Cannabinoïdes

Néo cannabinoïdes : le dangereux jeu du chat et de la souris

En février 2022, le Conseil d’État légalisait définitivement le commerce de CBD en France. Exit les batailles juridiques sans fin qui ont déchiré l’Hexagone : pourvu que son taux de THC n’excède pas les 0,3 %, ces fleurs peuvent se vendre ! Depuis, les boutiques se sont multipliées et le chanvre bien-être s’est installé jusque dans les vitrines de province. Mais, derrière cette normalisation, se cache une dangereuse dérive : celle des cannabinoïdes de synthèse. Ultrapuissants, imprévisibles et bon marché, ces ersatz de cannabis récréatif sont devenus un véritable enjeu de santé publique. Notre enquête.

Par Juliette Ihler-Meyer

Printemps 2025, un groupe de lycéens défraie la chronique : après avoir fumé un joint de CBD, ils ont fini à l’hôpital. Car, dans leurs cigarettes roulées à ce qu’ils pensaient n’être que du cannabidiol (CBD), il n’y avait pas que la molécule naturelle.
Depuis quelques années, derrière des petits noms inoffensifs comme « Pète ton crâne » (PTC) ou « Buddha Blue » se cachent en réalité des cannabinoïdes de synthèse, ces substances psychoactives particulièrement puissantes et potentiellement dangereuses. Vaporisées sur des fleurs de CBD ou introduites dans des e-liquides, elles font ravage chez les consommateurs, souvent pris au dépourvu. C’est le cas de notre bande de jeunes fumeurs en herbe : pensant se relaxer avec du CBD, les ados s’étaient en réalité envoyés des substances chimiques censées reproduire les effets du THC – le cannabinoïde du chanvre qui rend stone et qui est interdit en France. Une défonce légale aux effets dévastateurs, et pas que pour ceux qui l’expérimentent. Les vendeurs eux-mêmes ne sont pas toujours au courant de ce qui peut se cacher derrière du chanvre bien-être vendu par le grossiste comme du simple CBD.

Des molécules légales plus dangereuses que le THC

Le paradoxe est là : le CBD naturel n’est ni addictif, ni dangereux. Il ne fait pas planer, n’est pas considéré comme un stupéfiant. Le CBD trafiqué aux molécules de synthèse, lui (conçu pour non seulement imiter mais souvent surpasser les effets du THC), joue dans une tout autre cour, avec des effets potentiellement dévastateurs pour la santé physique et mentale. L’ANSM (Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé) recense une avalanche d’effets indésirables : malaises, vomissements, pertes de connaissance, comas, crises de parano, convulsions… voire une potentielle dépendance. Les témoignages récoltés durant la rédaction de cet article donnent froid dans le dos : des nuits sans sommeil, des jambes insensibles pendant des heures, de la fièvre à 43 °C, des cœurs au bord de l’implosion… La montée et la descente sont rudes.

Face à cette déferlante de « néocannabinoïdes », l’ANSM a fini par taper du poing sur la table, en juin 2024. Elle interdit alors le HHC (parfois jusqu’à quatre cents fois plus puissant que le THC), ainsi qu’une ribambelle de ses cousins issus des laboratoires : le Pinaca, le H4CBD, le H2CBD, le HHCO, le HHCP, le HHCPO, le THCP, le THCA… Problème : l’hydre a trop de têtes ! À peine une molécule interdite, trois autres débarquent sur le marché. Les chimistes du Legal High ont toujours un coup d’avance et continuent d’inonder le marché avec de nouvelles molécules de synthèse…

« Si les CBD shops ne vendaient que du CBD, ça ferait longtemps qu’ils n’existeraient plus. » Julien, gérant d’un  CBD shop

Car le nerf de la guerre, ce n’est pas que l’offre ; c’est aussi (et surtout) la demande. Sophie*, gérante d’un shop marseillais, l’a bien compris. Elle vendait du CBD « propre »… jusqu’à ce que les ventes s’effondrent : « C’est officieux, mais après l’interdiction des cannabinoïdes synthétiques en juin 2024, on a perdu 70 % du chiffre d’affaires. Si les shops ne vendaient que du CBD, ça ferait longtemps qu’ils n’existeraient plus. » Pourquoi ? Parce que, bien souvent, ce que veut le client, c’est se retourner le cerveau sans perdre son permis – ces molécules n’étant pas détectables dans l’urine. « Les jeunes se foutent du CBD. Ils veulent l’effet “défonce” que les synthétiques garantissent. Les gens qui fument du CBD, eux, ont plutôt entre trente et soixante ans. Ils ont un job, des enfants, ils veulent se relaxer peinards sans test salivaire derrière. » Bref, les industriels rajoutent de la chimie pour répondre à la demande… Président de l’Union des professionnels du cannabis bien-être et détente (UPCBD), Paul Maclean enfonce le clou : « Ces produits synthétiques s’adressent en général à un public différent de celui du CBD bien-être. Ce sont des consommateurs à la recherche d’effets psychotropes proches du cannabis récréatif illégal. Pour les atteindre, les fabricants mettent souvent en avant la présence de ces molécules synthétiques à travers des noms commerciaux attrayants ou ambigus. En revanche, l’identité exacte des substances est rarement précisée, ce qui rend leur nature réelle difficile à déterminer, même pour un œil averti. » Conclusion : même un pro peut se faire avoir.

« La Suisse a vingt ans d’avance dans le monde du CBD. »

Alors que faire ? Interdire le CBD ? Non, ce dernier a été reconnu comme non nocif par l’Organisation mondiale de la santé et son commerce légalisé par la Cour de justice de l’Union européenne en 2020. Protéger différemment les consommateurs ? C’est ce que fait la Suisse, comme nous l’explique Julien*, responsable de la chaîne d’approvisionnement de différents CBD shops : « En Suisse, tout ce qui est synthétique est interdit, à moins de prouver que ça n’est pas nocif pour la santé. En France, c’est l’inverse : tout est autorisé jusqu’à ce que l’on prouve que c’est toxique. Résultat : il faut entre trois jours et une semaine pour créer un nouveau synthétique, et environ six mois pour l’interdire. » Julien le dit sans détour : la Confédération helvétique aurait dix ou vingt ans d’avance dans le monde du CBD par rapport à la France où les molécules sont interdites de façon nominative.

