HHC

Le HHC interdit à la vente en France à partir du 13 juin.

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Les produits à base de HHC, une molécule de synthèse dérivée du cannabis et jusque lors en vente libre en France, seront interdits de commercialisation dans l’Hexagone à compter de demain mardi 13 juin, a annoncé l’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM). Selon l’ANSM, le HHC “présente un risque d’abus et de dépendance équivalent à celui du cannabis“.

Apparu sur le marché des cannabinoïdes de semi-synthèse fin 2021 aux Etats-Unis, le HHC a officiellement débarqué sur le vieux continent en mai 2022, lors d’une saisie douanière. Huit mois plus tard, le HHC était commercialisé dans une vingtaine de pays de l’Union Européenne (UE). Certains pays membres (Autriche, Danemark, Belgique) l’ont d’ailleurs récemment interdit.

Très en vogue en France depuis plusieurs en mois, le HHC peut se consommer sous différentes formes : gummies, vapoteurs jetables, fleurs à fumer…  Et attirait de facto large public, dont nombre d’adolescents.
La promesse ? Donner les mêmes effets que le cannabis récréatif (THC), mais en toute légalité.
Depuis la première identification du HHC en Europe, deux autres cannabinoïdes de synthèse ont été détectés sur le continent : le HHC-acétate (HHCO) et l’hexahydrocannabiphorol (HHCP), eux aussi désormais interdits par l’ANSM dès demain mardi 12 juin.

L’ANSM a fondé sa décision sur des travaux des centres d’évaluation et d’information sur la pharmacodépendance-addictovigilance, ces études ayant montré que “la structure chimique de ces produits est proche de celle du delta-9 tétrahydrocannabinol (delta-9 THC), classé comme stupéfiant“, précise l’ANSM dans son communiqué.

Pour autant, les ventes de HHC représentent une part importante dans le chiffre d’affaires des boutiques CBD et des ventes en ligne peu scrupuleuses… Les industriels vont-ils attaquer ce classement comme cela avait été fait pour le CBD ?
Les 3 principaux syndicats français de la filière chanvre bien-être (SPC, UPCBD, AFPC) n’ont jamais vu d’un bon œil l’arrivée sur le marché de cette molécule de synthèse dont on ignore tout des risques à moyen ou long terme, et qui n’est pas sans rappeler les tristes expériences des « herbes » de synthèse comme le Spice, le Yucatan Fire, le Sence ou l’Algerian blend. La consommation de ces dernieres avait couté la vie à des dizaines de jeunes anglais, avant leur interdiction définitive en 2016.

HHC : la fausse bonne alternative au THC

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Du chanvre bien-être en vente libre qui reproduit les effets du THC : voilà la promesse que prétendent honorer les entreprises faisant commerce de HHC. Le problème, c’est que cette molécule, qui n’a rien de naturel contrairement au CBD ou au CBG, s’avère être beaucoup plus nocive que sa proche cousine THC, encore prohibée en France. ZEWEED fait le point sur cette Herbe Hautement Contrefaite.

QU’EST-CE QUE LE HHC ?

Contrairement à ce que certains nouveaux entrepreneurs du cannabis argumentent, tout produit à base de chanvre n’est pas naturel. C’est le cas du HHC. Pour être commercialisée et source de profit, cette molécule « est surtout le résultat d’une transformation chimique », explique Sylvain Mélis, agronome de formation et cofondateur de CdC Lab, entreprise suisse spécialisée dans la recherche sur le cannabis. « Le HHC s’obtient en exposant des cannabinoïdes à des solvants, ce qui peut être toxique », alerte le spécialiste.

QUELS SONT SES EFFETS ?

À défaut d’études scientifiques jaugeant les effets du HHC sur la perception et le jugement, c’est vers les consommateurs qu’il faut se tourner pour avoir une idée des pouvoirs psycho-actifs de l’hexahy- drocannabinol, dont HHC est l’acronyme. Sur les forums, la majeure partie des posts mentionnent des effets qui « durent un peu moins longtemps que le THC », mais dont les sensations « body high sont plus fortes ». Le HHC n’offrirait donc pas à son consommateur les mêmes euphories psychotropes que celles du THC. Coté santé, il n’existe à ce jour aucune donnée scientifique permettant d’affirmer que la molécule est sans risque pour l’homme. En 2022, une étude américaine portant sur les cannabinoïdes et relayée par la National Library of Medicine soulignait le manque de connaissances quant aux conséquences sur l’organisme du HHC. Dans le chapitre consacré à la molécule, les auteurs, faute d’information, exhortent à la mise en place d’une « enquête approfondie pour déterminer la quantité de solvants et métaux lourds présents dans les articles commercialisés ». Rappelant au passage que ces deux produits nécessaires à la fabrication de HHC « posent de sérieux problèmes de sécurité, à court comme à long terme »…

Retrouvez l’intégralité de cet article dans le numéro 2 du magazine ZEWEED , disponible chez votre marchand de journaux sur ce lien .