Santé - Page 2

Endométriose: Les très prometteurs traitements au CBD et THC.

//

Alors qu’une femme sur dix est diagnostiquée atteinte d’endométriose et qu’aucun traitement viable n’existe à ce jour, de récentes études révèlent que le CBD faiblement dosé en THC pourraient être un allié providentiel pour toutes celles qui souffrent de cette pathologie lourdement invalidante. Zeweed fait le point.

Endométriose: causes et symptômes

L’endomètre est le tissu qui tapisse l’utérus, sous l’influence des hormones il s’épaissit à chaque cycle pour faciliter la fécondation. S’il n’y a pas fécondation, l’endomètre se désagrège et saigne provoquant ainsi les règles. Les cellules « déchets » impliquées dans ce processus sont normalement détruites par le système immunitaire. Or chez 10 % des femmes, ces tissus cellulaires ne sont pas éliminés. Au contraire, ils s’accumulent et provoquent des lésions, et dans certains cas des kystes ovariens (endométriomes), c’est l’endométriose. Cette maladie qui s’attaque principalement à l’appareil reproducteur, peut dans certains cas s’étendre aux appareils urinaires et digestifs provoquant des douleurs parfois difficiles à gérer.

Les symptômes les plus courants sont des douleurs chroniques aigües pendant les règles : crampes pelviennes (sur les ovaires), douleurs pendant les rapports sexuels, troubles digestifs (nausées, diarrhées ou constipation), migraine, infertilité ou difficulté à procréer, sans oublier l’anxiété et la fatigue liés à cette condition invalidante.
Autant de raisons qui amènent sérieusement à envisager le chanvre comme une réponse à ces multiples désagréments.

CBD faiblement dosé en THC : remède providentiel? 

Dans la plupart des cas, les gynécologues prescrivent des antalgiques ou proposent des solutions plus radicales comme la chirurgie pour retirer les lésions en cas d’endométriose sévère. Et si ces alternatives à la douleur sont efficaces à court terme, elles comportent des effets secondaires indésirables et n’apportent pas de soulagement sur le long terme.

Le Cannabidiol apparaît alors comme une solution plus que séduisante. En effet, des études ont montré que l’appareil génital féminin est doté de récepteurs endocannabinoïdes. J’en parle dans mon article : « CBD le cannabinoïde qui règle tout » Autrement dit, l’action du CBD est quasi immédiate dans la cavité pelvienne. Il permettrait ainsi de calmer les crampes et de soulager les douleurs de façon significative.

Des recherches récentes sur la souris ont démontré que lorsque ces récepteurs cannabinoïdes sont activés, les tissus endométriosiques cessent de prolilférer.

Souffrant d’endométriose sévère, j’ai essayé tout ce que j’avais à disposition. Dernièrement, j’ai subi une opération pour retirer les kystes endométriosiques. Les douleurs post opératoires étant difficiles à supporter, je me suis tournée tout naturellement vers le CBD sous forme d’huile (application locale sur l’abdomen) et en sub linguale pour  une action antalgique plus globale. Le chanvre est donc mon meilleur allié car contrairement aux anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS) comme l’Advil qui provoque des troubles du tube digestif, le CBD n’ a pas d’effet délétère sur les intestins.

Le CBD et le cannabis thérapeutique se posent comme d’efficaces palliatifs. Les deux molécules réduisent les douleurs, apaisent les esprits et empêchent les mauvaises cellules de proliférer. Une aubaine pour toutes celles qui comme moi veulent en finir avec les médicaments et l’inconfort lié à cette maladie.

Du cannabis aux effets sur-mesure grâce à l’intelligence artificielle.

/

Si THC et CBD sont connus de tous, ils ne sont jamais que 2 cannabinoïdes parmi les parmi les 120 que compte l’herbe.
A ces 120 cannabinoïdes, il faut ajouter l’effet des
terpènes et des flavonoïdes. Soit trois éléments pour une infinité de possibilités. En isolant et modélisant les profils thérapeutiques de ces trois substances actives, l’intelligence artificielle devrait nous permettre de créer des variétés de cannabis aux effets ultra-ciblés.

Il existe près de 400 agents actifs dans le cannabis, répartis en trois familles : Cannabinoïdes ( THC, THCV, CBD, CBDN, CBDV…), Terpènes ( Lemonène, Myrcène, Linalol , Pinède…) et Flavonoïdes (Apigénine, Quercétine, Cannaflavines A, B, C…). Or, les différentes propriétés et le nombre de variétés de cannabis sont si nombreuses et déclinables que s’il fallait faire des analyses en culture, il faudrait des siècles de recherche avant de pouvoir créer une variété aux effets puissants et précis.

Algorithmes et ganja

En 2019, le docteur Ramesh Jagannathan a commencé à utiliser des algorithmes de reconnaissance de formes pour mieux comprendre les interactions entre les trois éléments actifs du cannabis. Pour se faire, Jagannathan s’est servi d’une base de données de 468 métabolites du cannabis et a lancé une série de projections associées.

Plutôt que de choisir des cannabinoïdes pour les étudier au hasard, l’approche de Jagannathan consiste ainsi à cibler les molécules les plus efficaces et bien assimilées afin de proposer un cannabis aux propriétés optimales . “Il est très difficile d’effectuer des études sur l’homme ou l’animal en utilisant chaque cannabinoïde”, détaille Jagannathan, se félicitant de pouvoir compter sur l’IA .

