Cannabis Thérapeutique - Page 3

Ukraine : la guerre, alliée surprise de la légalisation du cannabis thérapeutique ?

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Le président Ukrainien Volodymyr Zelensky appelle à la légalisation du cannabis médical afin d’aider les Ukrainiens à surmonter leurs traumatismes déclenchés par la guerre contre la Russie.

Dans un discours prononcé mercredi devant le Parlement ukrainien, le chef de l’Etat a déclaré que « toutes les meilleures pratiques du monde, toutes les politiques les plus efficaces, toutes les solutions, aussi difficiles ou inhabituelles qu’elles puissent nous paraître, doivent être appliquées en Ukraine afin que les Ukrainiens, tous nos citoyens, n’aient pas à endurer la douleur, le stress et les traumatismes de la guerre ».

« En particulier, nous devons enfin légaliser équitablement les médicaments à base de cannabis pour tous ceux qui en ont besoin, avec une recherche scientifique appropriée et une production ukrainienne contrôlée », a précisé M.Zelensky auprès du journal Ukrainska Pravda.

Le président ukrainien a ainsi souligné que l’accès au cannabis médical pourrait constituer une option thérapeutique pour les citoyens qui ont enduré plus d’un an de conflit intensif, après l’envahissement du pays par la Russie en février 2022.

Difficile de dire si la légalisation du cannabis médical sera enfin approuvée en Ukraine, après avoir été rejetée une première fois l’année dernière. Une certitude : la détermination de Volodymyr Zelensky a faire aboutir le projet. Dans cette tâche, le président Ukrainien peut compter sur le soutient sans faille du ministre de la Santé Viktor Liashko.

L’année dernière, avant que le Parlement ne rejette finalement la mesure, Viktor Liashko précisait par ailleurs que les membres de son ministère « comprennent les conséquences négatives de la guerre sur l’état de santé mentale » et que de nombre de ces concitoyens  se trouvent désormais en légitime droit d’avoir accès au cannabis thérapeutique.

C’est quoi, le CBG?

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Si le CBD et le THC sont les plus connus des cannabinoïdes, un autre alcaloïde de l’herbe commence à faire parler de lui: le cannabigérol (CBG). Focus sur une molécule aux pouvoirs thérapeutiques prometteurs.

Le CBG (à ne pas confondre avec le CBGB le club punk New-Yorkais) est l’abréviation de cannabigérol et a été découvert en 1964 par le scientifique Israélien Raphael Mechoulam (qui fut aussi le premier à isoler le THC). C’est un des 120 cannabinoïdes que compte la plante, mais surtout un cannabinoïde précurseur.
Il est dit du CBG que c’est un cannabinoïde précurseur (ou de molécule mère) car c’est grâce à lui que les molécules de THC et de CBD pourront ensuite se former. Le CBG sert ainsi de substrat (ou de bloc fondateur) pour leur développement de 60 cannabinoïdes.
Une caractéristique qui fait du CBG une molécule non-psychotrope, même à hautes doses.

Les bénéfices médicaux :
Le professeur Ethan Russo, médecin-chercheur américain, parle du CBG comme étant un des anti-anxiolytiques les plus efficaces à l’état naturel. D’après lui, c’est le CBG qui serait  responsable de la sensation de faim causée par le Cannabis.
Un effet particulièrement intéressant, quand on prend aussi en compte sa nature anti-cancérigène, qui en fera potentiellement un allié indispensable pour les patients subissant une chimio ou une radiothérapie qui affaiblissent le système immunitaire et coupent la faim.

D’après les recherches d’Ethan Russo,  le CBG pourrait être un traitement aux des infections résistantes aux médicaments conventionnels (en particulier les infection développées en milieu hospitalier comme le staphylocoque doré) puisque’il a des propriétés antibiotiques et un antifongiques avérées.
Le médecin prévient tout de même de se méfier des isolats et autres huiles de serpents des industriels du cannabis qui ne comprennent qu’une seule molécule. Pour lui, cet effet thérapeutique est avant tout le résultat d’une chaîne de composants présents dans la plante, l’effet entourage.

