Cannabis et littérature : voyage dans l’univers des psychonautes à plume du XIXème

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Cette chronique n’a pas vocation à établir une énième liste d’écrivains adeptes de substances illicites (même si je ne me refuserai pas d’en citer quelques-uns et d’en rapporter les observations), mais plutôt d’explorer le lien qu’entretient la littérature avec les effets psychotropes induits par des produits tels que le cannabis. Car il semblerait que leurs chants respectifs, bien des fois, aiment à jouer en chœur.

« DILATER LA VIE ET CREVER LE PLAFOND… »
En parlant de son ami écrivain et journaliste Roger Vailland, alors disparu, Joseph Kessel ne peut s’empêcher d’aborder le sujet de la drogue. Lauréat en 1957 du Prix Goncourt pour son ouvrage La Loi, Roger Vailland était connu pour sa grande consommation de produits illicites. Lors de cette interview, Joseph Kessel ne se cache d’ailleurs pas d’avoir lui aussi joué avec ces évasions, comme il les appelle. Il fait alors part d’une observation à ce sujet. Il existerait selon lui deux raisons pour lesquelles les gens se droguent : pour vaincre une angoisse permanente, ou bien pour dilater la vie et crever le plafond. Vailland était de la deuxième catégorie, assure l’auteur des Cavaliers, sans préciser toutefois celle dans laquelle lui-même se rangeait.

À LA RECHERCHE DU TEMPS PERDU J’AI CROISÉ LE LAPIN BLANC
Tous les écrivains ne se droguent pas. Certes ! Mais l’écrivain que je suis, est prêt à parier que nous écrivons tous pour au moins l’une des deux raisons avancées par Monsieur Kessel. L’occasion pour moi de me confesser comme lui : « J’ai consommé et je consomme encore aujourd’hui ». L’occasion pour moi d’aller plus loin que lui : « Je consomme dans la seconde catégorie et j’écris dans la première ». J’écris pour vaincre mon angoisse : « le Temps perdu ; en espérant le retrouver, comme Proust, en le transcendant au moyen de l’œuvre littéraire. Mais, malgré ça, l’impression d’être en retard, toujours en retard… s’avère bien trop souvent persistante, et je me terre alors au Pays des merveilles pour que l’œuvre littéraire soit transcendée par la dilatation de la vie ; pour éprouver qu’une heure n’est pas qu’une heure, comme l’écrit l’auteur de La Recherche, mais que c’est un vase rempli de parfums, de sons, de projets et de climats ». Le cannabis était un des composés essentiels des cigarettes que fumait Proust…

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Journaliste, peintre et musicien, Kira Moon est un homme curieux de toutes choses. Un penchant pour la découverte qui l'a emmené à travailler à Los Angeles et Londres. Revenu en France, l'oiseau à plumes bien trempées s'est posé sur la branche Zeweed en 2018. Il en est aujourd'hui le rédacteur en chef.

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