Gaz à Effet de Serre - Page 2

Après la Covid-19, les bactéries bleues ?

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Vieilles comme le monde, les cyanobactéries pourraient se révéler fatales pour l’homme et le climat.

Les rangers botswanais n’avaient jamais vu ça. Au printemps dernier, les gardiens des principales réserves naturelles du Botswana ont dénombré, en quelques jours, plus de 300 cadavres d’éléphants. Aucun corps ne portait de traces de blessures par balles. Et les défenses étaient toutes intactes. Pour une fois, les braconniers semblaient hors de cause. Il aura fallu des semaines de recherches poussées pour expliquer ce mystère.
Les pachydermes auraient été victimes d’un empoisonnement par des cyanobacéries.

Dangereuses pour les nerfs et le foie

Tous les animaux sont morts entre les mois de mars et de juin, observe le ministère de la faune sauvage et des parcs nationaux du Botswana. Or, c’est précisément la période où s’assèchent nombre de points d’eau dans la savane. Les scientifiques estiment que le manque d’eau et la chaleur ont produit les conditions favorables à la prolifération dans les mares des fameuses bactéries bleues toxiques.
Ces micro-organismes produisent des toxines (cyanotoxines) ravageuses pour les systèmes neurologiques et hépatiques, aux effets potentiellement mortels en cas d’ingestion importante. Les éléphants en ont fait la cruelle expérience.

Menace en eaux calmes

Le phénomène ne touche pas que la faune d’Afrique. En France, les autorités interdisent fréquemment la pêche ou la baignade dans des cours d’eau ou des lacs où prolifèrent les bactéries bleues.
Une prolifération favorisée par la chaleur mais aussi la teneur de l’eau en nitrates et en phosphore. Selon un récent rapport de l’Agence française de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (Anses), les centres anti-poison ont dénombré une centaine de cas d’intoxication humaine, entre 2006 et 2018.

Sans compter la mortalité animale. Tous les étés, les vétérinaires signalent des décès de chiens ayant bu ou joué dans des eaux contaminées. Avec le réchauffement, le phénomène prend chaque année un peu plus d’ampleur dans les lacs canadiens. Au Brésil, en 1996, 60 personnes atteintes d’insuffisance rénale sont décédées suite à une hémodialyse dont l’eau nécessaire à ce traitement était contaminée par des microcystines, l’une des toxines produites par les terribles bactéries.

Puissant gaz à effet de serre

Nocives pour les hommes et leurs meilleurs amis, les cyanobacéries représentent aussi une menace pour la stabilité du climat. Une équipe de scientifiques, menée par Mina Bizic (institut d’écologie des eaux douces et de la pêche intérieure de Leibniz) a fait, au début de l’année, une inquiétante découverte. Selon ces chercheurs, les cyanobactéries pourraient, dans toutes sortes de conditions, produire du méthane.
L’information n’est pas à prendre à la légère. Les cyanobactéries sont omniprésentes, sur terre et dans les eaux calmes. Et le méthane est un gaz à effet de serre 28 fois plus puissant que le CO2.
De quoi regretter le Covid.

 

Bono s’investit dans le climat

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L’artiste irlandais participe à un fonds d’investissement dans l’atténuation et l’adaptation au changement climatique. Une activité louable qui n’est pas forcément bénévole.

Paul David Hewson est de retour ! Cet homme d’affaires avisé, philanthrope à l’occasion, est plus connu sous son nom de scène : Bono. Richissime leader du groupe U2, le chanteur-compositeur-interprète-acteur irlandais est aussi un inlassable militant de droits humains, un pourfendeur de la corruption (ce qui n’a pas empêché son association ONE de frauder le fisc sud-Africain !), un guerrier contre la pauvreté. Voilà maintenant qu’il s’investit dans la lutte contre le changement climatique. Un nouveau combat qui demande beaucoup d’argent.

5 milliards de capital

Avec quelques personnalités « Sans Difficulté Financière » (Jef Skoll, Pierre Omidyar, Richard Branson, Anand Mahindra, Mellody Hobson, David Bonderman, Jim Coulter), Bono a donc créé TPG Rise Climate Fund (RCF), un fonds d’investissement dédié au financement de ses bonnes œuvres climatiques.

Bonne nouvelle, ledit véhicule financier vient d’annoncer une levée de fonds de plus de 5 milliards de dollars. De quoi « soutenir » des entreprises engagées dans les énergies renouvelables, la production d’alimentation veggie ou la fabrication de vélos électriques.
Cet activisme économique n’a rien de répréhensible. Ce qui plus gênant, en revanche, c’est la façon dont cela fonctionne. TPG Rise Climate Fund est, en réalité, une branche de Texas Pacific Group (TPG, donc), imposante société ayant plus de 100 milliards de dollars d’actifs en gestion.

