Santé - Page 6

Overseed lève 2,5 millions d’euros pour produire du cannabis thérapeutique en France

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La biotech Overseed annonce avoir levé 2, 5 millions d’euros pour financer sa Recherche et Développement (R&D) et devrait être en 2023 la première entreprise française à produire et distribuer du cannabis thérapeutique dans l’Hexagone.

Après avoir obtenu mardi 30 novemebre le feu vert de  l’Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM), la start-up Overseed peut désormais passer aux choses sérieuses et lancer sa R&D agronomique et génétique. Une première étape nécessaire avant d’entamer  la phase d’expérimentation puis de passer à la production et distribution du cannabis thérapeutique sur le territoire français.

Une bonne nouvelle qui n’arrive pas seule puisque juste après l’autorisation de R&D délivrée par l’ANSM, Overseed annonçait avoir levé 2,5 millions d’euros auprès de business angels afin de financer sa R&D. Un grand virage qui marque l’entrée de la France dans le marché de la production de cannabis thérapeutique, lequel est pour l’instant importé du Portugal (où il est produit par la société cannadienne Tilray) ou d’Israël. En France, la culture et la recherche sur la cannabis thérapeutique était jusque là. L’autorisation délivrée par  l’ANSM augure ainsi une ère nouvelle pour la filière cannabis puisque cette décision devrait être suivie d’autres licences du même acabit pour des producteurs dont un bon nombre est déjà sur les startings-blocks.

Premières productions en 2023

Fondée en 2020 par Hugues Péribère, Overseed couvre des domaines tels que la génétique, l’agronomie, la chimie des substances naturelles et pharmaceutique. Une activité pluridisciplinaire  qui permettra à Overseed de  proposer un produit répondant aux strictes normes du marché du cannabis thérapeutique. L’entreprise de biotechnologie implanté en région Centre entend fournir aux patients français des fleurs séchées, des huiles, teintures et gélules, qui devraient être disponibles en pharmacie dans deux ans.

” L’objectif est d’être prêt à commercialiser des produits de qualité pharmaceutique d’ici à 2023, date de la fin de l’expérimentation française et, nous l’espérons, d’autorisation de production et de généralisation des traitements ” explique son directeur Hugues Péribère dans une interview accordée aux Echos
“La plante de cannabis a été décriée et placée sous une chape de plomb pendant près de 100 ans. Sur le plan médical, elle ne l’est plus et nous la redécouvrons au travers de nouvelles études cliniques. En percer tous les pouvoirs est un défi scientifique à la hauteur des impacts qu’elle peut procurer sur la qualité de vie de millions de patients” conclu l’ingénieur agronome à la tête de la start-up qui ne compte pour l’instant qu’une dizaine d’employés.

8 à 12 millions de patients potentiels

Parmi les pathologies référencées par l’ANSM et qui touchent environ 2,3 millions de Français :  les douleurs neuropathiques, les symptômes rebelles liés au cancer, l’épilepsie ou la sclérose en plaque.
Mais les phases d’étude sur de futurs traitements portent désormais sur l’asthme, certains syndromes psychiatriques, à Alzheimer, à l’anorexie, ou au glaucolme à angle fermé, une affection oculaire.  Soit de 8 à 12 millions de patients potentiels en France . De nombreuses applications sont déjà reconnues à l’étranger (Parkinson, endométriose, lutte contre la dépression et les addictions, maladie de Crohn…).
Selon plusieurs études, le marché du cannabis thérapeutique en France devrait être, après sa très probable légalisation en 2023, le premier marché d’Europe.

 

 

Rencontre avec Alexandra, consommatrice de CBD.

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À 51 ans Alexandra a décidé de prendre du CBD. Un choix 100% thérapeutique qui permet à cette directrice artistique dans une grande agence de publicité, de mener de nouveau une vie normale.

