Los Angeles : des tournois de Jiu-Jitsu sous Cannabis

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Matt Staud, publicitaire, marketeur et militant pour une légalisation fédérale du cannabis, a choisi de mettre au tapis les idées reçues sur la weed en prouvant que l’on peut rester (très) actif après un bon spliff. En l’occurrence,  à coup de Mixed Martial Art. Interview-portrait d’un activiste en kimono.

C’est le Jiu-Jitsu, un art martial qu’il admire et pratique, que Matt a choisi pour inaugurer son premier  « Cannabis infused tournamant » (tournoi pratiqué sous cannabis). Organisé à Los Angeles, l’événement fut à la mesure du buzz qui s’en est suivi : épique.
Six mois plus tard,  Zeweed a fait le point avec ce Ninja de la Ganja.

-ZW :Bonjour Matt, ça roule depuis le dernier cannabis HRBJJ** ?
-MS :C’est devenu un truc de fou !En organisant le HRBJJ l’année dernière, je croyais avoir fait l’impossible. Légalement comme logistiquement, mettre en œuvre ce tournoi a été un tournoi en soi (rires). LAPD, DEA, assurer la sécurité des prix, filtrer les gangs…(le tournoi a été organisé à Compton, pas exactement le Neuilly sur Seine de L.A.) Alors je me suis dit qu’après, ça ne pourrait être que plus facile.Je me suis vu en militant à mi-temps entre Las Vegas où est mon agence de conseil en communication/RP et surtout  Los Angeles  parce que la législation sur  la weed me permet beaucoup plus de choses.C’était sans compter sur le fuzz créé par ce tournoi.Depuis, on a du engager six personnes  pour répondre aux demandes de tournoi… de la part d’Etats qui interdisent la consommation de cannabis!

-ZW :Incroyable, comment expliques-tu cette demande provenant d’Etats anti-THC?
-MS:J’ai moi aussi été surpris et puis… les acteurs économique et responsables politiques ne sont pas daltoniens. Ils savent que l’herbe est de la même couleur que leur vrai parti : le dollar. Alors ils préparent le terrain.La base électorale de ces Etats est majoritairement républicaine et conservatrice.Et quoi de mieux dans des Etats comme l’Indiana, la Pennsylvanie ou la Floride que la caution sport  pour faire passer une législation pro-cannabis auprès des électeurs républicains? L’alibi athlète de haut niveau, c’est la porte d’entrée des bien-pensants pour l’or vert. Et c’est accessoirement vrai pour nombre de sportifs de haut niveau.Il y a une autre donnée : aux Etats-Unis nous avons depuis une dizaine d’année un vrai problème avec les opiacés, particulièrement ceux qui sont prescrits comme le Vicodin, Oxycontin, Fentanyl.Et ça, tout les électeurs le savent. Alors quand des médaillés olympiques ou très titrés comme Michael Phelps ou Nick Diaz parlent du cannabis comme une excellente alternative aux antidouleur opiacés, et ce quelles que soient les répercussions sur leurs carrières… tu as la caution sportive et saine. Bref, je fais du lobbying par la base.

 

-ZW :OK, mais en revanche les concurrents ne peuvent pas fumer en PA, FL ou IN ?
-MS :Ils ne peuvent pas fumer sur la tatami, comme à L.A., oui. Mais ils ne sont pas testés puisque c’est une compétition que nous organisons. Je me plie donc à la loi de l’Etat dans lequel nous sommes en ce sens que les compétiteurs ne fument pas en public ou sur le tatami.Dans les vestiaires, c’est autre chose. Et le public, implicitement, le sais.Evidemment, dans ces tournois affichés  sans weed , les gagnants remportent de l’argent, pas de la Lemon Haze. Je fais passer le message différemment : entre les combats, on fait des micros-conférences d’un quart d’heure animées par les têtes d’affiche.
Micro au point sur le tatami, ils expliquent leur point de vue sur la weed, la façon dont ils la consomment, le type de weed qu’ils aiment pour tel ou tel moment de la journée, pour tel ou tel effet. La ligne est subtile entre incitation et pédagogie, mais j’ai un peu d’expérience en matière de répression.

-ZW :Et demain ?
-MS :Nous sommes bookées jusqu’à la fin de l’année, avec  deux tournois sous cannabis prévus à L.A. Un fin août, l’autre après Halloween.Et une quinzaine de tournois de… sensibilisation ( rires) dans des Etats ayant une réflexion sur le cannabis datant d’un autre siècle. Pour moi, comme pour la plus part des acteurs ou observateurs, dans quatre ans c’est réglé : l’ensemble des Etats, à l’exception de l’Utah peut-être, seront sortis de cette prohibition qui est médicalement, socialement comme financièrement aberrante. Alors on se tient près. En fait, on est déjà sur le ring… »

 

En proposant une nouvelle alternative pour les athlètes et influenceurs via un ganja-lobbying rentable, Matt a créé un modèle d’activisme économiquement viable.Et surtout pertinent .En mars dernier, il s’est associé à Janus Sports & Entertainment, devenant le troisième propriétaire et CMO. Matt Staud représente aujourd’hui plus de trente sportifs professionnels de haut niveau, entre l’UFC et Bellator MMA.Un coup d’œil sur son Instagram (@mightymatt) comme son profil  Linkedin (Matt Staud) suffit d’ailleurs à placer le bonhomme dans le peloton de tête des players et fighters de la fume.
Régulièrement snappé avec Mike  Tyson, B Real, Snoop Dogg et une liste rotative des plus grandes stars du MMA, le militant marketeur Mighty Matt  est tout sauf un sofa-surfing stoner.

 

 

 

 

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Journaliste, peintre et musicien, Kira Moon est un homme curieux de toutes choses. Un penchant pour la découverte qui l'a emmené à travailler à Los Angeles et Londres. Revenu en France, l'oiseau à plumes bien trempées s'est posé sur la branche Zeweed en 2018. Il en est aujourd'hui le rédacteur en chef.

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