Gaz à Effet de Serre - Page 3

La 5G, pas géniale pour le climat

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En cours de déploiement dans de nombreux pays, la norme de téléphonie mobile de 5e génération devrait alourdir notre bilan carbone.

Le nouveau mantra des dirigeants des compagnies de téléphonie tient en un chiffre et une lettre : 5G. Promise depuis une trentaine d’années par les ingénieurs, cette cinquième génération de norme de téléphonie mobile a un gros atout.
Elle pourrait donner accès à des débits de transfert de données 100 fois supérieurs à ceux de la norme actuelle, la 4G. Concrètement, cela permettra de faire dialoguer, dans un rayon donné, un très grand nombre de terminaux téléphoniques ou d’objets communicants (voitures autonomes, par exemple). Formidable !

Technologie made in China

Ce qui l’est moins, en revanche, c’est le cortège de critiques qui s’est abattu sur cette technologie, d’abord maîtrisée par des industriels chinois (Huawei, ZTE). Les Américains et les Européens craignent que l’introduction de ce standard (et des équipements qui vont avec) dope l’efficacité des services de renseignements de l’empire du Milieu.

Sans preuve pour l’instant, des ONG craignent les conséquences sanitaires du déploiement de ces nouvelles ondes. Dans un article publié par Nature, des météorologues ont aussi rappelé qu’une fréquence attribuée aux industriels de la 5G (23,8-gigahertz) était susceptible de réduire l’efficacité de mesures de l’atmosphère par certains satellites météorologiques.

La faute aux équipements importés

Côté environnemental, en revanche, les critiques semblent fondées. Dans les derniers jours de l’année passée, le Haut conseil français pour le climat (HCC) a publié une première évaluation de l’introduction de la 5G en France. La multiplication annoncée des terminaux, antennes, centres de données et objets connectés devrait accroître de 6 à 13 % la consommation d’électricité entre 2021 et 2030.  Selon le rythme et l’ampleur du déploiement, la 5G devrait aussi alourdir de 2,7 à 6,7 millions de tonne équivalent carbone (Mtéq.CO2) le bilan carbone français. L’essentiel de ce bilan carbone étant imputable à la production et à l’importation d’équipements électroniques.

Le sénat veut faire la loi

Bien sûr, souligne le HCC, les émissions attribuables à la surconsommation d’électricité seront prises en charge par le marché européen du carbone. Sans que cela garantisse « l’atteinte des objectifs de la France inscrits dans la loi ». Dit autrement, la France qui est incapable de tenir ses propres engagements climatiques devrait poursuivre son dérapage carbonique, en partie à cause de la 5G.

Le pire est-il inéluctable ? Pas forcément. Une fois n’est pas coutume, le sénat français s’est saisi d’une question touchant au climat. Plusieurs dizaines de parlementaires ont déposé une proposition de loi visant à « réduire l’empreinte environnementale du numérique ». Pas sûr que cela suffise. Aux dernières nouvelles, ledit numérique émet autant de gaz à effet de serre que le transport aérien. Et cela n’est pas près de diminuer.

Durant l’automne 2O2O, la France a attribué aux 4 opérateurs français de téléphonie mobile les licences d’utilisation des fréquences utilisées par la 5G. A cette occasion, l’Etat a empoché plus de 2,7 milliards d’euros. Les licences ont été attribuées pour 15 ans. Et les premiers abonnements 5G ont été proposés à l’occasion des fêtes de Noël.

France : quels sont les produits en plastique interdits en 2021 ?

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Pailles, touillettes, couverts… Depuis le 1er janvier 2021 et dans le cadre de la loi anti-gaspillage, ces objets en plastique à usage unique ne sont plus autorisés à la vente en France. Une liste qui devrait s’allonger d’année en année, selon le gouvernement.

De nombreux produits en plastique comme les couverts jetables, les pailles, les couvercles de gobelets à emporter, les agitateurs (à sucre), les boîtes de kebab en polystyrène, les piques à steak, les tiges pour ballons et encore les confettis, seront interdits dès ce vendredi 2021. Pour continuer à exister, ils devront être fabriqués en bois, en carton ou en plastique réutilisable.

