Suisse

Zurich, seconde ville pilote et plus grande distributrice de cannabis récréatif en Suisse

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Après Bâle, c’est au tour de Zurich de se lancer dans la vente contrôlée de cannabis récréatif en pharmacie et dans les Social Clubs. Un premier pas expérimental vers une légalisation dans l’ensemble de la Confédération Helvétique, que d’aucun verrait arriver à l’horizon 2027.

Depuis mardi, les participants au projet-pilote de la ville de Zurich peuvent acheter 5 types de cannabis (bio et de qualité suisse!)  dans dix pharmacies, six clubs sociaux ainsi que  dans le centre municipal d’information sur les drogues, indique la mairie dans un communiqué. Quatre autres produits viendront s’ajouter à cette offre dès l’automne.

1200 personnes âgées de 18 à 80 ans se sont inscrites pour participer au projet-pilote “Züri Can – Cannabis avec responsabilité“, dont 80% d’hommes. L’étude zurichoise doit durer trois ans. C’est la plus large du genre en Suisse en nombre de participants. Elle se penche sur les effets d’une vente régulée de cannabis sur la consommation et la santé.

Pour y prendre part, il faut être majeur, habiter à Zurich et avoir consommé du cannabis depuis au moins un an. La plupart des participants zurichois fument des joints deux à plusieurs fois par semaine. Tous les six mois, chacun doit remplir un formulaire en ligne sur l’évolution de sa consommation et de sa santé.

Les Socials Clubs, alternative aux pharmacies

La ville a reçu de nombreuses candidatures de Social Clubs pour participer au projet. Sur 34 demandes, elle en a retenu dix. Seuls les membres de ces clubs pourront venir y acheter et y consommer des produits cannabiques et ce, avec une carte de participant à l’étude. Un sésame indispensable pour acheter du cannabis en pharmacie ou au centre d’information sur les drogues.

Contrairement aux autres partenaires du projet-pilote, la plupart des Social Clubs accrédités louent un fumoir, un endroit réservé à la consommation de la plante si longtemps maudite. Ces Social Clubs auront pour vocation de devenir de véritables lieux de rencontre pour leurs membres, détaillait la directrice Barbara Burri aux médias réunis en conférence de presse.

Prix alignés sur ceux du marché noir

Le risque de revente du cannabis fournit par le projet-pilote se veut quasi-nul: les prix correspondent à ceux pratiqués par les dealers du marché noir. Soit entre  7 et 10 CHF par gramme, selon le degré de THC.

Le canton de Bâle-Ville s’était lancé en fevrier dernier dans une étude semblable, mais avec nettement moins de participants autorisés.

Kanut, le trésor suisse du chanvre bio et engagé

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C’est en Suisse, au pays du bon chocolat et des montres de haute précision, que Kanut cultive un chanvre d’exception que nombre de concurrents européens lui envie. Avec une gamme de produits allant de la fleur à la vape et des taux de THC respectant aussi bien le droit Helvétique (fixé à 1%) que le droit Français (fixé à 0,3%), Kanut s’est imposé en 5 ans comme un incontournable sur le marché du cannabis bien-être organique et écologique. Zeweed a rencontré son directeur Sylvain Melis pour en savoir plus sur la marque qui fait un tabac des deux cotés de la frontière.

Zeweed: Quand est né Kanut?
Sylvain Melis : En 2018, on a lancé l’entreprise Chanvre DC en produisant du chanvre CBD près de Genève, à coté  de la frontière française. Nous avions des cultures en serres horticoles, en tunnels et en sol vivant, sur une ancienne parcelle maraichère Bio.
Dès le départ on a eu la prétention d’arriver à une qualité de fleurs à la hauteur d’un Romanet-Conti pour le Vin. Comme l’entreprise horticole Verdonnet-Bouchet est directement impliquée dans le projet, on a été en mesure de collaborer avec un fabricant de substrat réputé pour mettre au point notre propre solution de culture organique.

ZW : Organique? Mais encore? 
SM : L’idée est d’intégrer directement tous les nutriments nécessaires dans un substrat homologué pour l’agriculture biologique. On fait grandir des boutures de cannabis pendant 2-3 semaines en pots biodégradables dans une serre de croissance (18H de lumière), on place des pots biodégradables de 2.5L remplis de substrat frais dans les espaces de floraison (37pots/m2) en serre ou en indoor. On taille ensuite les jeunes plants avant de les poser sur les pots pré-remplis dans l’espace de floraison. L’enracinement dans le nouveau pot s’effectue durant l’induction florale qui est une période critique pour la réussite de la culture.