Antalgiques de demain

“Bien sûr, nous avons besoin de preuves plus expérimentales pour justifier ces résultats”, pondère Ramesh dans un article publié dans la très sérieuse revue britannique Nature.
“Certains des métabolites de la liste peuvent être de bons candidats pour le cannabis thérapeutique, et d’autres parfaits pour un usage récréatif.”
Les études utilisant l’IA pourraient ainsi rapidement aboutir sur la création de variétés de weed qui donnent un buzz précis: pour faire la fête,  l’amour ou du sport. Un marché du sur-mesure très prometteur.

D’autres récepteurs, tels que les récepteurs opioïdes, qui sont responsables du soulagement de la douleur, sont aussi activables avec les bonnes clefs moléculaires via le cannabis, avec la même efficacité antalgique que la morphine.
Une approche qui pourrait bien, au-delà de créer des variétés aux effets très fun, proposer une alternative aux opiacés dans la gestion de la douleur.

 

Du plomb et du mercure dans mon joint ?!

//

Les papiers à cigarettes, vecteurs de combustion essentiels, sont la plupart du temps chargés en métaux lourds. Parmi les plus présents : le plomb, le mercure et le cadmium. Une information des plus flippantes que l’industrie de papier à rouler s’était bien gardé de communiquer. Mais ça, c’était avant la légalisation et la protection du consommateur. Une petite pipe ?

Au Colorado en Californie comme en Illinois, où fumer est désormais un plaisir non coupable, la légalisation a d’inattendus avantages régulatoires  que le commun des stoner n’aurait su envisager: les autorités sanitaires se préoccupent aussi de la qualité de la matière verte comme de son dernier emballage.
Après avoir pourchassé, des décennies durant, fumeurs et farmers, les gendarmes des marchés de la weed contrôlent désormais les caractéristiques de la fumée aspirée. O tempora, o mor

Contrairement au cannabis, les feuilles à rouler ne sont soumis à aucun test

En Californie, le professionnalisme des régulateurs est à l’image de la pondération west coastienne :  les autorités n’autorisent la commercialisation que de produits ayant été testés en laboratoire, dans leur forme prête à l’emploi. Les laborantins californiens analysent donc la ganja, le papier, et les fumées dégagées par le pétard fumant. Ce faisant, des chercheurs ont résolu l’énigme du moment : certaines volutes étaient chargées en chlorpyrifos, un insecticide (cancérigène, mutagène et reprotoxique) qui n’avait pas été détecté dans la weed. Logiquement, les microscopes se sont pointés sur le papier à cigarette.

Insecticides

Cet été, les scientifiques de SC Labs en ont eu le cœur net. A la demande du California Bureau of Cannabis Control (BBC, les hommes en blanc de Santa Cruz ont établi le profil chimique des fumées de 118 modèles de feuilles à rouler, de cône et autres blunts, fabriqués à partir de cellulose, de riz ou de cannabis. Avec quelques surprises à la clé. Les chromatographes étaient paramétrés pour détecter les molécules de 66 pesticides. Le spectromètre de masse était calé sur quatre métaux lourds toxiques (plomb, cadmium, arsenic, mercure). Sans surprise, ces détecteurs ultrasensibles ne sont pas sortis bredouille de leur échantillonnage. Sur les 118 références étudiées, 90% ont été testées positives aux métaux lourds (rarement les quatre à la fois) et 16% aux pesticides.

Arsenic et mercure

Faut-il s’en inquiéter ? Oui et non, répondent en substance les scientifiques de SCLabs. « La plupart des teneurs détectées étaient inférieures aux limites californiennes », souligne le rapport toxicologique. Pour autant, quelques produits semblent désormais peu recommandables.
Le Blueberry Zig-Zag Cigar Cones contient un peu plus de cadmium mais surtout 3 fois plus d’arsenic qu’autorise la norme californienne. Les papiers en cellulose de Smokeclear et d’aLeda sont, en revanche, 100 fois trop chargés en plomb. Inacceptable ! Les wraps HubbaBubba et les paquets de King Palm Berry Terps contiennent, respectivement, du chlorpyrifos et de la cyperméthrine, un autre insecticide.

Comment expliquer ces contaminations ? « La plupart des produits utilisés dans la fabrication de ces produits sont connus pour accumuler des particules de métal, et beaucoup de produits à base de fibres naturelles présentent des contaminations aux métaux », explique Josh Wurzer, le patron de SCLabs. Les pollutions aux pesticides sont, elles, imputables aux techniques de culture du cannabis.
Que conclure ? Que, dans les Etats où la consommation du cannabis est autorisée, les accessoires sont, pour le moment, moins bien contrôlés (exception faite de la Californie) que l’herbe. Probablement de passer au vaporisateur dont nous vous recommandions les charmes, ou a le petite pipe “one hit”, en attendant que pouvoir rouler bio et sain.

Mieux que le CBD, voici le CBDA!

/

Cannabinoïde mineur , le CBDA commence à intéresser scientifiques et entrepreneurs au plus haut point pour son potentiel thérapeutique, notamment contre la douleur, l’inflammation, le cancer… et même le COVID-19 . Zeweed fait le point sur ce super CBD.

