Les Écrits stupéfiants de Cécile Guilbert sont une anthologie des textes et écrivains qui mentionnent, étudient ou parfois encouragent l’usage de la drogue, pour écrire ou pour se soigner (ici, nous ne nous intéresserons qu’au cannabis).
Au premier abord, ce pavé (un peu moins de 1400 pages) peut effrayer les moins téméraires, mais le lecteur est très rapidement emmené sur belle vague d’histoire, surfant sur plusieurs millénaires d’usages du cannabis.
On y apprend que la première trace écrite de l’usage du cannabis date de 10 000 ans avant l’ère chrétienne en Chine sous la forme de l’idéogramme «Ma» (on notera que l’ancien nom de la Chine signifie : «pays du mûrier et du chanvre»). Le chanvre est depui toujours utilisé partout en Asie à des fins spirituelles ou médicales ; un papyrus de 1552 av JC mentionne le chanvre comme la drogue sacré des pharaons, en Inde en 1500 av JC le chanvre est qualifié de plante sacrée et guérisseuse dont on dit qu’elle «crée de la force vitale, de la force mentale et une chaleur intérieure». C’est ainsi qu’elle met peu de temps à atteindre l’empire Arabo-musulman, qui interdit d’alcool en fait toute une culture du plaisir et du spirituel. C’est cette magie autour du monde Arabe, en particulier avec la traduction et publication des Contes de milles et unes nuits au XVIII ème siècle qui permettront aux artistes d’outrepasser l’interdiction morale de l’usage du cannabis portée par l’Eglise depuis le XIIIème siècle et entraînera une fascination pour celle-ci.
Récupérée plus tard par les décadents, les militaires, les hippies, les communistes, les 68‘ards, les écrivains de la fin du XXème et aujourd’hui par les scientifiques, cette plante semble partager son histoire avec la nôtre. Il semble donc opportun non seulement de s’intéresser réellement à l’histoire du chanvre mais aussi de lire cet ouvrage qui est selon ZEWEED un très bon professeur.
Mel