Certains fournisseurs de l’Hexagone le savent et jouent aux petits chimistes : il suffit d’ajouter un atome pour créer une nouvelle molécule et contourner les interdictions en vigueur. Cette course est sans fin. Dès qu’une formule est bannie, une nouvelle la remplace ; les molécules deviennent plus complexes et leurs noms incompréhensibles. « Il n’y a pas débat, c’est du poison, lâche Julien. Fabriquées dans des labos clandestins, avec des solvants chimiques pas évaporés, sans aucune norme ni contrôle. Le vrai problème, c’est pas le Buddha Blue ou le PTC. Le problème c’est qu’on autorise les synthétiques. Il faut changer la loi. » Président du Syndicat professionnel du chanvre, Soïc Gay-Pereira tient cependant à nuancer : « Ce n’est pas parce qu’il n’y a pas de réglementation pour interdire ces molécules qu’elles sont légales ! Sans recul scientifique, elles ne sont pas approuvées par les autorités de sécurité sanitaire et restent dans le flou. » En attendant, sous l’appellation CBD, des produits stupéfiants sont donc vendus légalement.

Quand la législation accuse un retard toxique

C’est cet encadrement juridique clair, doté d’une réglementation plus protectrice pour les vendeurs et les consommateurs, que réclament depuis des mois les syndicats du chanvre. En vain. Paul Maclean soupire : « Nous ne pouvons pas accepter que des substances nouvelles soient commercialisées sans aucune évaluation préalable. Certaines molécules devraient être strictement interdites, d’autres évaluées scientifiquement avant toute mise sur le marché. Il en va de la santé publique et de la crédibilité de la filière… » Et ces produits chimiques sont souvent ajoutés hors de France où « ils arrivent ensuite transformés, sans que les distributeurs ou les revendeurs ne disposent toujours de l’ensemble des informations nécessaires à leur sujet ». Résultat : une confusion juridique persistante et une prolifération de produits douteux. Afin d’encadrer sérieusement une filière en plein essor, de vrais choix politiques devraient être pris. L’Union des professionnels du cannabis milite ainsi pour l’interdiction pure et simple de toute manipulation sur les fleurs de CBD visant à leur conférer des propriétés stupéfiantes. Mais, malgré les multiples relances et propositions concrètes du syndicat, les autorités ont refusé d’établir un cadre clair et lisible.

Le CBD passé à tabac?

De l’autre côté des Alpes, la Suisse montre que c’est possible. Là-bas, le CBD est traité comme le tabac et soumis aux mêmes réglementations : tracé, contrôlé, surveillé. Les producteurs sont inspectés, les paquets scellés avec des numéros de lot permettant leur traçabilité ; les vendeurs comme les consommateurs protégés par une filière complètement transparente. Julien résume : « Dans nos boutiques, on travaille avec des cultivateurs suisses que l’on connaît. Et le CBD est vendu explicitement comme produit à fumer alors qu’en France, il est vendu comme des fleurs séchées ou du pot-pourri avec, pour conséquence, une traçabilité hyper floue. » Résultat : en Suisse, le strict cadre légal permet de travailler sereinement alors qu’en France, c’est encore souvent du bricolage… Pour l’Union des professionnels du cannabis, « il faut sortir du flou généralisé actuel, obliger les professionnels du secteur à une traçabilité claire, et que tous les maillons de la filière soient responsables de la conformité des produits que l’on retrouve en magasin ou en e-commerce ».

Autre problème : en France, ce sont les douanes qui examinent les cargaisons de CBD mises sur le marché. Mais leur radar se limite au taux de THC. Si le 0,3 % légal est respecté, les douanes ne procèdent pas à une recherche de molécules synthétiques. Ce n’est donc pas parce qu’un lot a été restitué qu’il est propre. Il peut très bien contenir du Pinaca ou d’autres molécules indésirables. Certains commerçants, une fois alertés, préfèrent jouer la sécurité et détruisent la marchandise. En effet, Paul Maclean se permet de rappeler que « si une molécule est classée comme stupéfiant, tout revendeur qui la propose peut être poursuivi pour trafic de stupéfiants » et Soïc Gay-Pereira d’ajouter que chaque professionnel est invité à se rapprocher du Syndicat professionnel du chanvre (SPC), lequel détient « une liste de partenaires et de laboratoires agréés parfaitement capables d’analyser chacun de leurs lots et de détecter ces synthétiques ». Mais d’autres, à bout de souffle, ferment les yeux. Ce Syndicat professionnel du chanvre observe cependant un durcissement des contrôles de terrain concernant les molécules interdites…

« Ce n’est pas parce qu’il n’y a pas de réglementation pour interdire ces molécules qu’elles sont légales ! Elles ne sont pas approuvées par les autorités de sécurité sanitaire et restent dans le flou. » Soïc Gay-Pereira, président du SPC

En attendant la grande réforme, certains consommateurs tentent de se protéger comme ils le peuvent. Des tests individuels comme ceux de EZTest ou de NarcoCheck permettent de détecter certains cannabinoïdes de synthèse (Spice, K2), mais restent chers et limités puisque de nouvelles molécules apparaissent chaque mois et que « pour détecter une substance, encore faut-il savoir ce que l’on cherche ». C’est ce que rappelle Paul Maclean, pour qui la responsabilité devrait être endossée par les pouvoirs publics et non pas par les professionnels et les particuliers : « On ne peut pas se contenter de colmater les brèches. Il faut construire un cadre cohérent. »

On peut aussi choisir sa boutique avec attention… À Marseille, Widad tient une boutique de CBD, rue Thiers, où elle ne vend que du naturel. Elle connaît ses fournisseurs, et ses fleurs sont choisies pour leurs vertus apaisantes : « Du CBD pour dormir ou calmer les douleurs », dit-elle simplement. Elle n’ignore pas que d’autres magasins écoulent des produits boostés aux cannabinoïdes de synthèse, sans la moindre indication sur l’emballage. Pourquoi ? « Pour faire plus de marge, sûrement », avance-t-elle. Bref, si votre joint de CBD vous envoie sur orbite, c’est sans doute qu’il a reçu un petit coup de pouce… pas très naturel.

