Green initiatives

Envoyez-vous (vraiment) en l’air dans un avion en cannabis!

/

Plus résistant que l’acier et moins polluant que la fibre de verre, le chanvre sert à tout. Même à construire des avions. Illustration.

Derek Kesek est un homme comblé. En vendant en ligne des produits dérivés du cannabis (distillat, chocolat, friandise, graines), il a fait fortune grâce à sa plante préféré. Une plante qui lui apporte aussi des joies nouvelles. Car, il n’y a pas que le THC dans la weed. Il y a aussi de l’herbe. Ou plus exactement des fibres aux performances inégalables.

Voler dans du chanvre pour planer bien haut, c’est la folle idée du Canadien Derek Kesek.

Une fibre multi-usages

Des siècles durant, on les a tissées pour fabriquer des textiles, de l’isolant ou les cordages de la marine. Elles pourraient aujourd’hui remplacer des matières synthétiques dont la production est, au choix, polluante ou énergivore.
Basée au Canada, la société de Derek Kesek, Hempearth propose déjà d’imposants objets réalisés en fibres de chanvre : planche de surf (comptez 800 $) ou de paddle (2200 $). On peut faire beaucoup mieux, a estimé l’entrepreneur. Et pourquoi pas un avion ?

Après tout, à diamètre égal, la fibre de chanvre est réputée bien plus résistante que l’acier. Top là ! Hempearth a conclu un partenariat avec Velocity, un constructeur d’avions de tourisme en kit.

Aviation, chanvre, avion, cannabis,
Derek et son avion en Herbe

Moteur à l’huile

En finançant leurs recherches grâce à deux cagnottes en ligne, Derek Kesek et Velocity ont réussi à produire un prototype de bimoteur dont la fibre de verre a été remplacée par de la fibre de chanvre. Long de 8 mètres pour une envergure de 11 mètres, l’aéroplane peut transporter 4 personnes à plus de 1 500 km. Autre originalité, le moteur monté sur l’engin est conçu pour carburer à l’huile de … cannabis. Produite par Hempearth, bien sûr. Histoire que l’expérience soit totalement planante.

Le vol inaugural doit en principe se dérouler dans les prochaines semaines. L’avion en herbe devrait décoller de Kitty Hawk (Caroline du nord). Précisément du terrain d’où les frères Wright firent décoller le premier engin plus lourd que l’air de l’histoire. C’était en 1903.

Habiter dans du chanvre, c’est aujourd’hui possible!

//

Vous aimez le cannabis mais avez passé l’âge de fumer la moquette? Faites-vous construire une maison en chanvre, un matériau aux remarquables qui offre une remarquable isolation thermique. Une propriété qui tombe à pic alors que nos été se font de plus en plus chauds.

Dans l’histoire des trois petits cochons, c’est la maison faite de paille qui est la première à crouler face au souffle du grand méchant loup.
Si elle avait été en chanvre, il en aurait été autrement.
Car le chanvre produit une fibre des plus résistantes, en témoigne d’ailleurs son utilisation séculaire dans la marine où il servait à tisser cordes et voiles.
Aujourd’hui, ce sont des maisons que l’on construit avec le même cannabis grâce à la mise au point par l’entreprise Vicat d’un ciment composé à 85% de chanvre.

Découpables, légers, offrant une excellent isolation, les blocs (qui font la taille d’un parpaing classique) sont élaborés avec des plantes cultivées dans la Haute-Seine.
Deux gammes sont proposées: une adaptée à la construction et l’autre à la rénovation. Toutes les deux offrent un même avantage qui fait toute la différence alors que nous élaborons les habitations de demain: celui d’être composé d’une matière première on ne peut plus respectueuse de l’environnement, vertueuse même lorsque l’on sait que la culture du chanvre nécessite très peu d’eau,  se passe d’insecticides, et que la plante est un formidable piège à CO2.