CBDA, quels applications?

60 ans de prohibition oblige, la recherche sur les cannabinoïdes mineurs, dont le CBDA, en est encore à ses débuts. Les données disponibles à ce jour ne proviennent que d’études simulés sur ordinateur et sur des animaux. Ces études ont en revanche pu démontrer les possibles applications sur l’homme. Reste maintenant à objectiver définitivement le débat en testant le CBDA lors d’essais cliniques sur le mammifère homo sapiens.
L’enjeu et les attentes sont de taille puisque les résultats obtenus lors des recherche précliniques (sur animaux ou en simulation numérique) montrent que le CBDA a une action marquée sur :

  • Les nausées et vomissements
  • La douleur
  • L’inflammation
  • Le cancer du sein
  • L’anxiété
  • L’épilepsie
  • …et même le COVID-19!

Alors que d’autres cannabinoïdes peuvent également aider à résoudre certains de ces problèmes, le CBDA s’est révélé particulièrement prometteur pour plusieurs pathologies  (Nausées, vomissements, douleurs, inflammations et anxiété), mais sans les effets secondaires du THC.

Dans une étude menée par GW Pharmaceuticals, le CBDA s’est montré nettement plus efficace que le CBD contre les crises d’épilepsie. Le CBDA a également montré sa capacité à supprimer la COX-2 et à réduire la migration des cellules cancéreuses du sein, qui sont des facteurs importants dans la lutte contre le cancer du sein.
Plus intéressant encore, une autre étude récente a démontré que le CBDA pourrait aider à prévenir l’infection au COVID-19 en se liant à la protéine Spike du virus.

CBDA, mode d’action

Le CBDA a une pharmacologie complexe. Comparé au THC, au CBG ou même au CBD, le CBDA montre une faible affinité (attraction) pour les deux principaux récepteurs cannabinoïdes:  CB1 et CB2. Au lieu de cela, le CBDA agit via plusieurs systèmes de récepteurs, y compris ceux de la sérotonine. En se liant aux récepteurs 5-HT1a, le CBDA est capable de produire des effets antiémétiques (antinauséeux) à des doses 1000 fois plus efficaces que le CBD. Le CBDA  inhibe aussi les enzymes COX, les mêmes enzymes qui sont bloquées par les anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS) comme l’ibuprofène et l’aspirine. Une belle alternative aux antalgiques classique, en somme.

Nous n’avons pas beaucoup d’informations sur les effets secondaires du CBDA, étant donné le manque d’études sur l’homme, mais il est possible qu’il puisse interagir avec la façon dont d’autres médicaments sont métabolisés – comme le CBD. Consultez toujours un médecin avant de mélanger le CBDA avec d’autres médicaments.

CBD vs CBDA

Le CBDA est un précurseur acide du CBD. Cela signifie que le CBD commence toujours par être du CBDA et se transforme ensuite en CBD. Ce processus s’appelle la décarboxylation et se produit au fil du temps, lors d’exposition à la lumière ou à l’oxygène, ou plus rapidement avec une exposition à une forte chaleur.

Ce processus est surtout connu pour convertir le THCa non psychoactif en THC puissamment psychoactif. Le THCa est abondant dans le cannabis et est converti en THC lorsque le cannabis est chauffé. Le CBDA (bien qu’il soit également généralement présent dans le cannabis) est plus abondant dans le chanvre industriel ou certaines (et rares)  souches de cannabis.

Bien que légèrement différents sur le plan chimique, le CBD et le CBDA partagent de nombreux avantages médicaux potentiels tels que la réduction de la douleur, de l’inflammation, des convulsions, du cancer, de l’anxiété et des nausées. Compte tenu du rôle établi du CBD dans la gestion des troubles épileptiques chez les enfants, le rôle du CBDA dans le traitement des crises suscite beaucoup d’intérêt, les premiers modèles animaux étant très prometteurs.

Le CBDA  fait-il planer ?

Comme le CBD, le CBDA n’a pas d’effet psycho-actif, autrement dit, il ne rend pas “stone”.
Pourtant, tout comme le CBD, Le CBDA montre la capacité d’avoir des effets “pseudo-psychoactifs” tels que la réduction de l’anxiété. Ainsi, bien qu’il soit “pseudo-psychoactif”, il n’est pas altérant peut être utilisé sans risques si vous conduisez..

Quelques variétés riches en CBDA

Plusieurs variétés contiennent des niveaux élevés de CBDA.
Parmi les plus connues :

  • La Cannatonique
  • La Charlotte’ web
  • L’Arlequin
  • La Ringo’s Gift
  • L’AC/DC

Techniquement toute souche avec un taux de CBD élevé est également riche en CBDA … mais uniquement lorsque la plante n’est pas arrivée à pleine maturité (d’où le nom de “cannbinoïde précurseur”). Si vous cultivez vous même votre CBD, il suffira de le récolter lorsque les trichomes viennent de se former et sont encore transparents pour obtenir un chanvre bien-être fort en CBDA.

Comment le CBD et le THC agissent sur le sommeil.

