Gore, qui aura réussi à convaincre Richard Branson (Virgin) d’investir 3 milliards de dollars dans cette énergie que l’on dit verte.

A la question: “Al Gore est-il un prophète?” Branson répondra par un jeu de mots entre «prophète» et «profit», phonétiquement similaires en anglais. Au delà du calembours, c’est cette confusion même que le film souligne, non sans succès.

Bonne séance !

https://www.youtube.com/watch?v=Zk11vI-7czE

 

Ze doc: Life in a day I & II (2011/2020)

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Life In A Day, c’est le projet fou produit par Ridley Scott et monté par Kevin MacDonald. En 2011, l’équipe du réalisateur d’Alien et Blade Runner a rassemblé une centaine de vidéos, toutes tournées le même jour par des amateurs aux quatre coins du globe. Un 25 juillet en l’occurence. Soit un témoignage unique, poignant et on ne peut plus humain sur nos existences. Neuf ans plus tard, Scott et MacDonald reconduisent l’aventure pour nous proposer un second tome. Et si moins d’une décennie s’est écoulée entre les deux opus, le contraste est saisissant.
Bonne séance!

Life in a Day I (2011)

Life in a day II (2020)

 

 

Jean-François Bizot raconte la drogue; monologue d’un initié

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Quand Jean-François Bizot nous parle de paradis artificiels, c’est en fin connaisseur de la chose. Dans une interview improvisée datée de 1995, le fondateur d’Actuel et de Radio Nova nous parle histoire, sociologie, culture et consommation de drogue dans un monologue culte.

L’interview est disponible ici

Les docus du vendredi: Rasta sans frontières.

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Zeweed vous emmènent aujourd’hui en Jamaïque et en Éthiopie, pays berceaux de la culture rasta. Deux docus et une invitation à voyager depuis votre lieu de vacances ou de résidence.
Bonne séance et bon voyage !

Éthiopie : la terre promise des derniers rastas
Direction les faubourgs de Shashamé en Éthiopie  Un monde à part mais surtout  un lieu sacré, dans lequel le non-rasta, le profane, noir ou blanc, ne pénètre que difficilement. Un documentaire qui nous rappelle aux roots du Rastafari.

 

Fuck le système: Jamaïque
Place aux Rastas seconde génération dans cet épisode de la série “Fuck le système”.
Diffusé sur la chaîne française Canal +, “Fuck le système” et son journaliste Benoît Chaumont sont allés à la rencontre ceux qui ne veulent pas entendre parler de Babylone, cette vie moderne et occidentale qui semble aujourd’hui à bout de souffle. Et si le bonheur était dans le pré (de Ganja)?

 

 

La séance du dimanche: Welcome in Space

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Marre d’entendre parler du pass sanitaire et de la 4ème vague? A court de Biafine et de rosé? Zeweed vous propose de prendre de la hauteur et un grand bol d’air cosmique avec deux documentaires exceptionnels, suivis d’une curiosité de la série Star Trek et du pilote des Envahisseurs.

Devenir Extraterrestre(2020)
Les Terriens débarquent sur la Planète rouge. Un récit de science-fiction qui pourrait, devenir réel avant le 22ème siècle. Face au changement climatique et au risque de catastrophes en série en découlant, nombre de scientifiques estiment que notre salut passera par la colonisation de l’espace. Pléthore de projets, portés par des agences spatiales et des entreprises privées, vont d’ailleurs dans ce sens. L’agence spatiale européenne (ESA) souhaite par exemple construire une base sur la Lune d’ici 2033. La Nasa, de son côté, prépare une mission habitée vers Mars qui pourrait se concrétiser dans 20 ans. Ce documentaire, ponctué par les interventions de planétologues  médecins ou géologues de l’espace, dresse un passionnant panorama de ces projets de conquête spatiale. Quel est le coût de l’installation d’une base sur Mars ? Est-il possible d’y produire de l’énergie ? Quel est l’impact de l’environnement lunaire sur le corps humain ? Autant de questions abordées par ce film, forcément riche en conjectures mais aux explications aussi claires que pédagogiques.

 

Voyage à travers l’espace (2020)
Planètes, satellites, trous noirs : l’espace regorge d’éléments fascinants. Ce «Voyage aux confins de l’univers» se présente comme un périple intersidéral en images de synthèse, à travers et au-delà de la Voie Lactée. D’étonnantes escales nous ferons découvrir les planètes de notre système solaire, de Mercure et Vénus, voisines du soleil, à Mars, la planète rouge parsemée de volcans, et Jupiter, impressionnante masse gazeuse entourée d’une pléiade de satellites. C’est aussi l’occasion de côtoyer des étoiles naissantes, d’admirer de puissants pulsars, d’explorer les trous noirs et d’assister à des orages d’une dimension inouïe.

 

Star Trek: Pilgrim Of Eternity (2013)
“Pilgrim of Eternity”, c’est l’improbable épisode Star Trek produit par des fans et sorti en 2013. Le premier de la série Web Star Trek Continues, qui vise à poursuivre les épisodes de Star Trek: The Original Series, reproduisant leur style visuel et narratif. Une suite non officielle de l’épisode original  “Qui pleure pour Adonais?”. Ce Sputnik de la space pop culture été écrit par Steve Frattarola et Jack Treviño, d’après une histoire de Jack Marshall et Vic Mignogna, le tout réalisé par un certain “Mignogna”.

 

Les Envahisseurs “première preuve”, pilote (1967)
Souvenez-vous, c’étais il y a à peine plus de 50 ans: alors qu’il s’assoupit au volant de sa voiture en cherchant un raccourcis qui va lui rendre la vie ultra-compliquée, David Vincent est témoin de l’atterrissage d’une soucoupe volante. Depuis cette nuit-là, il n’a de cesse de convaincre ses semblables de combattre des extra-terrestres au petit doigt rigide qui, sous une apparence humaine, infiltrent insidieusement la Terre afin de la coloniser. Sacré Pitch!
Avec des séquences inédites lors de la première diffusion, la version longue s’impose comme un must cosmique des adeptes du complot extra-terrestre.