En vigueur dès ce mardi en France, les fumeurs de cannabis et consommateurs d’autres stupéfiants seront passibles d’une amende forfaitaire afin de réduire les achats et trafics de drogue.Si certains espèrent un assouplissement de la répression, d’autres craignent que la mesure ne favorise les dealers. Nos confrères de Libération ont interrogé des consommateurs de cannabis pour savoir ce que cette nouvelle amende allait changer dans leurs habitudes.
La mesure avait été annoncée fin juillet par le premier ministre, Jean Castex, en visite à Nice après des violences commises dans le quartier des Moulins, haut lieu du trafic de drogue de la ville. Elle entre en vigueur ce mardi. Désormais, les fumeurs de cannabis et consommateurs d’autres stupéfiants seront passibles d’une amende forfaitaire de 200 euros. Si elle est réglée sous quinze jours, elle est minorée à 150 euros. Au-delà de 45 jours, elle sera majorée à 450 euros
Nos confrères de Libération sont allés dans les rues de Paris pour aborder ce sujet avec des consommateurs de cannabis. Extrait :
Rémy, 34 ans, Paris
«Ce projet d’amende nous a pas mal intrigués avec mes amis. On en a beaucoup parlé pendant l’été. A la base, je trouvais ça cool de s’orienter vers une amende plutôt que de rester dans ce flou juridique. J’ai vu passer beaucoup de publications sur des blogs spécialisés dans la culture cannabis qui faisaient part de leur opposition. Mais après m’y être intéressé un peu, ce qui en ressort n’est pas hyper positif. «En vérité, l’Etat ne cherche pas à légiférer. C’est encore une fois mettre le sujet sous le tapis et sanctionner. Plus de 1% des Français fument de l’herbe ou du shit quotidiennement. On ne règle pas un problème de société et de santé publique en délivrant des amendes. L’Etat a voulu rendre la lutte contre les stupéfiants plus réaliste avec cette amende, mais on voit que c’est totalement absurde, rien qu’au niveau des quantités. Jusqu’à 100 grammes de cannabis pour bénéficier de l’amende ! Au final, ce sont les dealers qui vont pouvoir sortir plus tranquillement. Sans tomber dans le complotisme, les consommateurs des beaux quartiers sont beaucoup plus en mesure de payer 200 euros. Cette mesure est encore un très bon moyen de contrôler les populations. Dans certains quartiers populaires, là où les gens ne peuvent pas forcément fumer chez eux, la police pourra se faire plaisir et mettre des prunes dans tous les sens.»
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