Ecologie - Page 7

Antarctique : plaidoyer pour le continent blanc.

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Vaste comme le Canada et l’Union européenne, l’Antarctique est un continent dédié à la recherche. Initiée par le réchauffement climatique, la déstabilisation de ses glaces aura des conséquences planétaires. 

Après plus d’un mois de voyage, ils sont arrivés à bon port. Le 13 novembre, les membres de la première équipe d’expéditionnaires de l’institut polaire français ont débarqué d’un Airbus australien sur la base antarctique Mario Zuchelli. Il ne leur reste plus qu’à franchir en chenillettes les 1 200 km qui les séparent de la station franco-italienne Concordia, au cœur du continent blanc, où ils effectueront leur campagne scientifique australe.
Dans l’extrême sud de l’océan indien, le brise-glace Astrolabe vogue vers la base française Dumont d’Urville. Il y débarquera une autre équipe ainsi que le ravitaillement. Pourquoi envoyer autant de chercheurs et de techniciens dans ce désert glacé ? Pour compter les manchots ? Pas seulement.

La terre de tous les extrêmes
S‘étendant sur 14 millions de km2, l’Antarctique est le quatrième plus important continent de la planète, derrière l’Asie, l’Afrique et l’Amérique. Territoire de tous les extrêmes, le « pôle sud » est la terre la plus froide, la plus sèche, la plus venteuse, la plus isolée et la plus glacée du monde. Et celle dont l’altitude moyenne (2 300 m) est la plus élevée. C’est aussi l’endroit du globe où l’on compte le moins d’humains.
Le traité de l’Antarctique et le protocole de Madrid l’ont consacré « réserve naturelle dédiée à la paix et à la science » où l’exploitation des ressources minérales (et de la glace !) est interdite et le tourisme très réglementé. Seule concession laissée aux bipèdes : la construction, ces 50 dernières années, de moins de 70 stations scientifiques, dont la moitié sont occupées en permanence.

Le paradis de la science
À peu près vierge, l’Antarctique est un paradis de la science. Le Britannique Joseph Farman y a découvert, en 1985, le trou dans la couche d’ozone stratosphérique. En étudiant (parfois dans le whisky !) les bulles d’air piégées dans la glace, les Français Claude Lorius et Jean Jouzel mettent en évidence, deux ans plus tard, les relations entre variations du climat et concentrations de gaz à effet de serre. Autre découverte majeure.
Si la vie est presque absente de la surface, elle fourmille dans les eaux côtières. Les conditions extrêmes ont forgé des écosystèmes endémiques nombreux et d’une très grande richesse : des micro-organismes inconnus, aux baleines, en passant par le krill, les pinnipèdes, des poissons insensés et une grande diversité d’oiseaux. Nul terrien ne pourrait soupçonner pareille biodiversité sur des côtes et des eaux si inhospitalières, en apparence.

Un environnement unique
Réservoir unique de vie, l’Antarctique abrite aussi le plus grand stock d’eau douce de la planète. Glacée, cette eau s’écoule dans l’océan à des flux toujours plus importants, en raison principalement du réchauffement de l’océan, plus rapide que prévu. Chaque année, 220 milliards de tonnes de glaces s’écroulent dans la mer. De quoi en élever le niveau de 0,3 mm/an. Mais le phénomène s’accélère. À ce rythme, le réchauffement pourrait non seulement perturber les écosystèmes marins de l’Antarctique mais aussi faire grimper, partout sur la planète, le niveau marin d’un mètre en un siècle. De quoi noyer bien des régions basses (Pays-Bas, Bangladesh), des métropoles côtières (New York, Marseille, Shanghai, Lagos). Notre avenir est inscrit dans les glaces et les neiges de l’Antarctique.
Raison de plus pour les protéger.

 

 

 

Amazon s’attaque (enfin) au réchauffement climatique.

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 Jeff Bezos, le créateur d’Amazon, a fait amende honorable en allouant plus de 800 M$ de sa fortune personnelle à des ONG investies dans le climat. Et ce n’est qu’un début.

