Alors que la Thaïlande vient de très largement légaliser le cannabis thérapeutique, un hôpital au sud de Bangkok a revisité son menu pour proposer des plats assaisonnés à la Ganja. A faible teneur en THC mais bien relevés au CBD, les préparations et leurs effets ont déjà conquis patients et praticiens.
En 2018, la Thaïlande devenait le premier pays d’Asie du Sud-Est à légaliser le cannabis à visée médicale.
Depuis, le Royaume s’est lancé dans la production et la commercialisation de weed thérapeutique, avec la ferme intention de ne pas rater le coche d’une industrie mondiale de plusieurs milliards de dollars.
Et même si la consommation de weed à des fins récréatives est toujours pénalement sanctionnée, les feuilles et tiges, qui ont une faible teneur en THC mais un taux de CBD élevé, ont été retirées de la liste des stupéfiants fin décembre.
Depuis le début de l’année, plusieurs fournisseurs agréés, à l’instar des hôpitaux, ont ainsi recours à la belle plante pour donner à leurs plats un petit supplément d’âme.
Au delà de d’effet d’annonce ou du coup de publicité, le corps médical de l’hôpital de Chao Phraya Abhaibhubejhr met en avant les vertus apaisantes et myorelaxantes offertes par le CBD. Jugulé à un faible pourcentage de THC, le CBD, fort de l’effet entourage, a de réels intérêts thérapeutique.
Boeuf sauté à la Ganja.
Au menu du restaurant de cet hôpital situé à environ deux heures de la capitale Thaï, on trouvera par exemple une salade épicée aux feuilles de weed, du pain de chanvre ou du boeuf sautée aux feuilles de cannabis frites.
Point de nouveauté dans ces recettes pour autant: ces plats à la Ganja font parti de l’ancestrale tradition culinaire du pays.
Mais avaient disparus des menus officiel, depuis la prohibition imposée en 1934.
Pakakrong Kwankhao, chef de service dans l’établissement, se félicite de ce retour aux traditions.
Avant que le cannabis ne soit banni au siècle dernier, “il était utilisé par les Thaïlandais en petites quantités dans la cuisine comme herbe d’assaisonnement et aussi comme remède”, rappelle-t-elle.
Si les feuilles contiennent donc très peu de THC, le restaurant a tout de même pour politique de ne pas en utiliser plus de cinq par patient. “S’ils ont une faible tolérance, ils peuvent choisir le plat qui contient juste une demi-feuille”, poursuit le Dr. Pakakrong Kwankhao, avertissant que les femmes enceintes ou les personnes fragiles devraient éviter le menu où l’herbe est infusée, et donc un plus forte.
Malgré la très faible quantité de THC dans les plats, la nourriture servie dans ce restaurant “ a de nombreux bénéfices, en particulier celui d‘améliorer l’humeur, la concentration et la créativité”, assure le Dr. Kwankhao, sans doute la première praticienne à être ravie de déjeuner à la cafétéria.
Zeweed avec Reuters