La serre de Kanut : c’est sur les alpages et sous le Soleil exactement que pousse le bon chanvre

Cette approche qui combine une haute densité avec des engrais lents organiques, permet d’obtenir des rendements de fleurs honorables et une qualité incomparable. Pendant toute la floraison on arrose exclusivement à l’eau, en ajoutant seulement quelques microorganismes utiles. Les seuls traitements phytosanitaires qu’on applique sur la culture sont: du souffre en début de croissance, du savon noir, de l’huile de neem et de l’huile essentielle d’écorce d’orange en début de floraison. Même si tous ces produits sont utilisables en Bio, comme on ne cultive pas directement en sol, on ne peut pas prétendre au label Bio pour cette approche, raison pour laquelle on parle de culture organique.

ZW : Quel a été votre choix pour les génétiques? Vous les faites évoluer vous même?
SM :
Comme à la base, c’est avec la production de boutures qu’on faisait la plus grosse part de notre chiffre d’affaire avec Chanvre DC, on a pu collecter, tester et multiplier la plupart des clones-élite des variétés phares du CBD. De notre point de vue, la variété V1, présente depuis les débuts du CBD en Suisse, a jusqu’ici fourni les meilleurs phénotypes de CBD. Elle est d’ailleurs une des bases les plus importantes de notre programme de sélection variétale CBD, centré sur le goût. Kanut prévoit de proposer 3 nouvelles variétés CBD (<1% de THC) comparables en goût aux meilleures variétés THC, fin 2023.

La culture indoor selon Kanut : un art de weed.

ZW : Vous possédez votre propre laboratoire pour analyser vos produits?
SM :
L’année dernière, on a pu lancer une nouvelle structure :  CDC LAB (Chanvre DC LAB), spécialisée dans l’extraction et l’analyse de cannabis médical, grâce aux bénéfices générés par Chanvre DC. Dans le cadre de CDC LAB, on a mis en place un système de management de la qualité GACP/GMP pour la culture et la transformation de cannabis médical, qu’on a aussi appliqué à la production des fleurs Kanut. Les qualités chimique et biologique des produits Kanut sont ainsi analysés en interne (HPLC pour les taux de cannabinoïdes et les mycotoxines, flux laminaire + incubateur pour les analyses microbiologiques). On a aussi un laboratoire partenaire qui effectue les analyses complémentaires pour les lots de cannabis médical.

ZW : Comment Kanut se positionne vis-à-vis des propositions concurrentes sur ces marchés?
SM :
Kanut s’inscrit dans la vision de Chanvre DC et CDC LAB, la marque se veut cohérente et d’utilité publique en contribuant à la réduction des risques de consommation. D’abord en proposant des fleurs de CBD qui ne contiennent pas de polluants tout en étant très gustatives, mais aussi en développant  des produits à vaper capables de concurrencer la fumée, grâce à la maitrise de l’extraction CO2 à basse température.

La salle d’extraction et purification de CDC LAB, à Plan-Les-Ouates, près de Genève

ZW: Quelles sont les variétés que vous destinez au marché français?
SM :
On vient de lancer la Honey Kush, qui est naturellement en dessous de 0.3 % de THC pour un taux de CBD supérieur à 8% et qui se distingue gustativement des variétés CBD vendues en France. Chanvre DC est aussi en train de multiplier un individu exceptionnel issu du programme de sélection, qui va donner lieu à une variété clone dont on n’a pas encore choisi le nom.

ZW: Comment testez-vous les qualités gustatives de votre production?
SM :
On a mis en place un panel de testeur chevronné à qui on fournit régulièrement des nouvelles variétés pour évaluation. Pour les lots Kanut, c’est le responsable produit Charles Murail qui est en charge de valider leur qualité.

ZW : Au niveau des prix vous vous alignez sur la concurrence? On peut produire du CBD en indoor en Suisse tout en demeurant rentable aujourd’hui?
SM :
Même si on est au courant de l’évolution des prix de nos concurrents, les notre sont fixés en fonction de notre prix de revient, en appliquant une marge qui nous paraît honnête. Evidemment, comme on veut payer correctement nos employés et produire de la qualité proprement, ça a un certain coût. Pour sécuriser notre business model, on essaye de vendre la marque le plus directement possible sur notre site internet, mais on a évidemment prévu une marge revendeur intéressante.

 

Infos et commandes : Kanut.com

Lausanne : du cannabis récréatif disponible en pharmacie au mois de septembre.