Cette initiative 100% made in France a d’ailleurs conquis la ministre chargée de la transition écologique Barbara Pompili, qui offert en 2022 un chèque d’encouragement de 100 000€ à la société dans le cadre du plan d’aide à la même transition écologique.

 

Plus d’informations sur le chanvre ciment disponibles ici..

Une imprimante 3 D géante pour construire des maisons en chanvre en moins de 30 heures!

/

Après le béton de chanvre, les structures de construction en chanvre, voici la maison entièrement en chanvre et construite en un temps records grâce à une imprimante 3D géante. Explications.

Une imprimante 3 D géante pour construire des maisons en chanvre ?
La géniale initiative nous vient d’Orlando en Floride, où l’entreprise Black Buffalo 3D Corp  (une filiale du conglomérat coréen Hyundai) a présenté en février dernier au Salon International des Constructeurs son imprimante géante en 3 D destinée à construire des maisons à base de chanvre.

Nul doute que le 1er des 3 petits cochons aurait utilisé cette technique s’il l’avait eu à disposition, au lieu de construire sa maison en paille car le chanvre est bien connu comme matériau résistant.

Mais revenons à Black Buffalo 3 D, déjà fabricante d’imprimantes 3D, l’entreprise a ainsi présenté son projet le plus ambitieux : une imprimante de 8,30 m de haut et qui peut construire une maison de 150 m2 en 30 heures. Le grand avantage de cette imprimante est qu’elle peut fonctionner en continu car l’encre spéciale utilisée ne nécessite pas de temps de séchage. Cette imprimante est en outre construite sur des rails afin de pouvoir imprimer des maisons en série.

Ecologique, économique, ergonomique

La composition exacte du matériau de construction est un secret mais l’on sait que c’est un mélange de ciment et de chanvre. Nous avions déjà évoqué précédemment le ciment au chanvre mis au point en France par la société Vicat, cela confirme que le chanvre a un bel avenir comme matériau de construction durable. Comme le précise Black Buffalo 3D Corp, il existe d’autres matériaux écologiques utilisables mais le chanvre présente l’avantage d’être très facile à cultiver.

La démarche de Black Buffalo se présente comme respectueuse de l’environnement, avec selon sa brochure une réduction des coûts matériels de 30 à 79%, des déchets de 50 à 99%, du temps de construction de 50 à 80%, et des coûts de main d’œuvre de 50 à 80%…les actionnaires du groupe doivent être ravis.

Mais c’est surtout le futur de l’habitat qui se profile en proposant à tous des constructions écologiques et durables, faites en un temps record et avec un minimum de main d’œuvre.

La fin du trop plein: les applications anti-gaspi!

/

La révolution verte commencera dans nos assiettes! Avec prêt de 10 millions de tonnes de nourritures jetées par an en France (selon une récente étude de l’Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie) c’est un défi majeur de la transition écologique. Un problème qui est aussi économique puisque cela représente presque l’équivalent de  16 milliards d’euros de nourriture jetés! Pour remédier à cela, de nombreuses applications proposent des solutions malignes et pratiques. 

L’appli la plus gourmande: Too Good To Go

Too Good To Go c’est un service qui propose des paniers surprises constitués des invendus du jour, le tout 3 à 4 fois moins cher que vous n’auriez déboursé dans le commerce.
Si cette application se démarque de ses concurrents dans le secteur des invendus, c’est par l’excellence de son service client et par la qualité de ses partenaires. Des trattorias, aux salades gourmandes en passant par les petits déjeuners d’hôtel, vous aurez de quoi vous régaler sans vous ruiner et souvent sans aller très loin. Chaque panier-repas est noté sur la qualité et la quantité fournit ce qui garantit que les restaurateurs et magasins jouent toujours le jeu. Dans le cas contraire (et ça m’est arrivé une seule fois avec un supermarché radin) des solutions sont trouvées avec le service client. Dans mon cas, un remboursement intégral de la commande sur présentation d’une photo prise sur place de mon décevant panier. C’est mon application préférée du moment, je l’utilise facilement 4 fois par semaine. 

