Italie

Italie: Le référendum sur la légalisation du cannabis bloqué par la Cour constitutionnelle.

//

Le très attendu référendum sur la légalisation du cannabis en Italie n’aura pas lieu. La Cour constitutionnelle du pays a estimé qu’en cas de succès, les dispositions du texte proposé ne seraient pas compatibles avec les dispositions légales internationales en matière de lutte contre les stupéfiants. Un argument fumeux pour les pro-légalisation.

C’est une déconvenue de taille pour les partisans d’une fin de prohibition de l’herbe dans la botte italienne.
A la surprise générale, les juges de la Cour constitutionnelle ont décidé d’interdire la tenue du referendum sur la légalisation qui était prévu pour le mois de mai. Les 15 juges ont en effet estimé qu’en cas de succès, la légalisation du cannabis et de sa culture à usage personnel contraindrait le pays à violer ses obligations internationales en matière de prévention de trafic de drogue.
Une pétition lancée en septembre 2021 avait pourtant recueillie les 630 000 signatures nécessaires pour déclencher une consultation nationale.
Pour Benedetto Della Vedova, secrétaire du parti centriste “+ Europa” et soutient de l’initiative progressiste, le tribunal de la Cour constitutionnelle a “privé l’Italie d’un débat public et d’un processus électoral pour des réformes sur la liberté et la responsabilité” .

L’ombre de la Mafia

Actuellement, les cultivateurs de cannabis pour usage personnel encourent théoriquement des peines allant de deux à six ans de prison, malgré le fait que depuis 2016, la possession de petites quantités de cannabis est dépénalisée.
D’aucuns voient en la décision de la Cour constitutionnelle un soutient à la Mafia, qui n’entend pas laisser filer le juteux marché du cannabis dont elle a le quasi-monopole depuis plus d’un demi-siècle.
Les arguments développés par la Cour constitutionnelle sont d’autant plus durs à avaler que le Luxembourg et Malte ont déjà légalisé l’usage du cannabis récréatif et que l’Allemagne s’apprête à faire de même.

La sélection du Vini Selvaggi

///

Glou-Glou, c’est votre rendez-vous avec des vins nature venant de toute l’Europe, avec des cépages oubliés et d’ancestrales méthodes de vinification remises au goût du jour.
Chaque semaine, Zeweed vous propose des vins sains à partager entre amis toute la journée. A boire avec ou sans modération, mais toujours dans l’esprit Glou-Glou.
Aujourd’hui, je vous emmène au salon Vini Sevaggi, le grand rendez-vous des vins nature dans la capitale italienne.

C’était lundi dernier à Rome, dernier jour du salon et l’occasion de découvrir 60 vignerons de toutes les régions d’Italie ainsi que quelques vignerons étrangers.
Le lieu est assez excentré (proche de la gare d’Ostiense), s’appelle « Citta dell’ Altra Economia», les fresques représentant des figures de révolutionnaires à l’entrée donnent le ton.
Les stands des vignerons sont dressés dans un immense terrain qu’entoure un ensemble de d’anciens bâtiments industriels du 19e siècle.

Il fait 39 ° à l’ombre ce jour là, mais heureusement les vins sont frais et pour la plupart assez légers en alcool. 60 vignerons avec au minimum 5 vins chacun, cela fait beaucoup pour une journée, aussi vais-je juste partager avec vous mes coups de cœur.
Vins Loco, jeune domaine des Pouilles, dont c’est le premier millésime. Des vins blancs frais et aromatiques (pêche blanche, fleurs), issus de cépages autochtones, des rouges fruités et très légers qui rappellent les vins du Jura. Un domaine à suivre assurément.

Insolente Vini, de la région de Vérone, déjà connu des amateurs de vins nature dans le monde, présente une gamme colorée et vivante, de superbes vins de soif.
Le blanc de macération (vin orange), issu du cépage Garganega, est particulièrement remarquable, complexe et très léger en alcool (seulement 9,9°).

Autre valeur sûre, Carussin, du Piémont, entre Gênes et Turin, pour ses rouges légers et frais (vinification en cuve en béton). La famille qui exploite le domaine depuis 4 générations élève aussi des ânes, et les étiquettes de leurs vins arborent souvent l’effigie d’un âne.
La cuvée Asinoi (cépage Barbera) représente bien le style du domaine, à boire tout l’été.

