Si la plupart des pays occidentaux sont progressivement en train de dépénaliser voir de légaliser le Cannabis ce n’est pas le cas de nos voisins soviétiques. Alors qu’une Américaine de 19 ans vient d’être placée en détention à Saint-Pétersbourg (au nord-est de la Russie) le 4 septembre 2019 avec 19 grammes de Cannabis, il semble nécessaire de faire un point sur la situation (et d’arrêter de dire 19).
Poutine, le président russe, n’a pas franchement l’air d’être un grand amateur de relaxation. Au contraire le “macho man” est connu pour sa poigne de fer, un certain mépris des stoners, des homosexuels et pour ses balades torse nu à cheval.
C’est sous son impulsion que, depuis 2006, la loi russe a été durcie afin de rendre criminel la possession de plus de 6 grammes de Cannabis (contre 20 jusque là).
En dessous cependant vous ne risquez qu’une amende de 1000 roubles… soit 15 euros. Mais histoire de faire plaisir à tout le monde vous risquez tout de même aussi jusqu’à 15 jours de prison.
Un argument qui ne manquera pas de rassurer les globe-trotteurs parmi vous, j’en suis convaincu.
C’est donc ce qui est arrivé à Audrey Elise Lorber qui, en dépit d’un permis d’usage thérapeutique, s’est retrouvée embarquée par les forces de l’ordre russes à l’aéroport de Saint-Pétersbourg. Son permis n’étant valable que aux États-Unis.
Elle a été placée en détention dans l’attente de son procès qui s’annonce houleux. La Russie est notoirement connue comme étant un état qui utilise les affaires de drogues introduites dans leurs frontières par des étrangers pour faire un exemple.
C’est aussi le cas de la Thaïlande et du Vietnam qui comptent un bon nombre de “Mules” (des transporteurs de substances) dans leurs prisons. Un exemple récent d’exécution de trafiquants au Vietnam peut-être retrouvé ici.
Audrey n’est, heureusement, cependant pas en danger d’une peine à vie comme prévu dans ce genre de cas puisque les autorités ont reconnu qu’elle avait ramené du Cannabis “pour sa consommation personnelle” et donc pas dans l’intention de revendre.
Ce n’est pas la première fois que cela arrive: Naama Issachar, une Américano-Israélienne de 25 ans, est en prison depuis plus de quatre mois pour 9 malheureux grammes de Cannabis découverts dans ses bagages alors qu’elle était en transit à l’aéroport Sheremetyevo de Moscou, entre l’Inde et Israël. Il lui reste un mois sur sa peine.
Une dureté qui est clairement politique puisque la Russie s’est montrée très critique des légalisations américaines et canadiennes. Le ministère des Affaires étrangères russes a ainsi déclaré le 17 octobre que la légalisation canadienne “provoquera certainement une hausse considérable de son trafic vers d’autres États”. Toujours dans la demi-mesure le diplomate a déclaré: “Nous sommes convaincus que cet acte législatif va à l’encontre de la juridiction internationale en matière de contrôle des stupéfiants […] torpillant consciemment le régime international de contrôle des stupéfiants […] créant le plus grand marché de drogues du monde, qui malgré toutes les affirmations et les mesures envisagées visant à prévenir l’exportation de cannabis hors des frontières nationales, provoquera certainement une hausse considérable de son trafic vers d’autres États, y compris ceux qui respectent strictement l’esprit et la lettre des conventions”.
En bref: Le Cannabis c’est mal, c’est le début de l’Apocalypse etc…
Le ministre des affaires étrangères ne sait pas cependant exprimé sur le problème de l’alcoolisme en Russie ou sur les passages à tabac des homosexuels dans ses frontières. Probablement un oubli.
J’ai évidemment coupé dans la déclaration de ce cher Diplomate Russe mais si vous souhaitez lire la déclaration en entier c’est ici.
Mike Teeve
