Mondialisée, dérégulée, dévoreuse de matières premières, la production de vêtement est archipolluante. Mais ce n’est pas une fatalité.
En septembre 2015, Vivienne Westwood chargeait sur un char d’assaut blanc la résidence du premier ministre britannique. Par ce coup d’éclat panzerien, la styliste montrait son opposition à la décision de David Cameron d’autoriser l’exploitation du gaz de schiste au Royaume-Uni. Alors, écolos les géants de la mode ?
Pas vraiment. Une étude de la fondation d’Ellen MacArthur montre que l’industrie du vêtement est l’une des plus polluantes qui soit.
4 tonnes d’eau pour un jeans
Par sa consommation de matières premières, pour commencer. La production d’une seule paire de jeans nécessite près de 4 tonnes d’eau.
Par les matières employées aussi; les vêtements comportent de plus en plus de fibres artificielles, qui se fragmentent et finissent par polluer les océans.
Par son organisation: totalement mondialisée, la fabrication de fringues est grosse consommatrice de transports carbonés (porte-conteneurs, avions).
Par son manque de robustesse enfin: les fibres textiles actuelles s’usent en quelques mois. Ce qui oblige les consommateurs à mutiplier les achats. En 2015, on a ainsi vendu 100 milliards de vêtements dans le monde : deux fois plus qu’en 2000.
13 années d’émissions françaises
Finalement, résume le consultant Quantis, l’industrie de la fripe (hors chaussures !) rejette plus de 3,3 milliards de tonnes de gaz à effet de serre par an. Soit l’équivalent de 13 années d’émissions françaises ! La production de fringues réchauffe davantage la planète que les transports aérien et maritime réunis.
Alors quoi ? Sommes-nous condamnés au naturisme ? Ou peut-on alléger l’empreinte environnementale de la mode ? La deuxième option est possible et souhaitable. À condition que cette industrie aux 75 millions de salariés se réinvente.
Par exemple, en arrêtant de présenter de nouvelles collections pratiquement tous les mois, comme le font certaines enseignes. En choisissant aussi des matériaux durables (à tous points de vue). Contrairement à celle du chanvre, la culture du coton est particulièrement gourmande en eau (elle a asséché la mer d’Aral !) et en pesticides.
Recyclage et responsabilité
Les gouvernements et les collectivités peuvent aussi participer à l’effort. Notamment en facilitant la valorisation des vêtements usagés. Actuellement, moins de 1% des fringues dont nous nous débarrassons est récupéré pour être redistribué ou recyclé.
Les consommateurs que nous sommes peuvent aussi apporter leur pierre à l’édifice. En n’achetant que les vêtements dont ils ont vraiment besoin. En n’hésitant pas à réparer les victimes d’un petit accroc. En évitant les jeans délavés ; le vieillissement consomme énormément d’eau et rejette des substances nocives pour l’environnement et les poumons des travailleurs. En choisissant enfin les créateurs ou les marques qui s’engagent dans la voie de l’économie circulaire.
Pas facile à trouver ? Wedressfaire vous a préparé une petite sélection de producteurs de jeans éco-responsables. Choisissez le vôtre.