Les événements météorologiques extrêmes, directement imputables au réchauffement climatique, frappent sévèrement les producteurs américains de cannabis.
De mémoire de Coloradien, on n’avait jamais vu ça. Entre le 7 et le 8 septembre, la température diurne régnant sur une bonne partie de l’Etat du Colorado est passée de 40 °C à … 0 °C. En moins d’une journée, l’été torride a laissé la place à l’hiver le plus frais enregistré en 15 ans. Après avoir poussé les climatiseurs à fond pour le Labour Day, de nombreuses villes se sont réveillées sous 20 cm de neige le lendemain. Pas bon.
Tempêtes de neige sur les champs
Sur les carte météo, le contraste est saisissant. Alors que le centre et le sud du Centenial State grelotaient, le nord-ouest continue de souffrir de la canicule. Largement imputable au Global Warming, ces phénomènes météorologiques extrêmes sont particulièrement préjudiciables aux cultivateurs
Nombre d’entre eux continuent à faire pousser la belle plante à l’extérieur, en plein champ.
Et là, les dégâts s’annoncent considérables. Dans la région de Pueblo (sud), les plantations avaient déjà été touchées par des gelées précoces en octobre dernier. Cette nouvelle couche devrait provoquer des millions de dollars de dégâts pour les cultivateurs.
Autre latitude, autre problème.
Sur la côte ouest, ce sont les incendies qui menacent les producteurs de weed. En Oregon, plus de 400 entreprises liées à l’industrie légale de la marijuana se trouvent dans des zones menacées par les flammes. Selon l’Oregon Liquor Control Commission, environ 80 planteurs ont dû être évacués pour échapper au pire. La plupart se trouvent dans l’Illinois Valley (sud-ouest), région reine du cannabis dans l’Etat du Castor.
Bilan incertain
A quelques encablures plus au sud, en Californie, les incendies font notamment rage dans les comtés de Mendocino, d’Humboldt et de Trinity, gros producteurs d’herbes, eux aussi. Dans l’Etat de Washington, 20 à 40% des plantations auraient déjà été réduites en cendres, selon un bilan provisoire.
Quels seront les impacts commerciaux de ces dévastations ? Il est beaucoup trop tôt pour le dire. Nombre d’incendies sont, pour le moment, « hors de contrôle ». Leur devenir dépend du courage des pompiers, des précipitations.
Sachant que la saison des feux s’étend désormais jusqu’au début du mois de novembre, le bilan du millésime weed 2020 ne sera connu avant la fin de l’année. D’ici là, tout est possible. Y compris la réélection de Donald Trump. Mais c’est une autre catastrophe.