L’usage du plastique jetable est de plus en plus restreint pour suivre les directives européennes, et ainsi permettre la réduction des déchets. Le tout bien sûr afin de préserver la planète. Saviez-vous par exemple que pour la seule Mer Méditerranée, ce sont chaque année 600 000 tonnes de plastique qui finissent au fond de son eau ? Ou encore qu’en France, moins de 2 % des plastiques usagés sont recyclés de manière optimale ? “Seuls les plastiques de type bouteilles en PET peuvent se plier aux contraintes du recyclage en boucle fermée et être régénérés pour une utilisation identique” détaille Nathalie Gontard, chercheuse à l’INRA à nos confrères de Reporterre.
Si rien n’est fait pour réduire leur utilisation, en 2050 il y aura plus de plastiques que de poissons dans les océans !

Le télétravail est-il écologique ?

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La réduction des transports, directe conséquence de la crise de la COVID-19 , a eu une incidence directe sur la pollution atmosphérique, rendant l’air de nos villes nettement plus respirable. Un bienfait très relatif: aussi sédentaire soit-il, le télétravail est loin d’être écologique.

Moins de transports, oui, mais en contrepartie, plus de chauffage domestique et augmentation des déchets informatiques ainsi que du trafic sur le Web.
Les technologies numériques, particulièrement l’usage d’Internet, en forte augmentation en période de télétravail, génèrent des gaz à effet de serre pour la moitié d’entre eux.
En cause, la consommation électrique des centres de données, les réseaux de routeurs et les appareils électroniques.

La pandémie aura aussi vu l’explosion des vidéoconférences, une façon de se réunir qui multiplie plus encore le poids des données échangées, la vidéo étant beaucoup plus gourmande en bande passante que les e.mails. Pour donner un ordre d’idée en matière de bilan carbone:  une minute de vidéoconférence équivaut à l’envoi de 4 courriels de taille moyenne et à 400 minutes d’appels téléphonique!

Une solution éco-responsable et durable pourrait consister en un mélange entre travail à distance et au bureau. “En passant à deux ou trois jours de télétravail par semaine avec en plus un matériel de flex office, on pourrait atteindre une économie d’environ 270 kilos de C02 par an et par jour de flexi-travail hebdomadaire. Ce qui n’est pas grand-chose à l’échelle d’une personne, mais peut devenir énorme à celle d’une entreprise ou d’un millier d’individus“, appuie Raphaël Guastavi (Chef de service adjoint au service “Produits et efficacité matière” de l’Ademe).

Antarctique : plaidoyer pour le continent blanc.

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Vaste comme le Canada et l’Union européenne, l’Antarctique est un continent dédié à la recherche. Initiée par le réchauffement climatique, la déstabilisation de ses glaces aura des conséquences planétaires. 

Après plus d’un mois de voyage, ils sont arrivés à bon port. Le 13 novembre, les membres de la première équipe d’expéditionnaires de l’institut polaire français ont débarqué d’un Airbus australien sur la base antarctique Mario Zuchelli. Il ne leur reste plus qu’à franchir en chenillettes les 1 200 km qui les séparent de la station franco-italienne Concordia, au cœur du continent blanc, où ils effectueront leur campagne scientifique australe.
Dans l’extrême sud de l’océan indien, le brise-glace Astrolabe vogue vers la base française Dumont d’Urville. Il y débarquera une autre équipe ainsi que le ravitaillement. Pourquoi envoyer autant de chercheurs et de techniciens dans ce désert glacé ? Pour compter les manchots ? Pas seulement.