Pour les écologistes (et les libraires !), Jeff Bezos, c’est le mal absolu. Après avoir bâti, en une vingtaine d’années, le plus grand groupe mondial de commerce en ligne, le propriétaire du Washington Post fait monter le thermomètre climatique. Dynamisant le commerce international, transportant ses marchandises par avions et par camions, Amazon affiche un bilan carbone désastreux.

Lourd bilan carbone

Rien qu’au Royaume-Uni, Amazon a directement relâché 19 000 tonnes de dioxyde de carbone lors du dernier Black Friday. Au niveau mondial, le groupe évalue son empreinte carbone à plus de 50 millions de tonnes de gaz à effet de serre : un peu plus que la Suisse. Bonne nouvelle : l’entreprise affirme désormais que ce bilan sera réduit à néant d’ici à … 2040.
Pour autant, le millardaire new-yorkais n’entend pas se croiser les bras. Comme nombre de ses camarades « Sans Difficultés Financières », l’homme le plus riche du monde (selon Forbes !) va consacrer une partie de sa gigantesque fortune personnelle à la lutte contre le changement climatique.

10 milliards pour le climat

Le démarrage de la pandémie a un peu masqué la nouvelle : en février dernier, l’ancien étudiant de l’université Princeton a annoncé la création du Bezos Earth Fund (BEF). Doté de 10 milliards de dollars (8 milliards d’euros), le BEF financera la recherche scientifique, des organisations non gouvernementales, mais aussi n’importe quelle initiative bonne pour faire redescendre le thermomètre planétaire.
Visiblement, le plan de distribution n’était pas tout à fait prêt. Il aura fallu plus de 8 mois avant que les premiers bénéficiaires (tous Américains) soient connus. Dans un premier temps, le mécène du climat va doter l’Environmental Defense Fund (EDF), le Natural Resources Defense Council (NRDC), le World Wildlife Fund (WWF) et Nature Conservancy de 100 millions de dollars (81 millions d’euros) chacun. Grand pourvoyeur d’études sur les effets du réchauffement, le World Resources Institute (WRI) devrait recevoir 85 millions de dollars (70 millions d’euros). .

Coordonner l’action des ONG

Moins connus du grand public et des journalistes, l’Energy Foundation et la ClimateWorks Foundation seront créditées de plusieurs dizaines de millions de dollars. Cette dernière nouvelle n’est pas inintéressante. Car ces deux organisations, habituellement soutenues par un réseau de philanthropes (les familles Rockfeller, Ford, Hewlett ou Packard, par exemple), sont réputées pour coordonner l’action de centaines d’associations environnementales de par le monde.
En 2009 et en 2015, elles avaient notamment organisé le lobbying des ONG en amont des sommets climatiques de Copenhague et de Paris. L’an prochain, l’Écosse doit accueillir, à Glasgow, la COP 26, à l’issue de laquelle les Etats doivent, en principe, rehausser leurs ambitions climatiques. Les associations ne seront pas de trop pour les convaincre de ne pas renoncer.

 

Le prince Charles s’engage dans la mode durable

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 Une collection capsule alliant luxe et développement durable a été lancée et soutenue par l’association caritative du prince Charles, féru d’écologie.

L’héritier du trône britannique s’est dit « extrêmement impressionné » par la collection de 18 pièces — dix pour femme, huit pour hommes – lancée par son association, The Prince’s Foundation, en partenariat avec le site de vente de mode en ligne Yoox Net-A-Porter.

Cette collection est l’aboutissement du projet The Modern Artisan, développé par la fondation du prince.

Dans le cadre de ce projet, six étudiants italiens du Politecnico di Milano ont conçu les vêtements, fabriqués au Royaume-Uni par six diplômés formés aux techniques artisanales traditionnelles en Écosse.

Pour le prince Charles « la clé semble être de redécouvrir l’importance que joue la nature dans tout cela et d’où viennent les matériaux naturels ».

« C’est une folie d’avoir cette approche qui prend, fabrique et jette », a-t-il ajouté, en allusion à la « fast fashion » éphémère et bon marché.

Dans l’édition de Décembre du magazine Vogue, le prince Charles expliquait “faire partie de ces personnes qui détestent jeter quoi que ce soit” et préférer entretenir ses vêtements “voire les rapiécer si nécessaire, que de les abandonner”.