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Après les villes de Bâle et Zurich, c’est au tour de Lausanne de s’essayer à la légalisation du cannabis récréatif. Dès le mois de septembre d’heureux élus pourront acheter en pharmacie de l’herbe qui fait rire. L’essai pilote a reçu l’autorisation de l’Office fédéral de la santé publique (OFSP), rejoignant ainsi les projets déjà validés dans les deux municipalités Suisses-allemandes.

Pas moins de 2000 participants lausannois se sont déjà inscrits sur les listes consacrées afin de pouvoir acheter le plus légalement du monde du cannabis dans la ville de la Riviera helvétique.

La capitale vaudoise et l’association Addiction Suisse, qui conduit le volet scientifique du projet, misent sur un panel d’environ 1200 personnes consommatrices de cannabis et résidant à Lausanne. Il y aura donc quelque déçus, à en croire l’engouement qu’ont manifesté les enthousiastes de l’herbe à l’annonce du projet.

Les produits seront disponibles dans un point de vente unique et sans consultation médicale préalable.

L’équipe de vente, en cours de formation, devra dispenser aux clients des conseils en matière de consommation et réduction des risques, ainsi qu’un rappel sur la législation en vigueur. Le future staff vert se réserve également le droit “d’évaluer et orienter les personnes à consommations problématiques dans le réseau d’aide“, précise le communiqué de la Ville de Lausanne.

1ères ventes en septembre

Après la Commission cantonale d’éthique, l’autorisation de l’OFSP marque une étape majeure pour notre projet” a précisé auprès de nos confrères du quotidien Le Temps Emilie Moeschler, responsable de la cohésion sociale de la ville de Lausanne citée dans le communiqué.

Nécessaire à l’étude, la culture “locale et biologique” des plants a aussi débuté alors que la première récolte se fera début août, précédente la nécessaire période de préparation des produits (séchage, taille et packaging) avant leur mise en vente en septembre.

Ces produits seront destinés “à une consommation personnelle et dans la sphère privée” souligne le même communiqué,  rappelant que l’initiative cherche à étudier “les effets de la vente régulée de cannabis à but non lucratif sur le comportement des consommatrices et consommateurs ainsi que son impact sur le marché illégal.”

Au delà de faire plaisir aux inscrits qui se verront attribués le droit d’acheter du cannabis sans risques de poursuites, le projet servira de référence dans la lutte contre les nuisances engendrées par le marché noir de la verte.

Suisse : 9 pharmacies de la ville de Bâle ont commencé à vendre leurs 1ers lots de cannabis récréatif

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Dans le cadre d’une expérimentation portée par la ville de Bâle, en Suisse, 180 consommateurs de cannabis peuvent désormais s’approvisionner en weed et en hasch auprès de 9 pharmacies. En juillets, ils seront 302 à pouvoir acheter du cannabis récréatif en toute légalité.

A Bâle, 374 consommateurs réguliers vont pouvoir s’approvisionner en cannabis récréatif auprès de certaines officines. Dès lundi dernier 30 janvier, un premier groupe de 180 personnes a pu acheter de l’herbe et du haschich dans les 9 pharmacies sélectionnées, alors que deuxième groupe pourra bénéficier de ce régime spécial dès le mois de juillet.

Dans le détail, le panel est constitué de 302 hommes, 66 femmes et de six personnes “non-binaires”. Le plus jeune des participants a 18 ans alors que le plus âgé affiche 76 printemps. L’âge moyen des candidats est de 36 ans.
Tous recevront à huit semaines d’intervalle un questionnaire sur leurs habitudes de consommation et leur santé. Un rapport intermédiaire à l’attention de l’Office fédéral de la santé publique Suisse sera établi dans un an.

Outre une pièce d’identité, les participants devront présenter une carte spécialement émise pour l’expérimentation, sésame indispensable pour pouvoir se fournir auprès des neuf pharmacies-dispensaires Bâloises participant à l’initiative.
Deux produits à base de haschisch et quatre produits à base de fleurs de cannabis sont proposés aux heureux élus.
Les prix oscilleront entre 6 et 11 euros le gramme, selon le produit et sa teneur en THC.

L’étude est menée conjointement par le département de la santé de la ville de Bâle, plusieurs cliniques universitaires du Canton de Bâle-ville ainsi que les départements psychiatriques du canton d’Argovie et de l’Université de Bâle. Les données recueillies serviront de base pour l’ébauche d’une «politique responsable en matière de cannabis». Après avoir dépénalisé la possession d’herbe et de haschich à hauteur de 10 grammes, la Confédération Helvétiques a annoncé son désir d’en finir avec la prohibition.
Si l’expérimentation Bâloise (qui sera aussi menée avant la fin de l’année dans les villes de Zurich, Genêve, Lausanne et Berne) confirme cette volonté de changer,  la mise en place de la légalisation a de grandes chances d’observer la maxime Suisse ” lentement mais sûrement”.