La terre de tous les extrêmes
S‘étendant sur 14 millions de km2, l’Antarctique est le quatrième plus important continent de la planète, derrière l’Asie, l’Afrique et l’Amérique. Territoire de tous les extrêmes, le « pôle sud » est la terre la plus froide, la plus sèche, la plus venteuse, la plus isolée et la plus glacée du monde. Et celle dont l’altitude moyenne (2 300 m) est la plus élevée. C’est aussi l’endroit du globe où l’on compte le moins d’humains.
Le traité de l’Antarctique et le protocole de Madrid l’ont consacré « réserve naturelle dédiée à la paix et à la science » où l’exploitation des ressources minérales (et de la glace !) est interdite et le tourisme très réglementé. Seule concession laissée aux bipèdes : la construction, ces 50 dernières années, de moins de 70 stations scientifiques, dont la moitié sont occupées en permanence.

Le paradis de la science
À peu près vierge, l’Antarctique est un paradis de la science. Le Britannique Joseph Farman y a découvert, en 1985, le trou dans la couche d’ozone stratosphérique. En étudiant (parfois dans le whisky !) les bulles d’air piégées dans la glace, les Français Claude Lorius et Jean Jouzel mettent en évidence, deux ans plus tard, les relations entre variations du climat et concentrations de gaz à effet de serre. Autre découverte majeure.
Si la vie est presque absente de la surface, elle fourmille dans les eaux côtières. Les conditions extrêmes ont forgé des écosystèmes endémiques nombreux et d’une très grande richesse : des micro-organismes inconnus, aux baleines, en passant par le krill, les pinnipèdes, des poissons insensés et une grande diversité d’oiseaux. Nul terrien ne pourrait soupçonner pareille biodiversité sur des côtes et des eaux si inhospitalières, en apparence.

Un environnement unique
Réservoir unique de vie, l’Antarctique abrite aussi le plus grand stock d’eau douce de la planète. Glacée, cette eau s’écoule dans l’océan à des flux toujours plus importants, en raison principalement du réchauffement de l’océan, plus rapide que prévu. Chaque année, 220 milliards de tonnes de glaces s’écroulent dans la mer. De quoi en élever le niveau de 0,3 mm/an. Mais le phénomène s’accélère. À ce rythme, le réchauffement pourrait non seulement perturber les écosystèmes marins de l’Antarctique mais aussi faire grimper, partout sur la planète, le niveau marin d’un mètre en un siècle. De quoi noyer bien des régions basses (Pays-Bas, Bangladesh), des métropoles côtières (New York, Marseille, Shanghai, Lagos). Notre avenir est inscrit dans les glaces et les neiges de l’Antarctique.
Raison de plus pour les protéger.

 

 

 

Biden: environnementalement correct ?

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Contrairement à Donald Trump, le prochain président des Etats-Unis a un programme environnemental. Et il est plutôt enthousiasmant.

Il n’est encore officiellement élu, mais à l’heure où nous mettons en ligne, Joe Biden dispose déjà du soutien de 290 grands électeurs sur les 270 nécessaires pour assurer son accession à la Maison blanche.
Ne restera plus que la formalité de la passation de pouvoir en 2021 et le vote des grands électeurs mi-décembre pour qu’il devienne, sans contestation aucune, le 46ème président des Etats-Unis.

Carbon Market
Est-ce une bonne nouvelle pour l’environnement. Bonne question, je vous remercie de me l’avoir posée. Dans sa longue vie parlementaire (sa première élection date de 1973 !)  Joseph Robinette Biden ne s’est pas beaucoup intéressé aux questions vertes. A ceci près qu’il fut l’un des rares sénateurs à voter en faveur de la création d’un système américain d’échange de quotas d’émissions de gaz à effet de serre, le fameux marché du carbone. Sans succès.

Back to Paris
Dans ces mois de campagne acharnée contre Trump, le négationniste du réchauffement, le challenger démocrate s’est découvert une fibre verte. Et n’a pas hésité à défendre un programme qui n’a rien de déshonorant. Première promesse : s’il est élu, Joe s’engage à faire réintégrer les Etats-Unis dans l’accord de Paris sur le climat. Ce qui ne l’oblige à pas grand-chose d’autre que de produire, tous les 5 ans, une politique climatique un peu améliorée d’une fois sur l’autre.

