Quand les architectes navals s’inspirent des baleines

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Le bio-mimétisme est tendance. S’inspirer des formes ou des matériaux produits par la nature nourrit l’imaginaire des ingénieurs aussi sûrement qu’une taffe de ganja.

Voilà des décennies que les constructeurs équipent les avions de lignes de winglets, dont la forme reprend trait pour trait celle des rémiges des grands rapaces. Les aigles n’ont rien gagné dans l’affaire. Mais les jets aux bouts d’ailes recourbés consomment moins de carburant que leurs aînés.

Les ingénieurs du Centre aérospatial allemand (DLR) et de l’institut Fraunhofer de Brême ont développé un vernis à microsillons calqué sur la structure de la peau à écailles des requins. Appliqué sur la carlingue des avions, le revêtement améliore leur pénétration dans l’air, réduisant du même coup, là encore, la consommation de kérosène.

Submersible balénoptère

Avec quelques décennies de retard, les architectes navals commencent à imiter la nature pour concevoir les navires de demain. Naval Group vient de dévoiler un concept de sous-marin, dont la forme s’inspire très fortement de celles d’un rorqual. Selon le constructeur français de navires de guerre, le SMX31E disposera ainsi d’une capacité inédite à se déplacer dans l’eau sans faire le moindre bruit. Et la discrétion reste le meilleur atout des submersibles, à en croire les scénaristes de Das Boot.

Le SMX 31 E: sous-marin cétacé

En partenariat avec l’Ifremer, Blue Fins développe une application plus pacifique. La start-up brestoise achève la mise au point d’un foil en forme de nageoire caudale de baleine. Immergée sous la poupe de cargos, de porte-conteneurs, de pétroliers, voire de paquebots, cette nageoire mécanique de 250 m2 est actionnée par la force de la houle.

La taille du foil (en vert) est adaptée à celle du navire et peut atteindre 10 mètres de large montée sur un navire de 300 mètres.

Nageoire mécanique

Montée sur des bras articulés, elle propulse le navire tout en réduisant le frottement de la coque sur l’eau. Ces deux actions permettent à l’équipage de réduire le régime des machines, tout en conservant la même vitesse.
Selon son concepteur, Olivier Giusti, ce système pourrait réduire d’un quart l’appétit en fioul lourd d’un navire de commerce. Il peut aussi se conjuguer avec des voiles de kite qui, par bon vent, peuvent tracter des bateaux de fort tonnage.
Le prototype de la nageoire de baleine mécanique devrait être testé en 2023 sur un navire de commerce. Tonnerre de Brest !

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Ancien militaire, passé à l’activisme écologique, Volodia arrose désormais les ennemis du climat à coup d’articles. Créateur de L’Usine à GES, première lettre francophone sur la politique et l’économie du réchauffement, Volodia partage son temps libre entre les dégustation de vins et de cigares. Deux productions qui ne renforcent pas l’effet de serre.

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