Dans quelles circonstances avez-vous découvert le CBD?
Le CBD s’est imposé par hasard au début, à suite à une longue série d’épreuves. J’ai eu un accident assez complexe ou j’ai eu le dos fracturé et 7 vertèbres cassés. Il a fallu que je reste 1 an à l’hôpital.
Durant cette période j’ai eu 5 opérations pour que l’on me pose des plaques en titane dans le dos . À la sortie, je devais impérativement prendre du di antalvic et autres opiacés pour atténuer la douleur.Avec l’âge et le vieillisemment mes médicaments ne faisaient plus effet. Après l’arrêt du di antalvic j’ai dû le remplacer par du Skénan, c’est à dire de la morphine.
La morphine est un cercle vicieux, le corps s’habitue à ses effets, il faut en prendre de plus en plus pour stopper les douleurs. À la fin je n’arrivais plus à supporter les effets : mal de cœur, énorme accoutumance, perte de la personnalité. Ma vie ne ressemblait plus à rien, ce que je prenais pour me soigner était nocif pour ma santé. Une copine me propose d’essayer en gummies et en huile. L’effet a été directe.
Aujourd’hui le CBD soulage mes douleurs de dos, beaucoup mieux que n’importe quel médicament que j’ai pu prendre.

Pourquoi ce choix?
Une amie américaine qui me connaît depuis longtemps voyait mon état se dégrader au fur et à mesure. Il s’avère que sa mère est une grande concertiste. À force de jouer, sa main ne supportait plus le rythme.
Elle a donc commencé à prendre du CBD pour continuer à jouer professionnellement. Résultat ce médicament a sauvé sa carrière. Ma copine m’a donc conseillé d’essayer ce produit.
À l’époque elle m’avait donné une petite fiole de 10 ml pour le test. La première nuit sous l’effet du CBD fut pour moi une révélation. Je n’avais jamais aussi bien dormi depuis 22ans. J’ai donc naturellement continué à en prendre tout en supprimant petit à petit la morphine et les autres antidouleurs que je prenais.

Le CBD a donc complètement substitué la morphine à 100%?
Complètement. Je ne prends plus rien, que du CBD..

Sous quelle forme et à quel rythme?
En huile sublinguale à 30%. Je prend de la broad Spectrum, qui offre l’effet entourage avec quasiment pas de THC, des traces infimes. 4 fois par jour, je sors ma petite fiole et la pipette, ça dure 20 secondes et l’affaire est dans le sac!  Je n’ai pas besoin de plus, cette dose me convient parfaitement. Par contre si je ne prends pas de CBD durant la journée la douleur va fatalement revenir.

Mature woman sitting in restaurant, portrait

Et vous pouvez donc avoir parallèlement une vie tout à fait normale ?
Exactement. Je peux sortir, conduire, lire, travailler et même boire de l’alcool. Pas de forme de dépendance et je dirais même que ma qualité de vie est bien mieux depuis que je prends du CBD, c’est incomparable.

Comment vous expliquez le CBD à quelqu’un qui n’en a jamais pris?
En général quand je le conseille à des amis, c’est simplement de préciser que sans le CBD je n’arriverais pas à tenir debout plus de 15 minutes. J’insisterai sur le fait qu’il n’y ait pas d’accoutumance. Que c’est un simple complément alimentaire qui n’a rien à voir avec les effets de la marijuana… Ça reste un produit thérapeutique sans effets secondaires, et qui marche merveilleusement: regardez-moi! (rires)

Propos recueillis par Nathalie.

Sexe: Mettez de l’huile dans votre moteur

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Chaque jeudi, je vous donne rendez-vous avec ce plaisir que l’on dit charnel, le sexe. Sans tabou, je vous parle de sujets qui le sont, pour faire de vos câlins des expériences inoubliables.

‏Et si la sécheresse vaginale n’était pas une fatalité ? Nous n’allons pas nous mentir, il arrive que les rapports sexuels ne soient pas toujours évidents. Outre les soucis d’ordres psychologiques ou temporelles, les problèmes physiologiques arrivent souvent en premier dans le peloton de tête des circonstances réussissant à transformer une relation intime en un véritable calvaire. Or, le cannabidiol  possède des effets vasodilatateurs et psychoactifs qui pourraient vous accompagner dans votre quête vers une sexualité plus épanouie. Certaines pourraient alors trouver dans le CBD une solution qui pourrait s’apparenter à un miracle.