Mutualiser les investissements, privatiser les bénéfices

L’activité de ces gestionnaires d’actifs est de prendre le contrôle de sociétés avant de revendre les actions au bout de quelques années. Bono (dont la fortune personnelle est évaluée à 700 M$) et ses petits camarades vont donc empocher une partie des dividendes annuels et du produit de la vente des actions des sociétés « soutenues ».
Comme toutes les sociétés de gestion qui se respectent, TPG ne paie pas les actions qu’elle achète. C’est une structure ad hoc qui emprunte sur les marchés le montant des actions avant de payer l’addition pour le compte de la société de gestion. Avec les dividendes versées, TPG et ses filiales remboursent ladite structure et fait un bénéfice en passant.

Pro-Bono?

Evidemment, les sociétés de gestion ont tout intérêt à ce que les profits dégagés par leurs acquisitions soient les plus importants possible. Ils privilégieront, pour ce faire, les entreprises bénéficiant d’une rente (un propriétaire d’autoroute, par exemple) ou dont on pourra pressurer les salariés, comme c’est souvent le cas dans les start-up prometteuses.
Bref, Bono et ses amis vont, peut-être, contribuer (un chouia) à décarboner notre économie. Mais ils en tireront à coup sûr un gros profit. Quant à la pérennité des sociétés dans lesquelles ils viennent d’investir, c’est une autre histoire.

 

Fit for 55: l’ambitieux programme écolo de l’Union Européenne

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Le 14 juillet, la Commission européenne dévoile son programme climatique. Il vise à nous faire réduire de moitié nos émissions de gaz à effet de serre d’ici à 2030. Trop gourmand?

Faut-il y voir l’annonce d’une révolution écologique en Europe? Toujours est-il que c’est le 14 juillet que le nouveau paquet climat 2030 de la Commission européenne, sobrement baptisé « fit for 55 », sera présenté.

Un peu absconse, cette appellation annonce pourtant un véritable bouleversement. Qu’il s’agisse de nos modes de production, de transport, de la structure de nos échanges commerciaux ou de notre relation à l’énergie . En réécrivant une douzaine de directives, règlements et normes, la Commission européenne vise à réduire de 55 % les émissions de gaz à effet de serre (GES) des 27 pays de l’Union européenne, entre 1990 et 2030.

Marché du carbone

Jusqu’à présent, l’Europe prévoyait de réduire de 40 % ses émissions durant cette période. Sachant que nous avons grosso modo baissé de 20 % notre contribution au renforcement de l’effet de serre depuis 1990, nous allons devoir cravacher d’ici la fin de la décennie. Dit autrement, nous allons devoir réduire d’un tiers nos émissions de GES en 8 ans !

Pour nous inciter à changer de mode de vie, Bruxelles va frapper fort. D’abord, en instaurant une taxe carbone sur les importations en provenance de pays qui n’appliquent pas l’accord de Paris sur le climat. Important, si l’on considère que la moitié de l’empreinte carbone européenne est imputable aux produits et services qu’elle importe. L’industrie ne sera pas oubliée. Les services de la présidente Ursula von der Leyen prévoient de durcir les règles du marché communautaire de quotas d’émissions de GES. Ce cadre légal (ETS) obligera par exemple les entreprises du transport aérien et maritime à réduire leurs contribution au réchauffement.

Les 11 000 sites industriels qui sont d’ores et déjà assujettis à cet ETS recevront de moins en moins de quotas d’émissions. De quoi les inciter à accélérer la décarbonation de leurs procédés de fabrication.

Plus de moteur thermique

Afin d’orienter les constructeurs d’automobiles vers l’électrique, la vente de voitures neuves à moteur thermique devrait être interdite dès 2035. Collectivement, nous devrons sensiblement accroître nos consommations d’énergies renouvelables, sous forme d’électricité, de combustible et de carburants.
A cet égard, la fiscalité de l’énergie sera revue. Ce favorisera la réduction du coût d’utilisation des véhicules électriques et le prix du kérosène décarboné pour l’aviation.
Le BTP devrait profiter pleinement du paquet « fit for 55 ». La nouvelle mouture de la directive sur l’efficacité énergétique devrait fixer des objectifs ambitieux et contraignants de rénovation de bâtiments publics et privés.

Cohérence des politiques

Hors les villes, la Commission prévoit d’engager une ambitieuse stratégie forestière. Il s’agira de planter des millions d’arbres, pour reconstituer des massifs dégradés, mais aussi pour verdir (et rafraîchir) les environs des villes. Ce programme d’afforestation accroîtra aussi les capacités de stockage de carbone de la forêt européenne et contribuera à instiller un peu de biodiversité dans le paysage urbain.

