Jeff Bezos

Arrêtons de planer, décollons!

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Si la crise du Covid nous a brutalement rappelé à notre finitude, elle a aussi souligné l’urgence des défis écologiques auxquels nous faisons face. Alors que la planète meurt sous le poids de nos civilisations, scientifiques et entrepreneurs se tournent désormais vers ciel. L’espace est-il notre future terre?

Fin mars 2020, après deux mois de confinement, les nuages de pollution cachant perpétuellement le ciel de Pékin avaient disparus.
À Rome, les canards sauvage barbotent de nouveau dans les fontaines alors que pour la première fois depuis un siècle, les Sardes croisent des dauphins dans leurs eaux portuaires. A cette réduction des émissions de particules fines, de Co2 et gaz à effet de serre, il conviendra d’ajouter que la pandémie a radicalement transformé nos modes de vie. En confinant au minimum nos échanges et en bousculant nos modus vivendi, le Coronavirus s’est imposé comme un inattendu champion de l’écologie, dernier rempart avant la catastrophe annoncée.

Gagner du temps

Si lockdowns, couvres-feu et fermetures de commerces non-essentiels sont perçus comme une entrave au bonheur quotidien -n’en déplaise à nos hédonistes habitudes- les mesures liées au Covid ont eu un avantage à long terme: celui de ralentir le compte à rebours de la fin du monde.
Car force est de constater que toutes les Cop 21, Sommet de Rio et autre Greta Thunberg n’auront été que des gouttes d’eau dans un océan en passe de nous submerger. Et puisque qu’à la baisse de notre consommation assoiffée nous avons préféré la monté des eaux, il va falloir changer d’horizon avant de tous se retrouver dans le même bain.
Alors pourquoi ne pas courageusement fuir l’apocalypse et laisser une dernière chance de survie au règne animal et végétal?

Pour gagner l’Espace

A l’heure où nous sommes coincés sur le Globe, faute d’avoir les moyens technologiques pour coloniser Mars et plus si affinités, ce ralentissement du déluge tombe à point nommé. En donnant le temps à la planète de reprendre son souffle, la pandémie nous laisse le temps de construire nos arches de Noé et mettre les voiles.

Ne riez pas, les capitaines d’industrie Richard Branson, Elon Musk, Jeff Bezos et Bill Gates ont lourdement investit pour être à la barre de la prochaine conquête de l’homme. Les trois premiers ont déjà commencé à concrétiser le rêve fou avec Virgin Galactic, Space X et Blue Origin, leurs entreprises respectives.
Jeudi dernier, le rover Perseverance de la NASA se posait sur la planète rouge alors que des entrepreneurs comme Barbara Elvisi –CEO d’Interstellar Lab, une société qui a conçu des modules dans lesquels l’homme pourrait habiter sur Mars– regardent les étoiles.

Ceux qui aperçoivent la lumière avant les autres sont condamnés à la poursuivre en dépit des autres” devisait Christophe Colomb.
La liberté ignore les serrures du temps et de l’espace. Pour traverser les murs, il suffit d’ouvrir les portes, ouvrir les ailes, ouvrir les rêves” professait Marco Polo.
Gageons que l’on soit tous des rêveurs illuminés qui feront pousser de la weed dans l’espace.

Amazon s’attaque (enfin) au réchauffement climatique.

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 Jeff Bezos, le créateur d’Amazon, a fait amende honorable en allouant plus de 800 M$ de sa fortune personnelle à des ONG investies dans le climat. Et ce n’est qu’un début.

Pour les écologistes (et les libraires !), Jeff Bezos, c’est le mal absolu. Après avoir bâti, en une vingtaine d’années, le plus grand groupe mondial de commerce en ligne, le propriétaire du Washington Post fait monter le thermomètre climatique. Dynamisant le commerce international, transportant ses marchandises par avions et par camions, Amazon affiche un bilan carbone désastreux.

Lourd bilan carbone

Rien qu’au Royaume-Uni, Amazon a directement relâché 19 000 tonnes de dioxyde de carbone lors du dernier Black Friday. Au niveau mondial, le groupe évalue son empreinte carbone à plus de 50 millions de tonnes de gaz à effet de serre : un peu plus que la Suisse. Bonne nouvelle : l’entreprise affirme désormais que ce bilan sera réduit à néant d’ici à … 2040.
Pour autant, le millardaire new-yorkais n’entend pas se croiser les bras. Comme nombre de ses camarades « Sans Difficultés Financières », l’homme le plus riche du monde (selon Forbes !) va consacrer une partie de sa gigantesque fortune personnelle à la lutte contre le changement climatique.

10 milliards pour le climat

Le démarrage de la pandémie a un peu masqué la nouvelle : en février dernier, l’ancien étudiant de l’université Princeton a annoncé la création du Bezos Earth Fund (BEF). Doté de 10 milliards de dollars (8 milliards d’euros), le BEF financera la recherche scientifique, des organisations non gouvernementales, mais aussi n’importe quelle initiative bonne pour faire redescendre le thermomètre planétaire.
Visiblement, le plan de distribution n’était pas tout à fait prêt. Il aura fallu plus de 8 mois avant que les premiers bénéficiaires (tous Américains) soient connus. Dans un premier temps, le mécène du climat va doter l’Environmental Defense Fund (EDF), le Natural Resources Defense Council (NRDC), le World Wildlife Fund (WWF) et Nature Conservancy de 100 millions de dollars (81 millions d’euros) chacun. Grand pourvoyeur d’études sur les effets du réchauffement, le World Resources Institute (WRI) devrait recevoir 85 millions de dollars (70 millions d’euros). .

Coordonner l’action des ONG

Moins connus du grand public et des journalistes, l’Energy Foundation et la ClimateWorks Foundation seront créditées de plusieurs dizaines de millions de dollars. Cette dernière nouvelle n’est pas inintéressante. Car ces deux organisations, habituellement soutenues par un réseau de philanthropes (les familles Rockfeller, Ford, Hewlett ou Packard, par exemple), sont réputées pour coordonner l’action de centaines d’associations environnementales de par le monde.
En 2009 et en 2015, elles avaient notamment organisé le lobbying des ONG en amont des sommets climatiques de Copenhague et de Paris. L’an prochain, l’Écosse doit accueillir, à Glasgow, la COP 26, à l’issue de laquelle les Etats doivent, en principe, rehausser leurs ambitions climatiques. Les associations ne seront pas de trop pour les convaincre de ne pas renoncer.