L’appli la plus écolo: Check Food

Et si la lutte contre le réchauffement climatique commençait dans votre frigo? Checkfood c’est l’application parfaite pour les grands distraits qui souhaitent s’améliorer. L’application vous envoie des notifications dès que vos denrées arrivent à leur date limite de consommation. Pour cela c’est très simple: il suffit de scanner les codes barres de vos produits avant d’y rajouter la date de péremption.
En moyenne c’est jusqu’à 1500 euros d’économie potentiels par personne et par an. De quoi vous offrir le vaporisateur de vos rêves sans aucun complexe.

Image result for Check Food

L’appli la plus conviviale: Olio

Vous passez votre temps à tester de nouvelles recettes? Vous avez acheté beaucoup trop de pommes?
Grâce à Olio vous pourrez devenir le Gordon Ramsay de votre quartier et cuisiner à votre soul sans risque de gaspillage. L’application à l’interface très instinctive vous propose de partager les plats que vous avez cuisinés et les denrées que vous avez en trop. C’est gratuit et un très bon moyen de rencontrer ses voisins. Qui a dit que l’écologie n’était pas conviviale? Attention l’application est uniquement en anglais.Image result for olio app

L’appli la plus maligne: Frigo Magic

Si comme moi vous détestez cuisiner, votre frigo ressemble probablement aux décors du dernier Mad Max. Une botte de persil par là, une tomate par ici, un peu de crème fraîche et un oeuf solitaire.
Un paysage désolé qui est souvent le résultat d’un manque d’inspiration. Grâce à Frigo Magic ce problème est facilement réglé: en fonction des aliments que vous avez dans votre frigidaire, l’application propose plusieurs idées de recettes faciles et rapides à préparer (même quand vous avez deux mains gauches comme moi).

Image result for Frigo Magic

Neutralité carbone : Les assurances Zurich renoncent aux transports aéronautiques

/

Le groupe d’assurance suisse Zurich se lance à la conquête des émissions négatives en faisant un croix sur les courriers postaux et en imposant à ses cadres le transport ferroviaire.  Explications.

Que les banquiers se rassurent. La capitale financière de la Suisse dispose toujours d’un aéroport ouvert au trafic aérien. La véritable nouveauté est l’accélération de la politique anti carbone de Zurich Insurance Group. Le géant européen du secteur de l’assurance estime déjà avoir atteint la neutralité carbone en 2014. Ce n’est pas le Valhalla du bas carbone. Cela signifie simplement que ce groupe mondial émet autant de gaz à effet de serre (Ges) qu’il n’en fait absorber par des forêts, par exemple.

Retirer du carbone de l’air

Or, aujourd’hui, nous avons émis tellement de Ges qu’il nous faut non plus atteindre l’équilibre entre les émissions et les absorptions de CO2, mais retirer du carbone de l’atmosphère pour stabiliser rapidement le réchauffement. En jargon onusien, on appelle cela les « émissions négatives ».
C’est précisément ce que cherche à faire le groupe d’assurance suisse. Dans un premier temps, ses collaborateurs ne devront pratiquement plus prendre l’avion. « Dès 2022, nous baisserons de 70 % nos émissions imputables aux voyages aériens par rapport à la période pré-pandémique », indique le groupe dans un communiqué. De leur côté, les clients ne recevront plus de courrier Zurich par la poste. Toute communication passera par courriel, réputé moins carboné que le facteur.

Parce qu’il faut bien visiter les clients de temps en temps, Zurich électrifie tous ses véhicules de société. L’intégralité de la flotte sera renouvelée en 2025. Les bureaux seront petit à petit installés dans des immeubles à basse consommation et produisant eux-mêmes leur énergie renouvelable.
La lutte contre le réchauffement passe aussi par la nourriture : 20 % de nos émissions étant imputables à notre système alimentaire. Dans ses cantines, Zurich ne servira plus que des menus produits avec des fruits et légumes de saison et locaux. Des boîtes seront mises à la disposition des salariés pour qu’ils ramènent chez eux les portions inachevées. Autant de gaspillage alimentaire en moins.