Une superbe découverte encore avec le domaine Bera & Figli, du Piémont aussi, tout particulièrement leur cuvée Bianchdùdui, 100% Muscat, d’une grande complexité aromatique et d’une fraîcheur incroyable. Sans doute le vin le plus mémorable de ma dégustation.

Sallemi, uniquement des rouges, du cépage Nero d’Avola, certains élevés en cuve inox, d’autres en vieilles barriques. Des fruits rouges et des épices, ce sont des vins envoûtants.

Le domaine Vira, pour son Cataratto, cépage blanc de Sicile, macération de 7 jours avec les peaux (vin orange), frais et d’une grande profondeur.
J’ai aussi beaucoup aimé le rosé de Nero d’Avola, couleur rubis, d’une grande intensité, plutôt un rouge léger qu’un rosé à la mode actuelle, un vin d’été idéal.

Enfin, une autre découverte d’un jeune domaine (créé en 2015), qui vient de la république tchèque, d’un petit village de Moldavie, près de Brno :
le domaine Plener.

Les vins issus de cépages germaniques (Riesling, Müller Thurgau) sont fins et élégants, avec des arômes complexes. Ils sont vinifiés en cuve inox et dans des œufs en bois, ce qui permet aux jus d’être en contact avec les lies le plus longtemps possible, et renforce ainsi leur richesse aromatique.

Peu connus en France, ces vins d’Europe de l’Est montrent qu’ils ont vraiment une personnalité, à découvrir encore.
A la semaine prochaine pour de nouvelles aventures bachiques…

Le Glou-Glou de la semaine: les vins des Pouilles.

///

Glou-Glou, c’est votre rendez-vous avec des vins nature venant de toute l’Europe, avec des cépages oubliés et d’ancestrales méthodes de vinification remises au goût du jour.
Chaque semaine, Zeweed vous propose des vins sains à partager entre amis toute la journée. A boire avec ou sans modération, mais toujours dans l’esprit Glou-Glou.
Aujourd’hui, nous partons à la découverte des vins des Pouilles chez Valentina Passalacqua,

Besoin d’évasion ? A 3h d’avion de Paris, dans le sud de l’Italie, la région des Pouilles recèle de véritables trésors (plages, falaises, canyons, villes médiévales) et des produits gastronomiques renommés (la burrata, les pâtes orrechiete) mais aussi beaucoup de vins issus de cépages autochtones.

Il y a 1 an j’ai eu l’occasion de goûter chez un caviste à Paris un vin orange de Valentina Passalacqua, vigneronne qui exploite un grand domaine dans le nord des Pouilles, cultivé en biodynamie.
J’avais beaucoup aimé ce vin par sa grande fraîcheur, ses arômes d’abricot et son côté très glouglou (vendu en litre qui plus est) et étais curieux de découvrir le vignoble.

La particularité des vins de Valentina est leur très faible taux d’alcool (entre 9,5 et 12 degrés). La région du Gargano au nord des Pouilles est célèbre pour ses carrières de marbre et cela se ressent dans les vins de Valentina, qui ont une grande minéralité.
Les cépages cultivés sont originaires des Pouilles comme le nero di troia, le falanghina, le greco, le primitivo, le negro amaro, l’alberello, l’aleatico ainsi que d’autres cépages italiens comme le bombino bianco (trebbiano), le pinot grigio ou le montepulciano.

Le domaine est magnifique, le chai très design avec ses murs en marbre brut et ses cuves en béton. Valentina était là pour nous accueillir avec une grande gentillesse et nous faire goûter ses vins.

Les vins de Valentina sont très créatifs, en rouge, blanc, rosé et orange avec des étiquettes très colorées et sa philosophie de la vie (« peaceful living »)
3 lignes sont commercialisées actuellement : Calcarius, 9 is Enough (9 à 9,5% d’alcool) et Valentina, tous disponibles dans les 4 couleurs.

Tous ces vins de Valentina vont surprendre car ce sont des vins d’une très grande buvabilité, très peu tanniques, certains diront des vins inachevés, je pense pour ma part qu’ils sont frais et agréables à boire, avec pour certains une grande complexité aromatique.

