Chine

Enquête : La chine et le cannabis récréatif

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La Chine fascine par sa situation politique unique : une dictature démocratique, où le cannabis est strictement interdit et où chaque mouvement de la population est surveillé de près, notamment via WeChat. Ironiquement, c’est aussi par cette appli que certains parviennent à se procurer de l’herbe. Enquête dans l’empire de tous les paradoxes.

Une pratique ancestrale et prohibée

Le terme chinois pour le cannabis, “dama” (大麻), est l’un des caractères les plus anciens de la langue, témoignant de l’importance historique de cette plante dans la culture chinoise. Cependant, la législation chinoise sur les drogues est d’une rigueur extrême. La simple possession de petites quantités de substances illicites, y compris le cannabis, peut conduire à des sanctions sévères, allant de la réhabilitation obligatoire à de lourdes peines de prison, voire à la peine de mort pour les trafiquants surtout s’ils sont étrangers. Une approche qui peut être utilisée comme arme diplomatique à la manière de la Russie.

We Chat, l’appli gouvernementale du deal.

Malgré le risque encouru par les fumeurs de marijuana : détention pendant 10 à 15 jours et condamnés à une amende de 2 000 yuans (~250 euros) ainsi que le système de récompense pour délation mis en place par la police, la belle herbe verte ne descend pas en popularité auprès des jeunes et des amateurs du monde de la nuit. Il n’est pas difficile de trouver “herbe” à son pied. En effet à la manière des dealers sur Snapchat, dans l’empire du milieu c’est We Chat qui est de mise. We Chat c’est l’équivalent d’un super Whats’App sous contrôle du gouvernement aux fonctions indispensables à la survie de tout individu en Chine tel que :  compte bancaire dématérialisé, commander un Taxi, payer son loyer ou bien même commander à manger. Malgré les risques élevés (toutes les données de WeChat sont susceptibles d’être vues par des agents du gouvernement), il suffit d’un message au bon contact pour se faire livrer à l’endroit désiré. Il faut compter l’équivalent de 300 Yuans (~30 euros) pour l’équivalent d’un 10 euros de d’herbe livré à domicile.

Open bars 

Mais contrairement à la France où les amoureux de la ganja se cachent relativement peu dans l’espace publique, c’est totalement l’inverse en Chine. Pour éviter d’avoir des problèmes avec les autorités et planer en toute sécurité, il est plutôt d’usage de fumer à l’intérieur, que cela soit chez soi ou de faire comme les jeunes, c’est à dire de reserver une chambre d’hotel pour pouvoir s’adonner aux plaisirs du cannabis sans risques.
Malgré une legislation qui fait partie des plus strictes du monde en ce qui concerne le cannabis, certains bars peuvent “faciliter” la rencontre entre consommateurs et dealers, tout en étant de mèche avec les autorités locales. Les dits-bars étant prévenus de la date exacte des descentes de police, permettant de faire place nette et éviter les forces de l’ordre.

Perspectives à l’ouest

Si la légalisation du cannabis en Chine semble lointaine,  alors que Xi Jinping et son gouvernement continuent d’imposer une politique des plus répressive en la matière dams le pays, les perspective économiques qui se profilent en Amérique du nord comme en Europe pourraient bien avoir raison de la tolérance zéro… tout du moins à l’export.