C’est la reconversion du siècle. Ancien chef de Police de Montréal, ex stup’ infiltré, Yyan Delorme est aujourd’hui à la tête de QC Gold Tech, une des principales entreprises de production et vente de weed au Québec.
De flic à gardien de la paix
L’ex-patron de la police de Montréal avait somme toute le CV idéal pour se lancer dans le jeune et légal marché de la Ganja sur le territoire de Québec.
À la fin des années 1980, Yvan Delorme arborait déjà veste en cuire de biker et cheveux longs pour infiltrer les motards et le crime organisé Italie, pour se renseigner sur les circuits qu’empruntait le cannabis dans les réseaux clandestins. Une promotion le hissera le plus tard au poste de chef d’équipe à la Division du crime organisé, ou il mettra fin à la guerre des motards. S’ensuit une ascension fulgurante, lieutenant-détective, puis, commandant de la Division des stupéfiants et des produits de la criminalité avant de devenir, le plus jeune chef de la police de Montréal de 2005 à 2010.
Après avoir passé la majeure partie de sa vie à arrêter les dealeurs, Yvan Delorme a voulu faire pousser de la weed sans penser aux contradictions qu’il y aurait pu avoir avec son ancien métier :« Ça fait longtemps que je me suis distancé de la lutte aux stupéfiants, il faut plutôt faire en sorte que les gens aient une consommation responsable, pareil comme l’alcool ».
L’ancien chef de la police s’est réellement intéressé au cannabis en s’occupant de son père qui souffrait de la maladie de Parkinson: « Si je m’étais intéressé au sujet de cette façon au lieu de m’intéresser à l’aspect criminel, j’aurais probablement fait essayer ça à mon père. » C’est alors après le décès de celui-ci, qu’il fait tomber l’insigne et le pistolet pour la feuille et l’herbe: « On veut aussi investir dans la prévention en essayant de protéger les personnes vulnérables et de prévenir la consommation excessive qui peut causer des problèmes».
L’ancien agent double devient alors actionnaire de la compagnie QC Gold Tech – un clin d’œil à la variété de pot « Québec Gold » très connue dans la province. QC Gold fait partie des 14 principaux producteurs enregistrés à Montréal qui ont récemment signé des lettres d’intention avec la Société québécoise du cannabis (SQDC). Une sorte de promesse d’achat que fait la SQDC avec la compagnie de Yvan Delorme, une fois sa licence de Santé en poche.
« [Ces lettres], c’est pour souligner notre intérêt et notre intention d’acheter leurs produits lorsqu’ils seront autorisés par le fédéral [Santé Canada] et l’Autorité des marchés publics », avait expliqué le PDG de la SQDC, Jean-François Bergeron, en octobre.
Une vie contradictoire alors ? Yvan Delorme se dit pour la décriminalisation de toutes les drogues, pensant que la logique de son travail se trouve dans la protection des plus vulnérables. L’important pour lui, est de mettre en place un cadre spécifique et réglementé pour les consommateurs afin de leur vendre des produits de qualité.
Pour l’instant, Yvan Delorme n’a pas dévoilé beaucoup de détails sur sa nouvelle entreprise, attendant encore sa licence qui devrait lui être accordée… pourvu que tout soit en règle.
Jacob