Les vins sont vinifiés naturellement (sans aucun intrants) et sulfités (très peu) à la mise en bouteille, afin qu’ils restent stables pendant le transport.
Leur prix abordable (moins de 20 euros le litre pour un Calcarius) les rend d’autant plus attrayants.

Disponibles en France et au Canada, parfaits pour les soirées d’été, mais pas seulement, les vins de Valentina Passalacqua sont maintenant indispensables pour tous les aficionados du Zeweed lifestyle.

L’Italie forme des médecins au cannabis thérapeutique

//

L’Université de Padoue (UNIPD) est l’une des 5 plus anciennes universités au monde. Si le CHU peut se targuer d’avoir 8 siècles d’expérience enseignante à son actif, il n’en reste pas moins une formation des plus avant-guardiste en Europe, puisqu’il est le seul à proposer une spécialisation cannabis thérapeutique. Entretient avec la docteur et enseignante Viola Brugnatelli, à l’origine de l’initiative.

La route a été difficile mais le résultat est là: nous avons réussis notre travail de pionnier de la médecine” me lâche d’une voix enjouée le Dr Viola Brugnatelli, neuroscientifique et maître de conférences sur le cannabis à l’Université de Padoue.
Il y a de quoi: Viola célèbre l’arrivée de  56 étudiants de 6e année en médecine au cursus  “La Cannabis Medicinale” 2021, le premier cours sur le cannabis médical du programme de l’Université de Padoue pour étudiants de premier cycle en médecine et en chirurgie.
«C’est un accomplissement de taille qui, espérons-le, sera suivie par d’ autres académies italiennes. Et je suis des plus fières de faire partie de cette révolution culturelle

Viola donne des conférences sur le cannabis à l’UNIPD depuis 2017, année où l’école a commencé à offrir un cours de troisième cycle d’un an sur le cannabis médical, réservé aux médecins et à d’autres professionnels de la santé.
Cette année cependant, elle ne se contentera pas de donner des conférences à des professionnels déjà diplômés: pour la première fois, elle enseignera à des étudiants de premier cycle les bienfaits du cannabis thérapeutique.

Ce nouveau cursus est dirigé par le professeur Gastone Zanette, qui enseigne l’anesthésiologie au sein du département de neurosciences de l’UNPID. Il est accompagné dans sa mission par le Dr Viola Brugnatelli bien entendu, mais aussi des Dr Stefano Bona,  Stefano Dall’Acqua et Ulderico Freo.

Le cursus “La Cannabis Medicinale” propose une approche globale du cannabis thérapeutique. Que l’on parle de l’utilisation de la plante au fil des siècles, de son application clinique aujourd’hui, de sa biochimie et pharmacologie, des cannabinoïdes, des processus d’extraction ou de l’analyse du cannabis et de ses composés moléculaires.
En initiant les étudiants en médecine au cannabis dès le début de leur formation, Gastone et Viola espèrent remédier à l’un des principaux inconvénients en Italie: à savoir la difficulté pour les patients de trouver des médecins et / ou des pharmacies capables de prescrire du cannabis ou de l’incorporer à des préparations.

«Le cannabis n’est pas un médicament prêt à l’emploi. Ce qui signifie qu’il est essentiel pour les médecins de comprendre les différentes méthodes d’administration et la pharmacocinétique afin de prescrire le bon produit. Pour ces raisons et bien d’autres, il est essentiel que les professionnels de la santé soient formés en endocannabinologie et en botanique du cannabis, en biochimie et en pharmacologie» .

Gastone Zanette et Viola Brugnatelli lors de leur présentation à l’International Association Cannabinoid Medicine Conference, à Berlin.

Le début d’une nouvelle ère pour la médecine conventionnelle

Le professeur Gastone Zanette, lui, a piloté le processus de lancement des cours de l’UNIPD sur le cannabis, un process entamé il y a près de 10 ans, et non sans mal.
A l’époque, l’université comme les instances régulatrices -à l’instar de l’Association médicale iItalienne- étaient des plus sceptiques quant aux vertes propositions de Gastone.
Il en fallait plus pour décourager l’homme de science.