Les pièces sont dotées d’une identité numérique “indiquant l’histoire du produit, ses matériaux, les artisans qui l’ont conçu et fabriqué, ainsi que des recommandations en matière d’entretien et de réparation pour permettre aux clients de chérir ces pièces pendant des années”, indique un communiqué publié sur le site internet de Yoox Net-A-Porter.

L’an dernier, le prince Charles avait donné les orties de sa résidence de campagne, Highgrove House, au duo de stylistes écolos Vin + Omi qui les avaient transformées en vêtements, présentés dans un défilé à Londres en septembre 2019.

Cette fois, la collection, s’inspirant de l’oeuvre de Léonard de Vinci, utilise du cachemire et de la laine venant de l’entreprise écossaise Johnstons of Elgin, et de la soie biologique provenant d’Italie.

Côté femmes, on trouve un long cardigan en cachemire côtelé brun qui peut se porter comme une robe ou encore une blouse en soie biologique couleur rouille.

Les bénéfices seront reversés à la fondation du prince pour développer des programmes de formation destinés à préserver l’artisanat textile traditionnel.

Un Noël écologique!

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Noël est synonyme de partage et de générosité. Et si ces valeurs jouaient également en faveur de la planète? Verdir votre réveillon ? Pas de problème nous vous livrons quelques astuces pour un Joyeux Noël bien vert et écolo.

Il ne faut pas oublier que le réveillon est une période très polluante et que diminuer son impact sur l’environnement est l’affaire de tous : en moyenne et chaque année au Canada, plus de 100 millions de cadeaux sont offerts, environ 5 millions de sapins sont abattus, et des milliers de tonnes de papiers sont utilisés pour l’emballage. Entre le sapin, les cadeaux, la décoration, et le repas, les marges de manœuvre sont donc larges.

Oubliez les cadeaux à usage unique, ceux qui génèrent beaucoup de déchets ou qui sont si inutiles qu’ils sont juste laissés à l’abandon. Cours de cuisine, dîners au restaurant, ou activité en plein air, le premier geste à faire pour la planète est de préférer l’immatériel aux cadeaux physiques. Sinon préférez des objets utiles et appréciés, qui dureront de nombreuses années. En outre, choisissez de préférence des matériaux écologiques et remplacez le papier cadeau par un sac en tissu publicitaire.

Acheter un sapin synthétique en pensant faire du bien à la planète est une fausse bonne idée : il faudrait garder son sapin plus de 20 ans pour rentabiliser son impact carbone. Plus écologique, le sapin en pot permet de pouvoir donner une seconde vie au conifère en le plantant de nouveau dans la nature
Si vous installez un sapin naturel, veillez à ce qu’il soit issu d’une sapinière durable. Pensez aux décorations comestibles, que vos  invités seront ravis de dévorer.

Biden: environnementalement correct ?

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Contrairement à Donald Trump, le prochain président des Etats-Unis a un programme environnemental. Et il est plutôt enthousiasmant.

Il n’est encore officiellement élu, mais à l’heure où nous mettons en ligne, Joe Biden dispose déjà du soutien de 290 grands électeurs sur les 270 nécessaires pour assurer son accession à la Maison blanche.
Ne restera plus que la formalité de la passation de pouvoir en 2021 et le vote des grands électeurs mi-décembre pour qu’il devienne, sans contestation aucune, le 46ème président des Etats-Unis.

Carbon Market
Est-ce une bonne nouvelle pour l’environnement. Bonne question, je vous remercie de me l’avoir posée. Dans sa longue vie parlementaire (sa première élection date de 1973 !)  Joseph Robinette Biden ne s’est pas beaucoup intéressé aux questions vertes. A ceci près qu’il fut l’un des rares sénateurs à voter en faveur de la création d’un système américain d’échange de quotas d’émissions de gaz à effet de serre, le fameux marché du carbone. Sans succès.

Back to Paris
Dans ces mois de campagne acharnée contre Trump, le négationniste du réchauffement, le challenger démocrate s’est découvert une fibre verte. Et n’a pas hésité à défendre un programme qui n’a rien de déshonorant. Première promesse : s’il est élu, Joe s’engage à faire réintégrer les Etats-Unis dans l’accord de Paris sur le climat. Ce qui ne l’oblige à pas grand-chose d’autre que de produire, tous les 5 ans, une politique climatique un peu améliorée d’une fois sur l’autre.

