Présidentielles: qui est pour la légalisation du cannabis? (et qui est contre)

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A quelques jours du premier tour des présidentielles, Zeweed fait le point sur la position des candidats au sujet de la légalisation du cannabis. Demandez le programme!

Yannick Jadot : pour la légalisation 

Le premier à avoir dit oui
Si Emmanuel Macron a été le dernier à clarifier sa position en annonçant “n’être pas favorable à la légalisation“, c’est Yannick Jadot qui fut le premier à se prononcer sur le vert sujet dans le cadre de la Présidentielle 2022.
Pour le chef de file EELV pro-légalisation, cette dernière “est un enjeu majeur de santé publique et de sécurité“.
Le député européen estime qu’une fin de prohibition “mettrait fin à l’emprise de mafias dans certains quartiers en réduisant les trafic et serrait  une solution pour traiter de façon efficace l’addiction”.
Le candidat écologiste regrette notamment que “de plus en plus de jeunes consomment des produits de qualité médiocre” et souligne non sans justesse que : “la France est le pays le plus dur du point de vu de la loi, et le pays où les jeunes fument le plus”.
Concrètement, Yannick Jadot souhaiterait ouvrir des points de vente “sous contrôle d’État”,  tout en menant une vaste politique de soin et prévention des addictions.

 Le sujet légalisation est abordé par Yannick Jadot à 26’50 après le début de l’entretient.

Jean Luc-Mélenchon : pour la légalisation 

Du rouge au vert
Invité sur BFM TV par Jean-Jaques Bourdin, l’élu LFI a annoncé le 18 octobre (et pour la première fois, ce n’avait pas été le cas en 2017) son intention de légaliser le cannabis récréatif.
« Si vous êtes président, vous légalisez le cannabis ? » interroge Jean-Jaques Bourdin.
« Oui, c’est ce qu’il faut faire, le reste a échoué. Je suis un pragmatique et dans ce domaine, on fait ce qui marche. La prohibition n’a rien donné » répondra le député de la 4ème circonscription des Bouches-du-Rhône.
Une dizaine de jours plus tard, Jean-Luc Mélenchon confirmait sur son compte Twitter sa volonté d’en finir avec la prohibition du cannabis.

Le 18 mars, sur le site Konbini, le chef de file de la France Insoumise scellait son intention de mettre fin à la prohibition de l’herbe. Et à la question “avez-vous déjà fumé du cannabis?” Jean-Luc Mélenchon répondra “ très probablement, mais je ne m’en souviens pas“. C’est bien connu, le THC, c’est pas bon pour la mémoire…

Jean Lassalle : pour la légalisation 

Perché de montagne
L’élu lunaire des Pyrénées est pour une légalisation encadrée. Dans une video de Konbini dans laquelle 9 candidats à la Présidentielle précisaient leurs positions sur le sujet cannabis, l’ancien berger  se souvient avoir tiré sur un pétard ” sur un infime petit lagon au Québec“.

Philippe Poutou : pour la légalisation

Yeux rouges et programme red
Le chef de file du Nouveau Parti Anticapitaliste s’est lui prononcé pour une levée de l’interdit qui pèse sur la plante depuis 61 ans. En revanche, il n’a que peu tâté de la chose même si “ça fumait sans arrêt autour de moi“.

Qui est contre?

Eric Zemmour : contre la légalisation

Oui, puis non, puis oui si le non ne marche pas
Contre toutes attentes -y compris les siennes-, Eric Zemmour a été pendant quelques mois  pour la légalisation : “Mon premier réflexe est d’interdir et taper plus fort… Mais j’essaye de réfléchir en fonction des faits, des réalités. Et je me dis : ça ne marche pas, on a des chiffres terribles, il faut le reconnaître, la répression ne marche pas. Je me demande si on ne devrait pas organiser la légalisation ordonnée du cannabis” estimait alors le candidat aux présidentielles lors d’un entretient accordé à CNews. Le naturel est revenu au galop, l’ancien journaliste est désormais opposé à la légalisation. Le compagnon de Sarah Knafo estime “que nous n’avons pas vraiment essayé la répression“, et suggère d’appliquer la même recette (en plus salé) pour obtenir des résultats différents. “Et si la répression ne marche pas, je légaliserais“, a récemment précisé le polémiste qui ratisse large.