L’issue CBD

‏Messieurs les hommes, oubliez le fantasme d’une femme toujours prête à recevoir les délicatesses de son partenaire: nous ne sommes pas des machines qui réussiraient à lubrifier le moteur à chaque tour de clef. Et même avec quelques kilomètres au compteur, parfois, il faut parfois un coup de pouce en cas de démarrage à froid.
‏Les meilleurs préliminaires peuvent devenir une piste accidentée,  sans parler de la pénétration qui peut s’avérer être une épreuve particulièrement douloureuse. C’est là que le CBD entre en piste : il pourrait être l’huile qui manquait à notre moteur.

‏Qu’est ce qui provoque la sècheresse vaginale ?

‏Celle-ci n’est pas forcément causée par un manque de désir (mais cela se peut aussi. Dans ce cas, nous vous conseillons juste de vous abstenir). En effet, les bouleversements hormonaux qu’ils soient dus à une ménopause, une grossesse, un post partum ou une période de votre cycle sont d’autant de possibilités à provoquer votre anhydrie. A cela, nous pouvons y ajouter certains contraceptifs, les infections génitales, les médicaments, le stress, les régimes alimentaires, l’exercice physique, la dépression et tout un tas d’autres joyeusetés.

‏Ce sont les changements dans la production hormonale d’œstrogènes qui la provoquent chez 25% des femmes avant la ménopause : si son taux s’affaiblit, les parois vaginales deviennent plus fines, et entraînent souvent moins d’humidification et donc de lubrification. De plus, moins il y a d’oestrogènes et moins il y a d’excitation sexuelle dans la mesure où cette hormone gère la stimulation du flux sanguin vers le vagin. Or, la lubrification du vagin est essentielle pour faciliter la pénétration tout comme la fabrication de la cyprine (gérée par les glandes de Bartholin) afin d’humidifier les lèvres et l’orifice vaginal.

Cannabiniol, le roi vert de la glisse

‏Offrant un spectre thérapeutique plus large, le CBD possède aussi bien des propriétés analgésiques, anti-inflammatoires et vasodilatatrices qu’il joue un rôle psychoactif. Ainsi les causes psychologiques comme l’anxiété, les troubles de l’humeur ou le stress pourront être mieux contrôlés. Votre sécheresse vaginale sera alors traitée de manière holistique.
‏En absorbant l’huile de manière sublinguale, vous allez permettre au CBD d’agir rapidement : il va directement et rapidement aller dans votre système sanguin. Après 5 à 15 minutes, le temps de vous occupez de vos bouches, seins et autres parties merveilleuses de vos peaux en ébullition,  vous serez bien plus lubrifiée et prête à continuer la partie de plaisir.

Si la sécheresse vaginale n’est pas confortable et peut vous gêner dans votre vie sexuelle, elle est aussi là pour vous rappeler votre rythme naturel et d’écouter votre corps. Votre appareil génital est un formidable baromètre de vos émotions et de votre bien-être. Ne le négligez jamais.

Comment faire du tofu de chanvre.

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Dans le cadre de l’émission « on va déguster »,  diffusée sur France Inter et disponible en intégralité ici, Linda Louis est venue présenter aux auditeurs français son livre « Super Chanvre et CBD ». L’occasion pour la passionnée de botanique de partager une recette de tofu aux graines de Cannabis Sativa L. et pour nous de prendre soin de notre corps.

Les ingrédients pour faire 300 grammes de tofu de chanvre:

  • 150 g de graines de chanvre décortiquées
  • 150 g d’eau
  • 1 pincée de sel
  • 1 feuille de chanvre (optionnelle)

Le mode d’emploi pour y parvenir:

Mixez les graines de chanvre avec l’eau et le sel jusqu’à l’obtention d’une pâte bien onctueuse.
Tapissez le fond d’un petit moule en Inox® (carré 15 x 15 cm ou rond, de type tiffin – lunch box indienne en Inox® empilable) d’une feuille de papier sulfurisé légèrement huilée. Versez-y la crème de chanvre. Si vous avez des feuilles de chanvre fraîches dans votre jardin, posez-en une dessus.