Carbon Neutral
Est-ce encore bien utile ? Là encore, bonne question. Ces dernières semaines, l’Union européenne, le Royaume-Uni, le Japon, la Corée du sud ont annoncé vouloir viser la neutralité carbone à l’horizon de 2050. La Chine suivra le mouvement avec 10 ans de retard. La neutralité carbone en 2050, cela convient parfaitement à Biden. Le président presque élu propose d’ailleurs à cette échéance la production d’énergie américaine soit totalement propre. Ce qui suppose de construire beaucoup de centrales nucléaires, solaires et éoliennes d’ici là. En 2019, les énergies vertes ne produisaient que 11% de l’énergie primaire consommée par l’Oncle Sam.

Green New Deal
La grande affaire du successeur annoncé de Donald Trump sera le lancement de son plan de relance post-Covid. Doté de 1 700 à 2 000 milliards de dollars (selon les versions) de fonds fédéraux, ce Green New Deal espère susciter trois fois plus d’investissements privés afin de rénover les bâtiment (qu’ils soient plus sobres), moderniser les réseaux d’électricité, produire plus d’énergies renouvelables, développer le marché des voitures électriques.

Corn belt
Pour alimenter les moteurs thermiques qui continueront d’équiper camions, bateaux et avions, l’ancien vice-président de Barack Obama entend doubler la production d’agrocarburants, au grand bénéfice des planteurs de maïs américains. Pour accélérer la transition énergétique de l’Hyperpuissance, Washington créera une agence une agence de développement de technologies sur l’énergie et le climat, un peu comparable à la Darpa qui imagine les armements du futur pour le compte du Pentagone.

Nuke is good
Sa feuille de route est déjà écrite : les recherches devront prioritairement porter sur les systèmes de stockage d’énergie (utile si l’on veut développer les énergies intermittentes comme l’éolien ou le solaire), les petits réacteurs nucléaires, les bâtiments neutres en carbone, la production de matériaux décarbone ou les fluides réfrigérant ne réchauffant pas le climat.
Lors d’un débat avec le président en exercice, Joe Biden a aussi promis d’interdire l’accès des terres fédérales aux compagnies pétrolières et de réduire les subventions à la production d’hydrocarbures. Ce qui, curieusement, ne l’a pas pénalisé dans les Etats les plus producteurs d’huile et de pétrole de schiste.

 

Ze Green Docs: Régénération et Bringing it Home!

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Double Feature ce week-end avec “Régénération” et “Bringing it home”, deux documentaires tout frais pour poser un regard nouveau sur notre environnement en général et le chanvre en particulier.
Bonne séance!

 

Régénération (2020)

En pleine vague du bien-être, d’une conscience de la nécessité d’une alimentation meilleure et de la dé-consommation, le nouveau documentaire d’Alex Ferrini interroge sur notre relation à la nature, à ce qui nous entoure, à nos intentions et à notre bienveillance envers nous-mêmes.
Et si nous avions oublié qui nous étions et de quoi notre corps est capable ? Et si nous le voyions comme étant parfait, digne de confiance ?
« Régénération » propose pistes et éléments de réponse à travers des témoignages de personnes ayant vécu une régénération physique et psychique, qui nous livrent leur point de vue sur leur changement de cadre et de philosophie de vie, sur leur relation à la spiritualité, témoignages auxquels scientifiques et experts apportent un éclairage cartésien sur cette nouvelle approche de nos façon d’appréhender la vie.

 

Bringing it Home (2020)

Bringing it home,  où l’histoire du passé, présent et futur du cannabis AKA chanvre à travers des animations et des interviews avec chercheurs, innovateurs, activistes et chefs d’entreprises qui croient (et croissent) grâce à la belle plante, soulignant le potentiel du chanvre en tant que culture de plusieurs milliards de dollars qui pourrait créer des emplois, fabriquer des centaines  de produits durables et sains, proposer des solutions pour le changement climatique, lutter contre la malnutrition, les sols pollués… Demandez le programme du monde de demain !