//

Des 120 principes actifs (cannabinoïdes) que l’on trouve dans la cannabis, le cannabidiol (CBD) et le tétrahydrocannabinol (THC) sont sans conteste les plus connus et maitrisés. Point commun aux deux molécules : leurs pouvoirs sédatifs. Mais si CBD et THC sont issus de la même plante, ils agissent de façon très différente sur notre cortex et donc notre sommeil. Zeweed vous explique comment.

Avant de se décider à choisir entre CBD et THC pour se réconcilier avec l’oreiller, il est crucial de comprendre comment les deux cannabinoïdes affectent le sommeil. Car si CBD et THC sont de très efficaces aides pour se plonger dans les bras de Morphée, la façon dont ils opèrent sur notre cerveau est radicalement différente.

COMMENT LE THC AFFECTE-T-IL LE SOMMEIL ?

Toutes les personnes qui ont une certaine expérience du cannabis sont unanimes sur un point : le THC est un très bon sédatif. Une propriété que l’on doit à son action sur le système endocannabinoïdien via le récepteurs CB1 et CB2 et dont la pharmacodynamie commence à se préciser.

Car si de façon empirique, tout un chacun reconnait le pouvoir soporifique du CBD comme THC,  les études comparants les deux alcaloïdes de la plante sont en revanche peu nombreuses.
Une lacune que chercheurs canadiens de l’Université Laval (situé au Québec) ont voulu combler en se penchant sur les effets sur le sommeil des deux cannabinoïdes. Les fruits de leurs travaux ont été publié récemment dans le Journal of Clinical Psychopharmacology. On y découvre entre autre que 15 mg de THC sont suffisants pour raccourcir la latence à l’endormissement et provoquer la somnolence, quel que soit l’heure de la journée. Contrepartie à l’efficacité radicale du THC: une altération de la mémoire courte, une tendance à la somnolence après le réveil  et des changements d’humeur plus fréquents.

Le THC serait donc réservé aux cas sévères. Même avec ces effets secondaires constatés cliniquement, le tétrahydrocannabinol reste une alternative beaucoup plus saine aux somnifères hynotiques (Stillnox, Imovane, Noctamide…) et aux benzodiazépines (Valium, Xanax, Tranxène…).

Si dans la plupart des pays, de nombreux insomniaques ont recours au “pétard du soir” pour s’assoupir, la rédaction vous conseille vivement de respecter la législation du  pays ou vous avez posé votre lit, ne serait-ce que pour dormir,  sur vos deux oreilles, d’un sommeil de juste.

COMMENT LE CBD AFFECTE-T-IL LE SOMMEIL ?

Une seconde étude nous apprend que le CBD diminue la latence du sommeil de stade 3 (qui est la période entre le sommeil léger et profond) mais sans les effets indésirables inhérents à une forte dose de  THC. Grâce à ses propriétés apaisantes et analgésiques, le CBD est aussi un auxiliaire efficace pour traiter les symptômes associés à des pathologies qui pourraient entraver la capacité à s’endormir. (Douleurs inflammatoires, anxiété, douleurs d’origine spasmodiques)

Parmi les conclusions de l’étude les chercheurs ont pu démonter que ” le CBD module le réveil via l’activation des neurones dans l’hypothalamus et le DRD“. (Les deux zones du cerveau qui sont entre autre responsables de la vigilance, grande entrave au sommeil).
En d’autres termes, le CBD vous rend en fait plus alerte. Cela peut sembler être un attribut contre-productif pour un somnifère, mais sa capacité à prévenir une somnolence excessive fait du cannabidiol un excellent outil pour tous ceux qui ont besoin de dormir moins ou ceux qui tentent de passer à un horaire de sommeil plus sain.

COMPRENDRE LES EFFETS PSYCHO ACTIFS

Si les effets du THC sur le sommeil sont beaucoup plus marqués que ceux du CBD, le THC est un composé psycho actif qui rend “stone” et fait planer. Et cela signifie qu’il y aura toujours un risque lié à l’utilisation de médicaments riches en THC, notamment de surdosage. Un surdosage de THC ne mettra pas en danger la vie du sujet mais lui procurera un lendemain difficile avec à la clef des sentiments d’anxiété plus fréquents, voire une tendance à la paranoïa. Des effets secondaires qui ne faciliterons pas l’endormissement le lendemain… à moins de reprendre du THC.

En revanche, le CBD n’a pas d’effet psycho actif notable, ce qui signifie qu’il a pas d’impact perceptibles sur notre perception et jugement. Raison pour laquelle il est autorisé en Europe et pas considéré comme un stupéfiant.

CBD OU THC : COMMENT CHOISIR?

Il n’y a pas de réponse simple et standard à cette question. Que vous optiez pour un médicament à base de CBD ou de THC dépend vraiment de votre condition. L’absence d’effets psychoactifs fait du CBD une option fiable et sans effets secondaires. Mais si vous avez besoin de médicaments pour vous endormir et/ou que vous êtes sûr de pouvoir gérer l’effet psychotrope du THC, ce dernier reste la meilleure option.
Enfin, si la consommation de THC est légalisée au Canada depuis 2018, la molécule reste prohibée dans de nombreux pays. Renseignez-vous sur la législation en vigueur dans le pays où vous résidez et souhaitez trouver un bon sommeil, et consultez votre médecin avant de commencer tout nouveau traitement au THC.

