Prohibition - Page 2

Edito : Free Brittney !

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Alors que la basketteuse américaine Brittney Griner encourt neuf ans de prison après avoir été arrêtée à l’aéroport de Moscou en possession de cartouches de THC, le débat sur la légalisation du cannabis et son utilisation chez les sportifs est relancé. Si la Russie assume sa politique rétrograde, du coté américain, de nombreux efforts restent à faire. A commencer par Joe Biden qui, malgré ses promesses de campagne, continu à voir rouge dès qu’il s’agit de dépénaliser la verte.

Jeudi 4 août, la star américaine du basket Brittney Griner a été condamnée à neuf ans de prison pour possession et trafic de drogue.
En février la  célèbre “pivot”  des Phoenix Mercury avait été arrêtée à l’aéroport Cheremetievo de Moscou, en possession de quelques cartouches de e-liquide au THC.
Démentant toute intention de traffic, Brittney Griner avait alors reconnu que cette faible quantité était pour sa consommation thérapeutique personnelle et à des fins analgésiques.
Comme beaucoup d’athlètes de haut niveau, Griner a choisi de se soigner au cannabis pour soulager certaines douleurs chroniques.

Depuis son arrestation, plusieurs grandes figures du monde sportif américain ont pris la parole pour défendre l’athlète. Parmi les sportifs de renom à voler au secours de Brittney, Shawn Kemp, l’un des meilleurs dunkeurs de la NBA (National Basketball Association) des années 90. Dans une interview accordée au New-York Times, l’allier des Supersonics de Seattles confesse que le cannabis l’a toujours accompagné dans sa carrière :  « J’avais l’opportunité de pouvoir consommer du cannabis en rentrant le soir, ce qui permettait à mon corps de se reposer ».
Shawn Kemp explique que les vertus analgésiques du cannabis lui convenaient parfaitement pour traiter les douleurs articulaires dont il souffrait, sans les effets secondaires de traitements conventionnels.
Aujourd’hui, Shawn Kemp est co-propriétaire à Seattle d’un dispensaire de cannabis.

Autre légende du sport américain à apporter son soutient à Griner, la star du football américain Eugene Monroe, premier joueur de la NFL (National Football League ) à militer pour la reconnaissance du cannabis comme médicament.
Durant des années, l’attaquant des Jaguars de Jacksonville se faisait prescrire des opiacés et anti-inflammatoires pour juguler ces douleurs, avant qu’il ne découvre le cannabis sur les conseils d’un co-équipier.

“85% des joueurs de la NBA consomment de la marijuana sous une forme ou une autre” Al Harrington

Grâce au travail de Shawn Kemp et quelques autres stars du sport US, la NBA a suspendu en 2020 les tests de dépistage de cannabis. La fin de  l’hypocrisie dans le milieu du basket : selon Al Harrington « 85% des joueurs de la NBA consomment de la marijuana sous une forme ou une autre ». Le célèbre défenseur des New-York Knicks avait lui aussi fait du cannabis son unique médicament antalgique, anti-inflammatoire et de récupération.
Mais si la NBA a assoupli ses règles, long reste le chemin a parcourir avant une réhabilitation de l’herbe comme médicament et sa légalisation  (ou en tous cas l’assurance qu’en consommer ne vous envoie pas en prison).

« Personne ne devrait aller en prison pour avoir consommé du cannabis » Joe Biden

« C’est inacceptable et je demande à la Russie de la libérer immédiatement afin qu’elle puisse retrouver sa femme, ses proches et ses coéquipières»  a réagit le président américain à l’issu du verdict.
Ce même Joe Biden qui clamait il y a encore deux mois que « personne ne devrait aller en prison pour avoir consommé du cannabis » en faisant libérer en fanfare 72 détenus américains incarcérés pour des infractions sur le cannabis.
72 détenus sur des dizaines de milliers d’américains emprisonnés pour avoir consommé ou acheté de l’herbe dans le mauvais Etat.
Rien qu’au Texas, plus de 16.000 personnes sont incarcérées pour simple consommation et détention de cannabis.

Pourtant, Joe Biden avait fait de la grâce des détenus inculpés pour consommation et détention de cannabis un des arguments de campagne. Le future 46ème président américain avait aussi promis de dépénaliser la consommation d’herbe au niveau fédéral en début de mandat.
Las! Le naturel semble être revenu au galop pour celui à qui l’ont doit en grande partie la crime law de 1994, responsable de centaines de milliers d’incarcération pour des infractions à la législation sur le cannabis.
Le match de la dépénalisation de la weed aux Etats-Unis est donc loin d’être gagné, malgré les efforts des démocrates et de certains républicains pour faire bouger les lignes.
Si Brittney Griner devrait bientôt retrouver la liberté à la faveur d’un échange de prisonnier, des milliers d’américains resteront à l’ombre en espérant que Joe Biden tienne un jour ses promesses.