Avec la publication de ce paquet législatif, la Commission ouvre toute une série de négociations sectorielles (sur la forêt, l’automobile, la fiscalité de l’énergie, le commerce extérieur, l’ETS, etc.) qui devraient durer une paire d’années. Si tout va bien. Parmi  les écueils qu’il faudra éviter : l’incohérence des politiques. L’Europe devra veiller à ce que sa future politique agricole commune (PAC) réduise enfin les émissions de méthane et de protoxyde d’azote de l’agriculture européenne. Ce qu’elle a bien été incapable de faire jusqu’à présent, malgré l’investissement de 100 milliards d’euros à cette fin, entre 2014 et 2020.

Il était une fois la fin d’un monde

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Alors que la COP 15 biodiversité s’apprête à adopter un accord visant à protéger 30 % de la surface du globe d’ici à 2030 et que la 26ème COP devrait entériner une aide de 100 milliards de dollars pour les pays les plus pauvres, le GIEC* et l’IPBES** viennent de signer pour la première fois un rapport commun. Cette feuille de route, dont Zeweed publie les grandes lignes en exclusivité, pourrait bien sauver la planète et nous avec.

2021 est une année capitale pour la préservation de la nature et du thermomètre. Par les hasards de la pandémie de Covid-19, c’est au second semestre que les gouvernants de la planète devront prendre d’importantes décisions sur ces deux sujets vitaux.

COP biodiversité et climat

Du 11 au 24 octobre 2021, à Kunming (Chine), les parties à la convention de l’ONU sur la diversité biologique devront acter de nouveaux objectifs de protection des environnements terrestres et marins. L’un des buts de cette « COP 15 biodiversité » est l’adoption d’un accord portant sur la protection de 30 % des terres et des mers d’ici à 2030. Aujourd’hui, seules 15 % des terres et 7 % des mers bénéficient d’un certain niveau de protection.

Quelques semaines plus tard, à Glasgow (Écosse), la 26e COP climat devra accoucher des dernières règles d’application de l’accord de Paris, confirmer l’aide annuelle de 100 Md$/an que les pays riches doivent octroyer aux nations les plus vulnérables. Après avoir rehaussé l’ambition de leur politique climatique à 2030, bon nombre de gouvernements devraient aussi viser la neutralité carbone de leur pays pour le milieu du siècle.

Plume commune

Cette conjugaison des thématiques a inspiré les scientifiques. Pour la première fois, les contributeurs aux rapports de la Plateforme intergouvernementale scientifique et politique sur la biodiversité et les services écosystémiques (IPBES) et du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) ont pris la plume ensemble.

Dans le rapport qu’ils publient, ce 10 juin, « bio » et « climateux » rappellent toutes les raisons qui imposent que les deux thématiques soient également prises en compte dans les politiques. Cela peut paraître évident, mais les effets du réchauffement exacerbent les risques pesant sur les milieux naturels. Or, ce sont ces mêmes milieux qui absorbent, pour le moment, plus de la moitié du CO2 que nous émettons inconsidérément. Plus grave, la disparition de nombreux écosystèmes perturbera gravement les grands cycles biogéochimiques, du carbone, de l’azote et de l’eau. Dit autrement, moins d’espaces naturels renforceront les émissions de gaz carbonique et de protoxyde d’azote (deux gaz à effet de serre) dans l’air. Et réduiront la disponibilité en eau potable. Pas réjouissant.

Stabiliser le réchauffement

S’adapter aux conséquences du changement climatique suppose donc de conserver les plus grandes surfaces possibles de « biodiversité » terrestre, lacustre et marine. Mais cela ne sera possible, ajoutent les rapporteurs, qu’à la condition de stabiliser rapidement ledit réchauffement. L’état de la nature dans un monde réchauffé à 4 °C sera infiniment moins chatoyant que celui que nous connaissons.

Les ministres des finances ne sont pas épargnés. Les chercheurs les implorent de mettre fin aux subventions à la production et à la consommation des énergies fossiles, à celles qui contribuent à la destruction de la biodiversité (les primes à l’arrachage des haies, par exemple), à la surconsommation d’engrais et à la surpêche. Les premières étant parfois liées aux dernières.

Le retour de l’holistique

Voilà pour les gouvernements. Ils ne sont pas les seuls destinataires du cri d’alarme poussé par les chercheurs. Sans nier leur intérêt, ces derniers mettent en garde contre certains messages relayés par certaines ONG environnementales. Du WWF à Conservation International, en passant par l’UICN, on ne jure plus que par les « solutions basées sur la nature ».  La plus évidente étant la plantation de forêt stockeuse de carbone. Le concept n’est pas mauvais en soi, concèdent les chercheurs, à condition de ne pas cibler un seul but. « Ce type d’intervention devra viser plusieurs objectifs : conservation de la terre, de l’eau douce et de l’environnement marin, plutôt que la préservation de quelques espèces iconiques ou d’espaces particulièrement menacés. »

Les auteurs appellent aussi à ne pas céder à la facilité. Planter des forêts, c’est bien, cela peut stocker du carbone. Mais un massif industriel d’eucalyptus n’est pas la nature. Et il est bien plus rentable de restaurer une mangrove, qui protège contre la montée du niveau de la mer, qui assure le gite et le couvert à bon nombre d’espèces marines. Et, accessoirement, qui stocke jusqu’à 4 fois plus de carbone qu’une forêt pluviale. Évidemment, il est plus difficile de planter une mangrove qu’une forêt de peupliers.