Soutien à Salgado

Voilà pour l’interne. Car à l’extérieur de ses locaux, Zurich ne restera pas inactif. Le groupe entend notamment investir dans des entreprises développant des solutions dites « bas carbone ». Dès janvier prochain, ses clients se verront proposer des véhicules d’investissement dans les énergies renouvelables.
L’entreprise participe enfin à un programme de restauration de la forêt amazonienne dans l’Etat brésilien du Minas Gerais. Initié par le photographe Sebastião Salgado, ce projet permettra tout à la fois de ressourcer la biodiversité brésilienne et de stocker du carbone.

La neutralité carbone: un projet de Société

/

L’agence internationale de l’énergie vient d’esquisser la feuille de route de la décarbonation de notre société. Rien ne dit que nous serons capables de la suivre dans les temps impartis.

Ce sera l’expression favorite des participants au prochain sommet climatique onusien (Cop 26) : la « neutralité carbone ». Introduit dans l’accord de Paris, ce concept stipule, qu’après avoir fortement réduit leurs émissions de gaz à effet de serre (Ges), les pays signataires de l’accord de 2015 stockent leurs rejets de carbone incompressibles. Par exemple en plantant des forêts, véritables éponges à CO2.

Ampleur de l’effort

Durant cette fameuse Cop 26, une bonne centaine de gouvernements devront décrire le chemin qui les mènera à ce nirvana climatique. L’agence internationale de l’énergie (AIE) leur mâche le travail. Travaillant pour les pays de l’OCDE, ce club d’experts des politiques énergétiques et climatiques a publié, ce 18 mai, une feuille de route de la neutralité carbone. En clair : quelle est l’ampleur des efforts que chaque secteur d’activité devra accomplir d’ici à 2050 pour se décarboner.

Ne faisons pas durer le suspens : il y a un boulot de dingue ! Pour le moment, les trois quarts de l’énergie que nous consommons sont d’origine fossile. En moins d’une génération, nous devons nous guérir de cette addiction au pétrole, au gaz et au charbon. Possible, mais pas gagné.

5 fois moins de pétrole

L’AIE ne fait pas dans la dentelle. L’agence basée à Paris propose ni plus ni moins de stopper les investissements dans les énergies fossiles. Dès maintenant ! En 2050, les compagnies pétrolières ne devront pas extraire plus d’une vingtaine de millions de barils de brut par jour : cinq fois moins qu’aujourd’hui.

Parce qu’en 30 ans, le PIB mondial devrait croître de 40% et la population progresser d’un tiers, il faudra produire plus d’énergie. Et surtout beaucoup plus d’électricité, seule à même de décarboner de nombreux usages, à commencer par les transports.

À ce propos, les voitures électriques devront représenter 60% des ventes de véhicules neufs, dès 2030, contre 5% en 2020. La production de véhicules à moteur thermique devra être interdite à partir de 2040, estime l’AIE.

Quadrupler les investissements

Décarboner la production d’électricité nécessitera des efforts sans précédents. Chaque année, les électriciens du monde entier devront mettre en service 630 000 MW de centrales solaires et 390 000 MW de parcs éoliens. Ces puissances sont quatre fois supérieures à celles inaugurées durant l’année 2020, rappelle l’AIE. Créer toujours plus de centrales et de points de soutirage (à l’instar des bornes de recharges des voitures électriques) impose de développer les réseaux de transport et de distribution d’électricité. L’AIE propose de quadrupler les investissements dans ces deux activités, souvent délaissées,

Destruction d’emplois

Les rapporteurs reconnaissent sans fard que tous les usages ne pourront se passer d’énergies fossiles. Par exemple : les centrales à charbon récemment mises à feu. D’où l’importance de les équiper de systèmes de captage de CO2, couplés à des installations de stockage géologique du carbone. Vedette énergétique du moment, l’hydrogène aura son rôle à jouer pour décarboner certaines activités très carboniques, à l’instar de la production d’acier ou de carburants.

