Charlie Watts, Rolling stones,

Charlie Watts, Gentleman Drummer (1941-2021)

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Le mythique batteur des Rolling Stones Charlie Watts nous a quitté hier mardi 24 août. Deux mois plus tôt, il avait fêté ses 80 printemps. Alors que les hommages des tenors du rock se bousculent pour saluer sa mémoire,  Zeweed revient sur les 60 ans de carrière de ce gentlemen du rock aux baguettes magiques.

S’il est dit de Keith Richards qu’il est “le musicien le plus élégamment détruit du rock’n roll” , Charlie Watts, lui, était le plus élégant des musiciens du rock’n roll tout court.
Sobre, discret, calme, marié pendant plus de 50 ans à sa première et unique femme, sa personnalité est aussi aux antipodes de celles d’un Jagger bourreau des coeurs ou de l’excentrique Ron Wood.

Stoïquement calé derrière les 3 futs et la grosse caisse de sa Gretsch, pendant 6 décennies, Charlie Watts aura donné la mesure au groupe de toute les démesures. C’est invité par Brian Jones qu’il rejoindra en 1963 quatre fan de blues de la banlieue londonienne qui allaient créer le “plus grand groupe de Rock’n Roll du monde“. Bill Wymann est à la basse, Brian Jones et Keith Richards aux guitares, Mick Jagger au chant.

Charlie Watts, le rock en costume trois pièces.

Pendant deux ans, de 1963 à 1965, alors qu’il joue avec les Stones, il garde par précaution son (vrai) job: concepteur-graphiste dans une agence de publicité. Car si l’homme n’est pas un croqueur de femmes comme Brian Jones ou Jagger, il croque et dessine à tout va, se promenant toujours avec un carnet et quelques crayons. Cette habitude ne le quittera jamais. A partir 1968,  lors de chaque tournée, il dessine systématiquement  la chambre d’hotel de la ville où a lieu le concert du jour, pour ensuite montrer les esquisses à sa femme. Cette habitude, il la gardera jusqu’à la dernière tournée qu’il fît en compagnie des “pierres qui roulent”, en 2018.

Cette anecdote en dit long sur la personnalité de ce musicien hors-normes: pendant que ses acolytes de scènes ravageaient leurs suites, lui les dessine patiemment. Là ou ses mêmes compagnons de jeu enfilaient (les aventures avec) les groupies au grand damne de leurs femmes ou petites amies officielles, lui dessinais avec patience lit, tables de chevet et salles de bain en pensant à son épouse. Si les autres membres roulent, se fracassent et chutent, lui est un monolite, un rock, une montagne au tempo impeccable sur laquelle en concert, les guitares souvent fatiguées de Keith Richards, Brian  Jones, Mick Taylor et Ron Wood se reposent.

Le phrasé unique de Watts, cette légèreté sèche au beat implacable, il la tient de sa formation de musicien jazz. Une passion qui ne le lâchera pas (dans les années 80-90, alors que les Stones sont au point mort, il monte plusieurs formations jazz et enregistrera de remarquables sessions) et qui explique cette rythmique unique, aérienne, fluide, bien que sèche et ultra-carrée.
De Sir Paul Mac Cartney à Elton John en passant par Brian Wilson, les témoignages d’admiration et de sympathie envers la famille de Charlie Watts et les Rolling Stones affluent. C’est celui de Lenny Kravitz que nous retiendrons et dont nous suivrons l’exemple. Dans un tweet, l’auteur de “Let love Rule” estime que  “le groove parle de lui-même”.

La preuve en trois temps.

Nous sommes en 1973, pour la promo de l’album It’s only rock’n’roll et du morceau éponyme, les Rolling stones se mettent en tête de faire un clip dans lequel ils finiraient dans un bain de mousse.  La position du batteur étant assise, le pauvre Charlie Watts manquera de finir noyer dans les bulles (voir la fin de la vidéo avec Charlie Watts stoïque qui boit sa tasse de mousse sans broncher).

Novembre 1968, les Rolling Stones invitent le tout Londres musical à venir faire la fête et enregistrer des sessions live dont certaines sont d’anthologie.
Parmi elles, “Sympathy for the Devil”, accompagné de la samba à contre-temps du grand Charlie.

L’autre amour de Charlie Watts: le Jazz. Ici, en 1992, durant un enregistrement du Denis Miller Show, une douce reprise de “Lover Man” avec Bernard fowler (qui fait aussi les back-up vocals pour les Stones depuis 1990)

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Journaliste, peintre et musicien, Kira Moon est un homme curieux de toutes choses. Un penchant pour la découverte qui l'a emmené à travailler à Los Angeles et Londres. Revenu en France, l'oiseau à plumes bien trempées s'est posé sur la branche Zeweed en 2018. Il en est aujourd'hui le rédacteur en chef.

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