Do Weed Yourself: Le boom de l’auto-culture en France

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Travail à domicile, école à domicile, loisirs à domicile, 2020 et 2021 auront vu l’avènement du “fait-maison”. Le cannabis n’a pas échappé à la règle. La pratique du homegrowing (soit la culture à usage personnel de quelques plants)  dans l’Hexagone concernerait aujourd’hui quelque 220.000 enthousiastes du jardinage récréatif. Zeweed a mené l’enquête.

Galères d’approvisionnement, flambée des prix et beaucoup de temps passé chez soi: en près de deux ans, la pandémie a incité nombre de consommateurs à se lancer dans la culture à domicile.
A Ivry, en banlieue parisienne, Louis s’apprête à voir 16 semaines de patience récompensées: dans quelques jours, il récoltera sa 4ème production. Des trois pieds de cannabis plantés chez lui dans une tente de culture d’un mètre carré de surface pour 180 cm de hauteur, le quadragénaire espère tirer « environ 250 g une fois séchée » .
Pouvoir fumer une herbe de qualité et ne « plus avoir à se rendre au four” (lieux de deal dans les quartiers), Louis y pensait depuis quelque temps.
Alors quand en mars 2020 il a été astreint à résidence, comme 68 millions de ses concitoyens, il passe à l’acte et commande sur le net une lampe LED, une tente, un filtre à charbon et un extracteur, le primo-kit nécessaires à la croissance de la belle plante.
Sur un autre site, il trouvera le terreau, les engrais et les graines. Le terreau, l’engrais et les graines viennent d’Espagne, le matériel horticole de France et d’Allemagne.

Pour son installation, Louis aura dépensé “environ 500 euros, soit le minimum pour avoir un bon matériel”.
A chaque nouvelle plantation, Louis n’a plus qu’à acheter du terreau, de l’engrais et bien entendu des graines. “Quand je fait pousser, ça ne me coute que 60-70 euros pour des mois de conso’ perso. C’est un très bon deal” s’amuse ce grand gaillard au rire sonore.

Trop chaud au four

En septembre 2020,  une amende forfaitaire de 200 euros pour les consommateurs était mise en place par le gouvernement Castex, avec obligation de résultat de la part des forces de l’ordre.
Déjà, j’essayais d’éviter d’aller pécho au four parce que franchement, c’est stress et pas toujours top. Mais là, si en plus tu te fais allumer à la sortie et que tu dois payer les flics pour repartir les poches vides, c’est même pas la peine. Et les mecs qui livrent à domicile sont bien trop cher : de 12 à 15 euros le gramme“, explique ce jovial graphiste au cheveux longs et au look raffiné.

 
Le boom des grow-shops

L’auto-culture n’a pas non plus attendu une pandémie pour s’imposer dans l’Hexagone.
Parce qu’elle contribue à répondre aux besoins des Français (5 millions d’usagers dans l’année et 900.000 fumeurs quotidiens), les commerces et plateformes en ligne destinées à l’auto-culture étaient déjà en place. En 2017, 7 % des consommateurs réguliers de cannabis de 18 à 64 ans confiaient déjà fumer leur propre production, selon le baromètre de Santé Publique France. Soit “entre 150 à 200.000 personnes”, précise le sondage. En 2019, il était passé à 11%.
Pour répondre à la demande, le nombre de “growshops”, ces magasins spécialisés dans la vente de matériel destiné à cultiver de la weed, a quintuplé depuis 2009 pour atteindre 350 enseignes en 2019

Cultivateurs et grow-shops sous surveillance

Un fleurissement de growshop qui n’a pas été sans attirer l’attention des autorités. En juin 2021, c’est quelque 960 pieds de cannabis qui ont été saisis chez une centaine de cultivateurs dans la Marne et l’Aube. Les forces de l’ordre avaient repérés les cultivateurs en herbe en surveillant trois “growshops” où ils se fournissaient. Puis les gendarmes les ont tout simplement pisté jusqu’à leur lieu de production.
Si Louis assure ne faire pousser que sa consommation personnelle, il sait que le risque existe. Prudent, l’apprenti grower de weed a pris ses précautions en adoptant la technique du SCROG, qui lui permet de maximiser le rendement avec seulement 3 plants en terre. “Si un jour la police vient frapper à ma porte, j’imagine que ça limitera les dégâts“.

Eric Coquerel : Liberté, Légalisation, Fraternité.

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A l’initiative d’Eric Coquerel (LFI), un projet de loi de légalisation du cannabis est débattu aujourd’hui jeudi 13 janvier à l’Assemblée nationale. En juin dernier, nous avions rencontré le député insoumis de la Seine Saint-Denis, alors qu’il venait de présenter sa proposition trans-partisane pour examen préliminaire. Entretien.