Le goût et les effets pour les consommateurs :
Lors d’un test de la “White Frost”, une fleur presque uniquement constituée de CBG  (avec 19,23 % de concentration) les américains de la CBD Hemp Library parlent d’un goût correct mais surtout d’un effet de relaxation bien plus important que le CBD, qui touche l’intégralité du corps. Il décrit “une sensation de tensions qui disparaissent  “Les fleurs de CBG sont caractérisées par une robe blanche car elles ne sont pas totalement développées.

À quelle température consommer le CBG en vaporisateur?
Contrairement à des légendes urbaines qui voudraient qu’il se vaporise à des températures très basses (52 degrés Celsius) de nombreux utilisateurs confirment sur les forums en profiter de manière optimale à 230 degrés Celsius sur leur vaporisateurs pour un maximum d’effets.
Le cannabis, toute une pharmacie en une plante.

Mike Salman, pionnier New Yorkais de la culture weed et de la ganja gastronomie

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À l’heure où New York ouvre ses premières boutiques de vente de cannabis, retour sur 40 années de réglementations à travers la vie du pionnier de la cuisine infusée aux fleurs de chanvre.

“High”, voilà comment Mike Salman, aka Hawaii, commence ses textos. Après quelques échanges par écrit nous nous rencontrons à quelques encablures du parc de Fort Greene, au cœur de Brooklyn, là où Hawaii vit et officie en tant que chef. Chronique d’une rencontre en toute décontraction…

Né à San Francisco au milieu des années 1970, Hawaii a toujours baigné dans la fumée. À l’époque où il grandit entre Hawaï et SF avec ses deux parents musiciens fumeurs de joints, l’État de New York se cherche encore en matière de répression. En 1973, la Rockefeller Drug Laws alourdit les sanctions pour les possesseurs de substances illicites telles que le cannabis. Cinq ans plus tard, la nouvelle administration décide de décriminaliser partiellement la détention de moins de 25 grammes d’herbe, n’en faisant plus qu’une infraction assortie d’une amende. Le petit Hawaii est alors trop jeune pour être High avec ses parents, mais c’est bien connu, la pomme ne tombe jamais très loin de l’arbre…

HISTOIRE D’UNE GREFFE ENTRE LA CULTURE EAST COAST ET WEST COAST

En Californie, le verger des États-Unis, là où la culture de la plante verte est déjà bien ancrée, Mike et ses potes y infusent celle du hip-hop alors en plein essor. Digne héritier de ses parents, le jeune adolescent ne sort jamais sans une feuille bien tassée calée au-dessus de l’oreille pour aller traîner avec ses copains DJ’s, tels que les Invisible Scratch Pickles, pionniers de la discipline. Doté d’un esprit d’entreprise, le B-Boy Mike, comme il dit, se fait aussi bien payer pour danser la tête en bas et les pieds en l’air sur les rythmes des meilleurs beatmakers, que pour livrer des sachets verts de qualité. Un soir de 1992, il s’incruste à un festival de musique, The Gavin Convention, où la crème du hip- hop, alors majoritairement new-yorkaise, s’est donnée rendez-vous. Ce soir-là, il ne danse pas mais ses sachets se vendent comme des petits pains. Les MC de Big Apple se passent le mot. Tous veulent leur beuh californienne vendue par un Hawaïen. C’est alors que deux de ses clients ont une intuition. Ils lui disent : « Mec t’es jeune, tu danses, tu vends, qu’est-ce que tu fous ? Pourquoi tu ne déménages pas à New York ? Si tu viens on te trouve un job ! ».

Retrouvez l’intégralité de cet article dans le numéro 2 du magazine ZEWEED , disponible chez votre marchand de journaux sur ce lien .