 

Et si on enterrait (littéralement) le CO2?

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L’un des moyens le plus simple de ralentir le réchauffement climatique est de stocker le carbone atmosphérique dans le sol.
Et en plus, ça peut rapporter gros.

Ce sont en tous cas les principaux résultats du rapport spécial du Giec sur la possibilité de stabiliser le réchauffement à 1,5°C.
Publiée, il y a déjà deux ans, cette étude, commandée à l’issue du sommet climatique de Paris en 2015, le confirme : oui, nous pouvons encore freiner la dynamique du changement climatique.
A condition de nous y mettre franchement, tout de suite et de ne pas baisser les bras en route !
Autre enseignement et pas le moindre, il ne suffira pas de réduire sensiblement nos émissions de gaz à effet de serre (GES) pour éviter la surchauffe. Compte tenu des centaines de milliards de tonnes de CO2, méthane, protoxyde d’azote et autres HFC que nous avons relâché (au rythme effrayant d’une cinquantaine de milliards de tonnes par an), nous devrons décarboner une partie de l’atmosphère pour minorer le réchauffement et ses effets.

Milliards de microbes

L’une des solutions les plus simples en la matière est de laisser faire la nature. Et plus précisément les microbes.
Chaque poignée de terre végétale naturelle recèle des milliards de micro-organismes capables, en résumé, de capter le gaz carbonique de l’air et de stocker son carbone six pieds sous terre.  Une capacité qui suscite déjà des convoitises.
Certaines entreprises voient là un moyen simple d’alléger leur empreinte carbone ou de faire des profits. Cargill est l’un des pionniers de ce nouveau business. La multinationale de l’agro-alimentaire ambitionne de baisser de 10 % son empreinte carbone entre 2017 et 2025. Elle va certes améliorer certains de ses procédés. Mais surtout contractualiser avec les milliers d’agriculteurs qui lui fournissent denrées et matières premières.

Economies d’émission

Depuis belle lurette, le groupe centenaire distille de bonnes pratiques agronomiques aux planteurs de cacao sous contrat. Désormais, il payera les agriculteurs qui réduiront leurs émissions et stockeront du carbone dans le sol.
En partenariat avec l’association des producteurs de soja de l’Iowa et le consultant Quantified Ventures, Cargill a mis sur pied le Soil & Water Outcomes Fund (SWOF), un nouveau venu dans l’intermédiation de crédits carbone.
Des agriculteurs souhaitant épandre moins d’engrais azotés (source de protoxyde d’azote, puissant gaz à effet de serre), planter des cultures intersaison ou diminuer les labours toucheront un pécule de SWOF. Ces revenus compensatoires peuvent atteindre 17 euros/hectare.

Crédits carbone

Pour chaque tonne de GES évitée ou stockée dans le sol, SWOF génère un crédit carbone qu’il vend à Cargill. Le groupe peut les utiliser pour se conformer à ses objectifs climatiques. Le géant de Minneapolis a convaincu plusieurs dizaines d’agriculteurs, exploitant 4.000 hectares dans l’Iowa, de tenter l’expérience. Dès la première année, l’expérience devrait éviter l’émission de 50 tonnes d’oxyde nitreux et stocker 7.500 tonnes de carbone dans les champs. Ce qui équivaut à une économie d’émission de 30.000 tonnes équivalent CO2.
Séduisant, le concept a traversé l’Atlantique. Soil Capital propose aux paysans français et belges le même type de prestations que celles offertes par Quantified Ventures. Les agriculteurs désirant bénéficier des crédits carbone émis par l’entreprise belge doivent se convertir à l’agriculture régénérative. C’est-à-dire : consommer moins d’engrais azotés, ne plus labourer, laisser les sols toujours couverts de plantes vivantes, planter des haies, pratiquer la polyculture…Pas si simple de protéger la planète.

 

 

Pourquoi SodaStream est une excellente solution écologique

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Le fabricant israélien SodaStream offre une alternative durable aux bouteilles en plastique d’eau gazeuse et de boissons rafraîchissantes grâce à sa machine réutilisable de gazéification des boissons.