François Verdonnet, pionnier français du CBD en Suisse

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Il y a six ans, François Verdonnet était le premier à vendre du CBD à Genève et ses environs. En 2022, dans le cadre d’un projet pilote de légalisation, ce fils d’horticulteur fournira en cannabis récréatif les villes de Zurich, Lausanne et… Genève. Entretient avec le français dont l’herbe fait un tabac en Suisse.

Non seulement je suis le premier à avoir vendu du CBD à Genève, mais en plus je suis français!” s’amuse François Verdonnet, 39 ans et à la tête de Chanvre DC. C’est en 2015 et dans une station service Piccand (une chaîne indépendante de distribution de carburant) qu’il fera ses armes dans le business de la belle plante.
A coté des cigarettes et du tabac à rouler, François propose en primeur à ses clients des fleurs de CBD à fumer (En suisse, les stations-services sont aussi débitants de tabac), et ce en toute légalité.

« Quand j’ai appris que l’on pouvait produire et vendre du chanvre CBD,  je n’ai pas hésité. Je savais que nous avions un bon produit bien-être, sain et sans dangers sur la santé.”  explique ce savoyard qui a grandi au milieu des serre de son père, lui aussi horticulteur. “Avec une première infrastructure existante et l’aide de mes deux frères, ça a été assez rapide à monter. Ce qui a encore plus fulgurant, c’est la demande: en quelques semaines, il y avait  la queue sur des dizaines de mètres pour se fournir en CBD. »

De la station service au laboratoire R&D high-tech

« Au tout début, nous vendions notre chanvre CBD sous la marque Swiss Alps CBD, toujours quand je travaillais dans cette station service où je faisais aussi le pompiste. C’est d’ailleurs là-bas, que j’ai rencontré le gars qui allait devenir mon associé. Nous étions tous deux des grands passionnés de cannabis et savions le potentiel bien-être et commercial du CBD.”
Aujourd’hui, François peut se féliciter d’avoir misé sur la bonne plante, ou plutôt la bonne fleur: les ventes de sommités florales représentent en effet 80% des ventes de Chanvre DC. Les 20% restant se répartissent entre huiles sublinguales, huiles de massage et baumes.

 

Coté quantité, nous sommes loin des 5 tonnes du géant du CBD Phytocann, dont les installations sont à 60 km de celles de François, de l’autre coté du lac Léman. Chanvre DC mise plus sur la qualité et un réseau de proximité.
Cette année on a pas fini de récolter mais on devrait faire environ 500kg produits sous serre et pour la fin de l’année 100kg en indoor, parce que nous venons juste de commencer ce type de culture. On a pas fait pousser en  outdoor cette année à cause de la mauvaise météo. On a juste fait un partenariat de production d’où nous devrions tirer 300kg. Soit environ 900kg, à peu près la même chose que l’année dernière. “

Culture organique et production éthique.

Si les plantes de François rencontrent un franc-succès en Suisse, où se situe son exploitation, elles sont très peu commercialisées dans l’hexagone.
Une stratégie assumée: ” Si nous ne sommes pas très présent sur le marché français, c’est pour une raison simple : quand il faut réduire à 0,2% le taux de THC  (alors qu’en Suisse c’est 1% NDLR), il devient très difficile de proposer un bon produit. D’ailleurs, sur la plupart des fleurs vendues en France, les producteurs rajoutent des terpènes à base d’huile essentielles ou d’alcool. Sans ce petit tour de passe-passe,  les têtes ne sentiraient rien. Mais ce genre de pratique n’est pas dans notre approche. Je ne tiens pas à jouer avec la santé des gens. D’ailleurs, la totalité de notre production est garantie sans engrais chimique et labellisée en culture organique.” précise l’entrepreneur.

François Verdonnet dans son élément.

Le premier français à vendre (légalement) du cannabis récréatif

Parce qu’il a anticipé l’évolution du marché, François Verdonnet fera très probablement parti des premier fournisseurs en Suisse d’un autre type de chanvre : le cannabis récréatif.
Dès 2023, les villes de Zurich, Genève, Lausanne, Berne et Bâle mèneront un projet pilote de légalisation du cannabis récréatif.