 

Le professeur Nicolas Authier nous parle de ces deux “petits livres” sur le CBD et le cannabis médical.

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Alors que les vertus bien-être et bénéfices médicaux du chanvre restent méconnus du grand public, le professeur Nicolas Authier propose de défricher le terrain en publiant deux ouvrages aussi pédagogiques que fascinants : Le petit livre du CBD
et Le petit livre du cannabis médical. Zeweed a rencontré l’auteur pour lui poser quelques questions sur ces grands sujets.

LE PETIT LIVRE DU CBD

Zeweed : Bonjour professeur, commençons si vous le voulez bien avec le 1er de ces deux livres à avoir été publié. Quelles sont les raisons qui vous ont poussé à rédiger “Le petit livre du CBD” ?
Nicolas Authier : Ce livre part d’un constat. Le CBD est dispo- nible en France depuis plusieurs années, et sous différentes formes. Cependant, une régulation assez imparfaite de ce marché induit un accompagnement pas toujours adapté des usagers. Comme le CBD est une substance active, l’idée de ce petit livre est de donner des informations aussi bien à celui qui vend du CBD qu’à celui qui va le consommer pour en faire bon usage, en fonction de la raison pour laquelle il en consomme. Ce petit livre s’adresse à des gens qui ont envie d’essayer le CBD ou qui en ont déjà consommé. Ma première préoccupation en écrivant ce livre est d’abord l’usager, celui qui est intéressé par le CBD et veut en savoir plus.

ZW : Quelles sont les thématiques que vous abordez ?
N.A. : Le petit livre du CBD répond aux questions suivantes : est- ce que le CBD peut m’être utile ? Si oui, comment en consom- mer à moindre risque ? Quel CBD consommer ? Quelle posologie prendre ? Où l’acheter ? Auprès de qui prendre des conseils ? L’idée est…

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Overseed, entreprise pionnière du cannabis thérapeutique Made in France

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En 2021 Overseed obtenait de la part de l’ANSM la première licence de culture de cannabis à visée médicale en France. Alors que son expérimentation a été reportée jusqu’en 2024, la start-up orléanaise continue de cultiver du cannabis thérapeutique et se prépare à l’ouverture d’un marché national qu’elle estime à 500 000 patients. Zeweed a rencontré son président et fondateur Hugues Péribère.

Zeweed : Quand et pourquoi avez-vous démarré ce projet ?
Hugues Péribère : Le projet Overseed est né il y a trois ans. Après avoir étudié l’environnement international en Amérique du nord, en Europe puis en France, il m’est apparu nécessaire de se positionner en avance de phase dans le domaine du cannabis médical. En effet, la France dispose de toutes les ex- pertises de pointe en agronomie, extraction, industrie pharmaceutique et médicale pour se positionner dans l’innovation et la fabrication de médicaments issus du Cannabis sativa L. Le momentum était donc favorable à la constitution d’une filière d’excellence dans ce domaine. Overseed a l’ambition d’agréger ces meilleures expertises autour de l’agronomie pour produire des médicaments et faciliter ainsi la souveraineté nationale et l’accessibilité de ces produits aux patients.

ZW : Auprès de qui avez-vous levé les 2,5 millions d’euros nécessaires à la mise en place d’une chaine de production de la graine au produit fini ?
H.P. : Dès l’obtention de l’autorisation délivrée par l’ANSM, nous étions prêts à lever les fonds nécessaires à notre première phase du projet. En 1,5 mois, 2,5 millions d’euros ont été levés auprès de la BPI et de la région Centre.

