L’insecte est-il l’avenir de notre alimentation ? C’est en tous cas la conviction de la start-up française Ynsect, qui a annoncé en début d’année son intention de produire de la farine de ver à destination de l’homme. Cette initiative fait suite à l’avis favorable de l’Autorité Européenne de Sécurité Alimentaire (EFSA) sur la consommation de spécialités à base d’asticots ultra-protéinés. Bientôt la blanquette d’asticot et le Cheese Mac Lombric ?
Cet avis émis le 8 janvier ne porte que sur l’insecte entier, ce qui inclue la farine séchée qui est en issue. Pour autant, Ynsect aimerait concentrer ses développements sur la production de farines d’insectes, ou scarabée Molitor, déshuilés pour lequel d’autres avis sont attendus. La start-up a pris les devants et commencé à développer YnMeal : un ingrédient à base de protéines d’insectes déshuilés pour l’alimentation humaine. Un dossier auprès de l’EFSA concernant ce produit a déjà été déposé, et un autre sera bientôt déposé auprès de la FDA, l’agence américaine en charge de ces dossiers.
Ces aliments pourraient être proposés dans les domaines du sport et de la nutrition santé à des fins de régénération musculaire et de performance. Deux secteurs qui semblent prometteurs. La pépite ajoute avoir déjà signé un contrat pluriannuel sur ces marchés. Ynsect attend aussi des avis sur l’autorisation de l’utilisation des protéines d’insectes dans l’alimentation des volailles et les porcs.
Bilan carbone zéro: quand le ver est vert
“Si nous voulons nourrir la planète à horizon 2050, nous devons produire 70% de plus et cela avec seulement 5% de terres disponibles. Il est temps de valoriser des alternatives permettant de produire plus et mieux”, explique Antoine Hubert, CEO d’Ynsect, dans un communiqué. La start-up a donc développé un concept de ferme verticale lui permettant d’élever les insectes en grande quantité, à commencer par le Tenebrio Molitor ou vers de farine, qui est une espèce de scarabée riche en protéines.
La production d’insectes nécessite, pour 1kg de protéines, 100 fois moins de surface agricole qu’1kg de protéines animales et nettement moins d’eau, constate la start-up. La majorité de l’élevage est transformée afin de produire les aliments souhaités et certains scarabées sont conservés à des fins de reproduction.
Vous l’aurez compris, l’assiette de demain sera très différente de celle d’aujourd’hui. Une transition qui s’avère indispensable si nous voulons avoir à quelque chose à mettre dans la marmite après-demain.