Alors que Sodastream avait révélé, en novembre 2018, sa nouvelle campagne de sensibilisation en ligne aux ravages causés par l’utilisation des bouteilles en plastique à usage unique, elle publie désormais des chiffres prouvant que son concept peut représenter une solution pour réduire l’usage de bouteilles en plastique.

La société israélienne se sent en effet légitime de combattre les méfaits du plastique à usage unique puisque le but de SodaStream est de remplir avec la même bouteille (en plastique ou en verre, selon le modèle choisi) l’eau du robinet pour en faire de l’eau gazeuse ou des sodas. “Une famille moyenne (4 personnes) utilise environ 1 600 bouteilles tous les 3 ans tandis qu’une bouteille SodaStream est réutilisable pendant 3 ans si on la gazéifie et utilisable à vie s’il l’on s’en sert comme non gazéifié”, affirme SodaStream.

Dans un contexte de pouvoir d’achat en baisse, Sodastream permet également de dépenser moins.  Une famille peut économiser 40 bouteilles d’1,5 litres et consommer 60 litres d’eau gazeuse grâce à sa recharge de CO2 pour la somme de 12,49 €. Le litre d’eau gazeuse maison revient donc à environ 0,22 €. Les machines Sodastream permettent de gazéifier l’eau du robinet et de réaliser son eau gazeuse et son soda soi-même. Sur le plan diététique,  les sodas proposés par la marque sont  moins caloriques que les sodas traditionnels. Ils sont aussi très pauvres en sodium car l’eau du robinet en contient très peu.

Selon un communiqué de la marque, 270 millions de bouteilles d’eau minérale à usage unique n’ont pas été achetées en 2019 grâce aux utilisateurs de machines SodaStream (un calcul qui se base sur le nombre de cylindres vendus ou reconditionnés dans l’année).

Depuis, SodaStream s’est engagé avec le site fight-plastic.com dans le but de :

  • Signer une pétition pour la suppression des bouteilles plastiques à usage unique
  • Faire une don pour l’association Turtle Island Reservation Network
  • Simplement passer au réutilisable et arrêter définitivement les pailles, sacs, tasses et bouteilles en plastique

Le Canada bannira définitivement le plastique à usage unique d’ici fin 2021

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Lors d’une conférence de presse donnée le jeudi 7 octobre, le ministre de l’Environnement canadien Jonathan Wilkinson a annoncé la liste des produits en plastique à usage unique qui seront officiellement bannis du pays dès l’année prochaine.

Le gouvernement Trudeau promet que le Canada produira « zéro déchet » de plastique d’ici 2030, grâce au bannissement de certains produits d’usage courant et à une bonification des mesures de recyclage. Mais le plastique est là pour rester, ajoute Ottawa, même si une « évaluation scientifique » commandée par le fédéral conclut qu’il existe plusieurs incertitudes sur les impacts pour la santé de notre exposition chronique aux particules de plastique.
Dans un premier temps, le Canada prévoit d’interdire d’ici fin 2021 six objets de plastique à usage unique, qui sont nocifs pour l’environnement, difficilement recyclables et peuvent être facilement remplacés. Sacs, pailles et bâtonnets en plastique à usage unique seront alors interdits.
“Pour être honnêtes, nous ne sommes pas à l’avant-garde du monde dans ce domaine”, a admis M. Wilkinson lors d’une conférence de presse. “C’est exactement la même approche que plusieurs pays en Europe ont empruntée, y compris le Royaume-Uni, et nous avons certainement appris du travail qu’ils ont fait”, a-t-il déclaré.

En plus de cette interdiction, présentée comme un « élément-clé » dans l’atteinte par le Canada de la cible de « zéro déchet de plastique d’ici 2030 », Ottawa compte obliger les fabricants de produits et emballages de plastique à y intégrer une certaine quantité de matières recyclées.

Le gouvernement fédéral ambitionne également d’améliorer le « processus de récupération et de recyclage du plastique ».

Cette démarche « stimulera l’investissement dans les infrastructures de recyclage et favorisera l’innovation dans la technologie et la conception des produits », prévoit Ottawa.

