Histoire d’une plante : le premier dispensaire de cannabis

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Féru de la grande Histoire, docteur ès anecdote, Mike nous parle avec tout son talent de ces événements et dates entrés dans la postérité cannabique. Aujourd’hui, l’ouverture du tout premier dispensaire de Ganja.

La légalisation du Cannabis aux États-Unis a commencé en 1991 à San Francisco. Une ville largement connue pour sa culture hippie, gay friendly et très libérale. C’est même la seule ville américaine qui autorise le Streaking (se balader nu dans les rues). Une ouverture d’esprit qui explique pourquoi c’est de cette ville qu’est partie la vague verte de la légalisation.

L’origine de la proposition 205, le projet de loi qui est déposé en 1991 par “Brownie Mary” Rathbun, Dennis Peron et leurs acolytes, est avant tout médicale.

Brownie Mary et Dennis Peron sont peut-être les figures militantes les plus éminentes de l’histoire du Cannabis. Elle tient son surnom des Brownies “délicieusement magiques” qu’elle prépare pour les patients malades du Sida depuis le début des années 80. Au moment où elle dépose ce projet de loi, elle a déjà trois arrestations au compteur et presque 70 ans.

C’est au contact des malades que Mary et Denis deviennent amis. Denis est lui aussi sensible à la cause, puisqu’il a perdu son partenaire du Sida en 1990.

En 1993 ils publient ensemble le premier livre de recette dédiée au Cannabis. Les effets miraculeux du servent à contrecarrer les effets secondaires des traitements destinés aux malades. La plante limite les sensations de nausée et bien entendu les coups de déprime. Avec 79 pourcentages des votes, la proposition passe haut la main et le San Francisco Cannabis Buyers Club ouvre en 1992 au 194 church Street.

L’adresse est loin d’être anodine puisque c’est celle d’un dispensaire illégal (lui aussi destiné aux malades) ouvert des années plus tôt par un ami proche de Mary, Thomas O’Malley (qui est mort du Sida en 1992). Pour honorer sa mémoire et son combat, le portrait de O’Malley est accroché le jour de l’inauguration “officielle” du dispensaire. Denis qui est surnommé comme étant “le père du Cannabis médical” par la presse américaine ne va pas s’arrêter là.

Non content d’avoir fait légaliser le Cannabis à San Francisco, c’est lui qui va pousser la proposition 215: le fameux “Compassionate Use Act of 1996”. Une loi qu’il a co-écrit et qui a pour but de légaliser le Cannabis pour tous les malades de Californie.

La loi est passée avec 55 pourcentages des votes grâce à un “alignement des étoiles” comme l’appelle Denis : la superposition dans les médias de l’anniversaire 60 ans de la première arrestation de Mary, de nouvelles études prouvant les effets positifs sur les cancéreux et l’élection présidentielle penchant en faveur d’un démocrate. La loi va inspirer le Vermont, le New Hampshire et l’Illinois à légaliser au niveau médical.

À la polémique accusant d’hypocrisie les États autorisant au niveau médical, mais pas récréatif, Denis répond de manière très claire.

Pour lui il faudrait dépénaliser tout usage du Cannabis, chaque consommation étant pour lui médicale: “Les gens disent qu’ils montent. Mais ça dit quoi de leur état précédent? Si tu te sens plus heureux en fumant c’est parce que c’est un antidépresseur”.

Mike Teeve

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Collaborateur mystérieux à la plume acérée et a l'humour noir, Mike est notre spécialiste de la pop culture. La rumeur raconte qu'un agité bien connu des francophones se cacherait derrière ce pseudo.

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