 

 

Le gouvernement dépose un amendement qui légaliserait le cannabis thérapeutique début 2025

/

Alors que les députés se penchent aujourd’hui sur le projet de loi de finances de la Sécurité sociale (PLFSS) et que de nombreux observateurs pensaient le cannabis thérapeutique en passe d’être enterré puisque ne figurant pas au PLFSS, le gouvernement crée la surprise en déposant un amendement qui légaliserait le cannabis à visée médicale en France en 2025.

Le projet de loi de finances de la Sécurité sociale (PLFSS) doit être examiné ce jour à l’Assemblée nationale. Un texte particulièrement scruté alors que les dépenses de santé accusent 9 milliards de déficit en 2023, avec une projection chiffrant ce déficit à 18 milliards en 2027.

Dans le cadre de l’examen et du vote du PLFSS, le gouvernement a crée la surprise en déposant au dernier moment un amendement qui confèrerait un “statut temporaire” aux médicaments à base de cannabis début 2025. Ce “statut temporaire” se veut une transition progressiste à l’expérimentation du cannabis à visée médicale (lancée en mars 2021 et qui doit prendre fin le 26 mars prochain) qui permettrait à de nombreux patients en souffrance d’avoir accès à des traitements à base de cannabis.

Autorisation de 5 ans renouvelable à partir de 2025

Les différentes spécialité à base de cannabis (huiles, gélules et préparations pour vaporisateurs, les fleurs à l’état brut n’étant pas incluses à ce jour) seront soumis à une autorisation temporaire délivrée par l’ANSM pour une durée de 5 ans renouvelable.

De façon pratique, si cet amendement venait à être adopté par les députés, les médicaments verts  seraient soumis à une première ordonnance délivré en hôpital par un spécialiste, puis renouvelable tous les 28 jours dans les pharmacies habilitées.

300.000 patients pourraient être concernés par un traitement à base de cannabis

Le prix des spécialités sera déterminé en fonction de leurs composition et alignés sur les tarifs pratiqués par les pays de la Communauté Européenne ayant légalisé l’usage du cannabis à visée médicale. Quant aux modalités de remboursement par l’assurance maladie, elles seront fixées par arrêté avant 2025;

Actuellement, 2.800 personnes font partie de l’expérimentation mais selon les associations spécialisés et acteurs de la filière française, près de 300.000 patients pourraient avoir accès au cannabis thérapeutique.

Cannabis et fertilité

//

Alors que le taux de fécondité est en chute libre -avec 2,65 naissances par femmes en 2005 contre 5 en 1950- et que la corrélation entre mode de vie et fertilité est prouvée, le cannabis se voit pointé du doigt. Une fois n’est pas coutume, ce serait aux hommes de faire un effort pour assurer leur descendance. Explications.

Cannabis et fertilité chez les hommes

Lorsque les scientifiques étudient la question de la fertilité masculine, il s’intéressent à la fois au taux de testostérone mais aussi aux spermatozoïdes : le nombre présents dans le sperme, la mobilité (comprenez leur rapidité à féconder l’ovule) et la morphologie des spermatozoïdes.

Aux Etats-Unis, plusieurs études ont montré que le THC présent dans le cannabis pouvait modifier l’activité des hormones et notamment diminuer la production de testostérone indispensable à la fabrication des spermatozoïdes.
En Grande Bretagne une étude publiée en 2014  dans la revue Human Reproduction  par Allan Pacey, professeur à l’université de Sheffield a été réalisée sur 2000 hommes désireux de procréer. Selon lui, la qualité des spermatozoïdes des consommateurs réguliers de cannabis serait directement impactée et ces derniers n’auraient que 4 % de sperme viable en réserve. (c’est à dire avec des spermatozoïdes ayant une forme normale).

Pour autant, ces résultats sont très controversés dans la communauté scientifique. Peu de médecins vont jusqu’à affirmer que la cannabis est un frein à la fertilité. En effet, d’autres facteurs peuvent biaiser les conclusions. À commencer par l’âge (après 30 ans les dommages seraient plus marqués) et les consommations annexes :  tabac, alcool, médicaments.  Par ailleurs,  selon le rapport des Nations unies (OMS/UNEP) de 2013 sur les perturbateurs endocriniens, le sperme de 20 % à 40 % des jeunes hommes au Danemark,  Finlande, Allemagne, Norvège et Suède est désormais au-dessous du seuil de fertilité. L’expertise collective OMS/UNEP pointe la responsabilité possible des perturbateurs endocriniens (pesticides, bisphénols, plastifiants, solvants, cosmétiques…) tout en précisant que « la question demeure controversée ». Le cannabis ne serait donc pas le seul responsable de la baisse de fertilité chez ces messieurs.

Enfin, notons que le sperme redeviendrait sain après environ trois mois d’abstinence cannabique. Pour le docteur Mohamed Jaber, il vaudrait mieux « restreindre l’usage de cannabis au moins trois mois avant de procéder à une relation sexuelle dans le but d’une procréation“. Voilà, c’est dit, rien d’irréversible donc !