A Venise, Moïse arrête les acqua alta

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Un système de barrage appelé MOSE (Moïse en italien) protège désormais la cité des doges des fortes marées. Un phénomène qui s’est accru ces dernières décennies et qui n’est pas près de s’éteindre.

Une petite flaque. C’est une petite mare que les Vénitiens ont joyeusement piétinée le 3 octobre. Preuve que Moïse peut sauver la Sérénissime des eaux. L’automne, c’est habituellement le début de la longue saison (qui s’étend jusqu’au printemps) des hautes eaux (acqua alta).
Sous l’effet de la pluie, du Sirocco, de la pression atmosphérique, Venise connaît des pics de marées qui peuvent submerger tout ou partie de la cité des Doges. Un phénomène amplifié par l’affaissement de la ville. En se basant sur les tableaux de Veronese, Canaletto et de Belloto, les scientifiques de l’Institut des sciences de l’atmosphère et du climat de Padoue estiment que le niveau moyen de l’eau de la lagune s’est élevé de 70 cm ces trois derniers siècles.

Acqua alta en hausse

Cette montée des eaux s’est accélérée à la suite à la construction de la raffinerie de Marghera, du pont de chemin de fer reliant Venise au continent et du chenal marin pour les pétroliers. Autant d’infrastructures qui ont perturbé la circulation de l’eau dans la lagune. A cela s’ajoute la dilatation de l’eau marine induite par le réchauffement climatique. Conséquence logique de cette accumulation : les épisodes d’acqua alta sont devenus plus fréquents. Depuis les années 1990, Venise subit 4 à 5 inondations par an : quatre fois plus qu’en 1900.
Le 12 novembre 2019, la cité a été noyée par une marée de près de 1,9 mètre au-dessus du niveau de la mer. Des dizaines de palais et d’églises classées ont été endommagées. Du jamais vu depuis un demi-siècle. Cet épisode tragique pourrait appartenir au passé.

Modélisation d’une Digue du plan MOSE (Moïse ne italien)

78 barrières sous-marines

Désormais, les trois passes de la lagune (Malamocco, Lido et Chioggia) sont tapissées de 78 barrières sous-marines, arrimées à des structures en béton. En cas de haute marée, ces caissons d’acier, dont certains affichent plus de 300 tonnes sur la balance, se redressent en quelques minutes, barrant l’accès de la lagune à l’Adriatique. En théorie, ils peuvent résister à une marée de 3 mètres au-dessus du zéro marégraphique
Imaginé dans les années 1980, le programme MOSE (Moïse en italien) a failli ne jamais émerger. Difficultés techniques, scandales financiers, contraintes environnementales, ont ralenti les travaux et alourdi le montant du devis. Au total, les contribuables italiens et européens ont probablement déboursé plus de 7 milliards d’euros pour financer cette installation : cinq fois plus que les estimations initiales.

Pétrole et sel

Efficace Moïse ? Plutôt. La marée du 3 octobre atteignait 135 cm au-dessus du niveau de la mer. De quoi remonter l’eau jusqu’au genoux des Vénitiens dans les quartiers les plus bas de la ville lacustre. Ca n’a pas été le cas, cette fois-ci. Suite à l’alerte des services météo, les ingénieurs de Venezia Nuova ont déclenché le système. En moins de 30 minutes, les caissons sous-marins avaient chassé l’eau de leur ballast et se dressaient à la verticale. La mer est restée au large.
Ces digues amovibles suffiront-elles pour protéger la Sérénissime ? Bonne question. Si Moïse constitue un rempart sans faille aux fortes marées, il n’est d’aucune aide contre l’affaissement du sol de la cité. Ce phénomène géologique est imputable à l’exploitation des gisements d’hydrocarbures dans la lagune et au pompage de la nappe phréatique. Autre menace : le sel. Avec la montée du niveau moyen de l’eau saumâtre, de très nombreuses structures (murs, fondations) sont rongées par le sel. Un cancer qui n’est pas prêt de reculer. Au rythme actuel d’émission de gaz à effet de serre, le niveau moyen de l’eau pourrait bondir de plus d’un mètre d’ici la fin du siècle dans la lagune, estiment les climatologues italiens. La capitale de la Vénitie n’est pas totalement sauvée des eaux.

 

 

 

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