Circuit court, circuit sain: préférez la beue blanc rouge 

Sur les étals des CBD shops hexagonaux, les fleurs suisses règnent en maîtresses. Sauf que le pays alpin autorise un taux de THC allant jusqu’à 1 %, soit plus du triple du seuil légal en vigueur dans l’Union européenne. Résultat : pour rendre ces fleurs « conformes » à la législation française (0,3 %), elles sont souvent rabaissées à coups de butane, altérant de facto leur qualité et leur innocuité. Bref, pour éviter la chimie, une autre solution serait de consommer du CBD local, donc français. Paul Maclean, le patron de l’UPCBD, veut croire à l’émergence d’un « terroir » français débarrassé de la chimie : « La transparence, la confiance et la proximité sont les meilleurs gages de qualité. » Le plus sûr reste donc de se tourner vers des commerçants spécialisés connaissant les producteurs et privilégiant les circuits courts !

* Tous les prénoms ont été modifiés.

 

Néocannabinoïdes : le guide de prévention

En Europe, la prohibition du cannabis aura eu comme premier effet délétère celui de permettre l’émergence d’une économie parallèle de la fumette, dont les revenus en France  étaient estimé à 3.5 milliards d’euros en 2021. Depuis quelques années, l’interdiction du THC est désormais contournée avec la mise sur le marché de cannabinoïdes de synthèse aux acronymes aussi improbables que leurs effets à long terme sur la santé.
H4CBD, THCV, Delta 10, HHC … ZEWEED vous dit tout sur ces doppelganger de la weed à éviter à tous prix.

Le HHC

Le HHC, ou Hexahydrocannabinol, est un sans doutes le plus connu des cannabinoïdes de synthèse, particulièrement après son interdiction de vente et consommation par l’ex ministre de la santé François Braun en juin 2023. Le HHC a une structure chimique similaire à celle du delta-9-tétrahydrocannabinol (THC), le composé psychoactif du cannabis. Cependant, le HHC était commercialisé avec un pitch commercial promettant d’offrir les mêmes effets que le THC, mais sans les mêmes niveaux d’intensité ou d’effets secondaires. La rédaction l’avait testé, et si la montée est lente, il y a un effet dans cette molécule désormais prohibée… mais plutôt soporifique et sans commune mesure avec le THC et ses vertus psychotropes qui, selon les variétés, déclenchent des fous-rire, des foncedale, des folles envies de jouer (au basket, à la PS5, avec des pinceaux, avec la copine de ton pote ou au con dans la rue) ou de rejoindre son oreiller.

Effets soporifiques

Les effets spécifiques du HHC varient selon la structure spécifique du HHC utilisée, la dose, le mode de consommation et les caractéristiques individuelles. De nombreux utilisateurs rapportent que le HHC produit un effet relaxant et apaisant, similaire à celui du THC, mais sans l’intensité ou les effets secondaires typiques  à ce dernier, comme la paranoïa ou l’anxiété.
Consommé en gummies ou space-cake, il a emmené plus d’un enthousiaste de la plante dans un mauvais trip, puisque vendu sous la trompeuse étiquette de “chanvre bien-être”. Les principaux syndicats du chanvre bien-être (SPC, UPCBD, AFPC) ainsi que l’interprofessionnelle  Interchanvre n’ont d’ailleurs jamais vu d’un bon œil sa commercialisation en France courant 2022.

 Le H4CBD

Tout comme le HHC le H4CBD (Tetrahydrocannibidiol) est issu de l’hydrogénation du cannabis. Là où le HHC était une variation de laboratoire du THC, le H4CBD est un cannabinoïde élaboré à partir du CBD, auquel est ensuite ajouté de 4 atomes.
Bien que la plupart des études sur le H4CDB soient encore incomplètes, de nombreux chercheurs ont déjà mis en évidence que l’impact du H4CBD sur les récepteurs CB1 du système endocannabinoïde est près de 100 fois supérieure à celui du CBD.

CBD sous stéroïdes

Alors que le HHC, désormais non-gratta dans l’hexagone, prive boutiques et e-commerce d’une précieuse manne, le H4CBD est déjà présenté par de nombreux médias en ligne spécialisés comme « l’alternative légale du HHC » (HHC qui était, selon les mêmes sites  d’information, l’alternative légale du THC…). Néanmoins, les clients en quête de voyage cannabique risquent d’être déçus. Si un léger effet psychotrope est bien présent, les consommateurs parlent plutôt d’une forte sensation de détente que d’un trip psycho-actif. En revanche, associé à d’autres cannabinoïdes légaux comme le CBN, il procurerait une certaine euphorie,  que certains commerçants de chanvre bien-être se sont empressés de comparer à celle de feu-HHC.

Le THCV

A l’instar du THC, Le tétrahydrocannabivarine, ou THCV, possède des propriétés psychotropes et facilite l’accès du THC aux récepteurs  du Système endocannabinoïde, pour en décupler l’effet euphorique.
On le retrouve en grande quantité dans certaines variétés naturelles de Sativa à des niveaux de teneur avoisinant les 4 à 5 %. Si son action psycho-active est similaire à celle du THC, certains de ses effets sont inverse sur l’organisme. Particulièrement  en ce qui concerne son impact sur l’appétit, que le THCV à tendance à réduire, alors que le THC est connu pour donner de magistrales fringales les « munchies ».

Le café vert

Des vertus anoréxigènes qui intéressent au plus haut point les scientifiques,  qui voient dans le THCV une molécule potentiellement très prometteuse dans le traitement de l’obésité. Cerise sur ce gâteau amaigrissant : le THCV régulerait le taux de sucre et d’insuline dans le sang. Des recherches sur des traitements au THCV pour des symptômes liés à la maladie d’ Alzheimer, de Parkinson ou encore à l’ostéoporose sont par ailleurs en cours.
Légalement, le tétrahydrocannabivarine est interdit de commercialisation et consommation en France.

Le THC delta 10

Cousin du delta 9, le Delta 10 (Delta-10-Tetrahydrocannabinol) est depuis peu commercialisé outre-Atlantique comme la meilleure des alternatives légales au THC dans les États n’ayant pas légalisé. Du coté effets, il imite son cousin naturel à merveille et offre aux consommateurs une expérience euphorisante.