Vous avez présenté et soutenu un projet de loi trans-partisane visant à légaliser le cannabis. Il y a tant urgence?
Oui, car nous nous entêtons dans une politique de prohibition désastreuse, malgré les quelques avancées sur le cannabis thérapeutique et la tendance grandissante du CBD.
Cette politique axée seulement sur la répression est un indéniable échec qui fait preuve de pas mal de démagogie et de beaucoup d’hypocrisie. L’amende délictuelle, par
exemple, est à mon sens une manière d’admettre notre incapacité à empêcher la consommation en taxant les consommateurs.
Le cannabis représente 80 % du trafic de drogues et seulement 5% des marchandises importées sur le territoire passent entre les mains des douaniers. Même s’il resterait une part de marché noir à réprimer (deux ans après la légalisation au Canada, le marché noir ne représente plus que 40% du commerce de cannabis NDLR), on voit que cela libérerait beaucoup de temps et de ressources. Plus disponibles, les forces de police seraient en mesure de créer des unités spécialisées, de développer les réseaux de douanes et une vraie police de proximité.
Aujourd’hui, le coût exorbitant de la criminalisation de la consommation et son inefficacité avérée indiquent qu’un changement de politique est nécessaire, voire urgent.

“Poser la question de légalisation, c’est restituer le débat en allant aux causes de la problématique”

L’opinion publique est majoritairement favorable à la légalisation du cannabis. La droite et la majorité peuvent-elle faire l’économie de cet électorat?
C’est tout le paradoxe de la situation actuelle, l’opinion publique est de plus en plus favorable et curieuse de cette légalisation alors qu’une partie de la classe politique est de plus en plus frileuse à l’idée d’aborder le sujet. Pourtant des voix favorables et trans-partisanes se réunissent autour de notre projet de loi qui vise à lutter contre le commerce illégal des drogues en France, à l’instar de Caroline Janvier (LREM) qui l’a récemment signé.
Alors que le thème du débat électoral semble être arrêté sur la question de la sécurité, nous visons à le rediriger vers un débat qui tourne autour de solutions pratiques et réalistes pour lutter contre le trafic de drogues. Car c’est bien ce dont il s’agit quand on parle d’insécurité ; l’ennemi numéro un c’est le trafic.
Poser la question de légalisation c’est restituer le débat en allant aux causes de la problématique, au lieu de ne traiter que ses effets.

“Le cannabis pourrait devenir un élément d’intégration”

La légalisation peut-elle se faire en impliquant les quartiers? Croyez-vous en une légalisation qui soit un moteur social?
Si la légalisation du cannabis s’accompagne de la création de filières de formations, et permet à ceux qui ont acquis une forme d’expertise de passer dans un domaine légal dont ils peuvent être fiers, le cannabis pourrait devenir un élément d’intégration. Il ne faut pas oublier les 240 000 personnes qui vivent indirectement et par capillarité du marché illégal, et leur proposer d’autres moyens de subvenir à leurs besoins. Il serait aussi judicieux, de s’inspirer du Portugal : c’est à dire décriminaliser la consommation personnelle de cannabis et d’autres drogues et de passer le dossier du Ministère de l’Intérieur à celui de la Santé, assumant ainsi la prédominance de la santé publique sur la répression. Le succès de leur politique de lutte contre le trafic de drogues est indéniable et mérite qu’on s’en inspire.

“Il serait judicieux de s’inspirer du Portugal”

La légalisation en France, c’est pour quand?
La majorité grandissante de l’opinion politique favorable à la légalisation du cannabis rendra inévitable l’ouverture du débat et nous verrons probablement dans les années à venir de plus en plus de voix partisanes s’élever, à condition que le virage à droite du débat politique soit freiné. La légalisation du cannabis a le
potentiel de renverser la dialectique de répression et de mettre fin à la guerre contre la drogue au profit de la paix sociale. Il ne faut rien lâcher !

Eric Coquerel à l’Assemblée nationale le 13 janvier 2022, alors qu’il soutient son projet de loi sur la légalisation du cannabis.

Gérald Darmanin refuse de se rendre à son audition parlementaire sur le cannabis et se fait remplacer

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Convoqué en audition parlementaire, Gérald Darmanin était attendu le 6 janvier à l’Assemblée nationale afin de répondre de sa politique sur la cannabis devant un parterre de députés. Le Ministre de l’Intérieur ayant refusé au dernier moment de se présenter, c’est la secrétaire d’Etat chargée de la Jeunesse et de l’Engagement Sarah El Haïry qui s’y est collée. Un grand moment d’enfumage.

Malgré les masques de circonstances, la déception se lisait en grandes lettres sur le visage des participants venus demander au Ministre de l’Intérieur de préciser sa stratégie sur le dossier cannabis.
A l’initiative du député François-Michel Lambert, dans le cadre de la semaine de contrôle du gouvernement, Gérald Darmanin aurait dû, comme l’exige l’exercice, se présenter à 16h à l’Assemblée nationale pour répondre aux questions de parlementaires de tous bords politiques.
C’est à 15h00, alors que la séance s’ouvre sur une table ronde composée de spécialistes et d’élus, que les participants apprendront que le Ministre de l’Intérieur a déclaré forfait.

