Selon Terra Nova, la légalisation du cannabis en France rapporterait 1,8 milliard d’euros à l’Etat. Alors que la COVID coûte à l’Etat français « un pognon de dingues » et que la relance est incertaine, l’étude menée par le Think Tank en 2014 est plus que jamais d’actualité.
Trois scénarios
Dans son rapport, Terra Nova a imaginé trois scénarios - la dépénalisation, la légalisation dans le cadre d’un monopole public, la légalisation dans un cadre concurrentiel - et en a mesuré les différents impacts sur les finances publiques.
C’est la deuxième option, celle d’une production, d’une vente et d’un usage sous contrôle de l’Etat, qui est privilégiée par l’étude. Cela « permettrait de fixer le prix à un niveau plus élevé qu’aujourd’hui« , contrairement à l’option de la dépénalisation ou d’une distribution du cannabis gérée par des entreprises privées. Le contrôle d’Etat garantirait ainsi « une relative stabilité du nombre de consommateurs et du volume consommé« .
En premier lieu, « pour assécher les filières clandestines », Tera Nova envisagerait de s’aligner à un prix de vente proche de celui du marché noir, « avant d’augmenter progressivement ce tarif pour réduire la prévalence« , précise l’étude.
Près de 15.000 emplois crées
Avec quelque 600.000 fumeurs quotidiens et 5 millions d’usagers en France, « non seulement la prévalence du cannabis ne diminue pas significativement, mais elle reste l’une des plus élevées d’Europe« , souligne Terra Nova, qui rappelle que le budget consacré à la lutte contre le cannabis s’élève à 568 millions d’euros par an.
Alors que l’Uruguay, le Canada et 15 états américains ont légalisés « notre pays ne devrait-il pas, à son tour, envisager un tel tournant idéologique et politique ? » appuie Terra Nova.
Le rapport avait été publié quand François Hollande était chef de l’Etat. Si Emmanuel Macron a toujours esquivé la question, il ne reste plus qu’à espérer que le prochain président français soit celui de la légalisation.