Le plus proche du THC

Aux États-Unis, la vente de Delta-10 THC à partir de chanvre contenant moins de 0.3% de THC est ainsi légale en vertu de la Farm Bill de 2018. Au regard de ces dispositions qui s’appliquent peu ou prou en Europe, le Delta 10 pourrait bien faire l’objet d’une bataille judiciaires entre entrepreneurs de la fake-weed et la Commission européenne, sur les mêmes bases juridiques que celle menée pour la légalisation du CBD sur le vieux continent.

 

 

L’Espagne durcit le ton sur les cannabinoïdes de synthèse

Alors qu’en France, les cannabinoïdes de synthèse mettent à mal la filière CBD, en Espagne, le gouvernement passe à l’action en bannissant les ventes de comestibles contenant ces molécules hautement toxiques, censées reproduire les effets du THC. Une très bonne nouvelle pour les consommateurs.

Longtemps à la pointe en matière de cannabis, l’Espagne serre désormais la vis. À Barcelone, les autorités lancent une offensive contre les confiseries contenant des cannabinoïdes semi-synthétiques, accusées d’intoxiquer des consommateurs souvent étrangers. Le gouvernement ajuste ses lois pour clarifier une zone grise réglementaire.

Une tendance inquiétante

Depuis plus d’une décennie, l’Espagne a été précurseur dans le domaine de la politique cannabique, avec une tolérance affichée envers les social clubs qui organisent la culture et la consommation de la plante. Les salons du chanvre, lieux de rencontre et d’innovation, y prospèrent, attirant amateurs et curieux venus découvrir les dernières tendances de consommation.

Mais récemment, une nouveauté inquiète particulièrement les autorités : les bonbons et confiseries infusés de cannabinoïdes semi-synthétiques ou synthétiques. Vendus légalement jusqu’ici en raison d’une faille réglementaire, ces produits ressemblent à des bonbons ordinaires mais provoquent des effets psychotropes souvent imprévisibles et parfois intenses.

Hausse des intoxications

La mairie de Barcelone tire la sonnette d’alarme après avoir enregistré un doublement des cas d’intoxication liés à ces confiseries en seulement deux ans. Rien qu’en 2024, vingt-quatre cas nécessitant une intervention médicale ont été signalés, touchant majoritairement des touristes d’âge moyen séduits par ces « souvenirs » atypiques proposés notamment dans les magasins spécialisés et certaines boutiques alimentaires.

Face à cette situation, le ministère espagnol de la Santé a décidé d’intervenir, modifiant une loi en vigueur depuis 1977, initialement conçue pour encadrer les substances psychotropes et les préparations médicinales. Depuis le 23 avril dernier, la vente et la distribution de ces bonbons contenant des cannabinoïdes semi-synthétiques sont désormais strictement interdites.

Contrôles renforcés et sanctions à venir

Pour veiller au respect de cette nouvelle réglementation, Barcelone annonce une intensification des contrôles, impliquant les autorités sanitaires et la police locale. Albert Batlle, adjoint au maire chargé de la sécurité, prévient que des poursuites pénales pourraient être engagées en cas d’infraction.

L’année dernière déjà, 45 inspections avaient été réalisées dans 30 entreprises, mais les autorités locales n’étaient intervenues que lorsque ces produits étaient vendus comme de simples aliments conventionnels. Désormais, les règles sont claires : détecter, punir, et prévenir. Une nouvelle phase dans l’histoire espagnole du cannabis, nettement moins permissive.

 

THC-O, le cannabinoïde qui réveille.

Dans les années 80, le choix en matière de cannabis était simple: weed ou hash? Au début du millénaire sont arrivés les distingos “sativa/ indica/ hybride” et un plus large choix pour le consommateur. Aujourd’hui, on ne choisit plus une variété mais un cannabinoïde pour ses effets thérapeutiques ou récréatifs ciblés. Parmi les molécules désormais disponibles (CBD, CBG, CBN, HHC, Delta-8…), aucune n’a encore réussi à faire de l’ombre au THC issu des Sativas les plus toniques… Jusqu’à maintenant?

Partons à la découverte d’une molécule aux effets détonants et à l’histoire insolite : le THC-O.
Au programme : des expérimentations pendant la guerre froide, des effets psychotropes au moins 3 fois plus puissants que le THC et un risque d’explosion permanent.
La simplicité même, on vous disait.

Arme de distraction massive

Un peu à la manière de la mythique Pineapple Express de Seth Rogen, cette super weed de synthèse est le résultat d’expérimentations par l’armée autour des armes chimiques (une tendance lancée par le terrible gaz moutarde de l’armée allemande, utilisé lors de la première guerre mondiale).
Des origines quelque peu sombres, qui s’inscrivent dans la logique américaine classique pendant la guerre froide : si les soviétiques le font… nous aussi.
C’est ainsi qu’en 1948 est lancé l’arsenal Edgewood dont le but est de développer un armement non létal et incapacitant.

Structure moléculaire du THC-O

Quelques années plus tard (le laboratoire ayant fermé en 1975), l’acétate est testé sur des chiens et on découvre qu’il perturbe nettement leur coordination : 2 fois plus que le Delta 9.
C’est d’ailleurs uniquement en 1978 que la substance est trouvée pour la première fois “dans la nature”, lors d’une descente de la FDA dans un laboratoire souterrain, avant de retomber dans l’oubli jusqu’à très récemment.

Des tests sur les humains et plus récemment des essais par des youtubeurs évoquent un trip plus “spirituel” évoquant presque une version douce du LSD, mettant aux alentours de 30 minutes à monter. Les effets étant bien plus durables que le THC classique, il est conseillé de le consommer très progressivement.

L’huile de moteur… pour humain

Le THC-O se présente sous la forme d’un liquide marron épais, comparable à de l’huile de moteur. Il n’est donc consommable qu’en cartouche, teinture ou en produit alimentaire, jamais sous forme de fleur.
Attention il est TRÈS fortement déconseillé d’essayer de produire votre propre version du produit. Comme l’explique le site Honest Marijuana : “C’est beaucoup trop risqué et un laboratoire fera toujours un bien meilleur boulot”.