La transformation à accomplir est d’ampleur. Rien ne dit pourtant que nous serons capables de la mener à bien. Réduire la consommation d’énergies fossiles détruira 5 millions d’emplois dans les industries pétrolières et charbonnières. Et réduira drastiquement les revenus des pays producteurs. De quoi nourrir la contestation et la frilosité des politiques.

Are we ready ?

L’AIE souligne aussi l’importance de réduire le gaspillage d’énergie. En dopant les rendements des moteurs, en minorant l’éclairage urbain, en diminuant nos besoins en mobilité. En 2030, soulignent les experts, nous devons améliorer de 4% par an notre efficacité énergétique : trois fois mieux que la moyenne observée ces 20 dernières années. Il faudra pour ce faire, déployer des technologies qui n’existent pas encore ou qui sont en cours d’essais. Seront-elles prêtes à temps ?

Un fort développement des énergies renouvelables et des systèmes de stockage d’électricité va plus que quadrupler, en 30 ans, la consommation de minerais : cuivre, lithium, cobalt, terres rares. Des productions rarement très écologiques. Quelle sera, aussi, l’évolution de nos comportements ? Voyages, alimentation, performance énergétique de notre logement : 55% des émissions futures seront le fruit de nos choix de consommation.

Selon les choix que nous ferons, la route de la neutralité carbone sera plus ou moins longue. Are we really ready to change ? Seulement, sans doute, si l’on nous vend la transition climatique comme un projet de société. Joe Biden mis à part, aucun politique n’est pour le moment capable de le faire.

Louie Gohmert, l’homme qui voulait (vraiment) décrocher la lune

//

Peu connu, ce député texan propose de désorbiter la lune pour rafraîchir le réchauffement. Cette proposition loufoque s’inscrit dans un contexte de retour en grâce des projets improbables de géo-ingénierie.

Député du 1er district du Texas depuis 2005, Louie Gohmert a tout pour déplaire. Républicain tendance Trump, cet ancien juriste militaire est, naturellement, opposé à l’avortement, au renforcement des droits des LGBT, à la répression d’actes haineux, au mouvement Black Lives Matter.

Farouche défenseur du port d’arme, ce fils d’architecte propose d’autoriser les professeurs à venir en classe armés, pour réduire les risques de tueries de masse dans les écoles. Elu d’une région pétrolifère, Louie Gohmert se range du côté de l’industrie pétrolière. Un choix écologique. Après tout, claironne-t-il, les pipelines favorisent l’activité sexuelle des … caribous.

Texan toxique

Provocateur-né, l’ancien capitaine critique l’encyclique Laudato si’. Of course : le texte papal s’appui sur de « la fausse science ». « Le pape a été persuadé que le changement climatique est un phénomène qui affecte considérablement la planète », affirme celui qui, comme Galilée l’a fait avant lui, « questionne » le dogme scientifique.

Ce nouveau texan toxique semble pourtant avoir évolué ces derniers temps. S’il en minore toujours l’origine anthropique, le député républicain ne conteste plus l’existence du changement climatique. Il se demande même comment en contrebalancer les effets.

Modifier l’orbite de la lune

En juin dernier, au cours de l’audition d’une responsable du service fédéral des forêts, le parlementaire s’est interrogé sur la meilleure façon de refroidir le réchauffement. Une idée a surgi : « modifier la course de la lune autour de la terre ». La proposition a laissé sans voix la fonctionnaire. D’apparence anodine, cette remarque prend tout son sens dans le contexte actuel.

Nombre de multinationales américaines entreprennent d’alléger leur impact climatique. De Microsoft à BlackRock, en passant par Wallmart ou Apple, ils visent (presque) tous la neutralité carbone.