Agroécologie et agroforesterie

Autre message, délivré cette fois aux agriculteurs et aux penseurs des politiques agricoles: les membres de l’IPBES et du GIEC appellent nos producteurs de denrées alimentaires à bouleverser leurs pratiques. Notamment en mettant en pratique les pratiques de l’agroécologie et de l’agroforesterie, seules à même de freiner l’érosion de la biodiversité (les pollinisateurs, par exemple), tout en maintenant la productivité agricole. Sans pour autant accroître la contribution de l’agriculture au renforcement de l’effet de serre.

Pour le moment, la production de denrées alimentaires est à l’origine de 21 à 37 % des rejets anthropiques de GES. Réduire la consommation d’engrais azotés (ce que prévoit la stratégie française bas carbone) permettrait, au niveau mondial, de réduire l’émission de 3 à 6 milliards de tonnes de GES par an. L’équivalent de 10 à 20 années d’émissions françaises !

GIEC et IPBES ne sont pas hostiles aux solutions techniques contemporaines. A certaines conditions. L’énergie solaire a bonne presse. On peut ainsi faire cohabiter panneaux photovoltaïques, cultures (on appelle cela l’agrivoltaïsme) et insectes pollinisateurs. Déployées sur des pièces d’eau, les centrales solaires réduisent l’évaporation ; utile dans les climats les plus arides. Mais l’apport de l’énergie solaire sera sans tâche si les constructeurs de panneaux ne puisent pas leurs matières premières dans les fonds marins ou dans des biotopes menacés.

Ce reproche s’adresse également aux producteurs de batteries des véhicules électriques. Mot d’ordre : développer des systèmes ne consommant pas de ressources prélevées dans des milieux fragiles et recycler. La préservation du climat et de la biodiversité passe aussi par la généralisation de l’économie circulaire

*Le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat  (GIEC)est un organisme intergouvernemental ouvert à tous les pays membres de l’Organisation des Nations unies.
**La Plateforme intergouvernementale scientifique et politique sur la biodiversité et les services écosystémiques (en anglais : Intergovernmental Science-Policy Platform on Biodiversity and Ecosystem Services, IPBES) est un groupe international d’experts sur la biodiversité.

La production de weed enfume la planète!

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La surexploitation d’une matière première n’est jamais une bonne nouvelle pour la planète. Une réalité à laquelle le cannabis ne se soustrait pas: à l’aide de chromatographes, des chercheurs de l’université de l’Iowa ont établi que la culture de weed indoor rejetait dans l’atmosphère des composés volatiles qui sont loin d’être vert. Explications.

En analysant l’air intérieur de serres, les scientifiques ont recensé plus de 200 types de molécule de composés organiques volatils (COV) naturellement émis par les plants de Ganja. Dans le lot, on trouvera des gaz très inoffensifs, comme le benzaldéhyde (et son odeur d’amande amère), ou beaucoup moins sains à l’instar du très cancérigène oxyde d’éthylène.
Ce cocktail gazeux varie selon les exploitations, leurs pratiques, le climat et les variétés cultivées. Impossible donc d’en faire une caractérisation a priori.
Pour autant, quelques précautions s’imposent, ne serait-ce que pour assainir la qualité de l’air et, excusez du peu, préserver la santé des cultivateurs et riverains.
A Denver (Colorado), la densité de serres est devenue telle que leurs émissions contribuent à la production d’ozone, gaz pure des plus nocifs pour le système broncho-pulmonaire et hautement toxique pour… les plantes.

De l’importance du filtre H13 avant le filtre en carton 

 S’il n’est pas possible d’empêcher les plantes d’excréter leurs COV, des systèmes de filtration efficace existent. Au Canada, les autorités recommandent l’installation de filtres à air à très haute efficacité de classe H13. Cela peut s’avérer insuffisant en Alaska ou à Sacramento où les plantations ne doivent plus laisser passer la moindre odeur. C’est plus simple. Dans le Colorado, où les plaintes sont légion, la législation laisse aux exploitants le choix de leur impact sur l’environnement (et les environnés des fermes de Ganja).
Ils peuvent doter leur serre de filtres à charbon actif, de générateurs d’ions négatifs, de dépoussiéreurs électrostatiques, voire d’agents masquant.
Quand l’industrie se met au service de la culture…

Pourquoi Elon Musk ne veut plus du bitcoin

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Alors que Elon Musk vient d’annoncer qu’il n’accepterait plus les bitcoins en paiement, faisant plonger le titre Tesla de 12%, il convenait de faire un point propreté sur la plus célèbre des crypto-monnaie.