Le THC-O étant un acétate, il est très volatile sous sa forme originelle et son processus de fabrication est notoirement explosif.
En résumé, pour les plus scientifiques d’entre vous, cela implique d’ajouter de l’Anhydride acétique (un produit notoirement urticant), à du Delta-8 pur extrait du chanvre, pour en changer la structure au niveau moléculaire.
Pas d’inquiétude, si vous souhaitez tester le produit sans passer par un doctorat en chimie (ou risquer de terminer comme Walter White), certaines marques proposent déjà des produits comportant l’isolat.

Selon les forums spécialisés, les cartouches de la marque Binoid sont actuellement les plus fiables du marché pour tester le THC-O (avec un ratio de 92 pourcents de distillat et 8 pourcents de terpènes et 4 saveurs proposées).
La marque offre aussi des extractions sous forme de Wax, pour les amateurs de dab.

Comme toujours, Zeweed vous invite à ne vous fournir qu’auprès de marques fiables, à la traçabilité prouvée. Cette substance n’est pas actuellement encadrée par la législation américaine ou canadienne, puisqu’elle n’est que très récemment devenue disponible auprès du grand public.

THC Delta-10: le Red Bull des cannabinoïdes

Les jours du THC sont-ils comptés? Entre le CBD, le CBG, le CBN, le THC Delta-8 et le THC O, les alternatives au bon vieux tétrahydrocannabinol (THC) se font de plus en plus nombreuses, au risque de s’y perdre. Pas d’inquiétudes, ZEWEED vous dit tout sur ces nouveaux cannabinoïdes avec aujourd’hui un zoom sur le THC Delta-10, dernière découverte majeure des molécules isolées de la belle plante.

Si vous n’avez jamais entendu parler du Delta-10 c’est normal. C’est un cousin du Delta-9 (le psychoactif principal du cannabis) qui commence juste à faire parler de lui. Il n’existe presque pas à l’état naturel et a été découvert en 1984 par le Saint père des cannabinoïdes Raphael Mechoulam , dans une version impropre à la consommation humaine. Tel un fossile dans Jurassic Park ce n’est que récemment que les scientifiques Californiens de la société Fusion Farms ont exhumés une version consommable de l’isolat.
La société, spécialisée dans les concentrés, installe tout d’abord une plantation en plein air pour étendre son activité à l’abri des violents feux de forêts de la région.

Plants contaminés

Une bonne idée… Jusqu’au moment où elle réalise que des centaines de litres de mousses retardantes ignifuges sont lâchées par des Canadair dans une région très venteuse. La société se retrouve donc avec des dizaines de plants contaminés et donc inexploitables.
Tant pis, les scientifiques décident tout de même d’étudier la plante après en avoir extrait la biomasse et ils découvrent… Le Delta-10. Après avoir procédé à deux procédures très poussées (le HPLC et le NMR) ils trouvent comment l’identifier mais aussi son nom, qui vient de sa fréquence de résonance magnétique.

Structure moléculaire du THC Delta-10

Pourquoi n’entend-on parler du cannabinoïde que maintenant? C’est tout simplement parce qu’il a fallu trouver un moyen plus sain que les acides de Mechoulam ou les mousses retardantes de Californie pour extraire le produit.
Dorénavant on produit le Delta-10 grâce à une réaction utilisant de la Vitamine C qui est bien plus saine pour l’organisme et dont les rendements sont bien importants.

“The green cocain””

Je vous entends déjà: “il est gentil l’autre mais moi j’ai envie de savoir ce que ça fait”.
Eh bien grâce aux experts et aux youtubeurs nous avons la réponse.
Le patron du laboratoire privé “Private Label Hemp Lab” David Reckles explique que l’effet du Delta-10 est comparable aux propriétés boostantes, hédoniste et euphoriques de la Sativa de la même manière que le Delta-8 se rapproche des propriétés relaxantes/ apaisantes/ de l’indica.
En résumé consommer du Delta-10 c’est profiter du côté psychotrope désinhibant du Cannabis sans partir sur la dimension hallucinogène parfois néfaste du THC (tout en stimulant les mêmes neurorécepteurs). D’aucun parle d’un “cannabinoïde actif “, en référence au CBG surnomé le  “cannabinoïde endormie” et dont les effets sont sédatifs. Ces effets étants toniques et lucides, avec une euphorie stimulante, le “cocaine canabinoïde” comme le surnomment ses aficionados, serait la parfaite weed de l’homme actif. Ciao Colombia!

Testé par des pigeons

La théorie de ce THC qui rend moins con est confirmée par une étude de Mechoulam sur des pigeons dans les années 80, lesquels pigeons étaient notoirement “plus éveillés que la normale” que ceux sous Delta-9 qui étaient stone. Du côté des humains c’est un retour par Seby G, un youtubeur américain, qui nous marque il décrit un état “de clarté mentale […] et de liberté” pour un high très cérébral loin d’être désagréable.

Après avoir parcouru internet en quête de bons plans, Zeweed vous conseille de tester le Delta-10 en e-cigarettes à usage unique ou en cartouches de marques recommandées. Le consensus semble être autour de la marque Delta Effex dont les produits sont d’une qualité constante. La marque propose dans sa collection Euphorica de mixer Delta 8 et Delta 10 pour être capable d’affronter toutes les activités avec un doux goût de terpènes extraits de plants de Sativa.
Alors vous laisserez vous tenter par la très dynamique Hawaiian Haze ou par l’euphorique Maui Wowie pour un voyage garanti sans turbulences.

 

Le petit guide du CBN

Si le CBD et le THC sont des principes actifs du cannabis bien connus, ils ne sont jamais que deux parmi les 120 que compte la plante. Dans cette grande famille des cannabinoïdes, le cannabinol (CBN)  fait office de petit dernier puisqu’il n’apparaît dans la plante que lorsqu’elle se fane. Longtemps négligé car associé à une weed de mauvaise qualité, le CBN rencontre désormais un franc succès chez les consommateurs de cannabis thérapeutique. Définition, indications et petit mode d’emploi pour en fabriquer chez soi.

Découvert en 1899 en Angleterre le cannabinol, doit ses origines aux mauvaises conditions de conservation de l’herbe qui subissait de très longs voyages.
En effet, c’est grâce à la dégradation du THC (que ce soit par vieillissement ou via l’influence des éléments, comme le soleil ou des pluies abondantes) que le CBN se forme de manière naturelle.
Les chercheurs Wood, Spivey et Easterfield ont donc pu isoler ce composant avant le CBD ou même le THC  grâce à sa structure moléculaire inédite ; mais ce n’est pas avant 1930 (grâce à un chercheur nommé Robert Sidney Conn) que ses propriétés ont été isolées.