Les absents n’ont jamais tort

En lieu et place du premier flic de France, c’est la secrétaire d’Etat chargée de la Jeunesse et de l’Engagement Sarah El Haïry qui s’est présentée pour répondre aux questions des 8 députés qui s’étaient déplacés pour l’occasion. Ces derniers ont vite compris qu’ils auraient mieux fait de rester chez eux tant les réponses fournies par madame El Haïry en disaient long sur l’importance qu’accorde le gouvernement à la pratique parlementaire.
Clairement hors-jeu sur le sujet, la secrétaire d’Etat aura essayé de noyer le poisson à grand coup de langue de bois : l’audition dure une heure et les questions comme les réponses sont limitées à 2 minutes.
Deux minutes de trop semble-t-il pour Sarah El Haïry qui aura nourri le débat d’approximations, contre-vérités et chiffres erronés.

Ne demandez pas le programme

Pour la secrétaire d’Etat qui tentera en préambule de minimiser l’importance du sujet, il n’y aurait en France qu’1,5 million de citoyens qui auraient essayé le cannabis. Ce chiffre est en fait de 18 millions selon le dernier rapport de l’OFDT.
A l’heure de la répression tout azimuts, madame El Haïry n’aura eu de cesse d’affirmer que la politique du gouvernement est axée sur la prévention, arguant sans sourciller que « nous menons la même politique en matière de prévention que le Québec »… où le cannabis est légalisé depuis 2018.
Autre scoop, la doublure cascade de Gérald Darmanin affirme qu’en France “la consommation de cannabis est en baisse depuis les années 80“.
Or, depuis 1980, elle a doublé dans l’Hexagone.

Cette même consommation serait aussi responsable de 500 morts par an sur les routes, un chiffre déjà avancé plusieurs fois par le grand absent du jour, et que nos confrères de Newsweed avaient pris le soin de nuancer.
Sur le retard pris dans l’expérimentation du cannabis thérapeutique:  « c’est à cause de la crise sanitaire que nous n’avons pas pu avancer » justifiera la secrétaire d’Etat chargée de la Jeunesse et de l’Engagement auprès du Ministre de l’Éducation nationale, de la Jeunesse et des Sports.
En Allemagne, le nombre de patients et la quantité de cannabis prescrite a doublé entre 2020 et 2021. Durant la même période, l’Italie a vu sa consommation de cannabis à visée médicale grimper de 30% en 2020 , et à peu près autant en 2021.
Enfin, sur le sujet CBD et l’interdiction de vente et possession de fleurs imposée depuis le 31 décembre, nous apprendrons qu’elle est en partie due au fait que « fumer du CBD, c’est aussi mauvais que la cigarette ».
Les amateurs de tabac n’ont qu’à bien se tenir.

La fleur de CBD interdite à la vente et à la consommation en France

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Les fleurs et les feuilles brutes de CBD sont désormais interdites à la vente en France, selon un arrêté paru vendredi 31 décembre au Journal Officiel.

Grosse gueule de bois pour la filière chanvre bien-être française. Alors que partout en Europe, les gouvernements assouplissent leurs législations sur le cannabis, la France tente le grand bon en arrière en interdisant du jour au lendemain (littéralement) le commerce, la détention et la consommation de fleurs de CBD.
Selon la rétrograde mesure,  publié le 31 décembre dans le Journal Officiel et qui intervient 4 mois avant l’élection présidentielle, est interdite : “La vente aux consommateurs de fleurs ou de feuilles brutes sous toutes leurs formes, seules ou en mélange avec d’autres ingrédients”, ainsi que – fait notable – : “leur détention par les consommateurs et leur consommation.”

Les fleurs et les feuilles de chanvre CBD « ne peuvent être récoltées, importées ou utilisées que pour la production industrielle d’extraits de chanvre », détaille l’arrêté.
Sont ainsi autorisées “la culture, l’importation, l’exportation et l’utilisation industrielle et commerciale des seules variétés de Cannabis sativa L.» . Avec comme condition que la plante affiche avant transformation un taux de THC non supérieur à 0,3 % de contre 0,2 % dans le projet de décret publié en juillet 2021.

Concrètement, les possesseurs de fleurs et tisanes CBD à usage personnel se retrouvent soudainement dans le même sac que le fumeur de joints interpellé avec une barrette de hasch. Les propriétaires de commerces de chanvre bien-être (qui faisaient encore négoce de sommités florales le plus légalement du monde il y a 48 heures ) sont désormais passibles des peines prévues par l’article 222-34 du Code pénal sur vente et  distribution de stupéfiants:  soit jusqu’à 20 ans d’emprisonnement. Une peine qui peut aller jusqu’à l’incarcération à perpétuité si le revendeur est aussi le producteur, toujours selon les dispositions du code pénal.

