Dimanche philo : Ce qu’Aristote aurait pu penser de la weed.

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Qu’aurait pu penser Aristote, le philosophe qui fonda les principes même de notre connaissance du monde, de l’intégration dans nos modes de vie d’une plante aux multiples effets ?

On distingue souvent la pensée aristotélicienne de celle de Platon – autre grand philosophie qui contribua à la gloire de la Grèce antique auquel Aristote succède – dans la mesure où celui-ci réorienta la curiosité philosophique, non plus en direction d’un « ciel des Idées » abstrait et virtuel, mais vers la nature et l’étude de son organisation.
Ce faisant, Aristote pose les bases de la science telle que nous la pratiquons encore aujourd’hui, notamment par la méthode de l’observation. À partir de lui, on ne cherche donc plus à comprendre les phénomènes sensibles à partir d’entités imperceptibles (ou de l’action des dieux), mais au moyen de ce qui est perceptible et susceptible d’être constaté dans le monde.
Ainsi Aristote se lance-t-il dans une vaste entreprise de classification du vivant, suivant un principe d’organisation hiérarchique. Selon lui, dans la nature, chaque chose a une place assignée et une fonction correspondante (cette étude se retrouve notamment dans les écrits que l’on a rangés sous le nom de Physique).
Le simple fait qu’il existe dans la nature une plante – le cannabis -, qui, consommée par l’homme, a sur lui des effets psychoactifs et thérapeutiques constitue donc pour Aristote un mystère qu’il convient d’élucider. Autrement dit, si la matière végétale s’est formée de telle sorte qu’elle puisse avoir des effets sur l’homme, il convient d’étudier cette interaction afin de comprendre la finalité de ce phénomène dans l’ordre général de l’univers (demander : « à quoi ça sert ? »).
« Toutes choses sont ordonnées ensemble d’une certaine façon, mais non de la même manière, poissons, volatiles, plantes ; et les choses ne sont pas arrangées de façon telle que l’une n’ait aucun rapport avec l’autre, mais elles sont en relations mutuelles » Aristote – Métaphysique.
En posant l’idée que l’univers est un Tout organisé dans lequel, en quelque sorte, rien n’advient sans cause, Aristote (à l’image de Prométhée) rend possible l’optimiste scientifique : la compréhension rationnelle du monde est désormais à notre portée. Le principe de l’explication est descendu sur terre, parmi les hommes. 
Nous ne pouvons, sans excessive présomption, deviner ce qu’Aristote aurait statué de la Marijuana. Cependant nous pouvons alléguer qu’il aurait certainement questionné sa raison d’être et sa place dans l’ordre général du vivant. Partant du principe que la nature tend de manière globale vers la vie, sa conservation et son épanouissement, on peut poser l’hypothèse suivante : le cannabis aurait d’une quelconque façon pour fonction de soutenir et améliorer l’existence (humaine et animale)…

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Animée par la diversité des regards sur le monde que l’on peut adopter, produire et décliner, Morgane fait sa thèse en philosophie. La littérature et les expériences d'altération du psychisme (par le cannabis!) sont pour elle des moyens de révéler le réel dans ses limites les plus fascinantes. Elle prône la liberté des individus comme valeur fondamentale dans un monde déraisonnable.
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