En 2010, le bitcoin n’a que quelques mois d’existence. Créée par Satoshi Nakamoto, un pseudonyme d’une ou de plusieurs personnes jamais identifiée, cette monnaie virtuelle n’est connue que de quelques geeks. L’un d’eux parvient à convaincre Pizza Hut de lui vendre deux pizzas moyennant le versement de 10 000 bitcoins. A l’époque, la cryptomonnaie vaut quelques cents de dollars. Devenue une valeur refuge, elle cote, aujourd’hui, près de 40 000 dollars. En 2020, chaque pizza millésimée 2010 vaudrait 200 millions de dollars. Ca fait cher l’anchois !

Nombre d’observateurs se réjouissent du développement de cet argent électronique, notamment parce qu’il ne consomme ni métaux pour les pièces ni papier monnaie. Exact, mais cela ne signifie pas que son bilan environnemental est blanc comme neige. C’est même tout le contraire !

Mieux vaut l’Amex

Vieux de quelques jours, le dernier bilan environnemental du bitcoin n’est pas flatteur. Selon Digiconomist, le système bitcoin consomme près de 80 TWh d’électricité par an : huit fois plus qu’en … 2017. Compte tenu du bouquet énergétique des compagnies d’électricité, cela alourdit notre bilan carbone global d’une quarantaine de millions de tonnes de CO2 par an : autant que la Nouvelle-Zélande. Vu du côté de l’usager, une seule transaction en bitcoin est 700 000 fois (vous avez bien lu) plus néfaste pour le climat que le même achat effectué avec une carte bancaire classique.

Comment est-ce possible ? Pour résumer, chaque transaction est découpée en fichiers informatiques éparpillés aux mille coins du web. Des centaines de milliers d’ordinateurs (des millions, peut-être ?) se consacrent au suivi et à la validation des échanges dans de grands livres comptables virtuels, réputés inviolables.

Un minage de fond

C’est cette myriade de PC, tournant H24, 7 jours sur 7, qui consomment des quantités faramineuses d’électrons. La Chine a développé de nombreux centres de données dédiés à ce « minage » de bitcoin. Le tiers de ce business mondial pourrait être réalisé dans l’empire du miieu, où l’essentiel de l’électricité est produite par des centrales au charbon. D’où le piètre bilan carbone de la monnaie virtuelle. Le billet vert a encore de beaux restes.

Le sommet de Joe Biden ne sauvera pas la planète.

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Durant  deux journées de sommet virtuel, quelques gouvernements seulement auront renforcé leur ambition climatique. Les USA en font parti, mais ça change rien.

Il se passe toujours quelque jour pendant le Jour de la Terre. Manifestations, happening, campagnes de pub : l’imagination de ceux qui commémorent la planète sur laquelle on marche est sans limite. Le nouveau président des états-Unis n’a pas failli à cette tradition plus que cinquantenaire. Le 22 avril, Joe Biden avait invité une quarantaine de chefs d’Etat et de gouvernement. Thème central de cet inédit sommet des leaders pour le climat : l’accélération de la décarbonation. Disons que le bilan est mitigé.

Biden place la barre très haut

Le locataire de la Maison blanche avait placé la barre assez haut. Dès le début du raout, le gouvernement fédéral annonçait qu’il entend désormais réduire de 50 à 52 % les émissions US de gaz à effet de serre (Ges) entre 2005 et 2030. Jusqu’à présent, l’Hyperpuissance prévoyait d’abattre ses rejets carbonés de 26 à 28 %, pour la même période.
Taquin, le premier ministre britannique avait grillé la politesse à son hôte. La veille, Boris Johnson laissait son administration dire que le Royaume-Uni allait diminuer de 78 % ses émissions carbonées entre 1990 et 2035. Mieux que l’Union européenne qui n’envisage pas d’alléger de plus de 55 % son bilan carbone pour les 4 décennies considérées.

N’oublions pas les HFC

La Chine ? Le premier émetteur mondial n’a pas dit grand-chose. C’est tout juste si le président Xi Jinping a indiqué vouloir ratifier le protocole de Kigali. Passé relativement inaperçu, ce texte vise à l’interdiction de la production et de la consommation d’hydroflurorocarbures (HFC) : les plus puissants Ges que nous avons en rayon. Pékin indique aussi vouloir diminuer sa demande de charbon à partir de 2025.
Elle aussi grosse consommatrice de charbon, la Corée du Sud limite ses ambitions à … l’export. Séoul ne subventionnera plus ses industriels pour qu’ils exportent des centrales au charbon.
Longtemps inscrit aux abonnés absents dans les négociations climatiques, le Japon a bougé une oreille en promettant de renforcer ses objectifs.