Une décision à l’encontre du droit Européen

Aussi stupéfiant soit-il, cet arrêté n’est pas une complète surprise: sa possible mise en application avait en effet été notifiée à la Commission européenne. Il révise un texte de 1990 et fait suite à un arrêt de la Cour de justice de l’Union européenne (CJUE) de novembre 2020.
La même CJUE  avait pourtant rejeté l’interdiction de vente et consommation de CBD en France, soulignant l’innocuité du cannabinoïde, qui ne peut donc être considérée comme un stupéfiant ni un médicament. La CJUE avait également mis en avant que la libre circulation des marchandises au sein de l’Union européenne s’appliquait au CBD.

Le 23 juin, la Cour de Cassation d’Aix-en-Provence a estimé que le CBD pouvait être commercialisé en France,  à condition qu’il soit produit dans un autre pays membre de la Communauté Européenne, mais n’avait pas tranché sur la question portant sur l’interdiction de commercialisation de fleurs de  CBD.

La filière chanvre française monte au créneau

Des référés visant la suspension de l’arrêté sont prêts, de même qu’un recours devant le Conseil d’État.
Nous allons déposer un recours devant le Conseil d’Etat après le 7 janvier, date à laquelle le Conseil constitutionnel rendra une décision sur laquelle nous nous baserons »  précise le fondateur du Syndicat Professionnel du Chanvre (SPC) Aurélien Delcroix. Interrogé par Zeweed sur la mesure prohibitive, le fondateur du SPC déplore « une interdiction totale et non proportionnée qui ne se base sur aucune preuve scientifique démontrant une problématique sanitaire ».
Alors qu’Emmanuel Macron prend la présidence du Conseil Européen ce 1er janvier 2022 après avoir loué les mérites de la même Union, le grand écart risque d’être douloureux à tenir, même pour le champion du “en même temps”.

Marché noir : coup de froid sur les fours

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Concurrencés par les livraisons à domicile prises via WhatsApp ou Signal, sérieusement pénalisés par la pandémie,  les ventes de weed en points fixes perdent du terrain. À l’heure des packaging collectors, des livreurs branchés sur tous les réseaux sociaux et d’un service plus rapide que Deliveroo , les “fours” sont de plus en plus délaissés. Enquête sur le déclin du street-deal.

La nuit, la ligne 4 du métro est désormais animée de son charme du vintage … et l’indisponibilité de mes livreurs. Je descends à la station Simplon dans le 18ème. Le point de vente est à 200 mètres. Ils sont trois dans la rue, mais n’ont plus rien. Direction le terrain central (ou four, dans le jargon) à 20 minutes à pied. Le trajet est étonnamment bien balisé. Un premier guetteur nous indique un trou dans le mur qui donne sur un parking aux lampadaires cassés. Le seul endroit éclairé est un hall d’immeuble où sont assis une dizaine de personnes.

« Seuls les clients montent ». 6 étages, je laisse mon pote y aller. Il y a un monde fou pour un jeudi soir : je regrette presque le métro en heure de pointe. C’est une vraie industrie qui tourne « 24 sur 24, 7 jours 7 » : guetteur, vendeurs, gérants pour une centaine de clients par jour. Impossible de différencier les uns des autres. Surpris, je me retrouve à indiquer un étage à des acheteurs.

La livraison à domicile, secteur en plein essor

La livraison à domicile n’est pas un phénomène nouveau mais il a connu une nette  augmentation depuis 2012. Soit la restructuration d’un secteur qui s’adapte et achève sa transformation digitale en empruntant tous les codes du marketing (promotion des clients fidèles, centre d’appel pour répartir les livreurs, estimation du temps de trajet, pubs régulières et relances – avec des photos parfois dignes de L’Oréal -, sans parler des emballages de plus en plus attractifs. Preuve en est la campagne de communication sous l’égérie du rappeur Mister You qui vendait la qualité du produit sur une vidéo Snapchat.

Le coup de grâce pour les “terrains” ?

L’affaiblissement des fours par les opérations de polices et le développement de ces nouvelles techniques de vente transforme le marché : le « démantèlement de points de vente a poussé les dealers à aller à la rencontre des clients » précise une publication Tendance de 2016.

Les clients sont en effet réticents à « s’exposer » en allant sur place (contrôle de police, qualité aléatoire du produit…). Le luxe du cocooning bedo/série a de quoi attirer ! Bien qu’il faille pour cela consentir à acheter au minimum pour 50€. Création d’une nouvelle fracture socio-économique ? Les clients ne pouvant pas se permettre de mettre autant constituent un public pour les terrains et explique leur maintien.

Malgré tout, la pandémie et le confinement ont donné le coup de grâce aux pratiques des fours alors que l’Office anti-stupéfiants a constaté « un recours massif aux réseaux sociaux ». L’Observatoire européen des drogues et des toxicomanies s’est par ailleurs alarmé des conséquences sur le long terme de la pandémie et du risque de « renforcer la dématérialisation des marchés de drogues ».

Elliot

CBD: La France avance fleur au fusil

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Alors que le chanvre est en plein boom dans l’Union Européenne (UE), la France continu à jouer au réfractaire en voulant interdire le commerce de fleurs de CBD sur son territoire. Les réactions ne se sont pas fait attendre.

