Plus résistant que l’acier et moins polluant que la fibre de verre, le chanvre sert à tout. Même à construire des avions. Illustration.
Derek Kesek est un homme comblé. En vendant en ligne des produits dérivés du cannabis (distillat, chocolat, friandise, graines), il a fait fortune grâce à sa plante préféré. Une plante qui lui apporte aussi des joies nouvelles. Car, il n’y a pas que le THC dans la weed. Il y a aussi de l’herbe. Ou plus exactement des fibres aux performances inégalables.
Une fibre multi-usages
Des siècles durant, on les a tissées pour fabriquer des textiles, de l’isolant ou les cordages de la marine. Elles pourraient aujourd’hui remplacer des matières synthétiques dont la production est, au choix, polluante ou énergivore.
Basée au Canada, la société de Derek Kesek, Hempearth propose déjà d’imposants objets réalisés en fibres de chanvre : planche de surf (comptez 800 $) ou de paddle (2200 $). On peut faire beaucoup mieux, a estimé l’entrepreneur. Et pourquoi pas un avion ?
Après tout, à diamètre égal, la fibre de chanvre est réputée bien plus résistante que l’acier. Top là ! Hempearth a conclu un partenariat avec Velocity, un constructeur d’avions de tourisme en kit.
Moteur à l’huile
En finançant leurs recherches grâce à deux cagnottes en ligne, Derek Kesek et Velocity ont réussi à produire un prototype de bimoteur dont la fibre de verre a été remplacée par de la fibre de chanvre. Long de 8 mètres pour une envergure de 11 mètres, l’aéroplane peut transporter 4 personnes à plus de 1 500 km. Autre originalité, le moteur monté sur l’engin est conçu pour carburer à l’huile de … cannabis. Produite par Hempearth, bien sûr. Histoire que l’expérience soit totalement planante.
Le vol inaugural doit en principe se dérouler dans les prochaines semaines. L’avion en herbe devrait décoller de Kitty Hawk (Caroline du nord). Précisément du terrain d’où les frères Wright firent décoller le premier engin plus lourd que l’air de l’histoire. C’était en 1903.