Aspirer le CO2

Technophiles, les patrons US en pincent pour les solutions les plus folles et les moins chères. United Airlines vient de conclure un accord inédit avec Carbon Engineering (CE). Cette compagnie canadienne construira une installation capable de capter autant de gaz carbonique dans l’air que rejetteront les avions de la plus grande compagnie aérienne du monde. Si le bilan carbone du transporteur s’en trouvera équilibré, le climat n’en sera pas quitte. Car, le gaz carbonique aspiré par  CE sera revendu à une compagnie pétrolière pour booster la production de ses puits de pétrole et de gaz.

A mesure que les effets du réchauffement se sont sentir, la tentation de les combattre en modifiant les grands cycles bio-géo-chimiques s’accroît. En mars dernier, l’académie des sciences US recommandait de financer la recherche pour renvoyer dans l’espace une partie du rayonnement solaire. Depuis de nombreuses années, des scientifiques de Harvard peaufinent un dispositif de brumisation de sulfates à haute altitude. Là encore pour refroidir le réchauffement.

Tentation dangereuse

Popularisée par la superproduction Geostorm, la géo-ingénierie traîne une sale réputation. Si elle a le potentiel (sur le papier) de rafraîchir le globe, elle n’a pas encore prouvé sa capacité à rafraîchir également toutes les régions de la planète. Une Inde refroidie à côté d’un Pakistan surchauffé : on imagine le résultat d’une climatisation inéquitable.

Refroidir le réchauffement, sans réduire les émissions de CO2, n’aura, de plus, aucun effet sur l’acidification en cours des océans : un phénomène potentiellement dévastateur pour la biodiversité marine. La géo-ingénierie pose aussi de redoutables questions éthiques : qui contrôle le système, quelle en est l’économie, que faire si un pays ne peut plus payer, quel est le régulateur ?

Les délires de Louie Gohmert ont ceci de bon : ils replacent dans le débat public un sujet que la société est loin d’avoir tranché.

Les usines à gaz carbonique de Boris Johnson

/

En amont de la conférence sur le climat de Glasgow (Cop 26), le gouvernement britannique investit massivement dans des technologies anti-réchauffement. Certaines sont inquiétantes.

Depuis quelques mois, les engagements en faveur du climat font la une. Pas un jour sans qu’une multinationale, un pays ou une ville n’affiche ses ambitions décarbonisatrices. La neutralité carbone est tendance. Ce que l’on sait moins, c’est que les forces finançant la lutte contre le réchauffement n’ont aucune idée de la façon dont il faut s’y prendre pour atteindre le zéro carbone. À la grande joie des scientifiques de sa Majesté qui ne manquent ni de moyens, ni d’imagination, ni d’audace.

Absorber le carbone

Dans les universités, les chercheurs esquissent des technologies plus ou moins dingues pour assurer notre avenir à faible réchauffement. Six mois avant l’ouverture du sommet mondial sur le climat de Glasgow, le gouvernement de Boris Johnson vient de débloquer 166 millions de livres (193 M€) de crédits en faveur des technos absorbeuses de CO2.

Vous aimez la mer ? Les scientifiques de l’université d’Exeter aussi. Ces derniers veulent aiguiser l’appétit de l’océan pour le gaz carbonique. Une fois les bulles de CO2 formées dans l’eau de mer, les promoteurs du projet Sea Cure assurent pouvoir les capter, comme « les bulles dans une coupe de Champagne ».
Inconvénient : trop de carbone acidifie l’eau marine. De quoi dégouter les organismes accro au calcaire pour construire leur squelette (oursins, coraux) ou leurs carapaces (coquillages, homards, crabes). On ne peut gagner à tous les coups.

L’appétit de l’océan

Parce qu’ils absorbent le quart de notre gaz carbonique, les océans font l’objet de toutes les attentions des labos. Planetary Hydrogen imagine balancer à la baille des millions de tonnes d’olivine (aussi appelé sable vert ) pour faciliter l’absorption du carbone par l’océan et sa transformation accélérée en carbonates. Ces minéraux devront ensuite finir leur vie au fond des mers. Les habitants des abysses pourraient ne pas apprécier de voir leur environnement transformer en carrière de craie.