Carbon Neutral
Est-ce encore bien utile ? Là encore, bonne question. Ces dernières semaines, l’Union européenne, le Royaume-Uni, le Japon, la Corée du sud ont annoncé vouloir viser la neutralité carbone à l’horizon de 2050. La Chine suivra le mouvement avec 10 ans de retard. La neutralité carbone en 2050, cela convient parfaitement à Biden. Le président presque élu propose d’ailleurs à cette échéance la production d’énergie américaine soit totalement propre. Ce qui suppose de construire beaucoup de centrales nucléaires, solaires et éoliennes d’ici là. En 2019, les énergies vertes ne produisaient que 11% de l’énergie primaire consommée par l’Oncle Sam.

Green New Deal
La grande affaire du successeur annoncé de Donald Trump sera le lancement de son plan de relance post-Covid. Doté de 1 700 à 2 000 milliards de dollars (selon les versions) de fonds fédéraux, ce Green New Deal espère susciter trois fois plus d’investissements privés afin de rénover les bâtiment (qu’ils soient plus sobres), moderniser les réseaux d’électricité, produire plus d’énergies renouvelables, développer le marché des voitures électriques.

Corn belt
Pour alimenter les moteurs thermiques qui continueront d’équiper camions, bateaux et avions, l’ancien vice-président de Barack Obama entend doubler la production d’agrocarburants, au grand bénéfice des planteurs de maïs américains. Pour accélérer la transition énergétique de l’Hyperpuissance, Washington créera une agence une agence de développement de technologies sur l’énergie et le climat, un peu comparable à la Darpa qui imagine les armements du futur pour le compte du Pentagone.

Nuke is good
Sa feuille de route est déjà écrite : les recherches devront prioritairement porter sur les systèmes de stockage d’énergie (utile si l’on veut développer les énergies intermittentes comme l’éolien ou le solaire), les petits réacteurs nucléaires, les bâtiments neutres en carbone, la production de matériaux décarbone ou les fluides réfrigérant ne réchauffant pas le climat.
Lors d’un débat avec le président en exercice, Joe Biden a aussi promis d’interdire l’accès des terres fédérales aux compagnies pétrolières et de réduire les subventions à la production d’hydrocarbures. Ce qui, curieusement, ne l’a pas pénalisé dans les Etats les plus producteurs d’huile et de pétrole de schiste.

 

New Delhi sous un brouillard de pollution

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La capitale indienne était couverte vendredi d’un épais brouillard toxique et le niveau de pollution était mesuré comme “sévère” par les autorités, quelques heures après des déclarations de Donald Trump trouvant l’air “dégoûtant” en Inde.

Chaque année au début de la saison hivernale, l’air se transforme à New Delhi en un mélange toxique de fumées venues des brûlages agricoles alentour, de gaz d’échappement et d’émissions industrielles, piégé au dessus de la ville par les températures plus fraîches et des vents faibles.

Vendredi, l’ambassade américaine à New Delhi enregistrait une concentration journalière de particules fines PM2,5 de 269 microgrammes par mètre cube d’air.

L’Organisation mondiale pour la santé (OMS) recommande de ne pas dépasser une concentration de PM2,5 de 25 en moyenne journalière. Par comparaison, vendredi en fin de matinée dans le centre de Paris, le taux était de 40. Elle peut atteindre les 150 dans la région de Los Angeles.

D’un diamètre égal au trentième de celui d’un cheveu humain, ces particules peuvent s’infiltrer dans le sang à travers les poumons. Une exposition à long terme aux PM2,5 accentue les risques de maladies cardiovasculaires et de cancer des poumons.

L’indice de qualité de l’air des 36 sites officiels de surveillance de Delhi, mesurant les PM2,5 et PM10 (d’un diamètre inférieur à 10 microns) s’établissait entre 282 et 446, à un niveau “sévère”, selon le Conseil central de contrôle de la pollution (CPCB). Le niveau “bon” est de 0 à 50.