ZW : Quels sont les types de produits que vous proposerez ?
H.P. : Notre premier objectif est de valider des fleurs séchées pour l’inhalation et des huiles sublinguales dans le cahier des charges de l’ANSM. Nous souhaitons pouvoir disposer de ces produits pour la date de généralisation des médicaments, attendue pour le 26 mars 2024. Ces produits se distinguent en trois catégories : riche en CBD sans THC ; équilibré en CBD et THC ; et riche en THC sans CBD…

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Valeria Salech, mère courage et Ganja pasionaria

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Valeria Salech s’est battu pendant 6 ans pour que le cannabis soit légalisé en Argentine. Pas parce que c’est cool et hype, mais parce que la vie de son fils en dépendait. Portrait d’une mama-warrior.

C’est en 2014 que Valeria Salech et son mari ont donné pour la première fois du cannabis à Emiliano, leur fils de 8 ans.
Valeria se souvient de cet après-midi comme le jour où elle a vraiment rencontré son fils.
«Environ 30 minutes après avoir pris la résine, Emi a commencé à me regarder dans les yeux et à sourire. Il avait un regard que je n’avais jamais vu auparavant » m’explique Valeria, la voix serrée d’émotion.
Aujourd’hui, Valeria est en première ligne de la bataille pour la légalisation du cannabis, une bataille qu’elle mène en tant que fondatrice de Mamá Cultiva Argentina (Mother Grows), le groupe de militants le plus actif et reconnu d’Argentine.

Vivre avec le cannabis

«Avez-vous déjà vu le regard de quelqu’un dopé aux anxiolytiques?» enchaine Valéria.
«C’est un regard vide et déchirant d’absence pour une mère. Et cette expression, mon fils l’arborait depuis le jour de sa naissance. Quand j’ai vu se yeux s’allumer grâce à l’équivalent d’un grain de riz de résine de cannabis, je savais alors et là que je continuerais à lui en donner, pourvu que son regard, son sourire et ses gestes s’animent “.

Nous sommes en 2015, et Emi (qui est aussi atteins d’autisme sévère) a l’autonomie d’un enfant d’un an, alors qu’il en a 8.
Je demande à Valeria de se souvenir des changements dans l’état et le comportement d’Emiliano au fil des années depuis qu’il a commencé à consommer du cannabis.
«Dès que j’ai commencé à traiter Emilio au cannabis, il a arrêté d’utiliser son bavoir», se souvient Valeria. “Quelques mois plus tard, il a commencé à apprendre à manger avec une fourchette, et après environ 1 an, Emiliano a arrêté d’utiliser des couches”.
Voyant la façon dont le cannabis a changé la vie d’Emiliano, Valeria n’a pas hésité à se battre pour les droits de toutes les autres mamans argentines dont les enfants ou la famille pourraient bénéficier du cannabis.

2016: La naissance de Mamá Cultiva Argentina

Le 22 mars 2016, 2 ans après avoir essayé le cannabis pour la première fois avec Emiliano, Valeria a assisté à la présentation d’un projet de loi visant à dépénaliser l’usage médical de la marijuana en Argentine.
En parcourant la salle du regard, elle remarque le nombre de femmes présentes, en particulier des mères.
«J’ai dit à la femme assise à côté de moi: Nous avons besoin d’une organisation pour représenter les femmes ici », se souvient Valeria.
Un peu plus de 2 semaines plus tard, le 7 avril 2016, elle fonde Mamá Cultiva Argentina (MCA).
Valeria rit lorsqu’elle se souvient des débuts de l’organisation, quand elle prenait d’assaut le Congrès avec d’autres mamans pour alpaguer les députés dans les couloirs et distribuer leurs flyer et documentation sur leur revendications.
Je lui demande de me parler de sa vie en dehors de son activisme.
«Je ne peux pas vous parler d’une vie en dehors de l’activisme pour une raison simple», s’amuse-t-elle. «Je suis né militant. C’est ma vie. À la maternelle, c’est moi qui ai parlé au professeur pour m’assurer que tous les élèves reçoivent la même quantité de biscuits. Je suis une militante 24/24, 7 jours par semaine”.