«J’ai commencé à assister à de grandes et passionnantes conférences sur les cannabinoïdes et la médecine, organisées par l’International Cannabinoid Research Society (ICRS) et l’International Association for Cannabinoids in Medicine (IACM). Ce qui m’a permis d’acquérir de solides connaissances en la matière au contacte de sommités sur le sujet comme  Mark Ware, Ethan Russo, John M McPartland et William A Devane » détaille Zanette.

En 2016, Gastone Zanette a inauguré un cours de troisième cycle sur un an à l’Université de Padoue. Intitulé  “La cannabis medicinale: aspetti agro-produttivi, botanici, medici, legali e sociali” (cannabis médical: agro-production, botanique, aspects médicaux, juridiques et sociaux).
«Ce cours est l’aboutissement d’une longue lutte pour surmonter les préjugés et idées reçues du monde médical classique, un défi de taille. Le problème avec le cannabis thérapeutique, c’est que nous disposons de peu de données.  Ce qui est une conséquence de difficultés juridiques qui restreignent la recherche, et faute de résultats probants, nous avons peu de financements. C’est un cercle vicieux », poursuit-il.

Cette année l’UNIPD n’a pas été en mesure de proposer le cursus cannabique en raison de la crise sanitaire qui a entraîné un manque d’inscriptions et redirigé les étudiants en distanciel sur d’autres cursus.
Il fallait plus qu’une pandémie pour décourager Viola.
Afin de pouvoir continuer à offrir leur cours de troisième cycle, Viola a crée à sa propre académie en ligne privée, Cannabiscienza.

Cannabiscienza propose l’intégralité des cours postuniversitaire de l’UNIPD en ligne. L’académie en ligne est parrainée par certaines des institutions médicales et scientifiques les plus prestigieuses d’Italie ainsi que par l’Association multidisciplinaire pour les études psychédéliques (MAPS), un leader international de la recherche psychédélique.

Cannabiscienza dispense actuellement l’enseignement de 3 masters et 6 cours (tous enseignés entièrement en ligne) très ciblés pour les vétérinaires, les médecins, les pharmaciens, les chimistes, les pharmacologues et les infirmières.
«Lorsqu’il est utilisé consciemment, le cannabis est un outil incroyablement utile dans la trousse à outils des soins de santé» estime l’enseignante. “Cependant, en raison de sa nature de contenir une multitude de composés, nous avons besoin d’une compréhension actualisée de sa pharmacodynamique.”

Grâce à son travail à l’UNIPD et à Cannabiscienza, Viola et ses coéquipiers contribuent à construire cette compréhension et à la transmettre à la prochaine génération de professionnels de la santé en Italie.
«En lançant le cours de premier cycle, nous espérons avoir établi un modèle positif pour les académies du monde entier. Rien que ça!» conclue Viola dans un grand éclat de rire.
Le cursus “La Cannabis Medicinale” de l’UNIPD accueillera de nouveau des élèves en octobre prochain.

 

Training Italy’s next doctors to use medical Cannabis

//

The University of Padua (UNIPD) is one of the 5 oldest surviving universities in the world. It’s served as a hub for medical studies since 1250, and is home to one of Europe’s oldest anatomical theatres. Today, almost 800 years after opening its doors in 1222, UNIPD remains at the forefront of pioneering medical education, serving as the only European university offering cannabis courses to its undergraduate med students. 

It’s a long and winding road, but today marks the beginning of a new era” confesses Dr Viola Brugnatelli, a cellular neuroscientist and cannabis lecturer at the University of Padua.
Viola is celebrating arguably one of the biggest milestone’s of her career; 56 6th-year med students just enrolled in La Cannabis Medicinale 2020-2021, the first medical cannabis course within the University of Padua’s curriculum for undergrad medicine and surgery students.

This is a huge achievement that hopefully will be followed by all other Italian academies. And I’m proud to be part of the cultural revolution.Viola has been lecturing about cannabis at UNIPD since 2017, when the school started offering a 1-year postgraduate course on medicinal cannabis to MDs and other health professionals. This year, however, she won’t just be lecturing graduated professionals: for the first time, she’ll be introducing undergraduate students to the power of medicinal cannabis. 

Teaching “the power of medicinal cannabis”

This new course is directed by Professor Gastone Zanette, Assistant Professor of Anesthesiology at UNPID’s Department of Neurosciences, who also teaches the course alongside Dr Viola Brugnatelli, Dr Stefano Bona, Dr Stefano Dall’Acqua, and Dr Ulderico Freo.
It may seem like a small achievement,” explains Viola, “but it will have a huge impact on our healthcare in the medium to long term.” 

