Uruguay : Un multimillionnaire du cannabis se présente à la présidentielle.

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Juan Sartori a gagné plus de 50 millions de dollars en investissant dans l’industrie du cannabis. Aujourd’hui âgé de 38 ans, il est candidat pour les prochaines élections présidentielles uruguayennes.

 

À12 ans, il a quitté son Uruguay natal pour aller vivre en Europe où il a été diplômé de HEC Lausanne en commerce. Sartori a fait fortune depuis ses 22 ans, grâce à une entreprise de gestion d’investissements de capitaux avec des intérêts en Amérique latine. Il est également président d’International Cannabis Corporation (ICC), la première entreprise à avoir détenu la licence pour produire de la marijuana récréative en Uruguay. En décembre 2016, l’entreprise ICC est entrée en bourse et Sartori (au centre) est ravi.

En septembre 2018, ICC a été racheté par la multinationale du cannabis Aurora, pour 220 millions et Sartori en a tiré plus de 50 millions de dollars. Sinon, il est marié à Ekaterina Rybolovleva, la fille de Dmitri Rybolóvlev, le président de l’As Monaco. Il est également l’un des principaux actionnaires du club de Sunderland. Bref, Sartori l’entrepreneur a réussi et il lui fallait un nouveau défi.

C’est en 2018 que Juan Sartori fait ses débuts sur la scène médiatique uruguayenne, en annonçant sa candidature pour les prochaines élections présidentielles. Il surfe sur la vague de l’homme d’affaires qui ne fait pas de politique et qui réussit tout ce qu’il entreprend. Les messages sont clairs :
– C’est un homme d’action et non un homme de discours.
– Il ne fait pas de la politique, mais il amène des résultats.
– Arrivé sans programme, il a d’abord fait le tour du pays pour comprendre les préoccupations d’un peuple, dont il est proche.
– Juan Sartori va créer des emplois et lutter contre l’insécurité grandissante

Très vite baptisé comme le Trump uruguayen, il est arrivé comme une blague sur la scène médiatique. Il faut dire que les journalistes ne pouvaient pas rater leur cible, Sartori n’a jamais habité en Uruguay, il n’y a jamais voté et il a avoué ne pas connaître le salaire minimum durant une émission télévisée. Cependant, de fil en aiguille, avec une communication pleine de promesses, un éternel sourire, des cheveux plaqués vers l’arrière, des airs polis et dynamiques, Sartori semble avoir fini par convaincre. Les chauffeurs de taxi ne semblent plus le trouver si mauvais et le marchant de fruits et légumes non plus. De plus, les sondages commencent à lui donner raison et ses opposants politiques ont changé de ton.

Et ce n’est pas tout, car Sartori a écrit une autobiographie pour soutenir sa campagne présidentielle « Volver a crear futuro », en français : revenir à créer le futur. Durant 180 pages, Juan se met à nue en y narrant sa mélancolie et surtout, ses succès devant l’impossible. Depuis, son immigration à 12 ans où il quitte le pays en larme, il est devenu cet homme ayant eu des résultats probants dans tout ce qu’il a entrepris. Dans ce livre poignant, il narre en détail l’intégralité de ses business, à l’exception de celui qui lui a le plus rapporté : International Cannabis Corporation. Le cannabis est un sujet qu’il évite continuellement depuis le début de sa campagne, car même dans le premier pays du monde à avoir légalisé le cannabis, cannabis et politique ne font pas bon ménage.

Bonus – Traduction d’un passage de l’autobiographie de Juan Sartori : (…) je suis une planète dans l’univers astrologique de ma grand-mère, je suis l’irrévérencieux de l’école avec les meilleurs notes, je suis le tango que m’a appris ma femme (sa femme est russe), je suis céleste, je suis le mate (boisson nationale uruguayenne) qui m’a accompagné dans les 140 pays que j’ai visité, je suis depuis des années l’ambassadeur de ma partie (…)

 

Ely

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