“Une hausse significative des brûlages agricoles”

“Une nouvelle détérioration (de la qualité de l’air) est attendue pour deux jours”, a estimé l’organisme gouvernemental SAFAR évoquant “une hausse significative des brûlages agricoles” dans les Etats voisins de l’Haryana et du Pendjab qui contribue à 17% aux niveaux de PM2,5 à Delhi.

Ces brûlages ont débuté plus tôt cette année car les paysans, craignant des pénuries de main d’oeuvre à cause de la pandémie, avaient avancé l’ensemencement et les récoltes, selon les autorités.

Jeudi soir, lors de son débat avec Joe Biden, son adversaire démocrate pour l’élection présidentielle du 3 novembre, le président américain Donald Trump a déclaré: “Regardez à quel point c’est dégoûtant en Chine. Regardez la Russie, regardez l’Inde. C’est dégoûtant. L’air est dégoûtant”.

M. Trump avait retiré son pays de l’accord de Paris sur le climat en l’estimant traité injustement par rapport à d’autres pays pollueurs.

Des scientifiques mettent en garde contre les risques particuliers de la pollution cette année, avec la pandémie, pour les 20 millions d’habitants de New Delhi.

Elle “augmente le risque de maladies non transmissibles, celles-là même qui rendent les gens plus susceptibles d’être gravement atteints ou de mourir du Covid-19”, explique à l’AFP l’épidémiologiste Sumi Mehta de l’organisation internationale Vital Strategies.

Et le système de santé pourrait subir des tensions accrues. “Il existe de sérieuses inquiétudes de voir la vulnérabilité au Covid-19 augmenter encore pendant l’hiver, avec des niveaux de pollution de l’air plus élevés qui aggravent de toutes façons les maladies respiratoires et font monter les hospitalisations”, dit à l’AFP Anumita Roy Chowdhury du Centre for Science and Environment de Delhi.

Zeweed avec AFP

Et si on enterrait (littéralement) le CO2?

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L’un des moyens le plus simple de ralentir le réchauffement climatique est de stocker le carbone atmosphérique dans le sol.
Et en plus, ça peut rapporter gros.

Ce sont en tous cas les principaux résultats du rapport spécial du Giec sur la possibilité de stabiliser le réchauffement à 1,5°C.
Publiée, il y a déjà deux ans, cette étude, commandée à l’issue du sommet climatique de Paris en 2015, le confirme : oui, nous pouvons encore freiner la dynamique du changement climatique.
A condition de nous y mettre franchement, tout de suite et de ne pas baisser les bras en route !
Autre enseignement et pas le moindre, il ne suffira pas de réduire sensiblement nos émissions de gaz à effet de serre (GES) pour éviter la surchauffe. Compte tenu des centaines de milliards de tonnes de CO2, méthane, protoxyde d’azote et autres HFC que nous avons relâché (au rythme effrayant d’une cinquantaine de milliards de tonnes par an), nous devrons décarboner une partie de l’atmosphère pour minorer le réchauffement et ses effets.

Milliards de microbes

L’une des solutions les plus simples en la matière est de laisser faire la nature. Et plus précisément les microbes.
Chaque poignée de terre végétale naturelle recèle des milliards de micro-organismes capables, en résumé, de capter le gaz carbonique de l’air et de stocker son carbone six pieds sous terre.  Une capacité qui suscite déjà des convoitises.
Certaines entreprises voient là un moyen simple d’alléger leur empreinte carbone ou de faire des profits. Cargill est l’un des pionniers de ce nouveau business. La multinationale de l’agro-alimentaire ambitionne de baisser de 10 % son empreinte carbone entre 2017 et 2025. Elle va certes améliorer certains de ses procédés. Mais surtout contractualiser avec les milliers d’agriculteurs qui lui fournissent denrées et matières premières.