La Cannabis Medicinale offers an in-depth look at medical cannabis and explores the historical use of the plant, its clinical application today, the biochemistry and pharmacology of cannabinoids, and the processes behind extracting and analysing medical cannabis and its compounds.
By introducing undergraduate medicine students to cannabis early on in their education, Gastone and Viola hope to address one of the main downfalls of Italy’s medical cannabis system, namely the difficulty for patients to find doctors and/or pharmacies capable of prescribing cannabis or incorporating it into their therapy. 

Cannabis is not a ready-to-use drug, meaning it is critical for MDs to understand different methods of administration and pharmacokinetics in order to prescribe the right product. For these and many other reasons, it is critical for health professionals to be trained in endocannabinology and cannabis botany, biochemistry and pharmacology.”

The Beginning Of A New Era 

Gastone Zanette and Viola Brugnatelli presenting at the 2019 International Association Cannabinoid Medicine conference in Berlin.

Professor Gastone Zanette headed the long and arduous process of launching UNIPDs cannabis courses almost 10 years ago.
Unfortunately, both the university and the necessary public authorities, such as the Italian Medical Association, were skeptical about Gastone’s initial proposals.
But he wasn’t so quick to give up.
I started to attend important events on cannabinoids and medicine held by the International Cannabinoid Research Society (ICRS) and the International Association for Cannabinoids in Medicine (IACM) to gain expertise, information, and skills from the scholars in this area, such as Mark Ware, Ethan Russo, John M McPartland, and William A Devane,” explains Pr. Zanette 

In 2016, Gastone finally succeeded at getting approval to direct a 1-year postgraduate course at the University of Padua, titled La cannabis medicinale: aspetti agro-produttivi, botanici, medici, legali e sociali (or Medicinal cannabis: agro-productive, botanical, medical, legal and social aspects).
This course was born after a huge effort to overcome an antagonistic medical and healthcare environment characterized by bias and false belief. It was a big challenge. The real problem with medicinal cannabis is the paucity of scientific evidence supporting its use, which is a consequence of the legal difficulties restricting the ability to perform high-quality studies on it. It’s a vicious cycle” he continues. 

Unfortunately, UNIPD was unable to offer its postgraduate degree during 2020 due to the COVID-19 pandemic, which brought with it a lack of enrollments and a sudden shift to online tuition models.
But even in the face of a global pandemic, Gastone and Viola weren’t willing to give up their efforts to continue training Italy’s medical professionals on how to use cannabis in their practice. 

3 master degree, 6 courses

In order to be able to continue offering their post-graduate course, Viola called on her own private online academy, Cannabiscienza.
To keep offering up our knowledge on cannabis during these challenging times, Cannabiscienza stepped in to recreate UNIPD’s entire post-graduate course and adapted it to the online tuition model. This halved the tuition costs for applicants and has allowed us to start offering the course again in October 2021” .
Viola founded Cannabiscienza in 2017 to help address the lack of formal cannabis education and training for Italy’s healthcare professionals.

Today, Cannabisscienza is sponsored by some of the most prestigious medical and scientific institutions in Italy as well as the Multidisciplinary Association for Psychedelic Studies (MAPS), an international leader in psychedelic research.
The academy currently offers 3 Masters degrees and 6 courses (all taught completely online) highly-targeted to veterinarians, MDs, pharmacists, chemists, pharmacologists, nurses, and more.
When used consciously cannabis is an incredibly useful tool in the healthcare tool bag, However, due to its nature of containing a multitude of compounds, we need an updated understanding of its pharmacodynamics.” details Viola.

Through her work at the UNIPD and Cannabiscienza, Viola and her team-mates are helping construct this understanding and pass it on to Italy’s next generation of healthcare professionals.
“The University of Padua will be celebrating 1000 years in 2022. Since its early days, the university has played a leading role in the identification and treatment of diseases and ailments, confirming its role as a solid science-based hub dedicated to innovation, even in the face of stigma. Through launching this year’s undergraduate course, we hope to have set a positive model for academies worldwide. Ad maiora semper!