Quelques absents 

Celui a qui le climat ne dira pas merci c’est Jair Bolsonaro. Le président du Brésil a la neutralité carbone dans le collimateur. Mais en 2050. Soit dix ans plus tard que dans l’ancienne politique climatique du pays jaune et vert. Plus étonnant : le président mexicain propose aux Etats-Unis de financer un plan de plantation de forêts dans les pays d’Amérique centrale et de délivrer, en plus, des green cards aux valeureux bucherons. En introduction, Andrés Manuel López Obrador avait indiqué vouloir interdire les exportations de pétrole mexicain. Histoire de consommer tout cet or noir sur place.
Personne n’attendait beaucoup de la Russie. Elle n’a pas déçu. Vladimir Poutine n’a rien proposé de nouveau. Si ce n’est, peut-être, le lancement d’une initiative sur le méthane, autre puissant gaz à effet de serre. Certains observateurs ont estimé qu’il pouvait s’agir d’un appel à colmater les très poreux gazoducs russes.

Rendez-vous aux sommets G

Sept mois avant l’ouverture — en principe — du prochain sommet climatique onusien (la Cop 26 qui aura lieu à Glasgow), le résultat du sommet de Joe Biden n’est pas à la hauteur de ses espérances. Les climatologues de Climate Action Tracker estiment que les nouvelles promesses permettent d’espérer une baisse des émissions de 12 à 14 % par rapport aux trajectoires des dernières politiques nationales. Si elles étaient tenues et amplifiées jusqu’à 2050, elles ne permettraient pas toutefois de stabiliser le réchauffement à 1,5 °C d’ici la fin du siècle.
De nombreux grands pays émetteurs, comme l’Australie, le Brésil, le Mexique, la Russie, l’Indonésie, l’Inde, l’Arabie Saoudite ou la Turquie n’ont toujours pas de stratégie climatique sérieuse. De plus, le sommet a clairement fait l’impasse sur un sujet majeur. « Ce qui a manqué ce sont les engagements financiers, notamment sur l’adaptation et la compensation des pertes et dommages subis par les pays les plus vulnérables », rappelle Christiana Figueres, ancienne secrétaire exécutive de la convention de l’ONU sur le changement climatique.
Le sujet devrait être à l’agenda des ministres des finances lors des prochains sommets des pays du G7 et du G20, respectivement, en juin et en octobre prochains.

Biodiversité : on a oublié la bouffe !

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Notre modèle alimentaire, souvent très carné, pèse bien trop lourdement sur la planète.

Incroyable mais vrai : les politiques  se préoccupent de la biodiversité. A travers l’écran, j’en vois qui sourient. Et pourtant. Du 17 au 30 mai prochains, si la pandémie nous laisse un répit, les représentants d’une grosse centaine de gouvernements se réuniront à Kunming (Chine). But de ce sommet mondial : fixer les objectifs de préservation de l’environnement pour la décennie qui s’ouvre. Cette 15e réunion des parties à la convention pour la diversité biologique de l’ONU (la COP 15) devrait inciter les Etats à protéger, collectivement, 30% des terres d’ici à 2030. Seule façon, estiment les scientifiques, de freiner l’érosion de la vie sauvage. Et le plus tôt sera le mieux.

Biodiversité en recul

Publié par le WWF, le 10 septembre dernier, le rapport « Planète vivante » dresse un terrible bilan de nos activités. Entre 1970 et 2020, 68% des populations de vertébrés ont décliné. Les animaux des espaces lacustres paient le plus lourd des tributs : 84% des vertébrés des zones humides, lacs et rivières sont en recul. La situation la plus critique se situant dans les régions tropicales des Amérique.
Parlons un langage compris de tous : ces disparitions ne sont pas gratuites. Selon le WWF, la destruction des écosystèmes, des plantes et des animaux coûte chaque année 479 milliards de dollars. Paradoxe : ce montant correspond à celui des subventions octroyées par les Etats aux producteurs d’énergies fossiles.

Place au bœuf

Les causes de ce désastre sont connues : l’urbanisation galopante, le développement des infrastructures, l’appétit des industries extractives. On oublie trop souvent le rôle joué par l’agriculture. Et donc par notre alimentation. Un seul exemple : l’élevage. Environ un quart des terres émergées servent, directement ou indirectement, à nourrir les bêtes que nous élevons pour la viande. Plus nous mangeons de bidoche (ce qui est bien parti), plus nous avons besoin de terres nouvelles. Nous les trouvons souvent dans les massifs forestiers.

Climat et déforestation

La FAO a fait le calcul : ces centaines de millions de bestiaux rejettent plus de 2,5 milliards de tonnes par an de gaz à effet de serre, soit 5% des émissions d’origine humaine. En consommant toujours plus d’espace naturel et en contribuant au renforcement de l’effet de serre, l’élevage participe bien à l’érosion de la biodiversité. Ne rien changer à notre modèle alimentaire, voire l’exporter dans des pays en développement, c’est participer à la déforestation de l’Amazonie (le Brésil est l’un des principaux producteurs mondiaux de viande).
Le 21 septembre, un collectif d’ONG a menacé le groupe Casino d’une action judiciaire. Les 6 associations reprochent au distributeur français d’acheter de grandes quantités de viande bovine à des fermes industrielles brésiliennes ayant déforesté illégalement 4 500 hectares de forêts amazoniennes.