Marche sur le Congrès

Depuis le premier jour, MCA avait une mission très claire:
«Exiger un cadre juridique à travers lequel l’État argentin reconnaît les propriétés thérapeutiques du cannabis et le droit des individus de le cultiver afin de garantir un traitement sûr pour ces enfants ou quiconque en a besoin».
En plus d’une position nette  sur le cannabis, Mamá Cultiva Argentina a aussi un programme féministe allié au mouvement argentin Ni Una Menos («Pas une femme de moins»).
«J’étais à l’intérieur du Congrès avec les autres mamans distribuant des brochures et interceptant les députés quand j’ai entendu les cris des femmes dehors», se souvient Valeria, alors qu’elle se faisait entendre au Congrès lors de l’une des plus grandes marches féministes d’Argentine.

«On nous disait comment vivre et on nous jugeait si nous étions de bonnes mères ou non. On nous a dit de faire attention aux médecins et à la police ».
«Une fois que nous avons réalisé que nous étions dans le même combat que les femmes à l’extérieur, nous n’avons pas hésité à les rejoindre dans la rue. Ce fut un réveil, et à partir de là, nous avons commencé à parler de  toute la violence que nous avons subie. Et toute la violence que nous avons subie vient de ce système capitaliste et patriarcal qui nous opprime ».
En octobre 2016, Valeria s’est rendue à Rosario pour la réunion annuelle de l’Encuentro Nacional de Mujeres (Réunion nationale des femmes). Dans l’une des salles de réunion, un groupe de femmes parlait de cannabis.
«Je suis entré dans ce meeting et là…  toute la salle s’arrête pour m’applaudir. J’ai pleuré d’une si belle émotion, parce que la reconnaissance de mes pairs, de ces femmes qui comme moi avaient été battues par ce système encore trop patriarcal, signifie encore plus pour moi que si j’avais reçu une standing ovation à la tribune des  Nations Unies“.

The Times, they are A’changing.

Aujourd’hui, le droit de cultiver du cannabis, la plante qui a changé la vie de Valeria et celle de nombre d Argentins, semble plus proche que jamais.
Le 15 juillet 2020, 6 ans après que Valeria eu donné du cannabis pour la première fois à Emi, le ministère argentin de la Santé a annoncé un projet de nouvelles modifications réglementaires au projet de loi 27.350, la loi qui limite l’utilisation du cannabis médical aux essais de santé publique sur des patients atteints d’épilepsie.Un  projet plein d’espoirs et de promesses comme le droit pour les patients enregistrés de cultiver leur propre médicament, la production et la vente publiques de produits à base de cannabis médical dans les pharmacies et le libre accès aux thérapies cannabiques pour les patients dépourvus d’assurance santé.

Et même s’il ne s’agit que d’un brouillon, d’une copie de travail en devenir, l’intuition féminine de Valeria lui chuchote que le changement est très proche.
Depuis janvier, Mamá Cultiva Argentina fait partie d’un conseil consultatif travaillant avec d’autres groupes d’activistes, médecins, universités et institutions comme le CONICET [le Conseil national argentin de la recherche scientifique et technique] pour préparer son amendement au  du projet de loi 27.350.
«Quand quelqu’un vous invite à travailler avec des institutions comme CONICET et le ministère de la Santé sur un projet de loi qui prévoit réellement de mettre en œuvre le changement pour lequel vous vous battez, vous avez tendance à croire en cela», analyse Valeria.
Et bien qu’il n’y ait toujours pas de nouvelles de la date d’entrée en vigueur de ces nouvelles réglementations, Valeria est convaincue que ce sera bientôt le cas.
«Si ce n’est pas aujourd’hui, ce sera demain ou après-demain. Cela dit,  je n’ai pas honte de vous dire que chaque matin, juste après avoir ouvert l’œil,  la première chose que je fais est de vérifier le journal officiel ».