Pour fournir en weed pharmacies et Social Clubs des villes en question, François et ses associés ont mis les petits pots dans les grands.
“Dès que l’expérimentation a été confirmée, j’ai fait ma demande d’autorisation pour produire du cannabis thérapeutique et récréatif auprès de l’OFSP, (l’équivalent du ministère de la santé suisse NDLR). Et si mon dossier a été accepté, ce n’est pas par hazard.  Nous avons  engagé deux docteurs en biologie végétale et en pharmacie, et un laborantin qui travaillent dans notre laboratoire estimé à 13 millions d’euros que nous avons obtenus dans de très bonne conditions. C’est l’opportunité du siècle pour une entreprise comme la nôtre.”
Rendez-vous à Genève en 2023!

Fan de free ride, François Verdonnet a fait un partenariat avec le grand Izaac Simon pour un sublime ride promotionnel.

Le site de chanvre DC est accessible via ce lien

Alexandre Lacarré “on me surnomme le baron de la drogue légale”

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Alexandre Lacarré est sans conteste le plus médiatisé des acteurs de la filière CBD Suisse. Cette couverture média hors norme, il ne la doit pas qu’à ses punchlines fatales et au talent du son chargé de RP Samuel Botton, mais à un succès commercial qui force le respect. En 2020, sa société Phytocann affichait un colossal chiffre d’affaire de dix millions d’euros. Pour y parvenir, l’entreprise helvétique récolte chaque année cinq tonnes de cannabis légal et s’appuie sur un réseau de plusieurs milliers de points de vente, en Suisse comme en France.

Pour ceux qui ne te connaissent pas encore, peux-tu te présenter ?
Alexandre Lacarré. Je suis Alexandre-Henri Lacarré, 33 ans, l’âge du Christ. Je suis le PDG de Phytocann, l’un des plus gros producteur de CBD d’Europe, fournisseur de 70% des français et surnommé “le baron de la drogue légale”.

Quelques mots sur ta société, Phytocann ?
Phytocann c’est 6 marques bien-être avec Ivory & Easy Weed (fleurs), Kanolia & Harvest Laboratoire (cosmétiques et huiles), Buddies & Herboristerie Alexandra (food & beverage) et Qanabox (distributeur de CBD).

“j’ai toujours été un amoureux de la plante et des fleurs de cannabis”

Pourquoi le cannabis-business ?
Et pourquoi pas ? Blague à part, j’ai toujours été un amoureux de la plante et des fleurs de cannabis, même si cela va faire 10 ans que je n’y ai pas touché. Un jour, en 2016, je me trouve en vacances avec femme et enfant puis mon avocat m’appelle :
“-Alex, tu connais le cannabis légal ?
-Qu’est ce que tu me racontes comme conneries ?
-C’est du CBD, une fleur de cannabis dépourvue de THC…”.
Il a même pas eu le temps de finir sa phrase que j’étais déjà dans l’avion pour me lancer en pionnier dans ce secteur avec Phytocann. Et de mon point de vue, c’était tout ou rien. Faire 2 pieds de cannabis dans un placard ça ne m’intéressait pas, je voulais être numéro 1 !

Alexandre Lacarré et Vincent Faudemer.

Tu as fait une collaboration avec Vincent Faudemer ?
Alors si tu me le permets, on va faire un peu de pédagogie. La collab’ avec Vincent (Faudemer) porte sur la marque Ivory. Pour ce partenariat, on a investi l’univers Alien X de Vincent pour le décliner sur une série de pochons collectors. Au travers d’une société commune, nous sommes en train de développer le projet « Ghosty Buds ». Pour faire simple c’est de la weed et des aliens déclinés dans un univers inédit et singulier. On travaille sur d’autres activations plus axées web.3 et metavers.

“Faire 2 pieds de cannabis dans un placard ça ne m’intéressait pas, je voulais être numéro 1”

Et celle que tu as fait avec Booba ?
Pour Booba, il s’agit du développement d’une génétique unique, spécialement créée pour lui, qui sera disponible sur le marché sous forme de graines, la B-45. Et là, on parle de Silent Seeds, une banque de graines de collection.

Comment ça ?
Quand tu veux bosser avec le numéro 1, il te faut une équipe de cracks pour assurer. Silent Seeds, c’est le retour en force de Dinafem (la célèbre banque de graines espagnole qui a fermé ses portes en septembre 2020). Le Phénix qui renaît de ses cendres et qui revient pour tout niquer. C’est eux qui sont notamment les créateurs de la Moby Dick, la Critical + 2.0 et l’Original Amnesia.