Faites cuire à la vapeur pendant 15 minutes. Il est important de couvrir avec un couvercle bombé pour que les gouttes d’eau ne tombent pas sur la crème de chanvre.
Si vous avez un couvercle plat, utilisez cette technique japonnaise : tendez d’abord un torchon sur la casserole puis posez le couvercle par-dessus.

Vérifiez la cuisson du tofu qui doit être ferme et rebondissant au toucher.
Sortez le moule et laissez refroidir.
À l’aide d’un couteau pointu, décollez les bords puis démoulez le tofu.
Retirez la feuille de papier sulfurisé.

À ce stade, le hempfu peut être cuisiné directement car il est très ferme.
Placez-le sinon au réfrigérateur dans une boîte hermétique (ou dans le moule de cuisson).

Bon App’!

 

Linda Louis, Super Chanvre et CBD, éditions Alternatives, est disponible en cliquant sur ce lien

 

THC, CBD, CBN et CBC, quatre cannabinoïdes à retenir.

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Parmi les nombreux alcaloïdes présents dans la ganja, quatre d’entre eux méritent une attention particulière quant à leur rôle dans les sensations et effets ressentis.

Le THC, ou Δ-9-tétrahydrocannabinol, est le cannabinoïde le plus abondant et connu.  Il possède des propriétés psychoactives agissant sur le psychisme en modifiant le rythme cérébral. En gros, c’est la molécule euphorisante et grisante de la marijuana.
Médicalement, il est antinauséeux, antidépresseur, antalgique, et psychotrope (qui modifie la conscience et perception de la réalité). La sativa contient de manière générale plus de THC que l’indica.

Structure moléculaire du fameux THC

Le CBD, ou cannabidiol est le deuxième cannabinoïde le plus étudié après le THC. Il en module par ailleurs les effets, via ses vertus relaxantes et sédatives.
Certaines recherches démontrent que le CBD augmente la vigilance.et jouerait un rôle dans l’arrêt et le sevrage du tabac.
Il est utilisé comme antiépileptique, anxiolytique, et antiinflammatoire.
Il est aussi établi qu’il inhibait la croissance des cellules cancéreuses.  Des études récentes ont mis en avant son efficacité dans le traitement de la schizophrénie.
L’indica et ses dérivés contiennent significativement plus de CBD que la sativa.

Structure moléculaire du CBD: des points d’accroche aux récepteurs CB1 et CB2 légèrement différents… qui font toute la différence.

Le CBN ou cannabinol n’est pas présent dans la ganja lorsqu’elle est fraîche. C’est en fait un cannabinoïde qui se crée lorsque le THC s’oxyde au contact de l’oxygène.
Médicalement, c’est un alcaloïde très sédatif, qui serait responsable de dépression, de perte de motivation et de perte de mémoire à long terme. Il est très légèrement psychoactif
Bref, moins votre weed contiendra de CBN, meilleure en sera sa qualité. Le haschisch contient une assez grande quantité de CBN, expliquant son effet généralement assommant et étourdissant.

Le CBN, un THC dégradé aux propriétés largement sédatives

Le CBC ou cannabichromène est un alcaloïde non psychoactif (ça ne procure aucun effet psychotrope).
En revanche, il intéresse au plus haut point chercheurs et laboratoires pour ses vertus médicales. Il est scientifiquement acquis que le CBC est antiinflammatoire, antibiotique, antifongique, analgésique, et antidépresseur. Il stimule aussi la croissance osseuse comme il  freine significativement la progression  de tumeurs cancéreuses.
La sativa en contient nettement plus que l’indica.

Le CBC, prometteuse molécule qui n’a pas encore livré tous ses secrets.

CBD, le plus sain des anti-dépresseurs.

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Les oiseaux chantent de nouveau alors que l’on se surprend à se promener en T-shirt… Pas de doutes, l’été arrive!  Si l’action du Soleil sur le moral n’est plus à démontrer, il existe d’autres éléments qui jouent un rôle essentiel sur notre santé mentale. Parmi eux, le cannabidiol (CBD).