Mercredi 21 juillet, le gouvernement a fait part à la Commission européenne des modifications apportées à l’arrêté de 1990 relatif à la culture et la commercialisation du chanvre en France. Malgré les nombreux échanges engagés par le Syndicat Professionnel du Chanvre (SPC) et les principaux acteurs de la filière chanvre bien-être, la France annonce vouloir interdire la vente et la consommation de fleurs de chanvre dans l’hexagone. Ignorant au passage l’arrêt de la CJUE qui avait légalisé le commerce de fleurs de CBD dans l’UE et l’idée que le droit européen prévaut sur le droit français.

Matignon et Bauveau vs l’Europe

Pour justifier de cette décision, le gouvernement met en avant un  “impératif d’ordre public” . Le motif de “santé publique”  qui avait été invoqué en premier lieu ayant été enterré, faute de tenir la route.

C’est une bien mauvaise nouvelle pour le commerce de CBD en France, dont les acteurs demandent simplement le respect de la loi; c’est à dire classer les fleurs de CBD comme “plante à fumer”, à l’instar des belges ou des luxembourgeois.
En privant la France du commerce de sommités florales, le gouvernement prive la profession d’une part importante des revenus générés par la filière puisque sur les deux milliards d’euros de vente enregistrés, la moitié vient de la vente de fleurs.

Vain combat

En persistant dans la prohibition, la France persiste aussi dans l’incohérence : comment empêcher la vente de fleurs de CBD provenant d’autres pays de l’UE dans lesquels ces produits sont légaux ? Les fleurs de chanvre pourront continuer à être exportées sans crainte vers la France depuis n’importe quel État membre de l’espace Schengen où elles sont produites légalement. Les entreprises étrangères peuvent se régaler : en s’excluant de la compétition, la France leur offre son marché sur un plateau.

Dans un contexte de crise sanitaire et économique, refuser un avenir à la moitié de la filière CBD française (et son milliard d’euros de recettes) ne manquera pas de surprendre.
Certains voient en la politique anti-chanvre tout azimut menée depuis un an une manoeuvre électoraliste.
L’arrêté, si il venait à être approuvé pour être publié au Journal Officiel, ne pourrait rentrer en vigueur que dans six mois, soit en janvier 2022
A quatre mois des élections présidentielles.

L’appel du 18 joint

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L’appel des 18 juin et 18 joint ont cela de commun qu’ils sont tous deux une invitation à la liberté. Si le voeu du grand Charles a été exhaussés un 8 mai 1945 avec la signature de l’Armistice, le combat en faveur de la libération de l’Herbe, toujours sous occupation de la loi du 31 décembre 1970, continu de faire des victimes. Zeweed fait le point sur la fête pro-ganja la plus vieille de l’hexagone, dont nous pourrions bien fêter cette année la dernière édition, le débarquement des élection présidentielles de mai 2022 ayant de forte chances de délivrer les français de la prohibition.

Nous sommes en 1976. La France de Giscard, dont le septennat a commencé en 1974, se veut moderne et dynamique.
Alors que les cendres de Mai 68 crépitent encore dans l’inconscient collectif la nation s’agite autour de sujets brûlants comme l’avortement, le divorce et l’âge de la majorité.
Cette même année, les Pays-bas font passer une loi pour dépénaliser l’usage du Cannabis, jugeant un encadrement favorable à une prohibition.
C’est du jamais vu en Europe et c’est un déclencheur pour cette pétition qui dénonce une justice à deux vitesses. Un système tronqué qui autorise les descentes de policiers pour une simple odeur d’herbe chez les plus défavorisés mais laisse “les gros bonnets de l’héroïne tranquille”.

Armée (du gros) rouge contre maquisards de la weed.

Un système d’autant plus absurde que la France se veut libérale dans ses valeurs et qu’elle est déjà marquée par un certain nombre d’addictions tout à fait légale comme le rappelle l’introduction du texte: “Cigarettes, pastis, aspirine, café, gros rouge, calmants font partie de notre vie quotidienne. En revanche, un simple joint de cannabis (sous ses différentes formes: marijuana, haschich, kif, huile) peut vous conduire en prison ou chez un psychiatre.”
Deux choix franchement pas très planants.

Roland Topor, Jean-François Bizot et Moebius entrent en résistance

Parmi les premiers signataires de cette lettre ouverte on retrouve des artistes de tous bords comme Roland Topor, Jean-François Bizot ou Moebius mais aussi des “grands esprits” comme André Glucksmann ou Bernard Kouchner. Un texte que vous pouvez retrouver dans son intégralité sur le site du magazine Libération ici

En 1993 le texte revient dans une version mise à jour sur le devant de la scène grâce au CIRC (le collectif d’information et de recherche cannabique) créé deux ans plus tôt.
Le collectif dénonce le ridicule de la théorie de l’escalade selon laquelle le Cannabis serait une porte vers des drogues bien plus dures rappelant que cela n’est vrai que pour 5% des consommateurs (et que c’est tout aussi vrai des antidépresseurs prescrits par les psychiatres).