Comment est née cette collab’ avec B2O?
Grâce à mon associé Pierre Vannineuse, un homme d’affaires de génie, et notre ami Abdoulaye Fadiga, l’un des plus beaux palmarès de la Boxe Thaï en France, reconverti en entrepreneur à succès. Avec Booba, les choses se sont faites assez simplement et nous nous sommes rapidement entendus. Les équipes ont fourni un travail incroyable pour arriver à la dernière version de la B-45. Ça représente des mois de tests et de recherches. Nous comptons la présenter aux différentes Cannabis Cup 2023, avec la Spannabis comme première étape.

Qui est le prochain ?
Si je te le dis c’est plus une surprise. Beaucoup de monde s’est pris d’affection pour Phytocann. On est en train de bâtir un écosystème assez sympathique. D’autres noms vont suivre. On va sans doute compléter cela avec des big events. Pour le reste, on continue de bosser, on a du shit sur la râpe.

“le marché US nous intéresse (…) sur certaines typologies de produits qui suscitent un vif intérêt là-bas”

C’est quoi le plan avec Halo Collective ?
Nous visons clairement une entrée en bourse sur le marché Nord-Américain à échéance Juin 2023. Voyons cela comme un rapprochement bénéfique pour l’ensemble des parties. Du point de vue de Phytocann, rien ne change. Nous gardons notre autonomie et notre pouvoir de décision. Je demeure le PDG du groupe, bien entendu.

Pourquoi ce rapprochement avec Halo ?
Halo Collective bénéficie d’un développement exponentiel Outre-Atlantique. Ils ont notamment accéléré sur leur stratégie retail et ils avaient l’ambition de s’implanter sur le marché européen. Mais les codes, les us et coutumes ne sont pas les mêmes chez nous. C’est là que Phytocann entre en jeu. De la même manière, le marché US nous intéresse comme bon nombre de nos concurrents, notamment sur certaines typologies de produits qui suscitent un vif intérêt là-bas. Chacun se nourrit de l’expertise de l’autre.

“A la différence de la France, nos autorités disposent d’un matériel simple et peu onéreux pour différencier CBD et THC”

Comment ça se passe pour le THC en Suisse ?
Mieux qu’en France… (rires). Qu’est-ce que tu veux que je te dise ? L’Office fédéral de la santé vient de lancer un essai sur la consommation de cannabis récréatif à Bâle. La dépénalisation est là, la légalisation est en cours. Il y a aussi de grandes avancées dans le domaine médical. A la différence de la France, nos autorités disposent d’un matériel simple et peu onéreux pour différencier CBD et THC. Bref, tous les feux sont au vert de notre côté et les choses avancent bien… Dommage qu’il n’en soit pas de même en France.

Quelle est l’actualité de Phytocann ?
On continue de mener notre petit bonhomme de chemin. Certains projets sont plus complexes que d’autres et prennent un peu plus de temps mais le cap est fixé et maintenu. Nous visons toujours une entrée en bourse dans les prochains mois sur le marché européen, à horizon fin 2023. Une IPO (offre publique d’achat NDLR) c’est généralement un dossier complexe qui prend du temps, où tous les cas de figures doivent être envisagés. Nous ne laissons rien au hasard. Nous discutons également avec l’un des tops réseaux de pharmacies en Europe pour une distribution de certaines de nos gammes en magasins.

“On embauche à tour de bras (…) On lève une armée”

J’ai vu que tu étais en plein recrutement…
On embauche à tour de bras. C’est la guerre et on recrute des guerriers (rires). On cherche des vendeurs et des commerciaux, de préférence avec une expérience dans le CBD. On lève une armée ! Diplôme ou pas, noir ou blanc, casier judiciaire ou pas, on cherche des gens qui en veulent ! Ce qui importe, c’est qui tu es aujourd’hui. Les seuls critères à cocher pour venir chez Phytocann, c’est volonté, respect de nos valeurs et efficacité.

 

Propos recueillis par Julio Rémila

La Suisse rend impropre à la consommation l’huile de chanvre CBD

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Afin de “décourager l’ingestion abusive par voie orale“, l’Office fédéral de la santé publique (OFSP) impose aux producteurs d’huiles de CBD d’ajouter un dénaturant qui leur donnerait une saveur répulsive. Les producteurs de CBD Suisses entendent contester au tribunal la directive du mauvais goût.

Mardi 29 mars, L’Office fédéral de la santé publique (OFSP) publiait un texte de loi obligeant les producteurs d’huiles contenant du CBD à introduire un dénaturant, et ce dans le but de “décourager l’ingestion abusive par voie orale”.

Cette décision intervient après une vaste opération de contrôle des produits au CBD qui aurait révélé de nombreux dépassements des taux de CBD autorisés. Dans un rapport publié en février dernier, l’Association des chimistes cantonaux avait ainsi révélé que 85% des produits analysés présentaient un risque pour la santé. Un risque jugé particulièrement marqué sur les huiles.