Les deux années que nous venons de traverser ont ressemblé à un hiver sans fin pour nombre de français. En cause, les confinements et couvre-feu  qui nous auront privés des joies nécessaires à notre bien-être. En lieu et place de ces dernières, c’est l’anxiété et la dépression qui se sont invité dans notre psyché. Rien d’étonnant lorsque l’on sait que l’anxiété est symptomatique d’une inquiétude constante face à un événement traumatique ( deuil, séparation, catastrophe naturelle) alors que la dépression est souvent due à un manque de perspectives.

Face à la détresse, si l’accompagnement psychothérapeutique est nécessaire, il n’est pas toujours suffisant. Car si certains sont enclins à se confier, d’autres n’ont pas la même facilité. De plus, les troubles de l’humeur génèrent de profonds dérèglements dans notre organisme, qui ne produit plus assez de sérotonine, la molécule de la bonne humeur. Lorsque le corps humain en produit moins, notre système nerveux central est  affecté. Fatigue chronique,  perte d’appétit, absence de libido, pensées négatives, baisse de motivation… Face à cela réponse médicale est souvent trop lourde à supporter, les anxiolitiques et anti-dépresseurs ayant de lourds effets secondaires.

CBD, l’alternative saine et non addictive

Le CBD apparaît alors comme une alternative intéressante puisqu’il ne provoque pas d’accoutumance et agit directement sur notre bien être. En atteste les nombreuses études démontrant le rôle prépondérant des récepteurs CB1 et CB2 présent dans notre système endocannabinoïde. Il agit sur l’homéostasie du corps, c’est-à-dire la capacité de notre organisme à s’auto réguler.
Tandis que Le CB2 gère l’immunité, la douleur et l’inflammation, le CB1 se charge du système nerveux central, donc de la production de sérotonine. Souvenez-vous, la molécule responsable du bonheur. Le CBD favorise donc la production de cette molécule lorsque celle-ci ne se synthétise plus correctement. Adieu donc, insomnie, irritabilité, et stress.

Le cannabidiol booste nos défenses immunitaires, détend, apaise et procure une sensation de bien-être. Une cure de CBD est sans doutes le meilleur moyen de retrouver notre bonne humeur et d’aborder l’été avec un sourire aussi détendu que naturel .

Syndrôme cannabinoïde: quand l’abus de THC se paie trop cher le lendemain

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Avec la légalisation du cannabis, les cas de “syndrôme cannabinoïde” ont explosé aux Etats-Unis. Alors que les hôpitaux US voient affluer aux urgences des consommateurs en proie à l’affection, Zeweed fait le point sur cette gueule de bois de l’herbe, conséquence directe d’un marché débridé où des entrepreneurs peu scrupuleux proposent des produits toujours plus forts en THC.

Depuis quatre ou cinq ans, le matin, j’avais assez systématiquement une légère nausée latente, une petite heure après le réveil” témoigne Vincent*, 43 ans. “Dès que je me mettais à lire ou regardais mon écran trop près, c’était vertiges, hypersalivation et une franche envie de vomir. En général, vers midi-une heure, ça passait.” explique ce dessinateur projeteur en architecture et gros consommateurs de cannabis” Il y a eu des jours où j’étais carrément incapable de travailler le matin, alors je rattrapais le temps perdu le soir” poursuit Vincent, qui ne boit pas d’alcool, ne se drogue pas, mais fume de l’herbe depuis ses 18 ans. “Au début je pensais que j’avais un problème oculaire et je suis allé voir un ophtalmologiste qui n’a rien trouvé. Mon médecin traitant n’a à ce moment-là rien trouvé non plus au niveau gastrique ni quoi que ce soit d’anormal après un bilan sanguin complet. Puis, en juillet dernier, je suis parti en croisière en Grèce et ça a été régime sec question weed. Au bout de quatre jours, plus de tête qui tourne, plus de nausées alors que je m’attendais à avoir le mal de mer!” s’amuse-t-il.

