Chaque semaine Mike vous présente un film ou une série pour votre pause du jour. Aujourd’hui on parle de The Good Place. La comédie la plus philosophique de cette décennie.
TGP (The Good Place) est une série américaine produite par NBC et qui s’apprête à présenter sa dernière saison.
Avec quatre saisons la série est décrite par Vanity Fair comme “la création la plus imprévisible jamais sortie à la télévision” et comme “une merveille d’inventivité” par les très difficiles critiques du Guardian.
On suit Eleanore, une jeune femme qui vient de décéder dans des circonstances plus que gênantes, alors qu’elle arrive au Paradis ou TGP (qu’on pourrait traduire par “le Bon endroit”).
Elle est accueillie par Michael un “architecte”. Une créature divine tenant de l’ange qui est en charge de gérer une micro communauté utopique constituée de 500 personnes toutes choisies pour fonctionner parfaitement en harmonie. Il doit concevoir et administrer la ville avec l’aide des pouvoirs cosmiques d’une Janet (une sorte d’ordinateur vivant).
Une histoire qui paraîtrait idéale et quelque peu barbante si Eleanore (qui est jouée par l’excellente Kristen Bell déjà vue dans “Veronica Mars”) n’était pas une imposteur.
Suite à un Bug théoriquement impossible Eleanore (qui était en fait une véritable crapule) prend la place d’une véritable sainte portant le même nom. Elle va donc devoir déjouer les suspicions de Michael (joué par l’hilarant Ted Danson le héros de la série culte “Cheers”) et devenir une meilleure personne pour gagner sa place.
On ne va pas trop rentrer dans les détails de l’histoire pour vous éviter les spoilers, mais pas d’inquiétude: on va tout de même vous faire décoller (roulement de tambour).
Pourquoi regarder high : TGP alterne des scènes absurdes (comme une pluie de détritus pour marquer le mauvais karma d’Eleanore) avec des dialogues surréalistes et des personnages attachants.
On va par exemple rencontrer Chidi, un intellectuel aussi névrotique que généreux, qui va servir de prof de morale à notre héroïne. Mais aussi Jason, le moine silencieux, qui est en couple avec Tahani al Jamil, une jet-setteuse qui est belle et cultivée que superficielle. Elle ne manque d’ailleurs jamais de parler de ses très nombreux amis célèbres. L’occasion pour un bon paquet de punchlines.
La direction artistique de la série qui s’inspire à la fois du Design et d’un Disneyland laïque apporte une touche pop irrésistible. Les personnages volent, échappent à des tremblements de terre, se disputent et parlent moralité.
C’est le cours de philosophie le plus fun de l’histoire.
Le moment culte : Toutes les interventions de Janet sont absolument hilarantes.
Janet est capable de tout, connaît tout, mais n’est pas vraiment humaine. Comme dit plus tôt, elle est plus proche de “l’ordinateur humain”. Comédie oblige cela permet un bon paquet d’incompréhensions et de dialogues de sourds, Janet n’ayant absolument aucune compréhension du sarcasme.
Dans le premier épisode, elle propose même à Eleanore et à Chidi d’entendre un enregistrement venant du “Mauvais endroit” avec tout ce que cela implique de cris infernaux.
Ce qui rend la scène aussi drôle c’est son air béat qui est en direct confrontation avec la terreur de nos protagonistes.
Si vous voulez découvrir une chanson hommage à Janet, c’est ici:
Le mot de la fin : TGP c’est un peu comme si “En attendant Godot” était repris par Family Guy avec Jean-Paul Sartre au scénario. C’est jouissif, magnifique et le casting est bourré de célébrités. C’est la seule série capable de vous divertir en vous faisant réfléchir. Qui a dit que les stoners étaient incapables de s’éduquer? Il fallait juste trouver le bon format.
Mike Teeve