NDLR: cette interview a été réalisée en 2020. Depuis, et sous la pression d’associations comme Mama Cultiva, l’Argentine a légalisé le cannabis thérapeutique. Valeria ne scrute plus le journal officiel, elle et son fils Emilio peuvent enfin vivre sereinement, accompagné par le plus naturel des médicaments.

91% des patients inclus dans l’expérimentation du cannabis thérapeutique se disent satisfaits des effets du médicament vert.

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Lancée en mars 2021, l’expérimentation du cannabis thérapeutique fait part de chiffres très encourageants puisque 91% des participants se sont dit satisfaits par le traitement. Ils sont aussi 91% à s’être prononcés en faveur de la légalisation du cannabis en tant que médicament.

Malgré cette réponse positive, les résultats devraient avoir peu ou pas d’impact sur les modalités de l’expérimentation qui a récemment été prolongé d’un an afin de recueillir davantage de données.
Selon les  données fournies par l’Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM) 2 204 patients avaient été inclus dans la 1ère phase de l’expérimentation

Sur les 1 453 candidats non sortis de l’étude, 792 sont traités pour des douleurs neuropathiques réfractaires, 215 pour une spasticité douloureuse liée à la sclérose en plaques, 181 pour des épilepsies résistantes aux médicaments, 105 en oncologie, 104 en situation palliative et 56 pour une spasticité.

En six mois, les résultats ont montré que le cannabis médical réduisait le pourcentage de patients signalant une douleur « sévère » ou « insupportable » de 81 % à seulement 29 %.
Les résultats étaient tout aussi positifs pour les patients en soins palliatifs, en particulier en ce qui concerne l’insomnie et la douleur puisque 51 % d’entre eux ont signalé une « amélioration significative » et 45 % « une amélioration modérée ».

Si ces données n’auront aucun impact sur la seconde phase de l’expérimentation qui devrait s’achever en mars 2024, elles devraient être de nature à rassurer les entreprises françaises comme Overseed qui s’apprêtent à fournir dès 2024 les quelque 700 000 patients éligibles à un traitement au cannabis thérapeutique.

 

Assouplissez les règles, mettez-vous au CBD!

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Aujourd’hui,  j’ai choisi de vous parler d’un sujet délicat: les menstruations douloureuses ou SPM. Un calvaire chronique pour nombre de femmes que le cannabidiol ( CBD ) peut soulager, sans les effets secondaires des calmants et antalgiques classiques.  Relaxant, analgésique et anti-inflammatoire, le CBD pourrait bien être notre meilleur allié pour faire face à cette période du mois que nous sommes trop nombreuses à redouter.

Pour certaines femmes, le fameux « SPM » (syndrome prémenstruel et les dysménorrhées des douleurs liées aux règles) est synonyme de cauchemar. Irritabilité, rétention d’eau, tension dans les seins, migraines, modification de l’appétit: pas moins de 150 symptômes désobligeants liés aux règles ont été répertoriées  à ce jour!  Et ces symptômes touchent aujourd’hui 2 milliards de femmes dans le monde. Le Cannabidiol apparaît alors comme une alternative naturelle précieuse lorsque les antalgiques ne sont pas une option efficace ou souhaitée. En effet, cette molécule magique extraite du cannabis, agit sur les récepteurs cannabinoïdes présents dans notre organisme et aurait le pouvoir d’apaiser les douleurs et de  diminuer les inflammations, sans effet psycho-actif, ni “high “,  ni dépendance.

Et c’est une vraie bonne nouvelle ! Outre les fameux SPM et autres gênes durant les menstruations, il y a celles qui souffrent (comme moi hélas!) d’endométriose, ou encore celles qui subissent les désordres liés à l’arrivée de la ménopause. Entre sécheresse vaginale (donc douleurs pendant les rapports sexuels), stress accompagné de culpabilité et dérèglement hormonal, il y a de quoi se pencher sérieusement sur la question des palliatifs. Et s’il est nécessaire de revoir son hygiène de vie (comprenez sommeil et alimentation) , il est plus que tentant d’aller découvrir les vertus de cette molécule aux super-pouvoirs et d’envisager le CBD comme un allié de taille pendant notre cycle.

