Ariel, fumeur sans frontière est notre envoyé spécial au Liban. Là-bas, il décortique pour nous les différents aspects cannabiques d’un des principaux pays producteurs de haschisch.
En juillet 2018, le chef du Parlement libanais Nabih Berry a annoncé la perspective d’une loi légalisant la culture et l’utilisation du cannabis à des fins thérapeutiques. Il s’agirait de mettre en place une régie afin de diriger l’ensemble du processus de la culture du haschich. Fournir des licences aux agriculteurs et exercer un contrôle ferme sur la production, la transformation et l’achat de la production.
Ce qui motive le projet de loi de Nabih Berry, plus que les bienfaits thérapeutiques du cannabis, c’est d’aider les paysans de la Békaa à sortir de la précarité, en projetant des recettes de 2 milliards de dollars par an d’ici quelques années. La loi annulerait également les mandats d’arrêt contre les individus recherchés par les autorités dans ce domaine. Et Nabih Berry n’est pas seul. Le chef de la communauté druze, Walid Joumblatt, appelle depuis de nombreuses années, même depuis son compte Twitter, insistant sur les conditions agricoles idéales que présente le Liban pour le haschich, ainsi que sur l’expérience ancestrale des agriculteurs de la Békaa. (retrouvez notre article sur la plaine de Bekka, juste ici)
Pour que la loi passe, soutient Hassan Makhlouf, chercheur universitaire expert sur la question, il faut que le texte soit approuvé par tous les partis politiques libanais, c’est-à-dire que tout le monde y trouve un moyen d’en profiter. Même le Hezbollah, traditionnellement opposé à la légalisation, puisqu’il contrôle presque entièrement, à l’heure actuelle la production et le commerce illicite, a dit ne pas opposer de veto à ce projet de loi.
Ariel.