Avec un quart de la puissance psychotrope du THC, mais des effets sédatifs, anti-inflammatoires, antibiotiques et anti-nauséeux particulièrement marqués, c’est le choix idéal pour tous les patients à la recherche d’une confort thérapeutique, notement pour les malades en chimio-thérapie ou en convalescences à la suite d’un traumatisme physique lourd.

Meilleur des somnifères naturels, anti-inflammatoire reconnu

Grâce à la stimulation de l’appétit qu’il procure, il est envisagé pour le traitement de l’anoréxie et des insomnies, puisqu’il pourrait être même aussi efficace que de nombreux médicaments hypnotiques, quand associé au THC.
Une molécule ultra-efficace, particulièrement lorsqu’elle est associée avec le spectre complet de la plante.
De nombreux historiens de la pharmacologie présument qu’il est possible que son utilisation soit bien plus ancienne qu’on l’imagine. Les premières traces de ce cannabinoïde datent de 2700 avant J.-C. avec 789 grammes retrouvés dans un tombeau en Chine.

Le CBN fait maison: simplissime et efficace!

Pour  faire du CBN chez soi, rien de plus facile. Il vous suffira de laisser le THC de votre cannabis se dégrader, afin qu’il se transforme en CBN. Le THC se dégrade à la lumière et avec la chaleur.La méthode la plus simple et efficace consiste  de mettre du cannabis normal et déjà séché dans un pot en verre transparent et de l’exposer au Soleil.  Selon la température, l’humidité et la fraicheur de vos fleurs, entre une et trois journée seront nécessaires.

Si vous souhaitez préserver votre herbe pour des sessions plus récréatives, il est possible d’acheter des fleurs de cannabis aspergées d’isolat ou des cartouches,  chez des spécialistes comme MettaHemp.
Particulièrement efficace en tant que somnifère, on retiendra   “Nitetime”. Ces cartouches  sont “Full Spectrum”, ce qui implique qu’elles contiennent tous les cannabinoïdes de la plante.
Des huiles très faciles d’utilisation, et déployant elles aussi tout le potentiel de la plante, sont aussi disponibles chez The CBD Distillery.
Tous ces produits contenant moins de 0,3 % de THC, sont en vente libre au Canada comme en France.

THCV: le cannabinoïde légal qui imite les effets du THC, sans munchies à la clef

Corne d’abondance pour le corps médical, le cannabis continue de livrer ses secrets. Parmi les molécules prometteuses, le THCV, un alcaloïde de la plante aux étonnants pouvoirs dynamisants et anorexigènes. A la découverte de ce cousin naturel du THC, vendu légalement en France au même titre que le CBD, le CBG ou le H4CBD.

Le tétrahydrocannabivarine (ou THCV) est présent, de manière naturelle, dans de nombreuses variétés.
Longtemps ignoré par des cultivateurs préférant créer des variétés plus puissantes en THC, le THCV a le vent en poupe. Avec ses effets ciblés et adaptés, le THCV pourrait bien devenir de meilleur ami des amateurs de ganja qui souhaitent rester actifs et lucides, qui plus est sans dévaliser le frigo.

Potentiel thérapeutique

Ce composant du Cannabis a été découvert en 1973, en raison de sa structure moléculaire très proche de son grand cousin, le THC.
Longtemps délaissé au profit de cannabinoïdes plus populaires et psychotropes, le THCV aide notamment à la régulation de la glycémie et agit comme un coupe faim.
C’est la raison pour laquelle il est actuellement étudié pour soigner des personnes ayant des troubles alimentaires de type boulimie, souffrant d’obésité ou encore pour aider les diabétiques dans la régulation de leur glycémie.

Attention cependant, il ne s’agit pas d’un remède miracle pour perdre du poids, mais plutôt pour mieux réguler son appétit. La guerre contre les munchies pourrait enfin être gagnée par nous autres, simples consommateurs.
On peut aussi souligner que des études mettant en valeur le potentiel anxiolytique et anti-inflammatoire offrent des résultats très prometteurs. De ce fait, il est aussi étudié dans le traitement des troubles post-traumatiques.
Enfin, grâce à ses effets neuro-protecteurs, il offre un véritable espoir pour le futur des thérapies contre Parkinson et Alzheimer, deux maladies pour le moment malheureusement dépourvues de remèdes.

Cafeïne verte

Contrairement au CBD, le THCV est psychoactif. Même s’il contre en partie les effets planants du THC, en offrant une expérience alternative bien plus douce. Les consommateurs décrivent un high énergétique, inspirant et beaucoup plus doux pour l’organisme, tout en restant très euphorique. La  concentration des fleurs et cartouches pour vape-pen allant de 5 à 20 % de THCV, nous recommandons cependant de les consommer en soirée pour éviter de sauter toutes vos collations .

De nombreuses variétés de grande qualité sont déjà disponibles pour votre consommation, mais uniquement dans les pays proposant du cannabis légalement, comme c’est le cas en France . Brittney Griner en a d’ailleurs fait les frais en arrivant à l’aéroport de Moscou, lorsque la douane découvrit dans ses affaires un vape-pen au THC et THCV, quelques jours avant l’invasion de l’Ukraine par la Russie…

Parmi les plus célèbres variétés  de cannabis récréatif THC/THCV, on retiendra  la Durban Poison, une variété Sud-Africaine importée par Ed Rosenthal  dans les années 70 (5 % de THCV) et surtout la championne absolue de la catégorie : la Doug’s Varin qui affiche  jusqu’à 25% de THCV.

Note: si vous souhaitez en profiter lors de vos séances de vaporisation, il a une température d’ébullition plus importante à 157°C (donc 315°F).

Mieux que le CBD, voici le CBDA!

Cannabinoïde mineur , le CBDA commence à intéresser scientifiques et entrepreneurs au plus haut point pour son potentiel thérapeutique, notamment contre la douleur, l’inflammation, le cancer… et même le COVID-19 . Zeweed fait le point sur ce super CBD.

CBDA, quels applications?