Partant du postulat que le CBD n’est pas un produit thérapeutique, l’OFSP a estimé cohérent d’obliger les producteurs à rendre leurs huiles de CBD impropres à la consommation, alors que ces dernières sont pourtant soumises aux normes applicables aux produits alimentaires. Rendre un complément alimentaire indigeste pour éviter son abus dépasse le plus zélé des principes de précaution : à quand l’ajout de vinaigre dans le chocolat pour éviter les crises de foi?

Peu de temps après l’annonce de la disposition légale qui est resté dans la gorge des producteurs de CBD,  suisses ont fait savoir qu’ils comptaient saisir le Tribunal administratif de leurs cantons d’ici à la fin du mois.

 

Le géant Suisse du CBD Phytocann part à la conquête de la France

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Implanté sur le berges du Léman à coté de Montreux depuis 2017, Phytocann est devenu en quatre ans le plus gros producteur de CBD d’Europe. En misant sur le bio et en jouant la carte de la transparence avec un process traçabilité de la graine à l’empaquetage, le groupe dirigé par Alexandre Lacarré pourrait bien devenir le principal fournisseur de l’hexagone.

Avec plus de 1 500 boutiques recensés en France, le marché du cannabidiol connaît un essor sans précédent pour un produit santé-bien-être. Un coche que le serial entrepreneur Alexandre Lacarré n’a pas raté.
Propriétaire d’un site de production de plus de 10 000 m2 et d’une unité de transformation à quelques kilomètres des serres où pousse cet or vert,  Phytocann a déjà des bureaux au Luxembourg  (où son hub logistique est implanté), ainsi que deux  boutiques en France et plusieurs en Allemagne.

10 000 m2 de serres et 5 tonnes de produits finis par an

Le groupe, qui assure aujourd’hui la production de cinq tonnes de produits finis par an, voit déjà plus grand: indépendamment d’un réseau d’une centaine de boutiques qui devrait voir le jour début 2022 en France , Phytocann va aussi engager “1000 dealers légaux” sur le territoire.
Par “dealers légaux”, il faut entendre  “des VRP du CBD qui viendront renforcer la force de vente du groupe suisse dans l’hexagone“. Les vendeurs seront responsables de leur stocks, un peu à l’image du système Herbalife, même si Alexandre Lacarré se défend de toute organisation pyramidale, préférant l’analogie avec les  “Club Tupperware” des années 60 et 70′ aux Etats-Unis.

100 boutiques franchisées et 1000 dealers légaux en France pour 2022

Lorsqu’on lui demande si cette activité B2B ne viendrait pas à miner les résultats des futurs boutiques franchisés, Alexandre Lacarré pondère: “Nous avons mis quatre ans à élaborer nos génétiques pour assurer une parfaite traçabilité et stabilité de nos produits. Il n’y aura pas de conflit puisque nous sommes aujourd’hui en mesure de créer des produits exclusifs pour nos franchisés”.
Avec huit marques spécialisés: Ivory et Easy Weed pour les fleurs,  Phytocann Laboratoire pour les huiles, Buddies pour les comestibles ou encore Kanolia pour les cosmétiques, Phytocann couvre toutes les applications possibles du CBD.

“Votre gouvernement de gaulois réfractaires fait mes affaires “

Ce fulgurant succès, Alexandre Lacarré le doit en grande partie à l’exécutif français.  “Votre gouvernement de gaulois réfractaires fait mes affaires ” s’amuse non sans lucidité le dirigeant suisse au 33 printemps.
Car si la plupart des pays de l’Union Européenne ont légalisé la vente de fleurs de CBD, ce n’est pas le cas de la France qui au delà d’en interdire la culture sur son territoire, souhaite aussi en interdire la vente.
“Le marché français est dans une véritable zone grise du fait de la position de votre gouvernement. Mais la demande est tellement importante que ce sera forcément au détriment de la filière de votre pays. Et ça, c’est une vraie bonne nouvelle pour moi” poursuit l’homme d’affaire . “D’autant que les clients pourront se fournir à toutes les frontières ou commander sur internet”.
Le groupe suisse, qui emploie une soixantaine de personnes, prévoit d’entrer en bourse sur le marché français durant le 1er trimestre 2022.

Neutralité carbone : Les assurances Zurich renoncent aux transports aéronautiques

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Le groupe d’assurance suisse Zurich se lance à la conquête des émissions négatives en faisant un croix sur les courriers postaux et en imposant à ses cadres le transport ferroviaire.  Explications.