Touche pas à mon bol

S’ils sont prêts à accepter la protection (plus ou moins stricte) de 30% des terres émergées, les diplomates de la biodiversité ne sont pas prêts à négocier le contenu de notre bol alimentaire. Dans les ministères de l’agriculture des pays de l’Union européenne, on réfléchit plutôt à la prochaine politique agricole commune. En Inde, en Australie, au Brésil, en Nouvelle-Zélande et aux Etats-Unis, on s’acharne à produire toujours plus de viande bovine pour l’export.
Allons-nous sacrifier au burger nos derniers espaces naturels ? Peut-être pas. En Amérique du nord, en Europe et en Chine, des producteurs de viandes artificielles pointent le bout de la fourchette. Nombre d’entre eux financent des associations favorables au bien-être animal et à la culture vegan. Bon appétit.

 

Comment compter sur la décroissance.

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Compter autrement est plus efficace pour protéger la planète que de réduire l’activité économique. Voici pourquoi.

Rien n’échappe aux satellites. Depuis l’espace, leurs caméras suivent le recul régulier de la forêt, culbutée par l’agriculture intensive, l’urbanisation, la production de charbon et j’en passe. Selon le dernier décompte publié cette semaine par le Centre commun de recherche, le Cirad, le Cifor et l’INPE, les massifs forestiers de la planète ont perdu 220 millions d’hectares, entre 1990 et 2020. Comme si on coupait, chaque année, une forêt occupant la surface de l’Irlande, résume Ghislain Vieilledent, écologue spécialiste des forêts tropicales au Cirad.

Pendant que le monde perdait 5% de sa surface forestière, sa production de richesses a pratiquement quadruplé. De là à en déduire qu’il faut engager la décroissance de l’économie pour protéger la planète, il n’y a qu’un pas, allègrement franchi par certains économistes. Le problème est-il aussi simple que cela ? Sûrement pas.

L’argent n’est pas le bonheur

L’un des grands hiatus vient du fait que les politiques et la plupart des économistes présentent le produit intérieur brut (PIB) comme un indice d’évaluation du bonheur humain. Ce qu’il n’a jamais été, de l’aveu même de ses concepteurs. « Le PIB se focalise sur un champ assez restreint d’activités humaines et reste aveugle à de nombreux aspects de la vie qui influent pourtant notablement sur le bien-être. De plus, il ne prend pas en compte les externalités sur l’environnement qui résultent des processus productifs », résume l’économiste Marion Navarro.

Financer la transition

Réduire le PIB est-il la meilleure façon de réduire les atteintes à la planète ? Cela n’a rien d’évident. Stabiliser le réchauffement à 1,5 °C — l’objectif le plus ambitieux de l’accord de Paris — oblige à remplacer les centrales électriques consommant des énergies fossiles (qui produisent les deux tiers de l’électricité mondiale) par des installations décarbonées. Cela suppose aussi de revoir la plupart des pratiques agricoles, à l’origine de 20% du renforcement anthropique de l’effet de serre. N’oublions pas non plus de remplacer 99% du parc automobile mondial qui, carburent à l’essence ou au gazole. Pas d’impasse non plus sur les cargos qui, en brûlant du fioul lourd, transportent plus de 80% des marchandises du monde. Même remarque pour l’aviation commerciale. Les rédacteurs du rapport du Giec sur la stabilisation rapide du réchauffement rappellent qu’il faudra probablement enrichir cette liste de systèmes d’extraction du CO2 de l’atmosphère. Ce qui ne sera pas gratuit non plus.

Devis élevé

Le montant du devis de la décarbonation de nos modes de vie est incroyablement élevé. Difficile de financer ces transformations, avec une économie en déclin. D’autant qu’il est inimaginable d’amorcer de telles transformations sans faire en sorte que leurs retombées bénéficient aux plus modestes et aux plus vulnérables (souvent les mêmes). N’oublions pas que 820 millions de terriens ne mangent pas à leur faim, qu’un bon milliard n’ont pas accès à l’électricité et que l’eau potable est rare pour 40% d’entre eux.

Intégrer le contexte

Des pistes pour sortir de l’ornière ? Affirmatif. La principale est sans doute de modifier l’indicateur en chef de notre mode de vie. Ce super PIB devrait non seulement agglomérer les chiffres d’affaires de nos activités, mais aussi intégrer les externalités, telles les effets des changements climatiques et de la perte de biodiversité, par exemple. Ces manquements expliquent pourquoi la majorité des économistes minorent, par exemple, les conséquences économiques du réchauffement. «En incluant tous les facteurs, la fonction de dommage du modèle suppose que les dommages représentent 2,1 % du revenu mondial en cas de réchauffement de 3 °C et 8,5 % du revenu en cas de réchauffement de 6 °C », écrit ainsi le prix Nobel d’économie William Nordhaus.