C’est quoi, ce CIRC?

La logique est simple: les gens fument déjà autant s’assurer de la qualité de leur consommation et démanteler les trafics mafieux qui bénéficient de cette manne illégale. Des arguments très clairs et toujours d’actualité qu’on retrouve déjà dans un reportage de FR3 ressorti par l’Ina.
Cette nouvelle version qui inclut aussi la notion vitale de Cannabis médical sera signée par encore plus de grands noms comme Frédéric Beigbeder, Olivier Besancenot, Philippe Manoeuvre, Noël Mamère et Cécile Duflot.

Cette année sera la première sans un des grands rassemblements du 18 joint organisé par le CIRC, une tradition lancée en 1993 à Paris et à Lyon qui s’est répandue dans toute la France.
Malheureusement Pandémie (et surtout politique) oblige cette année pas de grand rassemblement  puisqu’il est interdit d’organiser des rassemblements de plus de 10 personnes dans un lieu public.

 

Faite votre 18 joint, et faites tourner!

Qu’à cela ne tienne, Zeweed vous propose d’organiser votre propre rassemblement pour l’année prochaine… en espérant qu’il n’ai pas à avoir lieu…. Le Circ propose -au cas où- un guide très accessible pour organiser votre propre rassemblement du 18 joint en six étapes.
Comme ils le rappellent sur leur site  ”le cannabis n’est ni de droite, ni de gauche. C’est une plante utile pour l’humanité qui pousse sous toutes les latitudes”.
Un point qu’on ne saurait que valider puisque même en Corée du Nord, la plus stricte dictature mondiale, le cannabis pousse librement.
Fumeurs du monde entier, unissez-vous!

François Michel Lambert: Vert de vert

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Le député François-Michel Lambert n’a jamais fumé un joint de sa vie. Ca ne l’aura pas empêché d’en brandir un l’Assemblée Nationale pour soutenir la légalisation du cannabis. Nous l’avons croisé à la Cannaparade où il nous a donné son 06 et rendez-vous pour une interview.

Paris, samedi 29 Mai, place de la République. J’arrive en retard à l’édition 2021 de la Cannaparade qui a déjà bien entamé son chemin vers la place de la Bastille. J’avise la situation et prend mes jambes à mon cou pour me retrouver 500 mètres plus loin au milieu d’une foule dense et nombreuse. Sous le soleil d’une belle après-midi, des jolies filles, des jeunes aux visages souriants, des quadras bobos et une fanfare de 18 musiciens sont venus demander la libération de l’herbe.

François-Michel Lambert et Eric Coquerel: en tête, on se gondole.

Nous sommes bien loin des maigres 40 punks à chiens perdus évoqués dans l’article du Parisien. En tête de cortège, je repère une silhouette familière. Grand, regard droit, chemise blanche et veste bleu-marine déboutonnée, il s’agit du député écologiste des bouches du Rhône François Michel Lambert (Libertés et Territoires). A coté de lui, un autre fervent partisan de la légalisation du cannabis: le député LFI Eric Coquerel. Deux jours plus tôt, nous avions réalisé l’interview de l’insoumis vert. Je me dis que les deux feraient bien la paire. Arrivé devant l’Opéra Bastille, j’accoste l’élu Bucco-Rhodanien pour lui demander un selfie et son numéro de téléphone. Le courant passe directement, nous nous donnons rendez-vous une semaine plus tard pour une interview.

Quel regard portez-vous sur la politique menée depuis 1970 sur la question cannabis?
Lorsqu’en 2000, je manifestais pour la légalisation du Cannabis, avec Jean-Luc Bennahmias (qui était alors secrétaire général des
Verts NDLR), le débat était placé sur un terrain sociétal et l’avait été depuis 1970. Au même titre que la lutte pour le droit à l’avortement ou contre l’homophobie, il s’agissait alors de défendre des libertés individuelles. D’ailleurs, à l’instar des homosexuels, les consommateurs de cannabis ont longtemps été considérés comme des déviants, des marginaux. Après 2000, le marché a explosé, le trafic est passé aux mains de réseaux criminels beaucoup plus organisés et la jeunesse a commencé à être fortement impactée. En quelques années, nous sommes passé d’un débat libertaire et baba-cool à un problème sanitaire et mafieux.