Cannabis et fertilité chez les femmes

Chez les femmes, la fertilité est un poil plus complexe. L’état psychologique, les hormones, l’ovulation et l’implantation de l’embryon sont autant d ‘éléments qui doivent être analysés sous l’influence du cannabis pour tirer des conclusions sur la fertilité. Le Dr. Ricoardo Yazigi du Centre de fertilité Shady Grove dans le Maryland avait expliqué dans un article publié par Vice que « Le risque d’infertilité était plus grand parmi les femmes qui avait consommé du cannabis pendant l’année où elles tentaient de tomber enceinte, que parmi celles qui en avaient consommé dans le passé, sans rapport entre la fréquence / durée d’utilisation et l’effet. »
En effet,  il a été démontré que le THC perturbe le cycle menstruel en diminuant ou augmentant, suivant le stade du cycle, le niveau d’hormones produites par l’hypophyse. Le THC inhibe également l’ovulation, ce qui provoque une diminution de progestérone et d’œstrogènes.

Toutefois, tous les cannabinoïdes n’interagissent pas de la même façon sur l’organisme : le CBD ou le CBG communiquent avec le récepteur CB1 de notre système endocannabinoïde – au même titre que le THC- mais ils n’ont pas les  mêmes effets sur le cycle menstruel. Les études sur ces deux molécules manquent encore cruellement, mais tout porte à croire que la fertilité n’en souffrirait pas.
Le rôle du système endocannabinoïde sur la reproduction reste assez complexe et comme pour tout système, s’il connaît un dérèglement, il ne fonctionne plus correctement.
Que l’on se rassure, la plante est consommée depuis des millénaires et n’a jamais empêché les plus assidus consommateurs de procréer. Quand on pense à Bob Marley qui a eu une dizaine d’enfants (reconnus) ou à Mila Jansen « Hashqueen » qui est mère de quatre enfants, on peut se dire que le cannabis n’est pas la seule raison d’infertilité chez les femmes comme les hommes.

Etude : les consommateurs de cannabis sont plus résistants face au Covid que le reste de la population

/

Selon une récente étude à grande échelle, les consommateurs de cannabis seraient plus résistants au Covid que le reste de la population.

Les fumeurs de cannabis affichent des taux de guérison face au Covid-19 supérieurs par rapport au reste de la population » rapportent les auteurs de l’étude  menée auprès de 320 000 sujets et rendue publique le 11 octobre lors de la réunion annuelle de l’American College of Chest Physicians (CHEST)à Honolulu, précisant que « L’effet bénéfique de la consommation de cannabis peut être attribué à son potentiel à inhiber l’entrée du virus dans les cellules et à empêcher la libération de cytokines pro-inflammatoires, atténuant ainsi le syndrome de libération des cytokines. »

Pour arriver à ces conclusions, une équipe de chercheurs a analysé les données de 322 214 patients du National Inpatient Sample (INS) une base de données du gouvernement américain qui quantifie les données issues de chaque hôpital US. Les patients âgés de moins de 18 ans ou pour lesquels des informations manquaient dans la base de données ont été exclus de l’étude. Parmi les patients de l’échantillon, 2 603 (moins de 1 %) ont déclaré consommer du cannabis.

322 214 sujets et 2 603 consommateurs de cannabis passés au crible des statistiques

Les patients de l’échantillon ont été divisés en deux groupes en fonction de leur consommation. Les données de l’échantillon ont ensuite été utilisées « pour faire correspondre les consommateurs de cannabis aux non-utilisateurs en fonction de leur âge, race, sexe et  comorbidités, y compris les maladies pulmonaires chroniques ».

En comparant les consommateurs de cannabis aux non-consommateurs, les chercheurs ont déterminé que les consommateurs de cannabis « étaient plus jeunes et avaient une prévalence de tabagisme plus élevée ». Parmi les patients qui ne consommaient pas de cannabis, « d’autres comorbidités, notamment l’apnée obstructive du sommeil, l’obésité, l’hypertension et le diabète sucré, étaient plus répandues ».

Une gravité moindre du COVID-19 ”

L’analyse des  données recueilles a démontré que les consommateurs de cannabis avaient un taux de mortalité significativement inférieur à celui des non-consommateurs (2,9 % contre 13,5 %) et présentaient également des taux significativement plus faibles de complications associées au Covid-19 ( intubation, insuffisance respiratoire aiguë ou encore défaillance multiviscérale).

Jusqu’à présent, les recherches sur les associations possibles entre le cannabis et le Covid-19 étaient limitées, à l’exception d’une étude de 2022 révélant que parmi les patients hospitalisés, les consommateurs de cannabis présentaient « une gravité moindre du COVID-19 » et « des résultats de santé nettement meilleurs ». Une autre étude menée la même année a révélé que la consommation de cannabis était associée à un risque plus faible de contracter le Covid-19, mais que la consommation de cannabis était également liée à des infections plus graves.

 “Des résultats de santé nettement meilleurs”

La diminution significative de la mortalité et des complications justifie une enquête plus approfondie sur l’association entre la consommation de cannabis et le COVID-19″ ont conclu les chercheurs, précisant que “Notre étude met en évidence un sujet de recherche future pour des essais à plus grande échelle, en particulier compte tenu de l’usage généralisé du cannabis”.
Un argument de plus pour la légalisation du cannabis et ces insoupçonnées vertus thérapeutiques?