Nausées, crampes et douches chaudes

Ca ne m’a pas pris longtemps pour comprendre d’où venait le problème, ou tout du moins  faire un lien de cause à effet. Une fois revenu à terre, j’ai cherché confirmation sur le Web et en ai parlé à mon médecin qui lui aussi s’est renseigné: j’avais tout les signes du syndrome cannabinoïde, symptômes qui ont disparu en mer avec l’abstinence. Depuis, je me suis mis au CBD et à la weed beaucoup plus légère alors qu’avant je faisais la course à la beuh la plus dosée. Si je n’avais pas fait moi-même le rapprochement, je serais encore à fumer ma GG4 ou ma Gelato (deux variétés à plus de 20% de THC NDLR) et à passer des grands moment de solitude après chaque réveil“.
Vincent a de la chance dans son malheur: en n’habitant pas dans un pays ayant légalisé où l’on peut acheter des concentrés (Dabs) à 80-90% de THC, il aura limité les dégâts engendrés par l’absorption régulière d’une trop grande quantité de THC et se sera épargné un passage par la case hospitalisation.

Aussi connu sous la dénomination “syndrome d’hyperémèse cannabinoïde”, le syndrome cannabinoïde (SC) se caractérise cliniquement par l’association de douleurs abdominales, de nausées et de vomissements consécutifs à une consommation chronique/quotidienne de cannabis. Un syndrome qui peut être difficile à diagnostiquer pour le praticien qui a en face de lui un sujet en bonne santé qui est loin de se douter que c’est la weed de la veille qui l’amène aux urgences. Autre donnée connue: le SC est plus fréquent chez les adultes de moins de 50 ans qui consomment du cannabis de façon soutenue. Pour une raison inexpliquée, le SC ne semble pas toucher les stoners de la première heure. Enfin, dénominateur commun à tous les patients admis aux urgence: la consommation régulière de produits à haute teneur en THC (fleurs, Dabs, vape-pen, edibles…).

La légalisation sauvage en cause

Les crises peuvent durer jusqu’à 48 heures et se répéter tous les mois si la consommation de cannabis est poursuivie avec la même intensité. Le SC évolue classiquement en trois phases, avec une première phase dite “prodromique”  d’une à deux semaines, où le sujet est pris de nausées matinales, vomissements et troubles digestifs. Elle est suivie d’une phase dite “émétique” avec vomissements intenses, persistants et douleurs abdominales pouvant durer plusieurs heures. Les douleurs abdominales peuvent alors être soulagées par des bains d’eau chaude, parfois prolongés, remède de grand-mère stoner développés par des patients qui n’osent pas toujours se rendre à l’hôpital, pour ces raisons financières ou légales. Devant l’efficacité de la pratique et l’innocuité de la plupart des médicaments conventionnels, c’est ce même traitement qui est désormais adopté en milieu hospitalier.

Si la physiopathologie du syndrome cannabinoïde reste mal connue, de même que ses facteurs de prédisposition, une chose est certaine: à doses modérés, le cannabis n’engendre pas de SC. C’est le manque d’encadrement du marché du cannabis et de fait une offre de produits beaucoup trop corsés en THC, molécule dont le taux n’a toujours pas été limité aux Etats-Unis, qui sont les grands responsables de cette inédite vague du mal de l’herbe.

*le nom a été changé.
Sources:
-Allen JJ, de Moore GM, Heddle R (2004) Cannabinoid hyperemesis: cyclical hyperemesis in association with chronic cannabis abuse. Gut 53:1566–70
-Pelissier F, Claudet I, Gandia-Mailly P, et al (2016) Cannabis hyperemesis syndrome in the emergency department: how can a specialized addiction team be useful? A pilot study. J Emerg Med 51:544–51
-Fabries P, Renard A, Puidupin A, et al (2014) Diagnostic méconnu à la douche miraculeuse. Ann Fr Med Urg 4:334–5

Après la Covid-19, les bactéries bleues ?

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Vieilles comme le monde, les cyanobactéries pourraient se révéler fatales pour l’homme et le climat.

Les rangers botswanais n’avaient jamais vu ça. Au printemps dernier, les gardiens des principales réserves naturelles du Botswana ont dénombré, en quelques jours, plus de 300 cadavres d’éléphants. Aucun corps ne portait de traces de blessures par balles. Et les défenses étaient toutes intactes. Pour une fois, les braconniers semblaient hors de cause. Il aura fallu des semaines de recherches poussées pour expliquer ce mystère.
Les pachydermes auraient été victimes d’un empoisonnement par des cyanobacéries.