Sous les pavés, la plage. Sous l’océan, le sable vert?

Revenons sur la terre ferme. Les cuistots nettoient souvent leur four électrique en appuyant sur la touche… pyrolyse. La société PyroCore propose de construire un très très gros four dans lequel des déchets de bois, portés à 500 °C, produiraient (en plus de l’énergie thermique) du charbon.
Epandus en forêts ou sur des pâturages, ces pyrolysats riches en carbone devraient être absorbés par le sol.

Valorisation polluante

En Suisse, des étudiants de l’école polytechnique de Zurich ont conçu un aspirateur de CO2 atmosphérique. Problème : le chauffage du solvant de ce système d’aspiration direct (DAC) requiert beaucoup d’énergie. Qu’à cela ne tienne, jugent les scientifiques de l’université de Nottingham, il suffit de disposer de beaucoup d’énergie décarbonée.
Ils envisagent très sérieusement d’équiper la centrale nucléaire de Sizewell C d’un DAC pour décarboner l’air ambiant. L’utilisation de 10% de l’énergie produite par un réacteur EPR permettrait de capter 1,5 Mt de dioxyde de carbone par an, estiment-ils. Petit détail : EDF n’a pas encore posé la première pierre de la centrale de Sizewell C. Rolls Royce s’intéresse aussi à cette technologie.
Tout comme Carbon Neutral Petrol. La start-up envisage même de transformer le carbone ainsi récupéré en … plastique. Des fois qu’on en manquerait.

Jardins associatifs: le plusieurs power

/

Et si le luxe c’était un petit coin de verdure ? Dans nos villes grises et bétonnées, une révolution écologique se met en place : les jardins associatifs.
Des espaces communs, qui sont présents dans le monde entier et qui sont aussi écologiques que sociaux. Zeweed vous présente ces espaces verts qui appartiennent à tous ceux qui en prennent soin.

Chez nos amis Français, cette initiative date de la fin du XIXème. Les jardins ouvriers (qui changeront de nom après la seconde guerre mondiale pour devenir des “jardins familiaux”) sont des oasis de verdure mis à la disposition des classes populaires par les municipalités.
L’idée est d’offrir une plus grande égalité sociale, les espaces verts étant jusque-là réservés aux plus aisés, qui peuvent s’offrir des maisons avec jardins, des résidences secondaires et des départs à la campagne.
Alors que la nourriture manque, c’est le jardin qui offre à l’ouvrier de quoi nourrir sa famille… Tout en l’éloignant des lieux de débauche, comme le cabaret dans lequel il dépense tout son solde.
Derrière un progressisme certain, des relents de paternalisme s’échappent malgré tout du compost primordial du concept.
De nos jours, l’esprit du jardin communautaire subsiste. Dans certains quartiers populaires, comme à Font-Vert à Marseille, ces espaces sont parfois à l’origine d’une véritable métamorphose dans la communauté qui les héberge. C’est ce que montre un reportage extrait d’une émission de nos confrères de France 2, diffusé en 2016 :

 

Le jardin associatif y est à la fois la source d’échanges (chacun apprenant aux autres les techniques et les bonnes pratiques qu’il a acquises précédemment), d’économies (les habitants du quartier ayant accès à des légumes frais à moindre coût) et il noue même un tissu social, comme le montre le méchoui à la fin de la vidéo.
Une petite fête qui sert de “récompense”, pour féliciter les bénévoles de leur travail sur le jardin, toute une année durant.

Différentes configurations existent, l’association Le jardin des possibles propose, de son côté, une version hédoniste et focalisée sur le développement durable : le jardin partagé.
Sur les terres d’un couvent à Royan, en France, les bénévoles montent de véritables œuvres vertes, réminiscentes des jardins à la française ; et ils ont aussi la possibilité de cultiver leur propre arpent de terre (sous la supervision d’un jardinier plus aguerri).
Autour de ce jardin, des événements culturels sont montés, comme des expositions, des ateliers de yoga et des initiations pour les plus jeunes.
En sensibilisant les enfants à ce qu’apporte la nature, c’est un véritable cercle vertueux qui se met en place pour le bénéfice de toute la communauté.
Leur jardin permet aussi de diminuer la masse des déchets de la commune, puisqu’un espace de compost ouvert à tous permet de jeter les restes de nourriture, pour en faire de l’engrais.