En 2019, le Dr John Thiel, chef du département de gynécologie obstétrique de l’Université de Saskatchewanau au Canada faisait la découverte de récepteurs dans les cellules de l’appareil génital féminin. Il a ensuite étudié les effets du Cannabis médicinal sur 134 patientes souffrant de douleurs menstruelles chroniques. 60% d’entre elles ont vu leurs douleurs diminuer. Autrement dit, l’action du CBD sur les cellules endocannabinoïdes des ovaires et de l’utérus serait incontestable. Ce n’est pas apparemment pas un scoop puisque déjà au XIXème siècle, la Reine Mère Victoria en consommait pour vaincre ses crampes menstruelles. Elle a même anobli le médecin qui lui prescrivait son remède royal!

Outre Atlantique, où le Cannabis médicinal est légal au Canada et dans 16 Etats US, la vente de produits à base de CBD à destination des femmes explose. En Californie, l’actrice Whoopi Goldberg a même lancé sa propre marque de produits pour en finir avec les inconforts périodiques. Si les huiles ont le vent en poupe, d’autres produits plus ciblés méritent toute notre attention. Le laboratoire américain Foria, a ainsi développé un ovule vaginal à base de CBD et de beurre de cacao: l’action est quasi immédiate puisque en 20 minutes, les principes actifs de la plante se libèrent et calment les contractions des muscles pelviens. La même société propose des lubrifiants destinés à la gent féminine. En France, des marques comme Merry’s ou Ho Karan proposent des tisanes, huiles de massage à l’usage des femmes en souffrance.
Ca donne envie d’essayer !

 

Hannah Deacon, maman militante.

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Hannah Deacon et son fils Alfie sont tous deux sujets de sa Majesté Elizabeth II. Alfie, 9 ans, est aussi sujet à de sévères crises d’épilepsie. Une condition peu souhaitable au Royaume-Uni, qui n’a toujours pas légiféré en faveur du cannabis thérapeutique.

Ce devait être le plus beau jour de sa vie. En 2011, Hannah Deacon donne naissance à un petit garçon, Alfie. Le bonheur tournera vite à l’inquiétude  quand son bébé passera les quatre premiers mois de son existence à l’hôpital,  sous respirateur artificiel.

Après cette première épreuve, les Deacon retrouvent une existence paisible, jusqu’au jour où Alfie se retrouve en proie à une sévère crise d’épilepsie. On lui diagnostique alors une très rare forme de la maladie qui ne touche que neuf enfants dans le monde. Son médecin traitant lui prescrira l’administration de  puissants stéroïdes par intraveineuse.

500 crises d’épilepsie par mois

C’est à ce moment-là que tout bascule. Les stéroïdes déclenchent de sévères effets secondaires qui affament Alfie, provoquent des gonflements musculaires et l’empêchent de dormir. Alfie devient violent envers sa famille. Cette situation durera  quatre ans avant que sa mère, désemparée, décide de prendre les choses en main. Dans une interview accordée à la BBC, elle explique avoir « vu un neurologue, qui nous a dit que si nous continuions comme ça, il mourrait ou que les drogues le rendraient psychotique et qu’il devrait être interné ».

Au bout de neuf mois de recherche, Hannah choisit de passer à l’huile de cannabis pour tenter de soigner son enfant qui pouvait faire jusqu’à 500 crises par mois. Hélas, le produit est formellement interdit au Royaume-Uni. Avec l’accord des autorités britanniques, la famille s’installe aux Pays-Bas en octobre 2017, Alfie a alors cinq ans.