Dangereuses pour les nerfs et le foie

Tous les animaux sont morts entre les mois de mars et de juin, observe le ministère de la faune sauvage et des parcs nationaux du Botswana. Or, c’est précisément la période où s’assèchent nombre de points d’eau dans la savane. Les scientifiques estiment que le manque d’eau et la chaleur ont produit les conditions favorables à la prolifération dans les mares des fameuses bactéries bleues toxiques.
Ces micro-organismes produisent des toxines (cyanotoxines) ravageuses pour les systèmes neurologiques et hépatiques, aux effets potentiellement mortels en cas d’ingestion importante. Les éléphants en ont fait la cruelle expérience.

Menace en eaux calmes

Le phénomène ne touche pas que la faune d’Afrique. En France, les autorités interdisent fréquemment la pêche ou la baignade dans des cours d’eau ou des lacs où prolifèrent les bactéries bleues.
Une prolifération favorisée par la chaleur mais aussi la teneur de l’eau en nitrates et en phosphore. Selon un récent rapport de l’Agence française de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (Anses), les centres anti-poison ont dénombré une centaine de cas d’intoxication humaine, entre 2006 et 2018.

Sans compter la mortalité animale. Tous les étés, les vétérinaires signalent des décès de chiens ayant bu ou joué dans des eaux contaminées. Avec le réchauffement, le phénomène prend chaque année un peu plus d’ampleur dans les lacs canadiens. Au Brésil, en 1996, 60 personnes atteintes d’insuffisance rénale sont décédées suite à une hémodialyse dont l’eau nécessaire à ce traitement était contaminée par des microcystines, l’une des toxines produites par les terribles bactéries.

Puissant gaz à effet de serre

Nocives pour les hommes et leurs meilleurs amis, les cyanobacéries représentent aussi une menace pour la stabilité du climat. Une équipe de scientifiques, menée par Mina Bizic (institut d’écologie des eaux douces et de la pêche intérieure de Leibniz) a fait, au début de l’année, une inquiétante découverte. Selon ces chercheurs, les cyanobactéries pourraient, dans toutes sortes de conditions, produire du méthane.
L’information n’est pas à prendre à la légère. Les cyanobactéries sont omniprésentes, sur terre et dans les eaux calmes. Et le méthane est un gaz à effet de serre 28 fois plus puissant que le CO2.
De quoi regretter le Covid.

 

Le cannabis à la rescousse des seniors.

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Déjà expérimenté dans plusieurs établissements pour personnes âgées en Suisse et aux États-Unis, le cannabis thérapeutique et le cannabidiol (CBD) attirent de plus en plus de seniors en quête de bien-être. Doit-on s’attendre à un renversement de la pyramide des âges en matière de consommation de  weed ? Nos grands-parents seront-ils un des moteurs de la légalisation? Eléments de réponse.

En février 2020, l’hebdomadaire suisse le Matin dimanche nous informait qu’un EMS genevois (Etablissement médico-social, l’EHPAD helvétique en somme) propose à ses résidents un cocktail léger à base de CBD et de THC. Évidemment, il ne s’agit pas de propulser les doyens de notre époque dans un dernier trip psychédélique, mais bien d’accompagner la fin de vie en douceur. La mission est la même partout : il faut réduire la souffrance ; car passé soixante-dix ans ou septante années comme disent nos amis suisses, les problèmes de santé se multiplient. Parmi les maux les plus courants : les douleurs musculaires, articulaires et osseuses, l’arthrose, les troubles moteurs liés à la maladie de Parkinson… Mais aussi des problèmes d’ordre mentaux bien compréhensibles à cet âge : la dépression, l’anxiété, la peur de se sentir isolé. Une enquête menée par Canal + en 2018 révèle que 93% des personnes agées pourraient se passer de médicaments à l’aide du cannabis.