60 ans de prohibition oblige, la recherche sur les cannabinoïdes mineurs, dont le CBDA, en est encore à ses débuts. Les données disponibles à ce jour ne proviennent que d’études simulés sur ordinateur et sur des animaux. Ces études ont en revanche pu démontrer les possibles applications sur l’homme. Reste maintenant à objectiver définitivement le débat en testant le CBDA lors d’essais cliniques sur le mammifère homo sapiens.
L’enjeu et les attentes sont de taille puisque les résultats obtenus lors des recherche précliniques (sur animaux ou en simulation numérique) montrent que le CBDA a une action marquée sur :

  • Les nausées et vomissements
  • La douleur
  • L’inflammation
  • Le cancer du sein
  • L’anxiété
  • L’épilepsie
  • …et même le COVID-19!

Alors que d’autres cannabinoïdes peuvent également aider à résoudre certains de ces problèmes, le CBDA s’est révélé particulièrement prometteur pour plusieurs pathologies  (Nausées, vomissements, douleurs, inflammations et anxiété), mais sans les effets secondaires du THC.

Dans une étude menée par GW Pharmaceuticals, le CBDA s’est montré nettement plus efficace que le CBD contre les crises d’épilepsie. Le CBDA a également montré sa capacité à supprimer la COX-2 et à réduire la migration des cellules cancéreuses du sein, qui sont des facteurs importants dans la lutte contre le cancer du sein.
Plus intéressant encore, une autre étude récente a démontré que le CBDA pourrait aider à prévenir l’infection au COVID-19 en se liant à la protéine Spike du virus.

CBDA, mode d’action

Le CBDA a une pharmacologie complexe. Comparé au THC, au CBG ou même au CBD, le CBDA montre une faible affinité (attraction) pour les deux principaux récepteurs cannabinoïdes:  CB1 et CB2. Au lieu de cela, le CBDA agit via plusieurs systèmes de récepteurs, y compris ceux de la sérotonine. En se liant aux récepteurs 5-HT1a, le CBDA est capable de produire des effets antiémétiques (antinauséeux) à des doses 1000 fois plus efficaces que le CBD. Le CBDA  inhibe aussi les enzymes COX, les mêmes enzymes qui sont bloquées par les anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS) comme l’ibuprofène et l’aspirine. Une belle alternative aux antalgiques classique, en somme.

Nous n’avons pas beaucoup d’informations sur les effets secondaires du CBDA, étant donné le manque d’études sur l’homme, mais il est possible qu’il puisse interagir avec la façon dont d’autres médicaments sont métabolisés – comme le CBD. Consultez toujours un médecin avant de mélanger le CBDA avec d’autres médicaments.

CBD vs CBDA

Le CBDA est un précurseur acide du CBD. Cela signifie que le CBD commence toujours par être du CBDA et se transforme ensuite en CBD. Ce processus s’appelle la décarboxylation et se produit au fil du temps, lors d’exposition à la lumière ou à l’oxygène, ou plus rapidement avec une exposition à une forte chaleur.

Ce processus est surtout connu pour convertir le THCa non psychoactif en THC puissamment psychoactif. Le THCa est abondant dans le cannabis et est converti en THC lorsque le cannabis est chauffé. Le CBDA (bien qu’il soit également généralement présent dans le cannabis) est plus abondant dans le chanvre industriel ou certaines (et rares)  souches de cannabis.

Bien que légèrement différents sur le plan chimique, le CBD et le CBDA partagent de nombreux avantages médicaux potentiels tels que la réduction de la douleur, de l’inflammation, des convulsions, du cancer, de l’anxiété et des nausées. Compte tenu du rôle établi du CBD dans la gestion des troubles épileptiques chez les enfants, le rôle du CBDA dans le traitement des crises suscite beaucoup d’intérêt, les premiers modèles animaux étant très prometteurs.

Le CBDA  fait-il planer ?

Comme le CBD, le CBDA n’a pas d’effet psycho-actif, autrement dit, il ne rend pas “stone”.
Pourtant, tout comme le CBD, Le CBDA montre la capacité d’avoir des effets “pseudo-psychoactifs” tels que la réduction de l’anxiété. Ainsi, bien qu’il soit “pseudo-psychoactif”, il n’est pas altérant peut être utilisé sans risques si vous conduisez..

Quelques variétés riches en CBDA

Plusieurs variétés contiennent des niveaux élevés de CBDA.
Parmi les plus connues :

  • La Cannatonique
  • La Charlotte’ web
  • L’Arlequin
  • La Ringo’s Gift
  • L’AC/DC

Techniquement toute souche avec un taux de CBD élevé est également riche en CBDA … mais uniquement lorsque la plante n’est pas arrivée à pleine maturité (d’où le nom de “cannbinoïde précurseur”). Si vous cultivez vous même votre CBD, il suffira de le récolter lorsque les trichomes viennent de se former et sont encore transparents pour obtenir un chanvre bien-être fort en CBDA.

Raphaël Mechoulam (1930-2023), doyen de la recherche sur les cannabinoïdes.

Malgré une nomination au prix Nobel et de plus de 450 articles de référence publiés, le pionnier de la recherche sur le cannabis Raphaël Mechoulam est resté largement méconnu du grand public. Il nous a quitté en mars dernier, à l’âge de 92 ans.
Notre hommage à ce grand scientifique qui a mis en évidence les vertus thérapeutiques du CBD.

 

Qui est Raphaël Mechoulam?

Raphaël Mechoulam est sans doutes le plus convaincu et convainquant des chercheurs qui se sont penchés sur les bienfaits thérapeutiques du cannabis. A 92 ans, chaque jour de la semaine, le Dr Raphaël Mechoulam continuait, depuis son petit bureau à  Jérusalem, à faire avancer ses travaux sur les cannabinoïdes.
Scientifique spécialisé sur les propriétés de la belle herbe depuis plus de 50 ans et époux aimant depuis plus de 60, cette éternel “tête en l’air, un peu trouillard lors des déplacements” devait selon lui sa vitalité et sa passion inaltérée”au soutien indéfectible” de sa femme (toutes les citations sont tirées du documentaires Le Scientifique, qui lui est dédié).