Bien que ce traitement puisse mettre du temps avant de montrer des résultats probants, c’est là l’unique option pour les Deacon. Cinq mois plus tard, Hannah note les premiers changements. C’est le début d’une nouvelle vie pour Alfie qui est autorisé à rentrer au Royaume-Uni avec le traitement cannabique.

370 000 signataires pour qu’Alfie ait accès aux soins

En février 2018, les Deacon sont revenus en Grande-Bretagne. Hannah prend contact avec des associations comme End Our Pain, qui milite pour la légalisation du cannabis thérapeutique. Elle alerte également les médias afin que son histoire soit connue du grand public: bien que son fils puisse continuer de se soigner avec l’huile ramenée des Pays-Bas, il est encore impossible d’en acheter dans son pays.

Après une pétition ayant atteint les 370 000 signatures, elle rencontre Theresa May en mars 2018 afin de plaider sa cause. Trois mois plus tard, Hannah parviendra à obtenir une licence permanente lui autorisant à se procurer le traitement miracle. De plus, pleine de bonne volonté, le ministère de l’Intérieur décide en novembre de modifier la loi afin que le cannabis médical soit disponible sur ordonnance.

Les rigides rouages de l’administration rattraperont rapidement la famille Deacon« la licence d’Alfie a été revue et nous avons reçu un courriel nous disant qu’il n’avait plus besoin de licence » avait fait savoir Hannah à l’annonce de la nouvelle. En théorie, le NHS (National Health Service) peut délivrer des ordonnances, mais les restrictions imposées aux médecins sont telles qu’aucun ne souhaite en prescrire.

L’angoisse monte dans la famille d’Alfie qui va se retrouver à court de médicament vert, sans aucun possibilité de s’en procurer malgré le statut légal.
L’histoire d’Alfie ayant fait le tour du Royaume, le NHS trouvera une solution afin que le garçon puisse être traité avec de l’huile de cannabis. Un petit miracle puisque le NHS n’avait autorisé aucune ordonnances alors que 500 000 Britanniques pourraient et devraient en bénéficier.

Les parents d’Alfie auraient pu s’adresser à un médecin privé, mais l’ordonnance peut coûter jusqu’à 3500 livres par mois. Bien que le combat d’Hannah ait permis des avancées considérables, il est loin d’être gagné. Une manifestation a été organisée le 5 février dernier afin d’interpeller le NHS et le gouvernement sur la situation.

 

Israël : Première récolte de cannabis thérapeutique casher

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Du cannabis thérapeutique cacher: il fallait y penser : c’est une ferme située à 50 Km de Tel-Aviv qui est la première à cultiver de la ganja non-goy.

Dieu est grand et le marché de la weed cacher aussi ! Si le cannabis fumé n’a pas besoin de répondre aux normes religieuses israéliennes liées à l’alimentation, il en va différemment pour les teintures et huiles destinés à être digérées.

La ferme pionnière proposant de cannabis estampillé cacher se situe dans la ville de Givat Hen (en Israël) et s’étend sur près de deux hectares. Si l’exploitation proposait des fleurs de cannabis on ne peut plus impies, elle cultive désormais des centaines de plants destinés aux pratiquants juifs.

« Les rabbins ont même instauré une bénédiction à réciter avant chaque consommation d’huile de cannabis »

Concrètement, le cannabis casher est garanti par le respect de la fermeture de la plantation durant le shabbat ainsi que par l’observation des règles de la “shemita”, avec une mise en jachère tous les sept ans. Les autorités rabbiniques ont même instauré une bénédiction à réciter avant chaque consommation d’huile de cannabis.

Si le nombre de consommateurs de cannabis thérapeutique pratiquants en Israël n’est pas connue, c’est le pays du monde où il y a le plus de consommateurs par rapport au nombre d’habitants. Selon les données du ministère israélien, près de 115.000 citoyens bénéficient d’un traitement au cannabis à visée médical. Si l’usage de drogues est prohibé par la loi juive, l’utilisation du cannabis thérapeutique est en revanche autorisée.

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