Utiliser du cannabis pour soulager les malades, cela devrait être prochainement possible en France. C’est en tout cas ce qu’a annoncé l’Assemblée nationale en autorisant pour la première fois une expérimentation du cannabis thérapeutique. Un test grandeur nature qui devrait avoir lieu dès 2020.
Ils sont plus de 3000, ce sont des patients souffrant de maladies graves, et ils vont pouvoir profiter d’un essai inédit dans le milieu hospitalier français : voir certains de leurs médicaments remplacés par du cannabis médicinal, pendant plus de deux ans.
Les députés français ont voté cette mesure à main levée, après le feu vert fin 2018 de l’ANSM (l’agence nationale de sécurité du médicament) qui a reconnu l’efficacité de certains dérivés du cannabis pour lutter contre certaines douleurs neuropathiques, contre l’épilepsie, la sclérose en plaques, ou pour pallier à certains effets secondaires de la chimiothérapie.
Pourtant, l’usage de cannabis est interdit en France et même sévèrement puni par la loi.
https://www.zeweed.com/france-pourquoi-sacharner-contre-la-legalisation/
Une avancée subite pour l’Hexagone qui s’avérait en retard par rapport à d’autres pays occidentaux. Plus d’une trentaine de pays autorisent déjà le cannabis médicinal sur leur territoire, comme les États-Unis, le Canada, les Pays-Bas, l’Argentine ou encore le Chili.
Un effet domino, qui s’est répercuté dans de nombreux états du continent américain et européen.
Au sein même de l’Union européenne, plus de 21 des 28 pays membres autorisent son utilisation à différents niveaux.
http://www.cae-eco.fr/IMG/pdf/cae-focus032.pdf
La mise en application de cette expérimentation devrait se faire dès le premier semestre 2020, et uniquement en milieu hospitalier, en particulier dans des centres de référence pour les pathologies concernées.
Il faudra alors une prescription, délivrée par un médecin spécialiste, un médecin de la douleur, ou bien un neurologue.
De son côté, l’ANSM se montre ouverte à différents type d’ingestion du cannabis, le traitement pourrait ainsi prendre des formes variées, de l’utilisation de fleurs séchées à la tisane, en passant par des huiles concentrées en principe actif. Mais pour la France, la situation risque d’être complexe : la production de cannabis n’étant pas légale, le pays devra trouver une filière d’approvisionnement.