Un génie méconnu du grand public

Un amour né lors de son service militaire, lors de ses premières années en Israël, après avoir fui la très antisémite Bulgarie, en 1949.
C’est à ses côtés qu’il fait ses premières expérimentations, de son propre aveu “illégales” et qu’il fait les tous premiers tests du THC pur… sur l’homme (lors d’une Tea Party avec des amis et force spake-cake).
Cette expérimentation plus qu’alternative était la conséquence d’un tabou autour de la plante. En 1964, l’année où il découvre le THC, le cannabis qu’il utilise lui est fourni par la police, sans accord gouvernemental dans un premier temps.

Il continue à découvrir des cannabinoïdes au fil des années, puis, entre 1992 et 1995, il prouve l’existence de récepteurs endocannabinoïdes et il est le premier à établir les bases du système éponyme, fondamental pour la médecine moderne.
Membre fondateur de l’IRCS (la Société Internationale de Recherche sur le Cannabis), jamais jamais arrêté de croire au potentiel médicinal de la plante.

 

Pionnier de la recherche sur le cannabis

Dès la fin des années 60, Mechoulam organise des débats autour de la plante, dans son nouveau pays, l’occasion “pour tous les avis, toutes les perspectives, y compris les plus dissonantes, de se faire entendre”.
Une démarche inclusive, directement responsable de la légalisation du cannabis (aussi appelé “herbe de dieu” dans l’ancien testament) en Israël, dès les années 90. C’est après avoir soigné des centaines d’enfants souffrant des effets secondaires de chimiothérapies, qu’il ouvre la porte à l’utilisation thérapeutique en 1995; son calme mécontentement face aux résultats positifs, comparés à ses moyens limités, ayant résonné jusqu’au Ministère de la Santé.
Pour lui, c’est simple : tout est question de mesure, afin d’obtenir un résultat optimal. Un argument de plus, pour la légalisation : le cannabis issu de l’économie souterraine a toujours plus de THC et pas assez de CBD. Pour lui, si l’on veut limiter les effets négatifs liés à la plante, il faut avant tout des productions contrôlées.

Toujours prudent dans ses déclarations, ses constats faisaient souvent mouche dans les hautes sphères.
C’est en bonne partie grâce à son influence, que le CBD, puis le cannabis tout entier ont été autorisés en Amérique du Nord, suite à deux études intergouvernementales menées par lui et portant sur “un échantillon de centaines de personnes”.

Le scientifique qui aura mis évidence les vertus thérapeutiques du CBD

Des études indépendantes et collaboratives, qui sont pour lui le cœur de la médecine moderne face à des  recherches qui selon Mechoulam  “sont trop souvent le privilège des entreprises”.
Un comble pour le scientifique pour qui le cannabis “imite les sécrétions de l’être humain” et dont les vertus et propriétés appartiennent plus à  l’humanité plus qu’aux gouvernement et au Big business.

Persistant, il a récemment prouvé que les patients atteins de la maladie de Crohn peuvent être soignés avec l’aide du CBD et prévoyait que dans “5 à 10 ans”, il aurait accumulé assez de données pour connaître le dosage exact nécessaire aux troubles mentaux, par définition plus complexes à cerner.
Si le temps l’aura rattrapé, ses confrères et disciples de l’Université hébraïque de Jérusalem ont annoncé leur volonté de poursuivre les recherches sur le traitement au CBD de la maladie de Crohn.

 

H4CBD, THCV, Delta-10, HHC : le top de la fake-kush (légale ou pas)

Depuis quelques années, l’interdiction du THC est contournée de la façon avec la mise sur le marché de cannabinoïdes de synthèse aux noms aussi flous (H4CBD, HHC, THCV, Delta-10) que leurs effets à long terme sur la santé. Petit florilège de ces doppelgängers de la weed.

HHC

Le HHC, ou hexahydrocannabinol, est sans doute le plus connu des cannabinoïdes de synthèse, particulièrement après son interdiction à la vente et à la consommation par le ministre de la Santé et de la Prévention, François Braun, en juin. Le HHC a une structure chimique similaire à celle du Delta-9-tétrahydrocannabinol (THC) – le composé psychoactif du cannabis. Cependant, le HHC est actuellement commercialisé comme un composé qui peut offrir certains des mêmes effets que le THC, mais sans les mêmes niveaux d’intensité ou d’effets secondaires.
Les effets du HHC varient selon la structure spécifique du HHC utilisée, la dose, le mode de consommation et les caractéristiques individuelles. De nombreux utilisateurs rapportent que le HHC produit un effet relaxant et apaisant, similaire à celui du THC, mais sans l’intensité ou les effets secondaires typiques à ce dernier, comme la paranoïa ou l’anxiété.
Consommé en gummies ou space cake, il a emmené plus d’un enthousiaste de la plante dans un mauvais trip, puisque vendu sous la trompeuse étiquette de “chanvre bien-être”. Les principaux syndicats du chanvre bien-être (SPC, UPCBD, AFPC), ainsi que l’interprofessionnelle InterChanvre n’ont d’ailleurs jamais vu d’un bon œil sa commercialisation en France, courant 2022.

H4CBD

Tout comme le HHC, le H4CBD (tétrahydrocannibidiol) est issu de l’hydrogénation du cannabis. Là où le HHC était une variation de laboratoire du THC, le H4CBD est un cannabinoïde élaboré à partir du CBD, auquel est ensuite ajouté quatre atomes. Bien que la plupart des études sur le H4CDB soient encore incomplètes, de nombreux chercheurs ont déjà mis en évidence que l’impact du H4CBD sur les récepteurs CB1 du système endocannabinoïde est près de cent fois supérieur à celui du CBD.
Alors que le HHC, désormais non grata dans l’Hexagone, prive boutiques et e-commerces d’une précieuse manne, le H4CBD est déjà présenté par de nombreux médias en ligne spécialisés, comme “l’alternative légale du HHC” – HHC qui était, selon les mêmes sites d’information, l’alternative légale du THC…
Néanmoins, les clients en quête de voyage cannabique risquent d’être déçus. Si un léger effet psychotrope est bien présent, les consommateurs parlent plutôt d’une forte sensation de détente que d’un trip psychoactif. En revanche, associé à d’autres cannabinoïdes légaux comme le …

Le reste de l’article est à trouver dans le numéro été de ZEWEED, disponible  en digital via ce lien et dans un kiosque près de chez vous en cliquant ici