Valérie Pécresse : contre la légalisation

Fidèle au poste
Sans doutes plus par tradition et loyauté que conviction, Valéry Pécresse est contre la légalisation.
Dans le détail, la championne Les Républicains aux présidentielles rejoint peu ou prou l’actuelle politique du gouvernement (avec la mise en place de l’amende délictuelle) en expliquant “quil faut taper au portefeuille les consommateurs “.
En 2017, alors qu’elle briguait la présidence de la région Ile-de France, Valérie Pécresse avait fait de lutte contre la consommation de drogues et notamment du cannabis un de ces principaux arguments de campagne, en dépit d’une population francilienne favorable à la dépénalisation de la weed.
Le détail fumeux: en 2016 un des ses 2 fils est interpellé par la Police alors qu’il roulait un joint. Sur lui, les forces de l’ordre trouveront un peu plus de 3 grammes de cannabis. Il fera une brève garde-à-vue dans le commissariat du 15e arrondissement de Paris.

Marine Le Pen : contre la légalisation

Soigne ton extrême-droite
Pour la candidate frontiste “Ceux qui pensent qu’en légalisant le cannabis, les dealers vont devenir producteurs de melons à Cavaillon sont au mieux des naïfs, au pire inquiétants. Il faut mener la guerre contre la drogue“. Pour ce faire, tout comme son père Jean-Marie Le Pen, Marine Le Pen souhaite la tolérance zéro pour les revendeurs, ainsi “qu’adapter les peines des dealers en fonction des kilos ou des grammes de drogue qu’ils détiennent“.
Selon un sondage Ifop pour CBD-grams.com, 40% des électeurs du Rassemblement National seraient pourtant favorables à une dépénalisation de l’herbe.

Nicolas Dupont Aignan : contre la légalisation

“Parce que c’est mauvais pour la santé”
Le député de l’Essonne ne souhaite pas légaliser le cannabis “parce que c’est mauvais pour la santé“, et que ” légaliser augmenterait obligatoirement la consommation et la reporterait sur d’autre drogues“. Deux arguments risibles (quid des effets de la cigarette et l’alcool sur la santé/ tous les Etats et pays ayant légalisé n’ont pas constaté d’augmentation de la consommation de cannabis ni un afflux vers d’autres drogues des consommateurs de ganja à la suite de la légalisation) qui démontent qu’un grand travail d’information reste à faire auprès du candidat souverainiste.

Emmanuel Macron : contre la légalisation

En marche à droite
Le 17 mars, Emmanuel Macron a précisé son intention en cas de réélection : celle de continuer à interdir l’usage du cannabis, avec un plan de lutte renforcé sur son commerce, dans la continuité de la politique de Gérald Darmanin. Le locataire de la place Beauvau a fait du trafic sa priorité numéro un, à grand renfort d’amendes à 200 euros pour les consommateurs (140 00 amendes délictuelles ont été dressées depuis septembre 2020, date de la mise en application de cette dépénalisation payante) et de slogans choc “hors de question de légaliser cette merde“.

D’autres membres de la majorité, à l’image de Caroline Janvier (députée LREM du Loiret) et Jean-Baptiste Moreau (député LREM de la Creuse) voiyaient pourtant le futur candidat Macron porter la légalisation en 2022, en proposant un référendum s’il était élu.
En septembre 2016, alors qu’il venait de se déclarer candidat, Emmanuel Macron avait aussi laissé planer le doute en reconnaissait à la légalisation «une forme d’efficacité».

 

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Journaliste, peintre et musicien, Kira Moon est un homme curieux de toutes choses. Un penchant pour la découverte qui l'a emmené à travailler à Los Angeles et Londres. Revenu en France, l'oiseau à plumes bien trempées s'est posé sur la branche Zeweed en 2018. Il en est aujourd'hui le rédacteur en chef.

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