 

Epilepsie: la révolution des traitements au CBD

/

Le chanvre serait-il le plus prometteur des traitements contre l’épilepsie? Alors que 15 millions d’enfants et 50 millions d’adultes en sont atteints dans le monde, de nombreuses études attestent désormais de l’efficacité thérapeutique de la plante pour venir à bout de cette pathologie lourdement invalidante.

Parmi les études démontrant l’efficacité du cannabis pour lutter contre l’épilepsie, les travaux publiés dans le British Journal of Pharmacology  (BJP) font déjà office de référence et pourraient bien servir de référence pour la mise en point de médicaments dont les principes actifs sont extraits du chanvre. Les auteurs de l’étude en question ont en effet souligné le rôle clef de trois cannabinoïdes dans la réduction des symptômes liés au syndrome de Dravet. Forme intraitable d’épilepsie infantile, le syndrome de Dravet se caractérise par des crises fréquentes entrainant des retards dans le développement cognitif et moteur de l’enfant.

Dès le début du XIXe siècle, des extraits de cannabis ont été utilisés en médecine occidentale pour traiter les crises, mais la prohibition du cannabis a empêché l’avancement de la science. Aujourd’hui, nous sommes en mesure d’explorer comment les composés de cette plante peuvent être adaptés à des traitements thérapeutiques modernes.” précise en exergue de l’étude publiée dans le BJP le professeur Jonathan Arnold de l’Initiative Lambert, groupe de recherche pionnier et  rattachée à université de Sydney*.

6 ans de recherche

Les travaux préliminaires de cette étude ont commencé en 2015, lorsque l’Université de Sydney reçoit un don historique de 33,7 millions de dollars de la part Barry et Joy Lambert, mécènes de ces recherches sur le potentiel thérapeutique de l’herbe. A l’origine de ce généreux élan, leur petite-fille Katelyn qui, atteinte du syndrome de Dravet, a vu la maladie reculer grâce à un traitement à base de cannabis. Barry et Joy ont ensuite décidé de monter un programme de recherche préliminaire sur l’épilepsie afin de mieux  comprendre comment certains extraits de cannabis, mélangés à des principes bioactifs, montraient des propriétés anticonvulsives jusque là jamais observées.

Notre programme de recherche vise à tester systématiquement chaque principe actif présent dans le cannabis afin de juger de l’efficacité de chacun dans la réduction des crises observées chez les patients atteints du syndrome de Dravet. A ce jour, plusieurs constituants du cannabis font montre d’intérêts thérapeutiques bien supérieurs aux traitement existants  ” poursuit le Pr Arnold, toujours dans le BJP.

Réduction significative des crises

Dans l’étude, le groupe de chercheurs de l’initiative Lambert a démontré les effets anticonvulsifs de trois cannabinoïdes rares. Il s’agit d’alcaloïdes acides (des cannabinoïdes biosynthétisés ) qui ont été isolés dans les extraits de cannabis préparés de façon artisanale par des parents désespérés qui ont eu recours -avec succès- à ce médicament naturel  pour traiter leurs enfants épileptiques. L’une de ces molécules, le CBGA, serait selon le Pr Arnold la “mère de tous les cannabinoïdes” car agent précurseur de cannabinoïdes plus connus comme le CBD et le THC.
D’après les chercheurs, le CBGA serait beaucoup plus efficace que le CBD pour réduire les crises liées au syndrome de Dravet.

Nous avons évalué les cannabinoïdes un par un et maintenant nous explorons ce qui se passe lorsque vous les réunissez tous, dans un effet entourage qui a tendance à booster les propriétés de chacun de ces composants. Tous ces cannabinoïdes anticonvulsifs individuels sont en effet bien plus efficaces lorsqu’ils sont combinés” conclue le professeur.

Alors que les taux de THC admis dans les produits issus du chanvre bien-être ont été relevé dans de nombreux pays d’Europe, les produits  au CBGA full spectrum ont de quoi ne pas en faire trembler plus d’un.

 

*L’initiative Lambert est un groupe de recherche qui a publié en 2020 une étude très remarquée sur les effets du THC et du CBD sur la conduite.

Cannabis MasterClass

///

Biologiste de renommée internationale, normalien, agrégé de Sciences naturelles, professeur de physiologie cellulaire à Paris VI, président de la Société des Neurosciences, chevalier de la Légion d’Honneur, directeur de recherche au CNRS, Joël Bockaert force le respect comme l’admiration. À l’occasion de la sortie de son ouvrage Le cannabis, quelle histoire ! , nous avons pu lui poser quelques questions sur cette masterclass cannabique de 160 pages.

Que sait-on déjà des utilités médicales du cannabis ?
Nous pouvons compter quatre effets positifs confirmés du cannabis à usage médical quand il est administré à juste dose.
Déjà, ses propriétés anti-nauséeuses et anti-vomitives, salvatrices pour les patients sous chimiothérapie ou atteints du sida. Mais aussi ses propriétés antispasmodiques, efficaces pour calmer et prévenir les crises de spasmes de patients atteints par la sclérose en plaque. On peut aussi parler des propriétés antiépileptiques du CBD (pour des épilepsies résistantes aux traitements conventionnels ) et des vertus antalgiques du THC qui permettent aussi de réduire des douleurs chroniques. Il faut cependant souligner que ce sont des traitement de soulagement qui ne sont pas curatifs. Parmi les effets positifs mais à confirmer; une amélioration du sommeil, une stimulation de l’appétit et des propriétés anxiolytiques.