 

A Venise, Moïse arrête les acqua alta

//

Un système de barrage appelé MOSE (Moïse en italien) protège désormais la cité des doges des fortes marées. Un phénomène qui s’est accru ces dernières décennies et qui n’est pas près de s’éteindre.

Une petite flaque. C’est une petite mare que les Vénitiens ont joyeusement piétinée le 3 octobre. Preuve que Moïse peut sauver la Sérénissime des eaux. L’automne, c’est habituellement le début de la longue saison (qui s’étend jusqu’au printemps) des hautes eaux (acqua alta).
Sous l’effet de la pluie, du Sirocco, de la pression atmosphérique, Venise connaît des pics de marées qui peuvent submerger tout ou partie de la cité des Doges. Un phénomène amplifié par l’affaissement de la ville. En se basant sur les tableaux de Veronese, Canaletto et de Belloto, les scientifiques de l’Institut des sciences de l’atmosphère et du climat de Padoue estiment que le niveau moyen de l’eau de la lagune s’est élevé de 70 cm ces trois derniers siècles.

Acqua alta en hausse

Cette montée des eaux s’est accélérée à la suite à la construction de la raffinerie de Marghera, du pont de chemin de fer reliant Venise au continent et du chenal marin pour les pétroliers. Autant d’infrastructures qui ont perturbé la circulation de l’eau dans la lagune. A cela s’ajoute la dilatation de l’eau marine induite par le réchauffement climatique. Conséquence logique de cette accumulation : les épisodes d’acqua alta sont devenus plus fréquents. Depuis les années 1990, Venise subit 4 à 5 inondations par an : quatre fois plus qu’en 1900.
Le 12 novembre 2019, la cité a été noyée par une marée de près de 1,9 mètre au-dessus du niveau de la mer. Des dizaines de palais et d’églises classées ont été endommagées. Du jamais vu depuis un demi-siècle. Cet épisode tragique pourrait appartenir au passé.

Modélisation d’une Digue du plan MOSE (Moïse ne italien)

78 barrières sous-marines

Désormais, les trois passes de la lagune (Malamocco, Lido et Chioggia) sont tapissées de 78 barrières sous-marines, arrimées à des structures en béton. En cas de haute marée, ces caissons d’acier, dont certains affichent plus de 300 tonnes sur la balance, se redressent en quelques minutes, barrant l’accès de la lagune à l’Adriatique. En théorie, ils peuvent résister à une marée de 3 mètres au-dessus du zéro marégraphique
Imaginé dans les années 1980, le programme MOSE (Moïse en italien) a failli ne jamais émerger. Difficultés techniques, scandales financiers, contraintes environnementales, ont ralenti les travaux et alourdi le montant du devis. Au total, les contribuables italiens et européens ont probablement déboursé plus de 7 milliards d’euros pour financer cette installation : cinq fois plus que les estimations initiales.

Pétrole et sel

Efficace Moïse ? Plutôt. La marée du 3 octobre atteignait 135 cm au-dessus du niveau de la mer. De quoi remonter l’eau jusqu’au genoux des Vénitiens dans les quartiers les plus bas de la ville lacustre. Ca n’a pas été le cas, cette fois-ci. Suite à l’alerte des services météo, les ingénieurs de Venezia Nuova ont déclenché le système. En moins de 30 minutes, les caissons sous-marins avaient chassé l’eau de leur ballast et se dressaient à la verticale. La mer est restée au large.
Ces digues amovibles suffiront-elles pour protéger la Sérénissime ? Bonne question. Si Moïse constitue un rempart sans faille aux fortes marées, il n’est d’aucune aide contre l’affaissement du sol de la cité. Ce phénomène géologique est imputable à l’exploitation des gisements d’hydrocarbures dans la lagune et au pompage de la nappe phréatique. Autre menace : le sel. Avec la montée du niveau moyen de l’eau saumâtre, de très nombreuses structures (murs, fondations) sont rongées par le sel. Un cancer qui n’est pas prêt de reculer. Au rythme actuel d’émission de gaz à effet de serre, le niveau moyen de l’eau pourrait bondir de plus d’un mètre d’ici la fin du siècle dans la lagune, estiment les climatologues italiens. La capitale de la Vénitie n’est pas totalement sauvée des eaux.