Economies d’émission

Depuis belle lurette, le groupe centenaire distille de bonnes pratiques agronomiques aux planteurs de cacao sous contrat. Désormais, il payera les agriculteurs qui réduiront leurs émissions et stockeront du carbone dans le sol.
En partenariat avec l’association des producteurs de soja de l’Iowa et le consultant Quantified Ventures, Cargill a mis sur pied le Soil & Water Outcomes Fund (SWOF), un nouveau venu dans l’intermédiation de crédits carbone.
Des agriculteurs souhaitant épandre moins d’engrais azotés (source de protoxyde d’azote, puissant gaz à effet de serre), planter des cultures intersaison ou diminuer les labours toucheront un pécule de SWOF. Ces revenus compensatoires peuvent atteindre 17 euros/hectare.

Crédits carbone

Pour chaque tonne de GES évitée ou stockée dans le sol, SWOF génère un crédit carbone qu’il vend à Cargill. Le groupe peut les utiliser pour se conformer à ses objectifs climatiques. Le géant de Minneapolis a convaincu plusieurs dizaines d’agriculteurs, exploitant 4.000 hectares dans l’Iowa, de tenter l’expérience. Dès la première année, l’expérience devrait éviter l’émission de 50 tonnes d’oxyde nitreux et stocker 7.500 tonnes de carbone dans les champs. Ce qui équivaut à une économie d’émission de 30.000 tonnes équivalent CO2.
Séduisant, le concept a traversé l’Atlantique. Soil Capital propose aux paysans français et belges le même type de prestations que celles offertes par Quantified Ventures. Les agriculteurs désirant bénéficier des crédits carbone émis par l’entreprise belge doivent se convertir à l’agriculture régénérative. C’est-à-dire : consommer moins d’engrais azotés, ne plus labourer, laisser les sols toujours couverts de plantes vivantes, planter des haies, pratiquer la polyculture…Pas si simple de protéger la planète.

 

 

Climat : Et si l’on optait pour les solutions naturelles ?

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Pour stabiliser rapidement le réchauffement, nous devons réduire nos émissions et aspirer une partie du carbone déjà présent dans l’atmosphère. Les chercheurs s’opposent : faut-il disséminer des aspirateurs à carbone ou miser sur les solutions engendrées par la nature ? Explications.

Les ouvrages du GIEC ne sont pas que des catalogues de mauvaises nouvelles. Il y a tout juste deux ans, le réseau mondial de climatologues publiait un rassérénant rapport sur les façons d’atteindre le plus ambitieux des objectifs fixés par l’Accord de Paris. Le texte signé à l’issue du sommet mondial de Paris, en 2015, commande à la communauté internationale de stabiliser le réchauffement entre 1,5 °C et 2°C. De prime abord, le premier objectif apparaît particulièrement ambitieux : le thermomètre mondial s’étant déjà, en moyenne, échauffé de 1,1°C. Et pourtant !

Agir vite et fort

Les scientifiques sont formels ! En agissant (très) vite et (très) fort, nous pouvons encore espérer stopper l’ascension du mercure du thermomètre planétaire à 1,5°C. Reste à savoir comment. Déploiement massif d’énergies décarbonées, économies d’énergie, révolution agricole : les solutions sont connues. Et insuffisantes. Nous avons probablement déjà émis suffisamment de gaz à effet de serre (GES) pour dépasser le 1,5°C. Ces GES ont généralement une longue durée de vie et nous ne cessons d’en rejeter dans l’atmosphère. Conséquence : en plus de décarboner nos modes de vie et de développement, nous allons devoir extraire du carbone de l’atmosphère.

Aspirateurs à carbone

Cette recommandation a été bien comprise par certains physiciens suisses et nord-américains. Leurs compagnies, Climeworks, Carbon Engineering, proposent d’installer sur toute la planète de gigantesques aspirateurs à CO2 (captage directe du carbone dans l’air ou DAC). Nettoyé, comprimé, séché, ce dioxyde de carbone pourrait être ensuite injecté dans une structure géologique étanche (un ancien gisement d’hydrocarbures par exemple) ou réutilisé. À Hinwil, près de Zurich, les 18 aspirateurs de Climeworks captent 900 tonnes de gaz carbonique par an, qui sont vendus à un maraîcher pour accélérer la croissance des fruits et des légumes. La solution ?

