Malaisie : nouvelle condamnation à mort liée au cannabis.

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On vous l’annonçait il y a quelques semaines; la Malaisie envisage sérieusement de dépénaliser le cannabis. Une initiative progressiste qui contraste au regard des drastiques sanctions encore appliquées dans le cadre d’une loi qui date de 1952.

Peine de mort confirmée pour « Docteur Ganja »
Le 30 août dernier, la nouvelle tombe : Muhammad Lukman Bin Mohamad, surnommé « Docteur Ganja » apprend qu’il est condamné à mort pour avoir gratuitement donné de l’huile de cannabis à des personnes malades qui en avaient besoin.

Autorisé à faire appel de ce lapidaire jugement, « Docteur Ganja » ne trouvera pas meilleur jury : le second procès, qui s’est tenu le 27 novembre dernier à Putrajaya, a confirmé la peine retenue en première instance : « possession, transformation et distribution de cannabis ».

Un délit sanctionné par la peine de mort, contrairement aux infractions pour possession ou consommation qui ne sont respectivement passibles « que » de dix ans de prison assortis de dix coups de fouet et de sept ans de prison, toujours avec dix coups de fouet.

Il reste cependant un dernier joker au Docteur Ganja : la Cour d’appel ayant autorisé le prévenu à faire un ultime appel, cette fois devant la Cour fédérale.

Malaise législatif.
Un jugement dont la sévérité n’a pas été bien accueillie par les Malaisiens, puisque l’opinion publique très largement favorable à un assouplissement sur la question avait poussé le ministre de la Loi à préparer un projet de loi afin d’abolir la peine de mort pour les crimes liés au cannabis.

Une initiative lancée en octobre 2018 qui devait faire sortir tous les condamnés à des crimes cannabiques des couloirs de la mort. Le gouvernement de Kuala Lumpur a décidé d’abandonner cette idée en mars dernier, choquant (encore) à la fois les Malaisiens, mais aussi les associations de défense des droits de l’homme qui comptaient sur la Malaisie pour montrer l’exemple.

Un dossier qui illustre le discours à deux faces autorités Malaisiennes sur la question, puisque que l’usage personnel du cannabis est en train d’être dépénalisé afin de «faire une distinction entre les toxicomanes nécessitant un traitement et les trafiquants de drogue ». La question est maintenant de savoir dans quelle catégorie Muhammad Lukman Bin Mohamad se range. Dans celle des toxicomanes nécessitant un traitement, celle des trafiquants ou celle des médecins guidés par leur altruisme ?

Si la réponse est évidente, elle l’est nettement moins pour les juges malaisiens, encore emprisonnés dans leur rigidité.

Vincent

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Diplômé de l’ESJ, Vincent s’intéresse de près à nos cultures sous toutes leurs formes. Spécialisé dans les questions de droit internationale et les évolutions sociétales, il collabore régulièrement pour Zeweed sur ces sujets.

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