Que les banquiers se rassurent. La capitale financière de la Suisse dispose toujours d’un aéroport ouvert au trafic aérien. La véritable nouveauté est l’accélération de la politique anti carbone de Zurich Insurance Group. Le géant européen du secteur de l’assurance estime déjà avoir atteint la neutralité carbone en 2014. Ce n’est pas le Valhalla du bas carbone. Cela signifie simplement que ce groupe mondial émet autant de gaz à effet de serre (Ges) qu’il n’en fait absorber par des forêts, par exemple.

Retirer du carbone de l’air

Or, aujourd’hui, nous avons émis tellement de Ges qu’il nous faut non plus atteindre l’équilibre entre les émissions et les absorptions de CO2, mais retirer du carbone de l’atmosphère pour stabiliser rapidement le réchauffement. En jargon onusien, on appelle cela les « émissions négatives ».
C’est précisément ce que cherche à faire le groupe d’assurance suisse. Dans un premier temps, ses collaborateurs ne devront pratiquement plus prendre l’avion. « Dès 2022, nous baisserons de 70 % nos émissions imputables aux voyages aériens par rapport à la période pré-pandémique », indique le groupe dans un communiqué. De leur côté, les clients ne recevront plus de courrier Zurich par la poste. Toute communication passera par courriel, réputé moins carboné que le facteur.

Parce qu’il faut bien visiter les clients de temps en temps, Zurich électrifie tous ses véhicules de société. L’intégralité de la flotte sera renouvelée en 2025. Les bureaux seront petit à petit installés dans des immeubles à basse consommation et produisant eux-mêmes leur énergie renouvelable.
La lutte contre le réchauffement passe aussi par la nourriture : 20 % de nos émissions étant imputables à notre système alimentaire. Dans ses cantines, Zurich ne servira plus que des menus produits avec des fruits et légumes de saison et locaux. Des boîtes seront mises à la disposition des salariés pour qu’ils ramènent chez eux les portions inachevées. Autant de gaspillage alimentaire en moins.

Soutien à Salgado

Voilà pour l’interne. Car à l’extérieur de ses locaux, Zurich ne restera pas inactif. Le groupe entend notamment investir dans des entreprises développant des solutions dites « bas carbone ». Dès janvier prochain, ses clients se verront proposer des véhicules d’investissement dans les énergies renouvelables.
L’entreprise participe enfin à un programme de restauration de la forêt amazonienne dans l’Etat brésilien du Minas Gerais. Initié par le photographe Sebastião Salgado, ce projet permettra tout à la fois de ressourcer la biodiversité brésilienne et de stocker du carbone.

Swiss Cannabis : le top chewing-gum au CBD

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Faire des bulles avec  du cannabis en France, c’est désormais possible. Toujours à la recherche de nouveaux produits à base de cannabidiol, notre journaliste-conso’ Tallulah a craqué pour un chewing gum au CBD aussi renversant que relaxant.

Très méticuleuse dans ma consommation de gommes à mâcher, je n’ai jamais vraiment été charmée par une sorte de gums en particulier, si ce n’est les Stimorol Originals. Les compliments se font rares pour ces derniers, la plupart du temps critiqués pour un goût de trop courte durée, trop sucré ou chimique. Est-il donc impossible de trouver le bonheur ? Laissez moi vous présenter mon coup de coeur inattendu.

Faiblement emballée par l’idée du chewing-gum CBD, le packaging et ses annotations m’ont en revanche convaincu de dépenser 8,40 francs suisses (soit 7,86 euros) presque 3 fois plus chers qu’un paquet de chewing-gum lambda. Le gum rêvé vient tout droit de Suisse et se vend par boîte composée de 24 pièces. Un chewing-gum a une teneur de 5 mg de CBD ce qui représente environ 6 g de chanvre par paquet. Un premier argument fort pour justifier ce prix élevé. Un autre argument s’y ajoute : ces gommes sont certifiées sans sucre, végane, sans gluten, sans lactose et surtout sans aspartame ! On touche presque à la perfection.

Ze Verdict :Ma première bouchée fut sans précédent, la menthe essentielle mélangée au goût de CBD et d’huiles essentielles est un véritable délice ! Il est conseillé de mâcher chaque Swiss Cannabis Gum pendant 20 minutes pour un bien-être et une haleine fraiche garantis. Pas très écolo, il faut également noter que ce dernier est tout de même une menace sous-estimée pour la Planète. Alors, essayons de consommer peu et bien sans oublier de les jeter à la poubelle après dégustation ! « Keep Calm, make it bloom »

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