Ce sont pour des motifs de santé publique que l’exécutif ne veut pas entendre parler de légalisation?
Pas seulement. Il y a à mon sens, et même si ce n’est pas explicitement dit, une notion de valeurs sur lesquelles les ministres de l’Intérieur et de la Justice ne veulent pas céder. Ils ont érigé ces valeurs en postures politiques et morales, jusqu’à en faire des points de blocage.  J’ai échangé avec eux et je peux vous dire que le cannabis, ils ne veulent pas en entendre parler parce que ce n’est pas leur monde. Au fond, ils sont restés figés dans une certaine France très années 70, très manichéenne, la drogue c’est de la merde, c’est un truc de jeunes, de marginaux, il faut protéger les bonnes gens…   Mon intime conviction est qu’ils sont contre la légalisation pour des raisons personnelles plus encore que politiques. Pour eux, c’est la dernière digue à ne pas franchir, le dernier symbole d’une certaine morale, d’un monde un peu nostalgique où les dealers étaient encore invisibles…

L’argument sécuritaire est aussi mis en avant…
Si l’on va sur le terrain sécuritaire, il faut commencer par comprendre que la politique menée est une catastrophe. Nous parlons d’un million d’heures de police allouées à la lutte contre le cannabis, de drames humains et d’argent brulé pour aucun résultat. Quand on ferme un point de deal, il y en a dix autres qui s’ouvrent
dans les jours qui suivent. D’un point de vue sanitaire, c’est aussi une catastrophe puisque le consommateur se retrouve avec un produit de contrebande, donc souvent coupé ou frelaté. A cela il convient d’ajouter que la prohibition coûte 1 milliard d’euros à  l’Etat par an avec un tiers des prisonniers qui sont incarcérés pour des peines liées au cannabis.

Croyez-vous que le lobby Big Pharma, alcool et tabac pèse dans la balance?
Pour paraphraser Michel Rocard: “je suis plus certain de la connerie du monde que de sa capacité à comploter”. Donc non, je ne crois pas que le lobby en question ait une vraie influence sur la position du gouvernement. D’autre part, l’agro-alimentaire et l’industrie pharmaceutique anticipent depuis 2019 une éventuelle légalisation en Europe et s’apprêtent à toucher gros aussi en cas de fin de prohibition. Je ne pense vraiment pas que ce soit eux qui compromettent la légalisation et ne crois pas une seconde au complot.

Cette légalisation, comment la concevez-vous?
Ma proposition de loi est basée sur un principe de monopole d’Etat, à l’image par exemple de la SEITA ou de ce qui se fait au Québec avec la SQDC. Donner la gestion de la vente de cannabis à un  EPIC (établissement public à caractère industriel et commercial NDLR ) dont le but n’est pas de faire croître le
marché me paraît essentiel. Certains partisans de la légalisation  voudraient un marché du cannabis complètement libre, ouvert à tous à l’image du maraîcher
qui va vendre ses pois-chiches. Je ne crois pas que ce soit une approche responsable en matière de santé publique. Au même titre que le tabac, l’alcool ou le sucre, le cannabis reste une drogue qui peut générer des addictions et des comportements à risque.  Il ne faut pas encourager sa consommation en tous cas si elle n’est pas responsable et maitrisée. Cela ne veut pas dire qu’une offre d’Etat serait non-compétitive et monotone : la SEITA nous a démontré le contraire.

Une majorité de Français est pour la dépénalisation du cannabis.

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Selon un sondage Ifop, 51% des français seraient favorables à une dépénalisation du cannabis. Décryptage de ce sondage aux résultats historiques.

Pour la première fois depuis le 31 décembre 1970, date à laquelle le cannabis a été interdit en France, un sondage Ifop pour CBD-Grams  révèle qu’une majorité de Français souhaitent désormais sa dépénalisation: c’est à dire que sa consommation ne fasse l’objet d’aucune poursuites judiciaires. En Europe, le Portugal, la Suisse, La Tchéquie, le Luxembourg et les Pays-Bas ont dépénalisé l’herbe.

Dans le détail, 51% des interrogés voudraient que les consommateurs de cannabis ne soient ni poursuivis ni verbalisés.
Signe d’une destigmatisation du fumeur de joints:  47% des interrogés qui déclarent ne pas consommer de cannabis seraient malgré tout favorables à sa dépénalisation. Sans surprises, 96% des amateurs de ganja souhaitent -au moins- sa dépénalisation.
Ils sont aussi 47% de sondés à souhaiter la légalisation, sous contrôle d’Etat, du cannabis.
A titre de comparaison, ils étaient 43% en 2017, 32% en 1997 et 27% en 1977 a vouloir en finir avec la prohibition de la weed.

Pavé dans la mare

Ce sondage tombe comme un pavé dans la mare pour le gouvernement Castex qui a fait de la lutte contre le traffic de stupéfiants, cannabis en tête de gondole, une priorité absolue, une “mère des batailles” pour reprendre les termes du ministre de l’intérieur Gérald Darmanin. Le président Emanuel Macron lui-même avait récemment fait part de ses réserves sur tout projet de légalisation, estimant que “dire que le haschisch est innocent est plus qu’un mensonge.

Si les manoeuvres du gouvernement pour occuper le terrain sécuritaire et couper l’herbe sous le pied de Marine Le Pen à un an des présidentielles ne trompent personne, elles ont aussi l’avantage d’annoncer clairement la couleur: aux courageuses voies du progrès, l’exécutif préfère celles du vote conservateur.