Il avale les pentes à la vitesse des joints qu’il fume et descend une piste qu’en pleine montée (de bong). Jacob, notre rédacteur qui n’a jamais froid aux yeux (rouges) nous parle sport d’hivers, ski et ganja. Récit d’un passionné haut perché
J’aime penser que je suis un fumeur qui contemple. Moins social, plus ouvert sur le paysage qui l’entoure ; j’aime fumer mon pétard sur les toits. Imaginez donc mon enthousiasme quand sept jours sur les pistes de ski me sont proposés, j’y vois directement sept pétards sur le haut des collines, soufflant la fumée aux bras des nuages.
En janvier, je suis allé à Saint-Adolphe-d’Howard, au Nord de Montréal. Quelques étudiants louant des voitures, pour s’enfoncer dans le désert blanc. Au bord d’un lac immobilisé, seul repère existant dans le bain hivernal, s’établissaient de larges façades en bois qui composaient notre chalet. Une fois son seuil franchi, on y sentait la modernité d’une cheminée électrique et le parfum des maisons riches et entretenues. Le salon était placé au milieu de grandes baies vitrées donnant sur l’innocence d’une neige pure, vierge de trace.
Le joint de la journée, il faut le rouler avant. Difficile, voir impossible de rouler sur les pistes pour cause de mains gelées. Je recommande d’apporter un porte-joint, les mêmes que l’on trouve à Amsterdam lorsque l’on achète des pétards pré-roulés. Ce sont des tubes en plastique on l’on peut y glisser notre pétard.
Le matin de notre première journée, ski sur les pieds et pétard pré roulé dans la veste; j’étais prêt.
Je ne forcerai pas nos lecteurs à lire à quoi ressemble une journée sur les pistes : on monte, on descend, les fesses sont tirées. Petite Bière le midi et nous sommes reparties. À 16h, les premières vagues d’ombres attaquent les collines et c’est à ce moment que tout devient intéressant. On se hisse avec un ami avant la dernière descente. Nos corps sont étirés par les activités, le soleil termine de briller en quelques éclats. Devant, c’est l’infinie; tout vibre constamment, la surface des montagnes équilibre le ciel et j’ai déjà commencé à allumer mon joint. Fumer ouvre les sens, la notion du temps devient palpable ; tout devient lent. Nous restons 20 bonnes minutes, dans un silence d’hiver, à observer l’ombre des nuits qui se glissent, lentement, pour recouvrir les montagnes dans toute leur entièreté. L’air est frais, les détails des cimes sont soulignés par les effets de la weed. À chaque taff, je respire le panorama.
Naturellement, une fois le joint terminé, c’est dans le cendrier de poche qu’il terminera. Fumer sur les pistes est interdit, polluer les montagnes reste inacceptable.
Quand nous redescendons, la sensation de vitesses est plus intense, l’immersion dans le vent qui nous colle est flagrante. Le cannabis m’aide à visualiser de manière plus précise une piste. Il débloque chez moi des idées créatives pour glisser sur la neige et me donne des façons intéressantes pour tourner. C’est comme si une connexion plus forte entre mon esprit et les muscles de mon corps s’exerçait.
Évidemment chaque organisme répond différemment au cannabis et il reste indéniable qu’il diminue les réflexes, même une microseconde reste importante lorsque vous foncez à fond sur une montagne.
À savoir que l’agence mondiale antidopage considère le cannabis comme étant une substance qui améliore la performance. La plante verte permet de récupérer les séances de sport plus rapidement. Le THC et le CBD, sont parmi les anti-inflammatoires naturels les plus puissants au monde, ce qui signifie qu’ils aident à réduire la douleur que vous ressentez lorsque vous faites des activités physiques comme le ski (un peu comme l’eau quand on y pense..)
Cela ressemble à un fantasme de stoner ridicule, mais c’est scientifiquement prouvé : un joint dans un bain après une session intense de ski est en fait exactement ce que le médecin a ordonné. Le cannabis ne vous aidera peut-être pas à sauter plus haut, mais il contribuera certainement à réduire votre endolorissement lorsque vous atterrissez.
Jacob
