Les vertus thérapeutiques du cannabis libanais restent à explorer

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Le sujet du cannabis thérapeutique est de plus en plus récurrent au Liban, non seulement pour ses opportunités économiques, mais également en raison des vertus de la plante elle-même, qui est une variété de cannabis unique en son genre. Bien que des études aient commencé, du chemin reste à parcourir.

Depuis mai 2018, l’Université américaine de Beyrouth (AUB) a ouvert son propre Centre de Recherche sur le Cannabis médicinal qui, sous la direction du professeur Mohammad Mroueh, est le premier centre du genre dans le monde arabe, et se joint à dix autres institutions qui étudient la plante à travers le monde. Autorisé à faire des recherches par un gouvernement qui interdit formellement la consommation et la vente du cannabis, le professeur Mroueh s’attelle donc depuis plus d’un an à l’examination de la variété libanaise du cannabis, qui est une hybride entre indica et sativa.

Les premières études en laboratoire ont consisté en l’injection d’huile de cannabis avec différents niveaux de concentration dans des cellules leucémiques, extraites de patients locaux atteints de cancers. Cette expérience, toute première en son genre au Liban, doit son existence à deux étudiants de l’AUB qui, pendant trois ans, ont négocié auprès de Mroueh pour qu’il supervise leur thèse centrée sur le cannabis, mais aussi auprès des autorités liées à la régulation des drogues et à la santé publique.

Selon Mroueh, ce à quoi l’herbe libanaise doit sa réputation de cannabis de très haute qualité, ce sont les conditions climatiques et environnementales uniques dans lesquelles elle pousse. À dix kilomètres d’écart, ces conditions ainsi que la composition de la terre changent, donnant lieu à des plantes aux propriétés chimiques variées, et par conséquent, à différents effets médicinaux. L’hybride est la plus intéressante aux yeux de Mroueh, en raison de sa très forte composition en CBD, qui révèle des effets positifs sur des cellules de différents types de cancer (leucémie, poumon, sein, peau).

Le Centre de Recherche sur le Cannabis médicinal part de zéro, puisqu’avant sa création, seules trois études ont été réalisées sur le cannabis libanais, la plus récente remontant en 1984. Mais surtout, bien qu’ayant une activité laborantine autorisée, le Centre n’a toujours pas reçu une autorisation officielle et finale de la part du gouvernement, qui pourrait permettre de développer l’étendue et les moyens des recherches. Mais pour qu’un gouvernement donne cette autorisation, il faudrait déjà qu’il existe bel et bien. Or au Liban, la question de la formation d’un nouveau gouvernement semble perpétuellement en suspens. Le cannabis thérapeutique n’est qu’un des très nombreux enjeux qui dépendent de l’existence même d’un gouvernement au pays du Cèdre.

Ariel

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