Intégrer les limites physiques

Comment affiner l’indicateur économique de référence ? D’abord, en intégrant (ou en mettant les deux jeux de données en parallèle) les limites physiques de la planète. On pourrait, pour ce faire, s’inspirer des travaux du physicien Dennis Meadows. Le co-auteur du rapport The Limits to Growth a conçu, un modèle physique et systémique intégrant données économiques et environnementales (pollutions, ressources épuisables). « Et, contrairement aux modèles économiques dont aucun ne peut se targuer d’être backtesté avec succès même sur cinq ans, il a fait ses preuves, puisqu’il « colle » aux données empiriques observées sur 35 ans, de 1980 à 2015 », souligne l’économiste Alain Grandjean.

Objectifs de développement durable

Suffisant ? Pas forcément. Pour faire converger les impératifs économiques, écologiques et sociaux, prospectivistes et investisseurs devront intégrer aussi les objectifs de développement durable, définis en 2015 par l’ONU. Au nombre de 17, ils visent à réduire les prélèvements de ressources naturelles, à améliorer l’éducation, à réduire le gaspillage, à favoriser les transports doux et collectifs, à défendre les droits de l’homme, à planter des arbres, etc.

En prenons-nous le chemin ? Très doucement. L’Union européenne est en passe d’adopter un règlement qui distinguera les projets « durables » des ceux qui ne le sont pas. Ce qui facilitera le travail des investisseurs souhaitant verdir leur portefeuille d’actifs. En cours d’évolution, les normes comptables internationales vont progressivement imposer aux entreprises (à commencer par les multinationales) de montrer comment elles intègrent le climat et la biodiversité dans leur stratégie. A charge pour les agences de notation de trier les vrais pionniers de l’écologie industrielle des greenwashers. Un vrai boulot !

Quand la montée des eaux menace le transport aérien

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Sous l’effet du réchauffement, un nombre croissant d’aéroports risquent de se retrouver les pistes dans l’eau.

S’envoyer en l’air n’est plus donné à tout le monde. Avec une pandémie à rallonge, des frontières qui se ferment les unes après les autres, les Boeing 737 Max qui envoient leurs passagers au ciel éternel, l’aérien traverse la pire crise de son existence.

En 2020, le trafic aérien mondial a chuté de plus de 70% par rapport à l’année précédente. Et les perspectives de retour « au monde d’après » s’éloignent régulièrement. Aéroport de Paris n’envisage plus de reprendre une activité comparable à celle de 2019 avant 2024, voire 2027.

Contraintes carbone

C’est, peut-être, optimiste ? Car, les contraintes carbone vont sensiblement s’alourdir pour le secteur aérien. L’Union européenne va faire participer la totalité des compagnies opérant depuis ses aéroports au marché du carbone communautaire. Dès cette année, les compagnies volontaires pourront commencer à participer au système international de compensation des émissions carbonées du secteur aérien, le Corsia.

A terre, les choses n’iront guère mieux. Du moins, dans certaines régions. Car, sous l’effet du réchauffement, les eaux marines, gonflées de l’eau des glaciers fondus, se dilatent. Le niveau de l’océan monte de plus en plus vite.

Une équipe de chercheurs, dirigée par Aaron Yesudian (université de Newcastle) a évalué l’impact de l’élévation du niveau des mers sur les aéroports côtiers. Les scientifiques ont évalué la vulnérabilité de 14 000 plateformes aéroportuaires. Et certaines sont vraiment très mal placées.

Gros et petits

Dès aujourd’hui, 269 peuvent être envahies par les eaux. A supposer que nous sachions stabiliser le réchauffement à 2 °C, une centaine d’aéroports seraient noyés et près de 400 se retrouveraient fréquemment les pistes dans l’eau. Si nous continuons à rejeter autant de gaz à effet de serre qu’aujourd’hui, près de 600 aéroports seront menacés d’engloutissement.

Dans le lot, on trouve des infrastructures majeures pour le transport aérien mondial, comme Amsterdam Schiphol (70 millions de passagers), Suvarnabhumi, le nouvel aéroport de Bangkok (56 millions de passagers/an), Shanghai Hongqiao (45 millions de passagers), Newark Liberty (33 millions de passagers), La Guardia (31 millions de passagers).

Des régions entières, comme l’ouest de la Chine ou les Antilles, pourrait être fortement pénalisées. Les archipels des Salomon ou des Maldives risquent de se retrouver sans aéroport. Quant au Marco Polo International Airport de Venise … mieux vaudra prendre le train.