Et de ses effets néfastes ?
Rappelons d’abord que la quantité absorbée et la concentration en THC sont deux facteurs clefs des effets délétères du cannabis. En trente ans, la concentration en THC du cannabis issu du marché illégal est passée de 3-4 % pour l’herbe des années 90 à 25-32% pour la Skunk ou la Chem Berry. Sans parler des produits de synthèse analogues du THC (K2, Spice Black Mamma…) qui sont bien plus puissants et dangereux. Les effets délétères aigus d’une consommation excessive momentanée de THC sont les crises d’angoisse, les états oniroïdes (rêves éveillés) et les psychoses cannabiques. A cela il faut ajouter les dangers d’accidents, notamment automobiles. Les effets délétères sur le long terme peuvent être un manque de motivation, un affaiblissement de la mémoire, des déficits cognitifs, parfois le déclenchement d’une psychose endormie ou des complications cardio-vasculaires. Ces effets sont particulièrement graves chez les adolescents.

Quand on parle de CBD peut-on parler d’une ruée vers « l’or vert » ?
Il y a un marché incontestable et bientôt colossal du CBD (un des composant du cannabis non psychotrope) maintenant qu’il est légal d’en vendre et d’en consommer en Europe, avec un nombre de boutiques et de produits à base de chanvre qui ne cesse d’augmenter. Il y a visiblement une offre et une demande croissantes et des profits à faire. Mais les profits les plus faramineux, au niveau mondial, restent ceux du cannabis récréatif.

Combien de temps faudrait-il à la France pour devenir leader du marché du chanvre ?
La France a déjà régné sur le marché du chanvre à usage agro-industriel jusqu’au début du XXème siècle et en est aujourd’hui le quatrième producteur mondial. Le chanvre agro-industriel  produit en France contient moins de 0,2 % de THC. Il est utilisé légalement pour faire des vêtements, du plastique, du bio-carburant, des isolants etc… Rien ne s’oppose à ce que la France redevienne le leader mondial de ce marché en moins de 10 ans avec un produit du terroir !
Reste à développer une filière du cannabis thérapeutique (qui sera vraisemblablement légalisé en France ) et récréative… si la légalisation progressive du cannabis est décidée en France.

Pouvez-vous nous faire un état des lieux du succès ou de l’échec des politiques répressives actuelles ?
La politique répressive actuelle est un indéniable échec. Avec seulement 10% du cannabis récréatif saisi, plus de 4000 points de ventes partout en France, même si on en fermait un par jour,  il faudrait dix ans pour les supprimer tous. Nous sommes un des pays qui consomme le plus de cannabis au monde. L’alcool et le tabac -beaucoup plus dangereux pour la santé- sont en vente libre alors que la consommation ou la vente de cannabis est illégale. Cette incohérence fondamentale est une des raisons de l’échec cuisant de notre politique de répression.

Doit-on penser une légalisation du cannabis qui s’accompagne de campagnes d’information ?
Ce qu’il faut, c’est proposer un débat sans idéologie qui mettra face à face le pour et le contre d’une légalisation ainsi que des moyens d’y parvenir. Pour que ce débat existe, une campagne d’information est absolument nécessaire. Il s’agit d’analyser les effets positifs et négatifs de la légalisation.
Positifs : une vente de produits bien contrôlés notamment pour le taux de THC, la possibilité de faire des campagnes massives d’information sur les dangers d’une consommation excessive, la réduction de trafics illégaux et le dégagement de recettes fiscales.
Négatifs : légaliser une drogue est un acte problématique pour n’importe quel politique face à un cannabis illégal qui risque d’être moins cher et toujours plus fort en THC. Il faudra aussi trouver une autre ressource de revenus et d’emploi pour tous ceux qui vivent indirectement du trafic. Ce qui est le point le plus problématique. Seul un vote populaire pourrait trancher. Notons que la meilleure politique, quand il s’agit de drogues, est toujours celle qui éduque, accompagne et sollicite ses citoyens plutôt que celle qui les puni et les infantilise.

Quels seraient les effets d’une légalisation totale ou partielle sur le marché noir ?
On peut espérer qu’une partie du trafic soit supprimée. Les usagers « raisonnables » préférant acheter des produits « sûrs » et légaux. Mais il faut nuancer les choses: l’éradication totale du trafic sera très difficile et l’on ne défait pas en un jour un système qui s’est construit sur des décennies et qui rapporte beaucoup.

Qu’attendez-vous de ce livre?  Est-ce l’aboutissement d’un propos ou le début d’un débat ?
Ce livre a pour but de dresser le tableau le plus réaliste possible de l’histoire, du potentiel économique énorme du chanvre agro-industriel, du rôle socio-culturel du cannabis, de ses effets positifs et négatifs avérés afin d’organiser  un débat sérieux fondé sur des références scientifiques et des rapports publiés.

Joël BOCKAERT
Cannabis, quelle histoire!
UGA éditions
12€

L’ouvrage est disponible sur Amazon via ce lien

 

1 2 3 4 9