Solutions naturelles

Ce n’est pas l’avis de Pierre Gilbert. Pour ce prospectiviste français, se fier à ces techniques c’est nourrir l’espoir que tous nos excès carboniques peuvent être facilement compensés par la technique. Or, le DAC est loin d’avoir fait ses preuves. Et les technologies concurrentes (bioénergie avec captage et stockage du CO2 ou BECCS) n’existent que sur le papier.
D’où l’idée de recourir à des solutions « naturelles » expérimentées depuis des siècles voire des millions d’années. La plantation massive de forêts, la modification des pratiques agricoles (moins d’engrais azoté et moins de labours, notamment), la préservation du permafrost, notamment, permettraient d’absorber 40% du carbone que nous émettons, estime l’ancien analyste du ministère français des Armées.
Considérable !

Sauvez la forêt Amazonienne en la rachetant!

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La forêt Amazonienne, plus grand puit de carbone et producteur d’oxygène au monde, brûle.
Pour le seul mois de juillet, c’est 1600km² qui, selon l’agence spatial brésilienne, ont été déboisés par l’homme à coup de flammes.  Soit quatre fois la superficie de Montréal. A Zeweed, nous avons eu une folle idée: sauver la forêt amazonienne de la déforestation en la rachetant.
Une OPA responsable et citoyenne sur le poumon vert de la planète bleue, c’est un peu notre dernière chance de ne pas finir carbonisés sous serre. Signez la Zeweed.com pétition pour l’Amazonie et contribuez au rachat de notre avenir!

1600 km2 dévastés en juillet 2020, et “Des chiffres qui ne sont pas dus à une incompétence du gouvernement Bolsonaro dans la lutte contre la déforestation, mais qui font bien partie d’une politique de promotion active de la destruction de la forêt, sciemment orchestré par l’actuel gouvernement du Brézil »,  précise si besoin était l’Observatoire du Climat* .

Changer la done est possible.

La forêt amazonienne appartient à neuf pays : Bolivie, Équateur, Pérou, Colombie, Guyane française, Guyana, Suriname, Venezuela et surtout le Brésil, où se trouve les deux tiers de ce sanctuaire de la biodiversité.

Ces États, le Brésil en premier, ont un droit de regard quasi-absolu sur ce qui se passe sur leur territoire, sauf si ça cause des dommages à un autre État, s’il y a une violation de droits humains ou si ça va à l’encontre d’un accord spécifique.

Notre pétition propose, sur fond de droit d’ingérence pour non-assistance à planète en danger, de guérir le mal en s’attaquant au nerf de la guerre : l’argent.
En rachetant à un prix supérieur chaque lopin à celui payé par les multinationales, nous assurerions, pour 250 dollar par habitant du globe, un futur respirable à nos enfants.

En signant la pétition, vous faites avancer l’idée qu’une alternative est possible.

Notre initiative pour le salut de l’Amazonie est accessible ici:

Rachetons la forêt Amazonienne pour la sauver !

*L’observatoire du Climat est une association regroupant plusieurs ONG lutant contre le réchauffement climatique

Débat volcanique: Quand Haroun Tazieff coulait Jean-Jacques Cousteau.

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Nous sommes en 1979 et le vulcanologue Haroun Tazieff est invité dans l’émission  française « les dossiers de l’écran ».
Il y explique que le réchauffement climatique observé depuis une vingtaine d’années est directement imputable à la pollution industrielle qui crée un effet de serre, effet de serre qui à terme fera grimper le niveau des océans. Face à lui, un Jean-Jacques Cousteau des plus dubitatifs qui pense que les forêts et océans corrigeront naturellement ce dérèglement.
Tazieff, Levi-Strauss et Cousteau sont sur un plateau, qui tombe à l’eau ?