On retrouve des projets similaires en Belgique, en Allemagne, au Canada, au Japon et en Angleterre, mais mon préféré est sans hésiter le plus poétique de tous, à Paris.
Dans la petite ceinture (qui était auparavant réservée aux trains qui faisaient le tour de la ville, jusqu’en 1934) de nombreuses parcelles ont été aménagées par des associations de quartier dans les 14ème et 18ème arrondissements de Paris. 
Un espace longtemps laissé à l’abandon, qui est devenu un poumon salutaire pour la ville lumière.
Qui a dit qu’on ne pouvait pas rendre les transports en commun agréables ?

Comment laver son linge sans salir.

/

Alors que nous essayons de sauver la planète en consommant propre, la salir en lavant son linge serait regrettable. Pour ne pas faire de crasses à l’environnement, quelques gestes simples suffisent.

Qu’on se le dise, rester propre… salit. Un seul lavage consomme des décalitres d’eau potable. Éjectée de la machine, l’eau est souillée de votre saleté, de détergents. Sans oublier les matières en suspension. À commencer par le plastique. Vous vous souvenez de ces continents de micro déchets de plastiques qui flottent entre deux eaux au milieu de tous les océans ? Le tiers d’entre eux est directement issus de vos jeans et autres sous-vêtements.

Machines à laver: à tambour battant contre la planète

Le mouvement perpétuel ne fait pas (encore) tourner le tambour de la machine, et encore moins le sèche-linge qui va derrière. Laver, essorer, sécher consomme de l’électricité. Des électrons dont la production rejette, selon les pays, plus ou moins de polluants atmosphériques et de CO2.

Peut-on redonner figure humaine à ses frusques sans saloper fleuves et mers ? Oui. À condition de prendre quelques précautions. La première d’entre elles est la plus évidente : remplissez le plus possible (mais pas trop non plus) votre tambour. L’important est de trouver le juste compromis entre le volume d’eau qui sera utilisé et la qualité du lavage. Une grosse boule de linge trop dense sera mal lavée et mal rincée. Lancer un cycle de lavage pour trois slips, c’est souiller des dizaines de litres d’eau et consommer autant d’électricité qu’il ne le faut pour alimenter un téléviseur non-stop pendant un mois.

Vers un nettoyage vert

Pour laver vert et bien, il conviendra de choisir la plus basse température possible. Environ 90% de l’électricité consommée à l’occasion d’un cycle de lavage servent à chauffer l’eau. Plus cette eau de lavage sera fraiche, moins vous gaspillerez de courant. Je vous parlais des micros plastiques. Pour éviter de contribuer à la plastification des mers, n’hésitez pas à laver le linge contenant des matières synthétiques dans des sacs de lavage spéciaux. Ces derniers laissent entrer eau et agents lavants, mais retiennent les particules. On peut aussi amener son filtre de machine. Mais là, faut être pote avec le gérant de la laverie.

Plus facile, en revanche, est le changement de lessive. Nos laveries préférées mettent des lessives industrielles à notre disposition. Elles sont efficaces, mais riches en phosphates et détergents chimiques : incompatibles avec le bonheur de la faune et de la flore aquatiques. L’ONG américaine EWG a évalué les performances environnementales des lessives : 80% d’entre elles sont à éviter. Priorité sera donc donnée aux produits au savon végétal dotés d’un label écologique, comme l’Ecolabel européen et Ecodétergent. On peut aussi préparer sa lessive, à base de savon végétal (40 g/l), de cristaux de soude (45 g/l) et d’eau chaude (1 l). Utilisez 15 cl de ce mélange par cycle.
Ne vous en lavez pas les mains, ça marche !