Aujourd’hui dans l’immense majorité des cas, les professionnels de la santé se servent de traitement médicamenteux pour soulager les souffrances qui pavent le chemin de nos vieilles années. Ces traitements ont souvent beaucoup d’effets secondaires et nuisent autant qu’ils apaisent. C’est ici que notre bonne vieille Marie-Jeanne a son rôle à jouer. Sans effets indésirables, le cannabis tranquillise autant les douleurs physiques que mentales. Dans l’hebdomadaire suisse, on découvre le récit de Roland Zosso, 78 ans, qui apprécie les effets du cannabis sur son épouse Liliane : « Je la sens plus apaisée. Avant elle souffrait, elle était triste quand je partais, maintenant elle est plus calme. »

Le cannabis commencerait- il son institutionnalisation en France, non pas dans des coffee shop crapuleux, mais dans l’atmosphère sereine d’un EHPAD où flotte ce parfum épicé de chanvre ? Le cannabis pourrait bien s’installer là où nous l’attendions le moins? C’est tout le bien que l’on souhaite à nos aînées… et aux autres.

USA:  le marché de l’or vermeille

 

 

La Ruche qui dit oui!: la place des produits sains, locaux et sans intermédiaire

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En quelques années,”La Ruche qui dit oui !” a réalisé une prouesse: celle de connecter directement consommateurs urbains et petits producteurs régionaux. Avec un simple site Web, des points de vente éphémères mais bien situés,  “La Ruche qui dit oui!” réinvente le circuit court pour nous proposer une alimentation saine, durable et équitable.

La Ruche qui dit Oui! (LRQDO) est une plateforme sur laquelle agriculteurs, éleveurs et maraîchers mettent en vente leurs produits, en les proposant aux gens qui habitent les villes de leur région. Fruits, légumes, viandes, fromages, boissons artisanales, tout y est pour remplir sainement son frigo et ses placards. Une fois la commande passée sur le site , elle est livrée dans un point de distribution LRDQO situé à proximité du lieu de résidence du client.

Pour les agriculteurs, qui fixent un nombre minimum de commandes à toutes fins de rentabilité minimum, ce principe permet d’anticiper et de garantir les ventes. Les producteurs touchent 80 % du prix de vente, les 20% restant servant sert à rémunérer le responsable du lieux de vente et la société propriétaire de la marque. A titre de comparaison, si ils passaient par la grande distribution,  ils ne récupéreraient que 6 % du prix de vente. L’avantage du circuit court.

A cette substantielle économie, il faut ajouter celle réalisée sur les charges de gestion des points de vente.
Et c’est là que la plus grande partie des économies sont faites. Si une grande surface ou un petit magasin paient des charges locatives très lourdes, (particulièrement en pleine ville), LRDQO n’en paient quasiment aucunes.. Une salle des fêtes, un local commercial momentanément vide, un hangar ou un tiers-lieux alternatif servent de boutique éphémère. La gestion par les particuliers des points de vente fait parti du fonctionnement de la LRQDO.

Ouverte en 2011 près de Toulouse, la première structure LRQDO a tout de suite séduit, avant de rapidement faire des petits en France, puis en Europe. Aujourd’hui LRQDO compte 1 500 points de distribution sur le vieux continent.

LRQDO, qui est reconnue comme une  Entreprise Solidaire d’Utilité Sociale, repose sur les trois fondamentaux de l’écologie agricole :
-raccourcir la chaîne de production qui relie paysans et consommateurs,
-assurer des débouchés aux agriculteurs pour qu’ils puissent mieux vivre de leur travail,
-contribuer au développement d’une alimentation saine, locale et de saison, dans une logique de développement durable (les produits vendus dans une Ruche sont tous cultivés ou produits dans un rayon moyen de 50km).

Persuadés que le web pouvait révolutionner l’agriculture et l’alimentation, les fondateurs de LRQDO ont réalisé le tour de force de faire venir les agriculteurs sur la toile et de faire manger des légumes oubliés, chics et par chers à une clientèle urbaine cantonnée aux têtes de gondoles faute d’alternative. Aujourd’hui, LRQDO poursuit son combat pour toujours plus faciliter l’accès à une alimentation saine et bio, qui n’est désormais plus réservés aux boutiques spécialisées hors de prix.

 

LRQDO est présente en France, Suisse, Italie, Espagne, Belgique, Pays-Bas, Allemagne et au Royaume-Uni.
Le site de LRQDO en accès direct ici

 

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